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L’Europe du nucléaire : Pourquoi la France devrait en prendre le leadership 

Une tribune signée Michel Laurent, retraité de la fonction publique, ancien chargé de mission pour des collectivités territoriales d’Ile de France.

 

En février 2022, lors d’une visite à Belfort, le président Emmanuel Macron annonçait « la renaissance du nucléaire français ». Dix-huit mois plus tard, les entreprises du secteur travaillent aussi pour que cette renaissance puisse permettre à la France de prendre le leadership de l’énergie nucléaire sur le Vieux continent.

« La France, par la stratégie dont elle se dote, fait le choix du progrès, de la confiance en la science et en la technologie, revendiquait le président français[1]  en 2022 à Belfort. La France fait le choix du climat, en se donnant les moyens d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effets de serre, et d’être une des plus grandes nations à sortir de sa dépendance aux énergies fossiles. La France fait le choix de l’industrie et de l’emploi. » Et pour cela, elle réaffirme sa volonté de développer sa filière nucléaire, filière que certains regrettent d’avoir vu s’atrophier ces dernières années. Au point que la France, en plein crise énergétique au printemps 2022, avait dû importer de l’électricité. Une situation encore impensable il y a seulement dix ans.

Le nucléaire, 3 000 entreprises en France

Si le parc nucléaire français a besoin d’être relancé, la filière sait qu’elle pourra compter un savoir-faire et une expertise que le monde regarde avec envie. Car en France, on sait y faire, tant l’écosystème de la filière nucléaire[2] est vaste : il est constitué de très grands opérateurs comme EDF pour la production d’électricité, mais aussi d’acteurs moins connus du grand public, responsables de la fabrication des matériels, de la construction des installations, de l’enrichissement des combustibles, de leur recyclage, du contrôle de la fabrication… Les domaines sont très nombreux et s’appuient sur l’excellence opérationnelle de ces entreprises. D’après les chiffres du Conseil national de l’industrie, cette filière regroupe ainsi 3000 entreprises dont 85% de PME-TPE, représente en France 220 000 emplois directs et indirects, et 47,5 milliards d’euros de chiffres d’affaires.

Dans la constellation d’entreprises et de sous-traitants qui font la réputation du génie nucléaire français, chaque maillon de la chaîne est important. C’est par exemple le cas du groupe Bertin Technologies, fabricant indépendant de systèmes et d’instruments de mesure, d’observation et de détection, dont EDF est client depuis longtemps. Selon Bruno Vallayer, président de Bertin Technologies, « nous visons à fournir à EDF et à la filière française une réponse de souveraineté à la problématique de la mesure du rayonnement nucléaire, qui est concomitante à la technologie de production d’électricité, car on ne fait pas de réacteur nucléaire si on n’est pas capable de mesurer précisément les rayonnements. Ce sont de petites valeurs, à l’échelle des montants nécessaires à la construction et au fonctionnement, mais ce sont des technologies critiques dans un domaine où la souveraineté n’est pas complètement assurée pour le moment, ce qui semble être pris de plus en plus au sérieux au sein des états-majors d’EDF ».

Dans cet écosystème industriel très particulier, les entreprises françaises peuvent faire valoir des compétences très diverses, tel que SPIE Nucléaire qui dispose de trois départements spécialisés (électrique, tuyauterie-chaudronnerie et mécanique machines tournantes-robinetterie) ou encore le groupe Orano (logistique et ingénierie, démantèlement d’installations nucléaires et maintenance…). La filière française est donc armée, à tous les niveaux, pour exporter ses compétences. Et d’abord en Europe.

Le nucléaire européen, une énergie décarbonée

En Europe, les besoins en énergie – et la guerre en Ukraine a pu montrer les faiblesses du continent – sont un enjeu stratégique : l’Union européenne ne retrouvera sa souveraineté énergétique qu’aux prix d’investissements à la fois dans les énergies renouvelables et dans l’énergie nucléaire. La décarbonation des économies, cruciale à l’horizon 2050, ne se fera qu’à cette double condition. Côté nucléaire, il existe aujourd’hui une grosse centaine de réacteurs répartis dans douze pays[3] (Belgique, Bulgarie, Espagne, Finlande, France, Hongrie, Pays-Bas, République Tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède), représentant 27,5% de la production d’électricité européenne. Sans compter les nouveaux projets de construction en Lituanie ou en Pologne. Certains États, tels que la Belgique et la France, ont prévu de prolonger la vie de leurs centrales nucléaires civiles qui aurait dû s’arrêter entre 2025 et 2030, après 40 ans de bons et loyaux services.

