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Éolien flottant : Floatgen, une étape symbolique ou décisive ?

C’est sur le site d’expérimentation du Sem-Rev, à 22 kilomètres au large du Croisic, que Floatgen, la première éolienne offshore française, a commencé à injecter ses kilowattheures sur le réseau électrique.

Une grande première qui lance non seulement le début d’une période de test de deux ans pour un prototype de fondation flottante 100% français, mais qui marque également l’entrée de la France dans l’ère des énergies marines renouvelables.

La première éolienne offshore flottante de France

La France peut enfin se féliciter de compter une éolienne offshore dans son mix énergétique. Mardi 18 septembre, le réseau a en effet accueilli de l’électricité issue de la première turbine éolienne française installée en mer.

Si cette unité de production flottante est ancrée au large du Croisic (Loire-Atlantique) depuis mai dernier, ce n’est que très récemment qu’elle a été raccordée au réseau de transport d’électricité français pour y injecter ses kilowattheures.

« Le raccordement du câble d’export électrique puis une ultime série de tests réalisés ces derniers jours ont permis à l’éolienne Floatgen, installée à 22 kilomètres au large du Croisic, d’entrer définitivement en production ce mardi 18 septembre », a expliqué la start-up Idéol, coordinatrice du projet, dans son communiqué de presse.

L’éolienne a été déployée sur le site de Sem-Rev, géré par l’École Centrale de Nantes.

Le Sem-Rev peut être vu comme un laboratoire à grande échelle pour les énergies marines renouvelables : le site est en effet destiné à l’accueil et à l’expérimentation des technologies de production électrique éolienne et houlomotrice.

La turbine d’Idéol est parée pour une période de tests en conditions réelles d’utilisation qui s’étalera sur deux années.

ingénieurs de l’École Centrale de Nantes et leurs partenaires éprouveront notamment les différentes technologies (câbles haute tension sous-marins, flotteur en béton…) qui composent l’ensemble de Floatgen. Le rendement de la turbine et la résistance de l’éolienne seront également éprouvés.

Le Damping Pool, un concept de flottaison 100% tricolore

Le projet Floatgen a été lancé en 2013 par sept partenaires européens. La start-up Ideol fait office de chef de file : elle est notamment à l’origine de la conception de l’ensemble du système flottant qui fait toute la particularité de Floatgen.

Dès le début du projet, Ideol s’est lancé dans la conception d’une solution simple et compétitive pour assurer la stabilité de son éolienne lorsqu’elle sera déployée en mer.

Une collaboration étroite avec le groupe Bouygues Travaux Publics permet de finaliser la mise au point d’un flotteur en béton : cette fondation flottante est devenue un concept breveté baptisé Damping Pool.

Concrètement, il s’agit d’un immense bloc de béton évidé de forme carrée dont les propriétés hydrodynamiques lui assurent une stabilité à toute épreuve.

Simple à construire et à entretenir, le Damping Pool est également un système très résistant (le béton peut résister jusqu’à 50 ans sans maintenance) qui est capable d’accueillir une éolienne classique sans modification majeure.

Une seconde unité de fondation flottante de ce type devrait être installée au large du Japon dans les prochains jours.

Pour l’heure, le concept d’Ideol accueille une turbine de 2 MW.

Une puissance qui peut paraître modérée en comparaison d’autres modèles d’éoliennes (celles qui seront déployées dans le parc offshore de Saint-Nazaire affichent une puissance de 6MW) mais qui permet de générer suffisamment d’électricité propre pour couvrir les besoins de près de 5.000 personnes.

La France sur le point de rattraper son retard ?

L’annonce de la mise en service de l’éolienne Floatgen est une étape symbolique qui « constitue le point de départ d’un déploiement en série d’éoliennes en mer et représente une opportunité unique pour la France de devenir leader mondial de l’éolien flottant », estiment les partenaires du projet Floatgen.

Ce dernier compte notamment le soutien de l’Union européenne, de l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (Ademe) et de la région Pays de la Loire.

Avec plus de 90% de la capacité installée au niveau mondial, l’Europe est le leader de l’énergie éolienne en mer. Fort de l’ensemble de ses façades maritimes, le Vieux Continent affiche un potentiel de développement considérable.

Certains pays ont d’ailleurs acté d’ambitieux objectifs en termes de puissance éolienne offshore : le Royaume-Uni vise 33 GW de puissance d’ici 2030, l’Allemagne 25 GW.

Malgré ses 3.500 kilomètres de façade maritime et les compétences de ses industriels, la France semble avoir du mal à se lancer dans le développement du secteur des énergies marines renouvelables.

Il n’y a pour l’instant aucun parc éolien en mer opérationnel. Quatre parcs pilotes sont en cours de développement. Les professionnels du secteur attendent cependant le premier appel d’offres commercial promis par l’ancien président François Hollande.

Éolien flottant : un potentiel de 16 GW

À l’heure où la France n’est pas particulièrement en avance sur ses objectifs de production d’énergie verte, l’éolien flottant représente une solution viable pour renforcer la part du renouvelable dans notre mix énergétique.

La plupart des pays se lançant dans l’éolien offshore misent d’ailleurs sur la technologie flottante.

Contrairement à une éolienne posée sur le fond marin, une éolienne flottante repose sur un flotteur relié au sous-sol maritime par des lignes d’ancrage.

Cette technique permet ainsi d’installer des turbines dans des zones dont la profondeur excède les 40 mètres de profondeur, ce qui présente plusieurs avantages notables : réduction de l’impact visuel sur le paysage côtier, production plus importante grâce à la puissance des vents du large, installation en mer simplifiée, etc.

Les zones disposant du meilleur gisement en vent dépassent d’ailleurs rapidement les 50 mètres de profondeur. Ce qui est le cas pour la Bretagne ou la Méditerranée par exemple. Le potentiel français de développement de l’éolien flottant est ainsi estimé à 16 GW.

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