Fessenheim: les deux réacteurs fermeront en février et juin 2020 (Wargon)

Les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne du parc nucléaire français, fermeront successivement « en février » et « en juin » 2020, a indiqué jeudi la secrétaire d’Etat à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon.

« Les réacteurs vont fermer pour le premier d’entre eux en février 2020, pour le deuxième en juin » de la même année, a déclaré Mme Wargon à Colmar.

Ces dates diffèrent légèrement de celles avancées en février dernier par le ministre de la Transition écologique de l’époque, François de Rugy, qui avait alors évoqué une fermeture du premier réacteur en mars 2020, et en août 2020 pour le second.

Mme Wargon a présidé jeudi à Colmar le quatrième comité de pilotage pour l’avenir du territoire de Fessenheim. Signé le 1er février, le projet vise à anticiper, notamment en termes économiques et sociaux, l’impact de la fermeture de la centrale sur la région de Fessenheim.

Cette centrale, qui génère d’importantes recettes fiscales pour les collectivités, emploie directement 850 salariés d’EDF et environ 350 employés permanents d’entreprises prestataires.

« Notre responsabilité, c’est d’accompagner le territoire pour que nous trouvions de nouvelles opportunités d’emplois », a insisté Mme Wargon.

« Nous savons que nous devons apporter plus de réponses », « plus concrètes », a-t-elle reconnu, disant espérer « de bonnes nouvelles pour accueillir des entreprises dans les mois qui viennent ».

« Les premières avancées doivent nous encourager à rester plus que jamais mobilisés car beaucoup reste encore à faire », a réagi dans un communiqué Brigitte Klinkert, présidente (DVD) du Conseil départemental du Haut-Rhin, alors que les élus locaux réclament des mesures concrètes, à quelques mois de la fermeture définitive de la centrale.

Saluant pour sa part « la mise en oeuvre de projets très concrets » – appel d’offres dans le photovoltaïque ou création d’une société d’économie mixte franco-allemande pour le développement d’une zone d’activités -, Mme Klinkert a appelé le gouvernement à s’engager « financièrement à accompagner les acteurs locaux à bâtir une transition exemplaire » pour la région de Fessenheim et le Haut-Rhin.

Mise en service en 1977, Fessenheim est la doyenne des centrales encore en activité en France. Sa fermeture, une promesse de l’ex-président François Hollande, devait intervenir initialement fin 2016, mais a été reportée à plusieurs reprises.

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COMMENTAIRES

  • Le fait qu’on répète ad nauseam, pour justifier sa fermeture, que Fessenheim est la plus ancienne, on dit en général « la plus vieille » centrale nucléaire française, montre à l’évidence que des raisons bien fondées n’existent pas.
    Chacun, de bonne foi, sait que ce critère est non pertinent s’agissant d’une installation industrielle et que ce qui compte c’est, côté sûreté, sa conformité aux normes et côté économique, sa performance et son potentiel.
    Or il est clair que sous ces deux aspects, Fessenheim n’est ni en écart ni en butée et tout au contraire, affiche des résultats remarquables obtenus de surcroît par une qualité d’exploitation reconnue par l’ASN.
    On va considérer comme un investissement échoué, une installation remarquablement tenue qui a encore un potentiel d’une voire de deux décennies et qui produit, à la demande, un kWh abondant et à très faible coût.

    De fait, Fessenheim est la doyenne, de quelques mois seulement, de toute une flotte (34 réacteurs de 900 MWe) aux mêmes standards, lesquels malgré des annonces velléitaires vont continuer encore longtemps leur exploitation. Le réseau a en effet grand besoin de cette base, qui au passage rend possible (à son lourd détriment) l’introduction substantielle de renouvelables sans devoir dégrader le bilan GES par un appui carboné.

    Cette décision de fermeture, n’est que la poursuite d’une logique de petite politique politicienne, celle du candidat Hollande cherchant (et obtenant d’ailleurs) les voix vertes pour son élection.
    Depuis, et alors que l’actuel Président ne devrait pas se sentir lié par une promesse qu’il n’approuvait pas, il s’est néanmoins convaincu sans peine que dans le grand vent vert qui souffle, la fermeture de deux réacteurs nucléaires ne déparerait pas, versant ainsi dans le même travers que son prédécesseur.
    Et tant pis si ces arrêts sont totalement antinomiques avec une politique efficace de réduction des émissions de GES (mais le dommage doit être jugé faible, puisque les deux tiers de français et même les trois quarts des jeunes, sont convaincus que le nucléaire est une source importante de CO2).

    Nous nageons donc dans des eaux bien polluées par un rationnel-irrationnel, « on arrête parce qu’on a dit qu’on arrêtait », la tautologie la plus basique et tant pis pour la perte considérable d’emplois, que malgré des annonces répétées, on aura bien du mal à compenser, même très partiellement et sur le temps long, si on y arrive jamais.
    Si les agents EDF retrouveront des postes dans la Grande Maison, que va-t-il advenir des sous-traitants locaux ou régionaux qui peinent à faire entendre leur détresse, les syndicats n’osant pas trop s’afficher « pro-nucléaires », la CFDT, c’est historique, mais même la CGT qui a pourtant longtemps défendu la filière. Mais comme déjà dit plus haut, les temps changent !
    Quant aux promesses mirifiques de la déconstruction, elles ne font plus guère illusion, la nature du travail, le volume de travail et les calendriers n’étant pas compatibles.

    RTE dit qu’il saura faire sans Fessenheim alors que la France, qui reste exportatrice d’électricité sur un exercice, est devenue franchement déficitaire aux pointes de consommations et que l’installation massive d’EnR électriques n’y changera rien.
    Fessenheim, c’est 1800 MWe toujours mobilisables, l’équivalent de 3200 éoliennes de puissance (quand il y a du vent !!). Des voix autorisées s’élèvent, mais elles crient dans le désert, demain dans le noir ?

    Il aura néanmoins fallu que les pressions locales, mais surtout venant de l’autre rive du Rhin soient fortes pour en arriver là, pour que les élus locaux et régionaux l’abandonnent, la centrale, voire l’accablent, alors que pendant quarante ans d’un parcours sans faute, et nonobstant son utilité nationale, l’installation n’a fait qu’apporter à la région, en tous domaines, de la valeur ajoutée.

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