« La France a besoin de ses deux jambes, renouvelable et nucléaire »

Au lendemain du rapport « Futurs énergétiques 2050 » de RTE, nous donnons la parole à Maud Bregeon. Pour la porte-parole d’En marche, si « le charbon, le pétrole et le gaz fossile sont nos ennemis communs », la neutralité carbone sera possible grâce à la construction de nouveaux réacteurs et l’appui des renouvelables. Interview.

 

Pourquoi le nucléaire pourrait-il être une question majeure de la prochaine présidentielle ?

Le nucléaire peut répondre à trois enjeux majeurs auxquels la France et l’Europe sont confrontées : la lutte contre le changement climatique, l’indépendance énergétique et la réindustrialisation de nos territoires. C’est un moyen de production qui coche ces trois cases. Premièrement, il est décarboné, alors que plus de 60% de l’énergie finale que nous consommons provient du fossile (gaz ou pétrole).

Deuxièmement, nous en maîtrisons la technologie sur l’ensemble du cycle, ce qui nous permet de produire nous-mêmes sans nouer de liens de dépendance avec des pays tiers, même en tenant compte des importations d’uranium. Troisièmement, sur la question de l’emploi, le nucléaire est synonyme d’industrialisation des territoires, du Nord au Loiret, de la Vienne à l’Ain…

centrales-nucleaires-jpg

C’est plus de 13 500 emplois dans les Hauts-de-France, plus de 42 000 en région Auvergne-Rhône-Alpes ! Au global, ce sont 220 000 femmes et hommes qui vivent directement ou indirectement de cette industrie en France.

Pourquoi le nucléaire cristallise autant les passions ?

La dualité que certains tentent d’imposer entre nucléaire et énergies renouvelables n’a pas de sens. C’est d’ailleurs l’un des grands enseignements du rapport que RTE a publié lundi 25 octobre : pour atteindre la neutralité carbone en 2050 tout en préservant nos modes de vie, en garantissant une sécurité d’approvisionnement et des coûts les plus bas possibles, nous aurons besoin de toutes les énergies décarbonées.

Un développement ambitieux des énergies renouvelables est nécessaire, et notamment de l’éolien en mer et du photovoltaïque, au-delà des rythmes de déploiement actuels, tout en s’attachant à la préservation du cadre de vie.

En parallèle, la construction de nouveaux réacteurs ressort des travaux de RTE comme une piste pertinente du point de vue climatique et économique, a fortiori dans des scénarios conservant un parc d’environ 40GW en 2050, reposant à la fois sur le parc existant aujourd’hui et sur du nouveau nucléaire.

L’objectif premier doit être de diminuer la part d’énergies fossiles. Pour cela, nos ennemis communs sont le charbon, le pétrole et le gaz fossile, dont la consommation doit diminuer au profit d’une électricité décarbonée.

Il faut dépassionner le débat, agir de façon rationnelle et tenir un discours équilibré, comme le fait le Président de la République. Pour avancer dans le futur de la neutralité carbone, la France a besoin de ses deux jambes, renouvelable et nucléaire.

La crise des prix de l’énergie fait écho à la question essentielle de la politique énergétique de l’Etat. Le développement du nucléaire est-il une des réponses ?

L’enjeu est de ne pas dépendre de pays tiers dans notre consommation afin d’être le moins tributaire possible des variations de prix qu’on ne maîtrise pas. Avoir des sources de production comme le nucléaire et les renouvelables permet de répondre, sur le long terme, aux enjeux et au marché extrêmement volatil de l’énergie.

Même si l’uranium est importé, son prix ne compte que pour environ 5% du prix de l’électricité. En outre, contrairement au gaz et au pétrole pour lesquels les stocks stratégiques sur le territoire sont d’une centaine de jours, la France dispose de stocks stratégiques d’uranium correspondant à plus d’une dizaine d’années de consommation.

Peut-on imaginer la réouverture un jour de Fessenheim ? Est-ce techniquement possible ?

Très objectivement, rouvrir Fessenheim est infaisable. Cela nécessiterait des travaux de remise à niveau colossaux, et la reprise de tout le processus administratif de démarrage d’un réacteur. Il faudrait également recruter et former des opérateurs et des exploitants, revoir la planification d’achat du combustible… C’est tout bonnement irréaliste.