La question de la prolongation de la vie des centrales est essentielle aujourd’hui, et très encadrée. Comme l’exploitation proprement dite des centrales, leur prolongation est affaire d’expertise, pour laquelle les entreprises françaises spécialisées exportent déjà leur savoir-faire. Mais elles pourraient sans nul doute encore gagner des parts de marché en Europe. En janvier dernier, auditionné par une commission de l’Assemblée nationale, Cédric Lewandowski[4] , directeur exécutif d’EDF en charge du parc nucléaire et thermique, insistait sur la fiabilité du parc français et les enjeux en cours pour prolonger la vie des centrales, deux domaines qui sont autant d’arguments pour nos partenaires européens : « Il existe aujourd’hui un consensus scientifique, technique et économique sur le fait que notre parc est adapté pour aller à 60 ans et la question du passage à 80 ans induit de mener des travaux d’études, que nous avons engagés, notamment avec l’Electric Power Research Institute (EPRI), l’homologue américain du CEA. » Dans le sillage d’EDF, ce sont donc toutes les entreprises françaises du secteur qui ont à gagner dans ce grand chantier de rénovation et de maintenance des centrales.

Selon Xavier Ursat[5] , président Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire (GIFEN) qui réunit plus de 400 entreprises françaises du secteur, l’industrie nucléaire tricolore a tout pour réussir le pari européen, à condition de bien coordonner les efforts de ses membres et de continuer de recruter les talents de demain : « Nous croyons fermement dans l’avenir de la filière nucléaire française, pour assurer l’indépendance énergétique de la France et de l’Europe. La filière du nucléaire a besoin de visibilité, et le discours du président Macron nous donne cette visibilité. Les entreprises françaises – des grands donneurs d’ordre aux PME-TPE – sont fortes, tant au plan national qu’international. » Avec la construction annoncée de six EPR 2e génération et la prolongation de certaines centrales – en France comme à l’étranger –, les chantiers sont nombreux.

Maîtriser la filière de A à Z

C’est Bruno Vallayer, le président de Bertin Technologies qui le rappelait encore récemment : « La France, avec EDF en chef de file, fait partie des rares pays à maitriser l’ensemble de la chaine de valeur nucléaire, de l’extraction de l’uranium à la construction et l’exploitation des centrales nucléaires, en passant par la maintenance, la gestion des déchets nucléaires et les technologies de sécurité associées. » En effet, l’industrie nucléaire ne concerne pas que la construction et l’exploitation des centrales, mais aussi leur démantèlement quand cela s’avère nécessaire. À ce niveau, EDF revendique également un savoir-faire qui peut également profiter à l’ensemble de la filière européenne. « L’industrie du démantèlement est particulière, car elle requiert des compétences spécifiques, comme elle fait appel à de l’innovation, a souligné Cédric Lewandowski devant la commission parlementaire. Nous avons d’ailleurs l’ambition de positionner notre groupe, qui a développé la filiale Cyclife, en tant que leader européen du démantèlement. De plus, nous sommes déjà présents dans un grand nombre de pays en Europe afin de proposer nos compétences. Une direction a été créée au sein de la société, dédiée à l’aval, déchets et démantèlement. » En Europe, seule l’industrie française couvre l’ensemble des besoins (construction, exploitation, prolongation et démantèlement) de la production d’énergie nucléaire. Elle a donc toutes les cartes en main pour réussir son pari et prendre le leadership du secteur en Europe.

 

 

[1]  https://www.novethic.fr/actualite/energie/energie-nucleaire/isr-rse/energie-le-presque-candidat-macron-choisit-le-scenario-le-plus-favorable-au-nucleaire-150570.html

[2]  https://www.conseil-national-industrie.gouv.fr/comites-strategiques-de-filiere/la-filiere-nucleaire

[3]  https://ue.delegfrance.org/le-nucleaire-aujourd-hui-en-europe

[4]  https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/comptes-rendus/ceindener/l16ceindener2223028_compte-rendu#

[5]  https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/la-france-a-tout-pour-reussir/la-france-a-tout-pour-reussir-le-retour-en-grace-de-la-filiere-nucleaire-francaise-10-12_VN-202212100198.html

commentaires

COMMENTAIRES

    • Oui ! L’avantage du plan Messmer, c’est qu’on ne faisait pas qu’en parler !… On faisait, aussi !… et activement !
      Il est vrai qu’à l’époque, nous n’étions pas en guerre ouverte avec l’Allemagne !…et nos « écolos » !

