Gaz russe ou nucléaire français ? Un enjeu majeur pour l’Europe… (Tribune)

Par Alain Desgranges,ingénieur en Génie atomique et membre de l’ONG PNC-France

Avec la flambée des prix de l’énergie et les tensions sur le gaz russe, le conflit en Ukraine confirme l’intérêt pour notre pays de disposer d’une relative indépendance énergétique grâce au nucléaire, paré soudain de toutes les vertus…

Comme on le sait, Fukushima fut l’occasion pour certaines nations de tourner le dos à l’atome. Ce fut le cas de l’Allemagne qui aura choisi de développer un parc d’éoliennes conséquent mais aussi de recourir au charbon. Un choix qui fait peu de cas des émissions de CO2 coupables du réchauffement climatique et qui ne permet pas de compenser l’arrêt de ses dernières centrales nucléaires.

Dès lors, le recours au gaz en complément du charbon est devenu indispensable à notre voisin dont 60 % de son gaz est fourni par la Russie. C’est à cet effet qu’un gazoduc de 2500 km de long (NORD STREAM 2) a été construit permettant à la Russie de doubler sa capacité d’exportation vers l’Europe sans passer par l’Ukraine. C’est dire son importance stratégique en ces moments de guerre entre les deux pays.

Un dossier en débat au sein de l’Union Européenne dans le cadre de l’élaboration d’une politique de financement (la taxonomie) des énergies réputées « vertes » et dans laquelle le nucléaire et le gaz devraient être traités à égalité comme énergies dites de « transition ».

L’ambiguïté française

Sur ce sujet, la position de la France reste ambigüe. L’arrêt de la centrale de Fessenheim pour des raisons politiques et les valses-hésitations de l’Exécutif sur la relance du nucléaire depuis 15 ans, contraignent notre pays à redémarrer ses centrales au charbon et à recourir lui aussi au gaz pour répondre aux besoins en électricité qui devraient doubler d’ici 2050.

C’est quand même un comble pour une nation qui était encore largement exportatrice ces dernières années !…

C’est dans ce contexte que l’envahissement de l’Ukraine par la Russie rebat les cartes avec la perspective de révisions déchirantes pour les partisans du gaz, notamment les allemands et les belges qui vont trouver quelques vertus au nucléaire. Une occasion pour les tenants du nucléaire de faire valoir ses atouts d’énergie décarbonée, d’un coût raisonnable et contribuant à l’indépendance énergétique dont on mesure aujourd’hui l’intérêt.

Mieux vaut tard que jamais

Dans son discours de Belfort du 10 février, le président de la République a (enfin) décidé de relancer la production électronucléaire avec un programme ambitieux qui demandera à être confirmé après l’élection présidentielle mais qui constitue néanmoins une feuille de route cohérente.

Certains observateurs considèrent insuffisant le nombre de réacteurs prévus dans ce plan alors que l’Autorité de Sûreté Nucléaire n’en fini pas d’alerter sur le manque de marges de production de notre parc de centrales.

Une faiblesse susceptible de contraindre à un arbitrage entre menace de coupures aux effets dévastateurs ou poursuite du fonctionnement des réacteurs avec un niveau de sûreté dégradé.

Le 2 mars Emmanuel Macron faisait part de sa volonté de promouvoir la cause du nucléaire au sein de l’Europe. Un retour au premier plan de cette énergie que l’on peut maintenant qualifier d’énergie de l’avenir.

Mais aussi, un retournement de situation que le plus fervent supporter de cette énergie vertueuse n’aurait pas imaginé au moment des vœux de bonne année.

Mais comme on le sait bien, mieux vaut tard que jamais !

 

commentaires

COMMENTAIRES

  • Je trouve cet article mal à propos. Les bombardements des centrales nucléaires en Ukraine montre le risque de catastrophe potentiel en cas de conflits militaires et la limite de la présence de centrales civiles sur notre territoire. Parler aussi de couts raisonnables du nucléaire me fait sourire. Est ce que vous êtes sérieux Monsieur?