Sur un plan plus stratégique, l’industrie de l’énergie, comme toute industrie lourde, a besoin de visibilité, de cohérence dans les prises de décisions politiques sur le long terme. Une politique énergétique se réfléchit à 30 ans et nous ne pouvons pas nous permettre des coups de barre à gauche, à droite, au rythme des quinquennats. En ne revenant pas une énième fois sur la décision de fermeture de Fessenheim, le Président a fait un choix d’homme d’Etat : celui de la continuité et de la stabilité.

Enfin, défendre le nucléaire en 2021 ce n’est pas revenir éternellement, comme le font par exemple les Républicains, sur la fermeture de Fessenheim. Défendre le nucléaire aujourd’hui, c’est investir dans la R&D des futurs SMR comme l’a fait le Président Emmanuel Macron avec France 2030, avancer sur le projet Cigéo de stockage géologique profond des déchets radioactifs ou encore travailler au renouvellement du parc actuel.

L’EPR de Flamanville devrait démarrer en 2022. En quoi ce nouveau réacteur est-il essentiel dans la future politique énergétique française ?

Il est nécessaire à plusieurs titres. A court terme, nous avons besoin de retrouver des marges sur le réseau pour pouvoir produire notamment l’hiver. Cela est d’autant plus important que plusieurs pays européens réduisent leur parc de centrales pilotables (disponibles à la demande) et que la stabilité de l’approvisionnement électrique européen doit être consolidée.

EPR-Flamanville
EPR de Flamanville (Crédit : Antoine Soubigou – EDF)

Cela démontre également l’excellence française dans le secteur du nucléaire, 45 ans après la mise en service de Fessenheim.

Les SMR sont-ils une réponse au développement du nucléaire en France ?

Oui, c’est une des réponses d’avenir. Quand on regarde l’ensemble des études, on voit que si nous voulons conserver les 50% de part du nucléaire en 2050, il faudra, d’une part, prolonger une partie des réacteurs actuels au-delà de 60 ans, d’autre part renouveler une partie du parc nucléaire existant et avoir un complément avec des SMR.

Ces derniers, en tant que petits réacteurs, présentent l’avantage d’être moins intenses en maintenance, moins coûteux, adaptables aux nouveaux usages de type dessalement, chaleur urbaine, production d’hydrogène, ou encore utilisables en remplacement d’unités de production fossile sur nos territoires insulaires.

Enfin, si la France veut rester une grande puissance nucléaire, elle doit investir dans les SMR. Les grandes puissances comme la Chine, la Russie, ou les Etats-Unis  ne s’y sont d’ailleurs pas trompées. Avec le plan d’investissement France 2030, le Président fait aussi un choix géopolitique : il garantit la souveraineté technologique de la France dans le domaine.

Le fait que le nucléaire ne soit pas assuré de faire partie de la Taxonomie européenne des investissements verts est-il un vrai problème ? N’est-ce pas anecdotique ?

Ce n’est pas anecdotique, c’est un combat que la France porte à l’échelle de l’UE pour atteindre la neutralité carbone. Notre Ministre des finances, Bruno Le Maire, l’a rappelé à plusieurs reprises : la question du financement est cruciale pour que de nouveaux projets de centrales nucléaires puissent voir le jour en Europe, en remplacement de centrales à charbon et à gaz.

Or, si l’énergie nucléaire devait être exclue de la taxonomie, son financement s’en retrouverait complexifié.

Jean-Luc Mélenchon affirme que la France ne sait pas gérer les déchets nucléaires. Cette question sensible environnementale n’est-elle pas le point faible de ceux qui militent en faveur de l’atome ?

Comme la plupart des pays confrontés à la problématique des déchets radioactifs, la France a fait le choix de les stocker dans des centres industriels spécialement conçus pour ce type de déchets afin de les isoler de l’homme et de l’environnement tant qu’ils présentent des risques.

Aujourd’hui, Cigéo (NDLR : projet de stockage à Bure au sein de la couche géologique du Callovo-Oxfordien (COx), à une profondeur d’environ 500 mètres), le projet de stockage géologique pour les déchets à longue vie, est l’aboutissement de procédés scientifiques et démocratiques dont le concept général a été validé au niveau technique et parlementaire.

bure-cigeo-andra

J’entends ceux qui pointent du doigt cette solution de stockage qu’ils trouvent imparfaite. Mais la réalité, en fait, c’est qu’on ne peut pas laisser le choix et la charge de cette question à nos enfants, alors que nous avons une solution pérenne.