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    •  » la France, en plein crise énergétique au printemps 2022, avait dû importer de l’électricité. Une situation encore impensable il y a seulement dix ans. »
      Ca fait pas très sérieux de dire ca, ca fait 20 ans qu’on importe du jus d’Allemagne , l’hiver pour notre chauffage électrique

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  • « la filière sait qu’elle pourra compter un savoir-faire et une expertise que le monde regarde avec envie. Car en France, on sait y faire ! »

    Comme on est toujours en train de le démontrer avec l’EPR !
    Quelle pantalonnade !

    Et ça y va dans les commentaires les dinosaures nostalgiques…..

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    • Exact, Rochain, nous sommes dans un entre deux.
      Il y a 25 ou 30 ans, nous étions les meilleurs.
      Puis, avec les faux écolos (ceux qui sont maladivement anti nucléaires), et par facilité démagogique ou électoraliste, nous avons réussi à tout saborder en se donnant comme objectif légal, par exemple, de réduire la part du nucléaire à 50%, en stoppant le projet Astrid ou la centrale de quatrième génération Super-Phénix.
      Un scandale tant pour l’avenir industriel de notre pays (donc pour nos revenus à tous) que pour l’écologie.
      Et nous commençons à remonter la pente, et vous faites tout ce que vous pouvez pour détruire ces nobles efforts.

      Pauvre de vous.

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    • @Rochain
      Au cas où vous n’auriez pas suivi la commission parlementaire pilotée par le député Schellenberger, si la filière nucléaire française a failli disparaître, c’est par la seule volonté de responsables politiques qui en ont fait un moyen d’accéder au pouvoir et qui se sont appuyés sur des arguments totalement biaisés… que vous reprenez régulièrement.
      L’esprit partisan (ou le dogme si vous préférez) joint à l’absence de bases scientifiques ont donc manqué de nous conduire à la faillite.
      Mais, toujours au cas où vous seriez resté dans vos certitudes, la politique de notre pays a totalement changé et la filière se redresse à vitesse « V », dans le but de prolonger la durée de fonctionnement du parc nucléaire actuel (vous savez, celui qui produit l’essentiel de l’électricité que vous consommez à un prix imbattable) et d’en construire au plus tôt de nouveaux, plus performants encore.
      Et ne soyez pas impatient : dans quelques mois l’EPR de Flamanville va démarrer, coupant l’herbe sous le pied de ceux qui comme vous ne connaissent rien aux technologies de production de l’électricité, et se contentent de véhiculer des « fake news ». Vous contestez ? Dites-nous alors quelles sont vos connaissances et votre expérience en matière de réacteurs !

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  • « Certains États, tels que la Belgique et la France, ont prévu de prolonger la vie de leurs centrales nucléaires civiles qui aurait dû s’arrêter entre 2025 et 2030, après 40 ans de bons et loyaux services. »
    C’est une fausse interprétation de la limite à 40 ans.
    Les centrales, nucléaires ou pas, peuvent être entretenues et modernisées comme n’importe quelle installation industrielles.
    Seul, le cœur même ne peut pas facilement être modifié.

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    • Qu’en termes élégants (mais peu convaincants) ces choses-là sont dites. Oublions que le nucléaire français rejette, annuellement, 600 à 700 TWh de chaleur dans la mer, les rivières et l’atmosphère (600 à 700 milliards de kWh), sans aucun rapport, bien évidemment, avec le réchauffement climatique. Attendons que Mr Jancovici insère, dans son traitement de texte, le mot Cogénération !

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      • @Pajot

        Vous devriez suivre un cours sur le réchauffement climatique type Mooc sur le site https://www.fun-mooc.fr/fr/. et ne pas mélanger réchauffement climatique et impact sur l’environnement comme le réchauffement des sources froides par toutes les industries qui en ont besoin pour refroidir leur process !