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  • Merci à M. Desgrages pour ce texte avec lequel personnellement je suis 100% d’accord, ne cessant dans mes commentaires sur ce même site sur ce sujet de répéter combien les tenants des « renouvelables » se fourvoient . Sur un sujet aussi stratégique que l’énergie, l’indépendance nationale est un objectif à tenir le plus possible. Et il est évident que le nucléaire est la seule voie possible. Toutefois, même si M. Macron a été plus affirmatif à Belfort qu’il ne l’avait été en novembre, il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Je pense aussi qu’il serait urgent de remettre en route les recherches sur ASTRID, dont personne ne parle, alors que cette voie ouvrirait à une réutilisation au moins partielle des déchets des centrales actuelles.

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    • @Brun 09.03.2022
      Tout à fait d’accord, sauf que vous semblez assimiler l’Uranium 238 à un déchet, alors qu’il s’agit de combustible pour les futurs réacteurs de quatrième génération, comme feu nos Phénix puis Super-Phénix.
      D’où mon accord total sur l’erreur majeure de l’arrêt de la coopération avec les Japonais concernant le projet Astrid, arrêté en catimini par Macron sans demander son avis à quiconque.
      Notez que Hollande n’avait pas fait mieux en décidant, sous la pression de faux-écolos, pour des questions électoralistes, de limiter notre nucléaire électrique à 50%.

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      • réponse a Hervé

        en cas de mise en service de générateurs type Astrid la France compte tenu de son stock d’U 235 aurait des réserves pour des milliers d’années
        toutefois ce type de réacteurs seraient 30 % plus cher à construire et comme le prix de l’uranium a baisse , les exploitants préferrent continuer avec les centrales classiques ?

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        • @jean Girard 16.03.2022
          (238).
          Oui, je sais bien, mais avec seulement du 235, la disponibilité semble être d’un siècle, et éventuellement à trouver pour des question politique.
          Et construire des centrales qui pourraient durer 80 ans, … on voit bien que le basculement se fera obligatoirement.
          Et le carburant 238 serait gratuit.

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          • @Hervé,
            Rien n’est gratuit en ce Bas monde, mais certes cela ne serait pas trop couteux de faire des combustibles à base d’U238 (et pas des têtes d’obus comme les américains le font parfois…)… Il faut rester précis !

            Le Prix des ENR va surement patir aussi assez sévèrement de l’inflation quasi généralisée actuelle !!! Et la question de sa pérennité avec une 1/2 vie de 10-15 ans va donner des idées de son cout dans un monde qui n’est pas sans fin (on peut juste tourner autour d’une sphère indéfiniment car pas de coin de début et de fin…). Les limitations à venir sur bien des ressources vont aussi affecter le modèle technico-économique des ENRi (hélas !).

            A noter que les Chinois qui ont pris de l’avance sur le génération IV pourrait être très intéressé et coopératif pour « notre » U238. Cela laisserait alors des bons atouts de négociation sur divers sujets avec eux… (Achat de PV bon marché pour garder un peu de PV, Achat d’électronique de base nécessaire, etc… et surtout l’Achat de la technologie de la génération IV qui semble compromise pour son développement en France…).

  • Quand on voit la situation en ce moment des centrales nucléaire en Ukraine, peut-on encor tenir un discourt qui défend cette technologie. Pensez vous vraiment que nos centrales résisterais à une attaque militaire même conventionnelle?
    Sur la Page suivante:
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/ukraine-emmanuel-macron-extremement-preoccupe-des-risques-pour-la-securite-nucleaire-220304?sstc=u4456nl129813
    J´ais donné cet avis:
    Un système électrique basé sur des millions de panneaux solaires et des millier d’éoliennes, avec des système de stockage eux-mêmes répartis, serais me semble-t-il, plus résiliant et moins dangereux . Un système construit du bas vers le haut est ce vers quoi nous devrions nous orienter.

