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L’Irlande, 1er pays à interdire le financement des énergies fossiles

L’Irlande serait-elle sur le point de devenir la première nation à définitivement tourner la page des énergies fossiles ?

C’est en tout cas ce que semble vouloir le gouvernement : le 12 juillet, la chambre basse du Parlement irlandais a en effet voté l’adoption d’un projet de loi visant à mettre un terme aux investissements publics dans les énergies fossiles polluantes.

Stopper les investissements des entreprises liées aux hydrocarbures

Le texte discuté par l’Assemblée nationale irlandaise souhaite contraindre « aussi rapidement que possible » le fonds souverain du pays à stopper ses investissements dans des entreprises qui tirent plus de 20% de leur chiffre d’affaires du pétrole, du gaz et du charbon. Une décision qui concernerait l’ensemble des opérations d’exploration, d’extraction ou de raffinage.

L’Ireland Strategic Investment Fund (ISIF) va donc devoir s’organiser pour céder ses « participations carbonées » au cours de ces 5 prochaines années.

Ce fonds gère actuellement les 8,9 milliards d’euros d’actifs dont dispose le gouvernement irlandais. Au sein de ce portefeuille, 318 millions d’euros seraient consacrés aux entreprises dont l’activité est liée aux ressources hydrocarbures.

« L’Irlande, par le désinvestissement des énergies fossiles, fait clairement savoir que la société irlandaise et la communauté internationale sont prêtes à penser et agir au-delà d’intérêts strictement court-termistes », a fait-valoir Thomas Pringle, le parlementaire qui a porté ce projet de loi.

L’Irlande tente de se racheter une image

La décision de la chambre basse du Parlement, considérée comme une première mondiale, est d’autant plus symbolique que l’Irlande n’est pas réputée pour ses pratiques respectueuses de l’environnement.

Le pays est en effet en retard sur ses réductions d’émissions de gaz à effet de serre par rapport à ses voisins européens : si sa trajectoire actuelle n’est pas enrayée, l’Irlande n’aura réduit ses émissions carbone que de 1% en 2020 (par rapport à ses taux de 1990).

Selon une étude gouvernementale, les ménages irlandais émettraient 60% de carbone de plus que la moyenne européenne. À ce titre, l’ONG Climate Action Network a classé l’Irlande à la 49ème place (sur 59 pays) de son index d’évaluation des politiques durables.

« Aujourd’hui, le Parlement irlandais a pris une décision puissante. Il a répondu à l’appel du public pour une prise de position sur cette question et a envoyé un message puissant à la communauté internationale sur la nécessité d’accélérer la sortie des carburants fossiles si les objectifs climatiques mondiaux doivent être atteints (…). L’Irlande a acquis une réputation internationale au cours des dernières années en tant que retardataire climatique et le mois dernier, l’Irlande a été classée deuxième pire pays européen pour l’action climatique. L’adoption de ce projet de loi est donc une bonne nouvelle mais il doit marquer un changement de trajectoire significatif sur cette problématique », s’est félicité Éamonn Meehan, directeur exécutif de l’ONG irlandaise Trócaire.

Le désinvestissement des énergies fossiles polluantes s’accélère

La décision du gouvernement irlandais s’inscrit dans une dynamique mondiale, qui trouve écho dans de nombreux États du monde entier.

Né aux États-Unis en 2010, le mouvement de désinvestissement des énergies fossiles s’est rapidement propagé à l’échelle mondiale. Notamment grâce à la Norvège mais également à des acteurs privés (comme les groupes d’assurance et les banques).

L’ONG UnfriendCoal estime en effet que depuis 2015, l’action de 15 grands groupes d’assurance aurait permis de retirer plus de 20 milliards de dollars d’actifs du secteur du charbon.

Même volonté du côté des institutions financières. Lors du dernier One Planet Summit, organisé à Paris en décembre dernier, la Banque mondiale et plusieurs institutions financières ont annoncé la fin du financement des projets d’extraction pétrolière et gazière d’ici 2019.

« Historiquement, sortir des fossiles était une question d’éthique ou de climat. Aujourd’hui c’est une question de modèle économique intenable », explique Dominique Blanc, directeur de la recherche de Novethic, dans un article publié dans les colonnes du média du même nom.

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