Qu’attendez-vous de cette COP26 ?

Six ans après l’accord de Paris et trois mois après le dernier rapport du GIEC, cette COP doit confirmer les objectifs climatiques pris par l’ensemble des pays et apporter des garanties sur les trajectoires énergétiques de chaque Etat, en consolidant les contributions déterminées au niveau national (NDC).

commentaires

COMMENTAIRES

  • Maud Bergeon a presque tout bon dans cet article dont le titre est trompeur puis qu’en fait elle ne parle exclusivement que du nucléaire et pas du tout de la 2e jambe, les renouvelables. De fait, il est plus satisfaisant d’entendre parler des renouvelables dans leur ensemble que de ceux qui ont la faveur des médias à savoir les renouvelables intermittents. Puisqu’aucun n’est cité, alors je vais me permettre de citer un mode de production d’électricité qui n’a toujours pas été identifié comme tel au nom d’une affirmation fausse à savoir que l’électricité étant déja décarbonée, on peut sans doute se permettre de faire n’importe quoi (déduction abusive, je le reconnais) s’agissant de la manière de doubler notre production d’électricité d’ici 2050, une probabilité tres crédible.
    Dans les renouvelables, et cerise sur le gâteau, le renouvelable « pilotable », il y a une ressource totalement oubliée (il y a des amnésiques professionnels pour y aider) : les déchets secs et solides, qu’il s’agisse de déchets de biomasse ou de déchets domestiques soigneusement sélectionnés. Cette ressource de fait n’est pas totalement oubliée, elle est totalement fléchée par les aides publiques vers un seul usage : la chaleur, alors que cette ressource est facilement mobilisable, ce qui là aussi ne veut pas dire qu’il faille faire n’importe quoi, mobilisable disais-je pour faire de l’électricité et ce faisant, simultanément, de la chaleur ou du froid. et ceci à la demande, quand on en a besoin en substitution des ENRi soumises aux caprices de la météo. Ce ne doit pas être d’ailleurs une possibilité, mais une obligation, donc ne parlons pas de projets imbéciles du type Gardanne ou Cordemais incapables de satisfaire une condition impérative : on ne peut pas faire n’importe quoi avec la ressource et il convient d’en tirer le rendement maximum ce qui élimine d’entrée les projets de grand taille dont j’ai déja dit tout le mal que j’en pensais. Exit donc Gardanne, exit Cordemais et tous les projets inadaptés les plus gros possibles (car faire gros c’est soit-disant moins cher, quelle erreur majeure, et précisément plus les sites sont de taille importante plus il est compliqué d’en tirer la quintessence car faute de consommateurs de chaleur adaptés en taille, la chaleur produite (sous-produit inévitable de la production d’électricité ) va s’accumuler à la chaleur déja excessive due à l’effet de serre. Il serait temps de considérer au passage que CO2 et autres NOx ne sont pas les seuls responsables du réchauffement de l’atmosphère, dois je développer. Les SMR brièvement évoqués dans cet article constituent une solution qui va dans le bons sens de ce strict point de vue. De fait, le fameux rendement thermique négligé depuis l’avènement du nucléaire et l’identification incomplète des causes du réchauffement climatique , remet les pendules à l’heure même si quelques couillons isolés comme je le suis moi-même vantent depuis longtemps l’intérêt majeur de la recherche du plus haut rendement énergétique possible. La thermodynamique a ses lois et elles sont difficilement contestables sauf à être inconscient, inconséquent ou malhonnête, et cette dernière supposition est totalement inacceptable.
    Pour terminer , je reviens sur un point important qui devrait intéresser les fanatiques des ENRi. Plutôt que de songer à utiliser des stockages énormes et couteux pour permettre une totale autonomie électrique, songez donc à produire de l’électricité (et donc de la chaleur qu’il convient à tout prix de valoriser au moment ou le vent ne souffle pas et au moment où le solaire passe derrière l’horizon et pour ça les déchets carbonés secs et solides peuvent réhabiliter totalement les ENRi et les aider à se débarrasser du i qui les handicapent lourdement.
    Après avoir identifié cette possibilité, il s’agit de rendre ses lettres de noblesse à la production d’électricité décentralisée pour être cohérent, l’adoption d’un tarif différencié est aussi un facteur économique intéressant à considérer. Mais il y a aussi une autre solution pour ceux qui n’ont rien compris : continuer à enfouir à grand frais les déchets non valorisables dont les déchets dont je parle constituent la majeure partie. Bref, on a le droit de choisir la facilité et l’erreur, de persister et de signer auquel cas, mes collègues et moi-même iront définitivement prendre un repos bien mérité, la mort dans l’âme, c’est certain, mais la conscience en paix comme seuls ceux qui sont allés au delà de leurs limites peuvent le faire.
    Pas question de conclure sans regarder en dehors de nos frontières ce qui se passe. Ce fut longtemps la vocation de la France que d’éclairer le Monde, affirmation à prendre à tous les degrés. Les technos dont je parle ont eu leur heure de gloire il y a plus d’un demi-siècle et les résultats de la filière française de la pyro-gazéïfication mal-aimée (et sous-jacente tout au long de cet article écrit avec mes tripes) aujourd’hui et singulièrement mes collègues et moi-même, impliqués dans 80% des réalisations de cette période 73-85, résultats qualifiés de brillants dans certains documents post-2000 émises par l’ l’ADEME et qui contrastent beaucoup trop avec ceux d’aujourdh’ui sur le même sujet pour être crédibles.
    Dés lors comment expliquer que cette qualité, et comment ces mêmes hommes, certes âgés de plusieurs dizaines d’année de plus, mais ayant gardé une foi indestructible en eux mêmes malgré une adversité colossale, comment donc ces hommes de talent ont pu devenir nuls au point de ne plus savoir faire ce qu’ils faisaient déja très bien il y a bientôt 50 années, et ce tout en disposant aujourd’hui de l’appoint des outils numériques modernes de gestion de process en lieu et place de la ficelle et du fil de fer seuls disponibles à l’époque ?
    Invraisemblable, non ? Et bien si, il suffit de mal orienter les quelques aides financières qui ont été accordées à des sociétés en apparence, mais en apparence seulement, présentant une façade plus attirante que la notre, mais ne pouvant certes pas prétendre à la même expérience que nous, et donc condamnées à revivre ce que nous avons vécu plus tôt , un préalable incontournable. Que de temps et d’argent public gâché ! Et la leçon n’a toujours pas été tirée et elle ne le sera probablement jamais., et si vous voulez mettre un nom sur l’ennemi, le voilà : l’égo ! (c’est aussi valable pour nous mêmes qui avons pêché par excès de confiance en notre savoir-faire tres facile à démontrer) .
    Allez donc faire rayonner la technologie française au hasard, en Afrique, un continent que nous connaissons bien et où se trouvent encore des traces de notre travail passé. La place est libre pour nos concurrents chinois et indiens qui n’en sont pas encore au niveau où nous étions en 1975, mais dont les carnets de commande sont pleins. S’ils arrivent un jour à s’implanter en France (hypothèse semble-t-il déja vérifiée au moment où j’écris ces lignesalors la boucle de l’absurdité totale sera bouclée.