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    • @jmfischer 09.03.2022
      « avec des système de stockage eux-mêmes répartis »
      Parfaitement d’accord.
      Sauf que :
      Les moyens de stockage n’existent pas, et personne n’a la moindre idée de comment faire.
      Si toutefois c’est faisable un jour.
      Stocker au moins trois ou quatre semaines de consommation sur le réseau, sans pollution à la fabrication comme les batteries actuelles, plus de 20 ans de durée de vie, facilement recyclables, et à moindre coût ???
      Dans 40 ans, si ça existe un jour.
      A part ce petit détail, sur le principe, excellente idée.

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    • Votre remarque est un peu exagérée, une partie des Russes sont devenus Fous, certes, mais pas au point de faire une « catastrophe » nucléaire !!! Faire des opérations de Guérilla dans une centrale Nucléaire n’est pas mail non plus (camps Ukrainien pas exempt de tout reproche non plus, même si bien évidemment ce sont eux les agressés en ce moment…).

      Concernant une guerre conventionnelle (avec des opérations de guérillas menés par une des parties), croyez vous que la partie « forte » laisseraient en place des éoliennes (magnifique point d’observation loin des habitations) ou les ferait sauter à leur avancement !? (Pendant les guerres de Vendée, les troupes Napoléoniennes détruisirent nombre de moulins à vent après avoir compris que cela servait à faire passer de la communication « militaire » pour les Chouans…). Enfin des champs et ou des panneaux solaires seraient également démolis aisément par les impacts de tout type d’armes (légères à lourdes), l’énergie servant aux communications, les casser deviendrait un objectif stratégique… Toute guerre est rempli de cynisme (bien plus que ces quelques lignes qui n’effleurent à peine ce vaste sujet malsain…).
      Les Russes veulent prendre les centrales nucléaires pour peser sur le conflit (l’énergie étant tellement importante dans nos sociétés) mais pas les détruire… Ils ne sont pas si éloignés en cas de pépins majeurs !!!
      D’autre part, Que risque ces centrales à part la fonte de leurs réacteurs (accident type Fukushima et encore !) du fait des technologies en place – ce n’est pas la technologie de Tchernobyl !!!

      Il faut arrêter de communiquer à l’Américaine avec des informations souvent infondées mais « explosives » dans les têtes des lecteurs. Les US ont enfumé le monde entier avec leur guerre en Irak (et quelques autres) et ses prétextes ce qui laisse le « droit » (douteux, malsain et atroce) aux Russes de faire la même chose…

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      • Les Russes ne sont pas suffisamment fous peut-être. Mais ceux qui ont détruit le World Trade Center et leurs semblables qui ont attaqué Charlie Hebdo, le Bataclan et j’en passe ? Vous croyez que ceux-là ne sont pas assez fous ?
        Ces quelques fous serais en mesure d’attaquer simultanément plusieurs centrales (ceci concerne aussi les grosses centrales à charbon ou gaz) mais aurais bien du mal à attaquer simultanément des milliers d’éoliennes.
        D’autre par ce qui semble être une tare des énergie renouvelables à savoir leur intermittence devient dans cette situation un avantage. Comme il faut palier à cette intermittence par des moyens complémentaires pilotables (mais répartis), l’ensemble est par nature déjà prêt à palier au moins temporairement à ces attaques.

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  • La France aurait peut-être mieux fait de miser directement sur Astrid, avec le concours des Japonais, que sur l’EPR…
    Certes, l’un n’empêche pas l’autre, mais le prix de l’U235 s’envolera probablement bien avant la fin de la durée d’exploitation prévue des nouveaux EPR. Mais cela suppose une volonté à LT qui n’est pas le fort des démocraties de ces dernières décennies. C’est plutôt la Russie et la Chine qui s’intéressent vraiment à ces technologies, avec un état (dictatorial) qui est derrière.
    Les ENR + stockage journalier + biogaz/bioéthanol ne sont pas un problème. Si d’ici 30 ans, une meilleure solution (nucléaire) est trouvée, il suffit de ne pas les renouveler et de récupérer les matériaux pour les recycler.
    Si le PV reste à 30 euros le MWh (mais cela n’est pas sûr) dans des pays tels que l’Espagne ou les EU, le back-up au gaz de synthèse est envisageable.

