La LED, une solution pour réduire la pollution nocturne liée à l’éclairage public ?
La pollution nocturne a souvent été considérée comme obsolète car moins conséquente que d’autres pollutions comme le smog ou les déchets, mais elle suscite aujourd’hui de plus en plus l’inquiétude des spécialistes.
En effet, l’éclairage abusif créé entre autre par l’éclairage public perturbe tout un écosystème, notamment les espèces diurnes et nocturnes qui ont besoin d’une bonne délimitation entre le jour et la nuit. Ce sont aussi stress, anxiété, et insomnies qui ont été observés chez l’Homme comme conséquences de la pollution lumineuse.
15% de la consommation mondiale d’électricité se concentre dans l’éclairage nocturne
En France, ce soir, ce seront près de 9.5 millions de points lumineux qui éclaireront notre nuit.[1] Ces sources de lumières incluent les enseignes publicitaires, les vitrines de magasins, mais aussi l’éclairage des routes publiques. Mais bien plus que des conséquences directes sur notre environnement, l’éclairage public est aussi extrêmement énergivore.
À l’échelle globale, 15% de la consommation mondiale d’électricité se concentre dans l’éclairage nocturne et représente 5% des émissions de gaz à effet de serre.[2] C’est tout de même 2/5 de la facture totale d’électricité des villes et communes françaises.
Alors sachant que le pourcentage d’économie s’élèverait à 70% si les villes et communes changeaient leurs lampes actuelles par des lampes LED, ces dernières peuvent-elles vraiment être présentées comme une solution durable et efficace en matière de respect de l’environnement ?
A priori, la LED a une durée de vie beaucoup plus longue, et donc réduirait les frais d’entretien des villes. Elle consomme également beaucoup moins que les lampes à vapeur de mercure qui représentent encore 1/3 de l’éclairage public français.[3]
Malgré ces deux constatations, de récentes études ont montré que chez le rat, certaines longueurs d’ondes des ampoules LED (notamment la bleue) s’avéraient toxiques pour la rétine, favorisant la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Mais il manque encore beaucoup trop de données sur les lésions liées à la lumière artificielle pour venir à une conclusion certaine pour la LED.
Économies ou protection de l’environnement ?
Que choisir, donc, entre un potentiel d’économie de consommation d’électricité ou de frais et affecter la nature environnante de nos cités ? Peut-être existe-il un entre deux. En effet, certaines villes ont adopté l’extinction de l’éclairage public nocturne.
Comme la ville de Ballancourt, en Essonne qui, après minuit, est plongée dans l’obscurité complète jusqu’à 5h du matin. Cela a permis de réduire de 30% les factures d’électricité d’après Jacques Mione, le premier adjoint au maire de Ballancourt. Mais c’est aussi sans oublier, les bienfaits pour ces espèces animales qui ont besoin de cette délimitation entre le jour et la nuit.
Autre exemple, à la Réunion, le Parc national de l’île, en partenariat avec la SEOR et le groupe EDF, organise depuis 2009 l’opération « Nuits sans Lumière » destinée à sensibiliser la population et les acteurs locaux sur les effets de la pollution lumineuse sur les habitants et la faune et la flore (les lumières sont pour certains écosystèmes ou espèces nocturnes un véritable danger à long terme) et les moyens à disposition pour les réduire.
Résultat : cette initiative permet de réaliser d’importantes économies d’électricité sur un territoire insulaire non interconnecté et fortement concerné par les nouveaux enjeux de transition énergétique.
[3] http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/07/03/doit-on-couper-l-eclairage-public-de-nuit_1728446_3244.html
COMMENTAIRES
Voir en photo la différence entre le spectre naturel de la lumière et celui des ampoules LED : http://www.retrouversonnord.be/fichiers_site/Led_bleu.JPG.
De plus, contrairement ce à ce que cet article tendrait à faire croire, l’adoption de plus en plus intensive de l’éclairage LED sur le réseau routier n’a pas opéré de réelles économies du fait d’une intensification excessive des équipements sous prétexte de leur moindre consommation. (Source :.
https://www.rtbf.be/info/regions/liege/detail_pollution-lumineuse-le-led-inquiete-les-scientifiques?id=9776089).
Enfin, les pollutions ne se limitent pas aux LED lorsque celles-ci équipent des appareils connectés (détails : « La santé, le grand oublié de la rénovation et de la construction notamment durables » : http://www.retrouversonnord.be/sante_et_habitat.htm)