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  • La « renaissance du nucléaire français », on en parlait déjà il y a quinze ans, en décembre 2008. On parlait alors de commandes de 48 EPR et de 13 ATMEA avant l’année 2000 et l’exploitation de 10 EPR en 2000.

    Chacun sait ce qu’il est advenu de tout cela.

    On sait aussi que le nucléaire n’est pas un moyen efficace de remplacer les fossiles dans la production d’électricité, qui, pourtant, à elle seule, n’est responsable que de 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde.

    En 2022, le nucléaire mondial n’a guère produit plus d’électricité qu’en 2001 (2.680 TWh contre 2.655 TWh). Pour les renouvelables, c’est 8.540 TWh en 2022 contre 2.810 TWh en 2001.

    En 2021, éolien et solaire ensemble ont dépassé le nucléaire. En 2022, l’écart était creusé avec 3.430 TWh provenant de l’éolien et du solaire (contre 2.680 TWh pour le nucléaire). Un écart qui va encore augmenter en 2023.

    Alors que l’EPR de Flamanville devait entrer en service en juin 2012, il n’a pas produit le moindre MWh depuis. Par contre, la production annuelle de l’éolien et du solaire a augmenté de 35,9 TWh, passant de 20,5 TWh en 2013 à 56,4 TWh en 2022.

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    • à « Canado »
      Dans votre message vous écrivez (je cite): « On sait aussi que le nucléaire n’est pas un moyen efficace de remplacer les fossiles dans la production d’électricité… »
      Question: C’est qui « ON » ?… Si ce n’est que vous, ce n’est pas bien grave !… Autrefois, certains « ON » ont longtemps pensé que la terre était plate !… Et, on s’en est bien remis ? non ?
      Personnellement, je connais beaucoup de « ON » (mais pas des poètes ou des musiciens !… mais des scientifiques !) qui pensent et écrivent exactement le contraire !…
      Je me permets de vous rappeler, simplement, qu’en France, actuellement, près de 70% de notre électricité (celle que vous consommez, vous-même, à votre corps défendant !) est d’origine nucléaire, en dépit de tous les dysfonctionnements (plus ou moins orchestrés par des gens comme vous ?…) auxquels l’industrie nucléaire a été confrontée ces dernières décennies (ce qui semble, par ailleurs, vous réjouir ?…) et dont, heureusement elle se relève très bien, grâce à des gens qui voient, enfin, un peu plus loin que le bout de leur nez ! (et dont vous n’êtes, manifestement pas !…)

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    • Vous avez raison Canado….laissez bêler les chèvres…. l’avenir est déjà écrit et les chèvres oublieront avoir bêlé, elles ront toutes frappées d’amnésie.

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  • Que ça fait du bien d’entendre la défense de la filière nucléaire civil par un interlocuteur qui démontre tous les atouts dont dispose la France pour créer avec d’autres en Europe une filière Européenne de référence et laissons de côté les éternels contempteurs à la Canado qui ne cesseront de répéter leur sophisme comme: le nucléaire produit moins que le solaire et l’éolien dans le monde donc le nucléaire est à rejeter !
    Et bien non la France ne doit plus baisser l’échine comme l’on fait les Jospin, Hollande, Royale, tous les verts comme Hulot, Jadot, Greenpeace et bien d’autres dont j’ai oublié le nom, Et affirmer devant la commission européenne (allemande ?) et la population son choix industriel , ce qui n’empêche en rien le développement du « renouvelable » pour de très nombreuses applications en tenant compte de ses effets indésirables: concurrence des usages des terres agricoles, de la mer, des métaux plus ou moins rare…..

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  • L’histoire des 50% de nucléaire dans la production d’électricité a toujours été très ambigüe, car cela dépend de quel total cela est la proportion.

    Avec l’augmentation de la consommation d’électricité qui était déjà prévisible il y a 8 ou 10 ans, malgré des apparences contraires, une même production d’électricité nucléaire en TWh allait mécaniquement baisser avec l’augmentation de la production nécessaire à satisfaire la consommation.

    Pour 2035, RTE évalue de façon prudente une production nucléaire de 360 TWh, sur une production totale de 640 TWh à 700 TWh.

    Cela correspond à 56% ou 51% de nucléaire, à condition qu’aucun réacteur ne soit contraint à la fermeture pour des raisons industrielles ou de sûreté et que la disponibilité des réacteurs ne soit pas trop médiocre (2022).