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    • @Marc 09.03.2022
      Marc, pour Astrid, c’est évident. Son arrêt en catimini, sans raison sérieuse, est une erreur stratégique majeure.
      Pour moi, ce n’est pas une erreur, c’est une faute.
      On était en pointe sur ce sujet majeur, en collaboration avec les Japonais, et on a tout sabordé, sans même savoir pourquoi.
      Par contre :
      « Les ENR + stockage journalier + biogaz/bioéthanol ne sont pas un problème »
      C’est une plaisanterie ?
      Pour le stockage journalier, passe encore, même les batteries seraient envisageables. Chères, vie courte, polluantes à la création, mal recyclables, passe encore.*Mais pour le biogaz et compagnie, en quantité suffisante, vous faite l’électricité indispensable pour les fabriquer avec quoi ? des centrales nucléaires ??? LOL

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      • HG: ni l’EPR (du fait des réserves limitées en U235), ni les ENR + stockage journalier + biogaz ne sont, en France, à ce jour des solutions durables ou complètes, mais c’est « quelque chose » plutôt que rien. C’était le sens de mon propos.

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  • Un ancien directeur de deux réacteurs à la centrale du Blayais ne peut faire autrement que répéter le mensonge habituel selon lequel l’Allemagne aurait remplacé sa production d’électricité nucléaire par une production au charbon.

    En 2020, la production d’électricité éolienne a été exceptionnelle en Europe du nord, en particulier à la suite des tempêtes hivernales. La situation a été différente en 2021, ce qui a conduit à une moindre production. La situation a été inverse en Europe du sud.

    Malgré cela, si l’on compare les productions d’électricité en Allemagne entre 2021 et 2010, on s’aperçoit que la baisse des fossiles, charbon et lignite surtout, a été plus importante que celle du nucléaire.

    Entre 2010 et 2021, la production d’électricité nucléaire a baissé de 72 TWh, celle du charbon et lignite de 100 TWh, celle du pétrole de 4 TWh. La production à partir du gaz est identique à ces deux dates.

    Une autre rumeur est ainsi invalidée, celle selon laquelle la baisse du contenu carbone de l’électricité allemande proviendrait du remplacement du charbon par le gaz.

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  • En fait, la production des énergies renouvelables a augmenté de 132 TWh entre 2010 et 2021.

    L’augmentation des renouvelable est inférieure à la baisse cumulée du nucléaire et des fossiles (-176 TWh) car la production totale a baissé en même temps que la consommation. Le solde des échanges est exportateur, légèrement supérieur en 2021 à celui de 2010, malgré une baisse récente après avoir augmenté dans les années qui ont suivi 2010.

    Pour ce qui est de Fessenheim, la production était en moyenne de 10,4 TWh dans les dix années qui ont précédé sa fermeture définitive.

    Cette production a été remplacée par des énergies renouvelables de façon préventive, puisque la production annuelle de l’éolien et du photovoltaïque a augmenté de 12,5 TWh en deux ans, de 33,2 TWh en 2017 à 45,7 TWh en 2019.

    La plupart des réacteurs actuels auront disparu avant 2050. Construits sur une courte période impossible à reproduire, la fragilisation de leurs cuves conduirait à un effet falaise s’ils devaient tous disparaître à un même âge.

    Pour éviter cela, il convient d’étaler leur fermeture dans le temps, même si l’on suppose qu’ils pourraient durer quelques années de plus.

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    • M’enfin Marguerite,
      Vous utilisez les chiffres sortis de leur contexte, en tordant leur interprétation.
      Par exemple :
      « Pour ce qui est de Fessenheim, …
      Cette production a été remplacée par des énergies renouvelables de façon préventive »
      M’enfin, vous n’êtes pas sérieuse, une production pilotable ne peut en AUCUN cas être remplacée par une production intermittente.
      Vos manipulation de chiffres hors de toute logique n’a donc aucun sens.