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    • bravo. Il est plutôt rare de lire ce genre de synthèse particulièrement depuis quelques temps ou le « pseudo débat » sur l’énergie tourne à la guerre de religion.
      A mes yeux la gestion dogmatique et « orientée » que nous vivons en France depuis 40/50 ans a eu pour effet de tuer dans l’œuf toute solutions alternatives, ne serait ce qu’en complément, et par ricochet les industries et les compétences qui vont avec.
      Il est peut être encore temps d’en tirer des conclusions…
      J’apprécie particulièrement votre rappel sur le bilan thermodynamique global des choix passés.

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  • Je trouve que le terme « presque tout bon » devrait être remplacé » presque tout faux », l’INVERSE !
    Cet article est d’abord et avant tout de la propagande électorale pour macron qui fait tout bien.
    Après avoir arrêté Fessenheim et le projet ASTRID (qui est tjrs un projet d’avenir pour la Chine, la Russie, ou les Etats-Unis qui « ne s’y sont d’ailleurs pas trompées »), macron découvre le SMR (petit réacteur) ce qui permet de donner le change aux électeurs de droite.
    Macron c’est le ZIG ZAG au gré de la pêche aux suffrages.
    D’autre part je rappelle ce que j’ai déjà écrit :
    Le 50 % d’ENRi ds le mix ne veut rien dire car on confond kW et kWh..
    En effet, « on peut « remplacer » des kWh nucléaires par des kWh d’énergies intermittentes (en moyenne ds une année par exemple), mais on ne peut donc pas « remplacer » des KW nucléaires par des KW d’énergies intermittentes et aléatoires (en périodes hivernales et anticycloniques comme on en connait sur l’Europe)
    Les hommes politiques, les journalistes et les scientifiques autoproclamés devraient faire un cours de rattrapage de seconde
    leur permettant de différencier Puissance (kW) et quantité d’énergie (kWh) !