    Depuis plus de 20 ans, les rapports de sûreté nucléaire préconisent une durée maximale d’irradiation de la cuve de 40 ans avec un facteur de charge de 80% (voir rapport Charpin-Dessus-Pellat). Une valeur maximale de fluence sur la paroi interne de la cuve doit être respectée pour éviter un risque de rupture brutale.

    Différents artifices (gestion des barres de combustibles …) peuvent être utilisés pour limiter le flux neutronique atteignant la paroi, mais en réduisant la production du réacteur.

    Beaucoup d’incertitudes demeurent cependant à ce sujet (et aussi à celui des chocs thermiques) et l’IRSN voudrait en savoir davantage en étudiant les cuves de Fessenheim, aussi bien pour leurs parties internes que pour l’acier des viroles.

    https://global-chance.org/Nouvelles-demandes-d-analyses-de-l-IRSN-sur-le-vieillissement-de-Fessenheim

    Ainsi, le maintien en activité de tous les réacteurs actuel n’est pas garanti en 2035 et la production éventuelle de 360 TWh/an d’électricité nucléaire est sujette à caution.

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  • @Canado
    Evidemment le pire peut arriver et vous me rappeler fortement tous ces gens qui selon le principe de précaution font de toute analyse de risques une machine à ne rien faire et à ne voire que le danger partout. Vivre est un risque et si vous appliquez vos principes de précaution vous devriez vivre en reclus et encore !
    Moi je préfère le principe de responsabilité et il est tout à fait responsable d’analyser sous toutes les coutures la cuve de Fessenheim et de bénéficier tout le moins de ce retour d’expérience.

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  • Cette tribune remet en perspective les atouts qui nous restent de cette filaire nucléaire…
    Le principal atout qui me semble manquer c’est la volonté politique qu’il faut mettre en place. Nos dirigeants actuels marchent à l’eau tiède et ce dans un laps de temps court sans butée gyroscopique!
    2 rappels cependant :
    1er rappel
    L’énergie nucléaire peut permettre d’accélérer et de sécuriser la sortie des énergies fossiles »1, déclarait l’Agence internationale de l’énergie (AIE)2 mi-2022. Si les énergies solaire et éolienne sont amenées à croître de manière très forte dans les trajectoires de décarbonation mondiales, l’agence rappelle qu’elles devront être complétées par des énergies pilotables bas carbone (hydraulique, nucléaire, CCUS) et/ou des moyens de flexibilité (stockage). La question principale qui se posera dans les années qui viennent est de savoir si la relance annoncée permettra au nucléaire d’apporter sa contribution au niveau attendu.
    Le présent rapport dresse un état des lieux du nucléaire dans le monde aujourd’hui, des éléments dont on dispose à date sur la relance en cours, ainsi que des défis posés aux États et à l’industrie pour réussir cette relance. Il est basé exclusivement sur des sources publiques, que ce soit des bases de données d’organismes internationaux (AIEA, OCDE-NEA) ou une veille effectuée par la Sfen et les conseillers nucléaires des ambassades de France à l’étranger, à partir de sources gouvernementales.
    Voici les principaux enseignements :
    • L’énergie nucléaire tient une place significative dans la décarbonation des mix électriques mondiaux.
    • On constate plusieurs signaux de relance du nucléaire partout dans le monde
    • Au-delà de la capacité industrielle à construire de nouvelles installations, de nouveaux schémas devront être mis en place
    2 ème rappel plus pointu et porteur d’espoir qui démontre que lorsqu’on s’y attache, nous pouvons encore être bons au niveau technique
    Nouvelle expertise dans la soudure
    Dans la vidéo publiée par Xavier Ursat, il est expliqué que le lancement a été rendu possible par le succès de la reprise des soudures du circuit secondaire : « Plusieurs centaines de soudures dont certaines très complexes ont pu être reconstruites (…) Ces opérations ont permis d’inventer de nouvelles méthodes de travail, de développer des robots ultraperfectionnés et de reconstituer une expertise de soudage de pointe en France ».

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  • Le constat de la production mondiale d’électricité montre que le nucléaire n’a en rien permis d’ « accélérer et de sécuriser la sortie des énergies fossiles » depuis vingt ans.

    En effet, comme déjà dit, la production du nucléaire n’est guère différente en 2022, avec 2.680 TWh, de ce qu’elle était avec 2.655 TWh en 2001, il y a 21 ans.