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  • Pourquoi ne pas préciser que les exportations nettes (de la France) sont passées de 38 TWh en 2017 à 55,7 TWh en 2019 ? Augmentation de 17,7 TWh. Cela signifie qu’une grosse partie des productions solaires/éoliennes a été exportée. Les cumuls de productions annuelles ne signifient pas que celles-ci ont été entièrement profitables à la France (référence au Taux de Couverture des Besoins).

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  • Et concernant l’Allemagne, les échanges exports/imports ont beaucoup augmenté, signifiant que ce pays a eu plus besoin des pays étrangers (surtout la Norvège) pour gérer son réseau. En 2010 exports 57,9 TWh imports 43 TWh ; en 2021 exports 52,4 TWh imports 71,6 TWh De plus, la consommation dans le même temps a baissé de plus de 50 TWh.

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  • Difficile d’y voir clair sur le nucléaire 4G avec un état des lieux NON PARTISAN des expériences menées et des résultats atteints. De nombreuses données restent d’ailleurs confidentielles.
    On ne sait pas, par exemple, quel est précisément le combustible utilisé dans les RNR russes actuellement en fonction.
    Selon le CEA, ces réacteurs ne répondraient pas aux critères de la 4G, ce pourquoi ils ne sont pas produits en série.
    On peut remarquer tout de même que la dernière expérience en France est en réalité très lointaine puisque les plans de Superphoenix ont été approuvés en 1976, c’est à dire, il y a 46 ans.

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    • Exact, Marc, et à nouveau, on tombe sur un scandale politique :
      Super-Phénix a été arrêté préventivement, pour des questions électoralistes avec nos faux-écolos vrais anti-nucléaires, au lieu d’en continuer l’exploitation quatre ou cinq ans pour en tirer toutes les informations utiles d’expérience utile.
      Car c’était un vrai réacteur de, 3.000 MW thermique, 1240 MW électrique, pas un joujou de laboratoire.
      Aucune défense de l’intérêt supérieur de la Nation, juste des magouilles électoralistes.
      Aussi crétin de l’arrêt d’Astrid.

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      • HG: concernant Superphoenix, je note tout de même que les Américains et les Allemands se sont dégonflés avant même de mettre en service le même type de réacteur, en nettement plus petit, devant le « risque absolu » en cas d’accident.
        Oui, il y a eu influence des Verts dans la décision de l’arrêter, pour autant, je ne sais pas quels éléments supplémentaires auraient été apportés si ce réacteur avait été prolongé et ne suis pas en mesure d’évaluer les conséquences qu’aurait pu avoir un accident, sachant qu’il y a déjà eu des incidents majeurs sur ce réacteur. Je sais simplement que la dose léthale inhalée de plutonium est de 1 millionième de gramme.
        Je pense que la Russie, et donc la Chine maintenant, qui reprend le BN 800, le RNR rapide sensé être le plus avancé, ont probablement une avance importante parce que la Russie a continué à construire des prototypes depuis 1976, alors que cela s’est arrêté en France. Le BN 800 n’est certainement pas encore LA solution, sinon, il serait déjà produit en série, ce qui n’est pas l’objectif des Russes, mais des avancées ont probablement été réalisées.

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      • question : le risque présenté avec superphenix serait lié a utilisation du sodium qui explose au contact de l’eau , risque qui existe en cas de rupture au niveau de l’echangeur de chaleur sodium / eau ?

        j’aimerais a voir des avis

        cdlt jean

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  • L’ingénieur du gaz « spécialiste » des réacteurs nucléaires à neutrons rapides (RNR) ne semblant pas très compétent en la matière, l’auteur de l’article (ancien directeur de deux réacteurs nucléaires) peut-il lui dire :

    – Combien de tonnes de plutonium faut-il charger dans un RNR de 1.000 MW (et combien d’U238 ou d’uranium appauvri) ?