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    • Il est clair qu’avoir arrêté Fessenheim et, cerise sur le gâteau, le projet Astrid de centrale de quatrième génération, surgénérateurs, sont deux erreurs majeures à mettre au débit de nos gouvernants.
      Hélas, « nobody is perfect » !!!
      Pour les 50%, il est clair que nous parlons d’énergie, kwh, donc.
      Ce qui ne retire rien au fait que pour comparer le nucléaire, pilotable, à l’éolien, il convient de lui ajouter des centrales à gaz de puissance équivalente, fournissant sur l’année la grande part de l’énergie.

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  • Tant que des gens menteurs hanteront notre gouvernement ils diront tout et n importe quoi pour démolir le nucléaire source d’energie presque totalement décarbonnée , mais comment se fait il que nous n’arrivions pas à virer ces marchands de mensonges qui ruinent notre pays pour des multinationales étrangéres ??? macron et ses semblables ne sont ils pas que des traitres ????

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  • « la France a besoin de ses deux jambes : le nucléaire et les énergies intermittentes ».
    Pas d’accord ! La jambe intermittente ne fonctionne que de manière aléatoire, et menace de nous faire tomber si elle se développe trop. Heureusement que la 2ème jambe est stable et peut compenser les défaillances de la première. Si on la supprime ou la réduit trop fortement, on va au tapis.
    En revanche, avec la seule jambe nucléaire (aidée de la jambe hydraulique, renouvelable mais non intermittente) tout va bien, c’est d’ailleurs grâce avec elle(s) qu’on bénéficie d’énergie bon marché et abondante depuis déjà 40 ans.
    Conclusion : il ne faut pas ignorer la 2ème jambe, elle peut parfois apporter un peu de soutien, mais la garantie que nous ne tomberons pas provient d’abord de la première, qu’il faut développer et sanctuariser au maximum.
    Ne les mettons pas sur le même tableau, juste pour faire du « en même temps » !

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  • D’ailleurs, ceux qui font du « en même temps » ne sont guère brillants au niveau décarbonation car leurs « renouvelables intermittentes ou variables » ne sont pas preuve de la même performance que les pilotables. Mais cela ne veut pas dire qu’elles sont inefficientes. Leur adéquation à la demande intérieure n’est pas vraiment optimale et elles peuvent ainsi coûter cher aux consommateurs.

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    • @cochelin, vous avez raison sauf à introduire une ENRp en complément soit d’une éolienne soit de PV (ce dernier cas semble tres facile à mettre en oeuvre puisque le soleil est beaucoup plus « prévisible » que les éoliennes. Naturellement, il faut une autre justification à la présence de l’appoint d’une ENRp, sur consommation de déchets secs et solides disponibles n’importe où en France. La légitimité économique ne peut découler que d’une utilisation minimum de 4000h à 6000h/an avec production et consommation effective de chaud ou de froid, avec ou sans soleil, avec ou sans vent. Je vous rappelle que nos calculs aboutissent en prod d’électricité seule à 130 euros du KWhe et 65 Euros avec récupération de chaleur sous forme chaleur ou sous forme de froid. Un seul obstacle : l’ADEME qui continue à nier l’évidence et à qui nous avons envoyé des documents démontrant que nous faisions ça déja en 1984. Donc, selon l’ADEME, nous aurions perdu en 2021 le savoir-faire que nous avions accumulé en 1984 sans parler du fait qu’en 2021 notre contrôle de process qui a besoin d’une grande précision et d’une grande rapidité de réaction, n’est plus confié à de la ficelle et du fil de fer (image bien sûr) mais aux outils informatiques modernes qui rendent facile ce qui était tres délicat il y a 40 ans. Pas tres cohérent l’ADEME, non ? Mais l’ADEME est incontournable, il faut faire avec. Voilà sans doute pourquoi notre savoir-faire va émigrer comme beaucoup d’autres tres belles inventions. Nous saluons avec satisfaction le fait que RTE ait cité dans sa récente note sur la reconnaissance du nucléaire au côté des renouvelables, la pyrogazéïfication comme une solution à retenir. Espoir ! Il est vrai que RTE a directement les problèmes de gestion de l’ensemble nucléaire-REN sur les bras ce qui change le niveau de réflexion. Il y a aussi un grand nombre d’acteurs du « marché » (bien que nous pensions que le mot marché soit bien vulgaire par rapport à l’importance des questions qui se posent déja et vont se poser avec une intensité croissante et dont la résolution est assez hors de portée du seul « marché ») qui ont intérêt à faire durer les choses le plus longtemps possible. Est-il bien opportun d’en dire plus et de donner des noms, probablement pas, on ne sait jamais, la lumière peut jaillir de là où on l’attend le moins.