    Réalité toute différente pour les renouvelables dont la production est passée de 2.810 TWh à 8.540 TWh au cours de ces 21 ans. En particulier, alors que l’éolien était insignifiant et le solaire inexistant, ils ont produit à eux deux 28% d’électricité de plus que le nucléaire en 2022.

    Dans de très nombreux pays où le problème hivernal du chauffage ne se pose pas, un stockage sur des cycles journaliers et hebdomadaires suffit pour réaliser une production d’électricité en totalité renouvelable.

    En France, le chauffage électrique (qui atteint 25%, 30% et plus de la consommation d’électricité assez souvent) peut être limité aussi bien par une meilleure isolation des bâtiments que par l’extension des réseaux de chaleur renouvelable et le stockage intersaisonnier de la chaleur, à différents niveaux (de l’immeuble au quartier … ).

    Stockage réalimenté en hiver lors des excès de production éolienne.

    Le biométhane injecté dans le réseau (produit en partie par pyrogazéification) aura remplacé le gaz naturel en 2050 :

    https://act4gaz.grdf.fr/system/files/document_download/file/2022-07/GRDF_PerspectivesGaz2022_Web-PaP.pdf

    Si nécessaire, ce biométhane neutre en carbone pourra être utilisé dans les centrales CCGT (turbines gaz-vapeur).

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  • La salade de stats canado est tjrs la même.
    De plus cette même salade est surfilée avec du gros fil blanc !
    En effet elle fait référence à l’arrivée de technologies foireuses non opérationnelles à échelle vraie grandeur !
    En suivant ce laïus creux, « c’est sauter dans le vide sans parachute en espérant en tricoter un avant de s’écraser sur le sol ! »

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    • Oui Dubus… vos arguments sotn de nier ceux de Canado qui eux résultent pourtant de constats que vous pourvez faire comme tout le monde…. Le nucléaire n’a que stagné quan d les renouvelables ont progressé et parler de cousu de fils blancs sans même mettre le doigt sur un seul fil montre soit votre ingorance soit votre mauvaise foi et je penche plutôt pour cette voie, vous n’êtes donc que comme les autres, simplement de mauvaise foi !

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  • Puisque les statistiques sont défavorables au nucléaire, les adorateurs de cette forme d’énergie préfèrent les ignorer et regarder ailleurs. Mais faire l’autruche ne change pas la réalité. (Cependant, cette légende erronée est désobligeante pour les autruches, qui ne sont pas aussi stupides).

    L’injection de biométhane dans le réseau de gaz est déjà une réalité en France et dans d’autres pays européens. Modeste pour l’instant, mais en développement rapide.

    La méthanisation est bien maîtrisée. Lorsque le biogaz n’est pas converti en biométhane, il est utilisé localement pour la production d’électricité et de chaleur.

    Une nouvelle pratique se développe : l’épuration du CO2 issu de la méthanisation pour la production de CO2 alimentaire (normes très strictes) vendu aux industries locales.

    Sur les sites où le biogaz est transformé en biométhane (méthanation), l’ajout d’un électrolyseur peut aussi utiliser le CO2 pour le combiner à l’hydrogène pour produire du biométhane supplémentaire.

    Aussi bien la pyrogazéification que la gazéification hydrothermale existent au niveau industriel, surtout chez nos voisins. En France, plusieurs projets en sont au stade pré-industriel.

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    • @Canado
      En quoi les statistiques sont-elles défavorables au N ?
      Aujourd’hui :
      Allemagne : 657 g GES/kWh
      France : 25 g
      Un facteur 26 (pas 10%, pas 20%, pas 50% – ce qui serait déjà bien, mais 2600% !) entre votre idole et le N. Qui fait l’autruche ?
      Et pour la biomasse, pas de quoi trompéter. Electricitymap affiche un mauvais 230 g. Si vous bâtissez votre stratégie anti GES autour de la biomasse, vous resterez scotché à des statistiques désagréables.