    – Après quelle durée le combustible est-il retiré du réacteur et quel est le bilan de masse du combustible retiré ?

    – Quelle proportion des différents isotopes pour le plutonium (iso- et sur-générateur) ?

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  • Mais Marguerite le sait-elle ? Et quelle conclusion en tirer sur l’avenir ? Marguerite est-elle spécialiste en physique nucléaire ?

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    • @Cochelin 11.03.2022
      Non, manifestement, notre délicieuses Marguerite (attention, c’est une sensible) a des connaissances générales de gestion, et est même souvent capable de sortir des chiffres intéressants (même si souvent sortis de leur contexte et librement interprétés.
      Mais pour la physique, elle fait comme tous les autodidactes, comme Rochain donc, elle cherche à faire surface.
      Il n’y a qu’à voir ses doctes questions, dans lesquelles elle se mélange les pinceaux, mais dont elle est très fière :
      « Quelle proportion des différents isotopes pour le plutonium (iso- et sur-générateur)  »
      Iso ou sur générateur, c’est juste un choix d’exploitation. Je peux vous expliquer si vous le voulez, basse physique.
      Strictement rien à voir avec les isotopes produits.
      Mais elle est contente, elle a dû trouver ça sur le Net, et a trouvé ça joli.

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  • Oui, Marguerite connaît la réponse et en sait beaucoup plus en physique nucléaire que la plupart des promoteurs du nucléaire.

    La conclusion est qu’il ne faut pas rêver sur la multiplication des RNR, aussi bien en tenant compte des réserves de plutonium « sur étagère » que du taux de doublement du plutonium dans un RNR surgénérateur.

    Mais on attend depuis longtemps la réponse de l’ingénieur du gaz « spécialiste » des RNR et, d’un autre côté, la réponse d’un ancien directeurs de deux réacteurs nucléaires serait intéressante à connaître.

    Les besoins en électricité ne vont pas doubler d’ici 2050. Avec autour de 480 TWh/an pour les récentes années normales, elles passeraient en 2050 à 650 ou 700 TWh/an. Les extrêmes des diverses évaluations sont de 550 à 840 TWh/an pour des hypothèses très différenciées.

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    • @Marguerite,
      Pour le plutonium, d’une part, les réacteurs à neutrons rapides ne seront construits que très progressivement, mais on dispose en France d’un stock militaire dont on ne sait en réalité pas quoi faire.

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    • @Cochelin 11.03.2022
      Oui, vous avez bien raison. Votre référence donne accès à deux vidéos de « Le Réveilleur ».
      Il publie beaucoup de documents sur la physique, de base ou appliquée, et ses publications sont d’un très haut niveau scientifique, et en plus toujours d’une grande clarté.
      J’ai pour lui une très grande admiration.

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  • Pas besoin de perdre son temps avec des vidéos.

    La lecture présente beaucoup plus d’intérêt et permet de ne s’attarder que sur les choses utiles.

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  • extrait « De nombreux scientifiques, ingénieurs et techniciens le clament depuis des mois, et cela bien avant cette crise : la transition énergétique sans nucléaire n’est pas une option crédible pour la France, ni pour d’autres pays en Europe.
    L’espoir de développer rapidement des sources renouvelables, surtout éoliennes et solaires, qui remplaceraient entièrement les sources pilotables existantes, se heurte à de nombreuses contraintes physiques et économiques.
    Cela ne changera pas, même à l’horizon 2050.
    Cette réalité se révèle maintenant de façon prégnante avec la crise d’approvisionnement en gaz et en charbon qui frappe l’Europe, du fait de la guerre en Ukraine : en l’absence d’hydraulique suffisamment abondante pour stocker l’électricité intermittente, et de possibilités d’importations importantes d’autres pays interconnectés mais frappés des mêmes risques de pénurie, il faudra immanquablement remplacer les capacités manquantes par du gaz et/ou du charbon.
    Cette réalité l’Allemagne de l’Energiewende l’a découverte depuis longtemps dans les faits, mais refuse de la reconnaître en s’entêtant dans sa politique de sortie du nucléaire et du tout renouvelable alors que les émissions de CO2, dont la réduction était l’objectif recherché, n’arrêtent pas de monter dans ce pays, ce qu’on peut vérifier quotidiennement sur le site https://app.electricitymap.org/zone/DE.
    Le 8 mars 2022 à 7h, les émissions de l’Allemagne et Danemark, deux pays qui ont installé des proportions uniques en Europe de renouvelables éoliens et solaires, étaient respectivement 433 g/kWh et 375 g/kWh, tandis que la France émettait 91 g/kWh.
    Les éoliennes sont fabriquées en Allemagne, en Chine ou au Danemark, les panneaux photovoltaïques en Chine, et quantités des métaux introuvables en France sont importés, idem pour le gaz.
    Vous avez dit : reprendre notre destin énergétique en main ? »