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      • N’y a-t-il pas un autre nucléaire qui ne présenta pas « les petits inconvénients » de celui à l’uranium qui dans ses derniers avatars ( EPR, SMR) prend autant si ce n’est plus de temps que celui au thorium qui est en train de se développer en Chine ?

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        • @biophile, bien que mes intérêts personnels soient tres éloignés du nucléaire, et parce que mes intérêts personnels sont totalement secondaires par rapport à l’intérêt général (mais oui, ça existe, je résiste , c’est la définition de la République que je n’ai pas la prétention d’incarner à moi tout seul) , j’ai été un des premiers à souligner l’intérêt des SMR dans une vision qui a toujours été la mienne, à savoir, rechercher en toutes circontances le meilleur rendement possible, ce qui bizarrement a l’air de redevenir un soucis important. Il n’est jamais trop tard pour s’en préoccuper, dommage qu’il faille être au pied du mut pour cette prise en compte tardive. Ceci étant, il ne faut pas oublier d’éteindre la lumière qui éclaire une pièce vide. Si c’est la seule participation qu’on peut apporter à la lutte contre le réchauffement climatique, c’est déja ça.

          Répondre
        • Le nucléaire contiendra toujours un risque intrinsèque, qu’il faudra toujours gérer, uranium ou thorium.
          La Chine se lance, entre autres, sur le Thorium, car in est très abondant chez lui.
          On a déjà fait un réacteur surgénérateur, feu Super-Phénix, et plusieurs sont en construction dans le monde.
          On devrait s’y remettre, car il consomme non seulement l’uranium 235, mais aussi le 238, ce qui multiplie par 100 l’énergie tirable du minerai, et permettrait de consommer les 250.000 tonnes d’U238 que nous avons en stock.

          Répondre
          • Hervé gueret, un fonctionnaire plus ou moins compétent, plutot moins que plus, a décidé de condamner Super-Phénix on ne sait pas trop au nom de quels arguments alors que Super-Phénix est une solution dont la pertinence est reconnue dans le monde entier. A toute petite échelle , un autre fonctionnaire de l’ADEME, pourquoi ne pas le dire, a décidé que la pyro-gazéïfication et singulièrement la filière française, n’avait pas atteint la maturité nécessaire à son développement et donc à jeter. Le même fonctionnaire ne s’est pas opposé à l’installation d’un gazéïfieur indien en France, supposé mature car vendu à plusieurs centaines d’exemplaires en Asie où les problèmes à résoudre sont tels et la MO si abondante que ça passe …en Asie. Son niveau technologique n’est même pas comparable à ce que nous faisions nous-mêmes en 1975 et n’offre aucune garantie de succès en France où le cout de MO va le disqualifier très vite. La France est auto-destructrice, c’est la conclusion et les censeurs qui censurent totalement incompétents . Il y a bien aussi quelques fonctionnaires compétents, mais jamais ils ne s’opposeront à un autre fonctionnaire. C’est une règle d’or. Quant aux politiques, ils ne comprennent évidemment pas grand chose. S’il fallait être compétent pour dire non, ça se saurait. Voilà comment le plus beau process du monde dans son genre et sa taille ( sans doute) pourrit lentement sous un hangar en Bretagne ! Sans parler du fait que tout process nouveau s’oppose aux intérêts des technos existantes, au hasard, les énormes incinérateurs bien pourris et là, c’est le coup de grâce définitif.

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