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  • Regardons ailleurs donc
    et regardons les dures réalités auxquelles les teutons sont confrontés à cause de leur idéologie jusqu’au-boutiste (type canado) en matière de mix énergétique !
    L’Allemagne fait face aujourd’hui à une crise énergétique structurelle qui ébranle son modèle économique industriel et met à mal sa stratégie de transition, la fameuse Energiewende, tant vantée par les institutions européennes et les mouvements écologistes. Illustration de cette crise, Berlin a décidé de maintenir encore en veille cette année ses centrales au lignite, un charbon de mauvaise qualité encore plus émetteur de carbone. Et dans le même temps, la colère monte dans le pays contre une stratégie très coûteuse, inefficace pour faire baisser les émissions et qui met en péril la souveraineté du pays. C’est le modèle que les institutions européennes et bon nombre d’organisations écologistes voulaient et veulent toujours imposer à tous les pays de l’Union, celui de la révolution énergétique allemande, la fameuse Energiewende. Peu importe s’il est coûteux, de plus en plus impopulaire, notamment en Allemagne où il a fait s’envoler depuis des années le prix de l’électricité, et inefficace en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce n’est pas pour rien si l’Allemagne émet encore presque deux fois plus de CO2 que la France. En fait, les baisses d’émissions de carbone réalisées par l’Allemagne depuis 1990 tiennent avant tout à la fermeture des vieilles usines polluantes de l’ex-Allemagne de l’Est…
    Remplacer le charbon par le gaz… russe
    La crise énergétique née l’an dernier de l’invasion de l’Ukraine par la Russie aurait dû logiquement définitivement enterrer le modèle allemand de transition énergétique et les arguments en sa faveur. Mais il n’en a rien été car dans le domaine de l’énergie l’idéologie et les calculs politiques prennent souvent le pas sur la réalité. Déjà, il y a deux ans, la Cour des comptes allemande dénonçait une stratégie de transition énergétique dispendieuse et inefficace. Et cela n’a pas empêché l’Allemagne de continuer à imposer son modèle en Europe et de s’opposer à Bruxelles par presque tous les moyens au modèle nucléaire français.
    Avant la guerre en Ukraine, l’Allemagne dépendait de Moscou pour 52% de ses importations de gaz naturel, indispensables à son industrie et au chauffage des habitations. Et le gaz russe bon marché devait être en plus la pierre angulaire de la stratégie allemande du tout renouvelable qui du fait de l’intermittence de l’éolien et du solaire et de l’abandon du nucléaire ne pouvait reposer que sur des centrales thermiques activées quand il n’y a pas de vent et de soleil !.

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  • Le contenu carbone de l’électricité en Allemagne a baissé de 471 à 347 g CO2/kWh entre 2010 et 2019. S’il a remonté un peu depuis (en partie pour alimenter la France en électricité en 2022), la tendance est à la baisse.

    La production d’électricité nucléaire est passée de 141 TWh en 2010 à 38 TWh en 2022, celle des fossiles de 360 TWh à 265 TWh (266 en 2019) et celle des renouvelables de 105 à 256 TWh.

    En 2019, les émissions de CO2 équivalent étaient de 6,8 tonnes par habitant en France et 9,8 t/hab en Allemagne. Mais ce pays est beaucoup plus industriel que la France, industries lourdes en particulier.

    Entre 2010 et 2022, le prix de l’électricité pour un consommateur moyen (2.500 à 5.000 kWh/an), toutes taxes et contributions comprises, a augmenté de 38 % en Allemagne et de 63% en France.

    Pour cette même catégorie moyenne, le prix de l’électricité en Allemagne était supérieur à celui de la France de 83% en 2010. En 2022, la différence n’était plus que de 54%, malgré le « bouclier tarifaire » en France.

    Faut-il rappeler qu’en France, on a vu s’envoler le coût de production de l’électricité nucléaire ?

    Et dire que la France dépend toujours de l’étranger pour toutes ses importations d’uranium, dont une partie traitée en Russie. Curieux qu’aucun embargo n’ait été mis en place concernant le nucléaire russe !

    Est-ce l’idéologie nucléaire ou la dépendance au nucléaire russe qui en est la cause ?

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  • Monsieur Victor ; merci pour le conseil. Il me semble, sans doute pas assez instruit pour raisonner de travers, que, réchauffer une source froide, quelle qu’elle soit (eau, air), contribue au réchauffement climatique. Le nucléaire possède une efficacité très moyenne (32 à 34 %, sur la chaleur produite par la fission), alors qu’un cycle combiné au gaz se situe à 56 %, et une cogénération bien conçue 80 %, Le nucléaire, de ce point de vue, (il y a d’autres points de vue, évidemment), reste un mauvais élève.