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    • Toujours la cueillette des cerises.

      La tendance depuis 2010 montre que l’Allemagne sort à la fois du nucléaire et des fossiles. Les situations particulières n’intéressent que les bavards inutiles.

      Et au lieu de dire bêtement que les panneaux photovoltaïques sont fabriqués en Chine, il faut s’informer.

      En 2019, seulement 17 % du photovoltaïque, en valeur, provenait de Chine. Et pour 100 € de PV importé, la France exportait 88 € de PV.

      Si vous trouvez une éolienne chinoise en France, dites nous où que l’on aille la voir.

      Répondre
      • « La tendance depuis 2010 montre que l’Allemagne sort à la fois du nucléaire et des fossiles »
        M’enfin, Marguerite, elle voudrait bien, mais …
        Il suffit de regarder ici les puissances installées :
        https://app.electricitymap.org/zone/DE
        pour comprendre que, par une nuit sans vent, ils n’ont pas d’autre choix que de démarrer charbon et gaz !!!
        D’où leur panique s’ils manquent de gaz.

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  • Il faut s’attenre en plus à beaucoup plus d’importation (pour l’Allemagne) que les autres années pour limiter la sollicitation de leur parc thermique fossile et leur contenu carbone déjà très élevé.

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  • Il y a les pays qui modélisent, se basent sur des études scientifiques approfondies et d’autres qui persistent à faire la promotion de l’ex-monopole nucléaire avec des tribunes absolument pas objectives ni complètes sur les sujet de l’énergie et les différentes approches les plus adéquates.

    De plus le secteur nucléaire trichouille en négociant avec les marchands de gaz pour tenter de faire rentrer le nucléaire dans la taxonomie verte (alors que gaz et nucléaire – filière uranium et thorium – ne sont pas renouvelables, la couleur gris foncé leur serait donc plus adéquate pour ne pas tromper les épargnants). sans scrupules pour les émissions du gaz ni sur ceux du nucléaire quand l’exploitation des mines d’uranium sera plus avancée et dont les émissions de 6 gC02/kWh qui datent déjà d’une étude du CEA de 2007 controversée, pourraient selon les études scientifiques assez rapidement dépasser même en France les 200 gC02/kWh.

    De même on prend des sanctions économiques à l’égard de la Russie mais comme c’est étrange Rosatom qui détient pourtant environ 60% du marché nucléaire mondial n’est pas concerné et on passe des accords avec lui qui est pourtant un complexe militaro-industriel crée en 2007 par Poutine.

    Les ex-monopoles auraient-ils des affinités avec les dictateurs : propagande, mensonges répétitifs, analyses tronquées etc ?!

    En outre on parle toujours de l’éolien, du solaire PV variables et des prix de l’électricité allemande toutes taxes incluses sans même distinguer particuliers et entreprises ni analyser à quoi correspondent exactement les taxes ni leurs impacts « nets » respectifs, c’est tellement mieux de tricher et de vouloir tromper celles et ceux qui ne connaissant pas bien ces sujets, mais jamais on ne parle de l’ensemble des renouvelables, des différentes approches énergétiques, des coefficients de performances donc des gains énergétiques et économiques des technologies, des prix en distinguant chaque taxe et ses impacts comparés, des retombées économiques « nettes » des différents secteurs énergétiques, des pays en tenant compte « objectivement » de leurs contraintes géographiques, historiques, de ressources, et autres comparées respectives, du stockage dont on feint de croire (ou alors on est incompétent et dans ce cas on se forme) qu’il n’existe pas ou pas assez ou qu’il coûte très cher alors qu’il est en croissance chaque année à 2 chiffres avec des prix en nette baisse tendancielle et que certaines entreprises du secteur ont du mal à répondre à la demande etc

    Ne dîtes pas à Alain Desgranges qui s’évertue à nous vendre du nucléaire comme un zélé vendeur de télé-achat que la Californie, 5e puissance économique mondiale, vient encore de persister et signer en faveur des 100% renouvelables et qu’elle fait des petits, il pourrait nous faire une apoplexie et nous n’aurions alors plus le bonheur de lire ses tribunes dont on connaît les arguments par coeur depuis au moins 15 ans mais il paraît que c’est l’avenir !

    Enfin si certains disent qu’il y eu des pannes (très courtes) lors d’un été caniculaire en Californie et par ailleurs au Texas lors d’une tempête de froid polaire, avant qu’ils n’écrivent des âneries accusant les technologies renouvelables je les invite a lire les études scientifiques qui ont répondu à ce sujet plutôt que des sites ou tribunes de lobbying anti-renouvelables

    Pour mémoire:

    La Californie, 5e puissance économique mondiale, a prévu de passer à 100% d’énergies renouvelables d’ici 2050 comme de nombreux pays, dont plusieurs y sont déjà ou proches de l’être

    Les tendances économiques toujours favorables des renouvelables lui permettent d’accélérer la tendance et elle vient de relever son objectif d’énergies renouvelables à 73 % d’ici 2032

    15 GW de stockage sont prévus, ce qui rendra l’électricité californienne à 82% non émettrice d’ici 10 ans avec réduction de 46 millions de tonnes métriques de C02/an

    Le plan prévoit un rejet presque total des turbines à gaz (dont le prix est pourtant peu cher localement, ce qui confirme la compétitivité grandissante des renouvelables comme du stockage), 1,7 GW d’éolien offshore, le développement de la géothermie qui, avec les évolutions technologiques en cours, voit ses prix baisser (souvent les forages profonds représentent 50% du coût de cette technologie EGS qui peut désormais s’appliquer pratiquement partout)

    Ce choix est le résultat de modélisations approfondies, prenant en compte les expériences et les prix des installations, en s’ouvrant à de nouvelles technologies telles que le stockage à long terme et par des consultations avec chaque fournisseur d’énergie.

    Cela abouti au système à faibles émissions le moins cher et le plus fiable qu’il soit possible de planifier aujourd’hui. En tant que tel, il sert de modèle à tous les autres États américains et d’autres dans le monde pour se diriger vers la décarbonisation – méthodiquement et logiquement, et au moindre coût.

    La CPUC (California Public Utilities Commission) souligne que conformément au projet de loi 350 du Sénat, a été élaboré un processus de planification intégrée des ressources (IRP) pour s’assurer que le secteur électrique de la Californie atteint ses objectifs de réduction des GES tout en maintenant la fiabilité aux coûts les plus bas possibles.

    Cela devrait également accélérer les récents changements de direction de nombreux grands services publics appartenant à des investisseurs américains, qui se concentraient auparavant uniquement sur les combustibles fossiles, qui s’orientent désormais clairement dans la direction que la Californie a tracée et dont elle démontre la pertinence vers le 100% énergies renouvelables

    https://www.cpuc.ca.gov/news-and-updates/all-news/cpuc-approves-long-term-plans-to-meet-electricity-reliability-and-climate-goals

    .

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