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  • BONJOUR A TOUS…. qu’elle est la pensée « naturaliste » devant l’énergie nucléaire…??? ces quelques lignes nous invitent à une réflexion réfutant (merci Karl POPPER) le paradigme coûts/bénéfices de son usage:
    La philosophie moderne implique que l’Homme domine la Nature à laquelle il n’appartient pas et s’en extirpe à l’aide de la connaissance et de la technique. Ce développement unilatérale de la pensée moderne a été remis en question, aux États-Unis, dès le XIXe siècle, et se heurte, depuis les années 1970, à un renouveau de la philosophie naturaliste. Fondée sur la reconnaissance d’une valeur intrinsèque de la Nature et sur la dénonciation de l’utopie techno-scientifique, la philosophie naturaliste remet en cause le paradigme cartésien qui demeure au fondement de la « modernité réflexive » pour laquelle la question centrale n’est plus tant celle de la maîtrise de la Nature que celle de la maîtrise des risques et notamment du risque nucléaire. D’une part, les partisans de la philosophie naturaliste dénoncent les méthodes d’évaluation du risque nucléaire fondées sur une interprétation fréquentielle et sur un bilan « coûts-bénéfices » pour les seules sociétés humaines. Ils proposent au contraire d’ériger la Nature en sujet de droit afin d’établir les obligations que les Hommes ont envers elle. D’autre part, les penseurs naturalistes développent, au regard de « notre impuissance à maîtriser la puissance » technologique (H. Jonas), une éthique de la prudence. Ils recourent pour ce faire à une interprétation stricte du principe de précaution visant à s’abstenir de toute action présentant le risque le plus minime d’enclencher des événements fatals pour l’intégrité des écosystèmes.
    quelques penseurs historiques pourraient nous apporter une forme de conclusion ,falsifiable??? demandons aux mannes de karl POPPER
    La philosophie naturaliste la plus récente, notamment à travers les travaux d’Arne Naess, remet ainsi en cause « l’auto-organisation économique » qui est fondée sur une conception de l’homme en lutte contre la nature et qui n’est pas universalisable. Il ne s’agit pas pour autant, comme Voltaire en faisait déjà indûment le reproche à Rousseau, pour l’homme de « retomber à quatre pattes ». Dans les écrits du philosophe norvégien, la nature n’est en effet jamais idéalisée mais est considérée, conformément à la philosophie spinoziste, comme « une partie constitutive du “moi” (self) ». Aussi, après avoir invité chacun à « adopter un style de vie personnel en conformité avec la conscience écologique »,

    Arne Naess rejoint Rousseau dans l’idée que seules des communautés humaines de petite taille et en lien avec la nature sont enclines à s’autoréguler de manière pleinement démocratique.

    BIEN LOIN DE NOS REFUTATIONS DE COMPTOIRS COMME LE DISENT CERTAINS ….!!!

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  • Essayez de garder les pieds sur Terre et balayez cette idéologie trompeuse. Quels exemples avez- vous à nous montrer, autres que les « peuples premiers » pas toujours démocratiques et soumis aux caprices de la nature ?

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  • Comme déjà dit, la réalité des statistiques est défavorable au nucléaire.

    Le seul discours des obsédés du CO2 et propagateurs de l’idéologie nucléaire porte sur le CO2. Bien qu’il soit un faible émetteur de CO2 dans son cycle de vie, le nucléaire n’a en rien contribué à réduire les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre d’une façon plus générale depuis vingt ans.

    Le problème se situe au niveau planétaire, comme chacun sait ou devrait savoir, pas à la frontière du Rhin.

    La production nucléaire dans le monde, de 2.680 TWh en 2022, est inférieure à ce qu’elle était avec 2.695 TWh en 2002, 20 ans plus tôt, et reste en deçà de son record historique de 2006 (il y a 17 ans), avec 2.804 TWh.

    Sur cette période de 20 ans, la production d’électricité fossile a progressé de 7.010 TWh et celle des renouvelables de 5.650 TWh (2002 à 2022). Mais pour les périodes les plus récentes, la situation est différente. Pour les dix dernières années (2012 à 2022), les fossiles ont bien moins progressé (2.165 TWh) que les renouvelables (3.560 TWh).

    Situation plus marquée encore pour les cinq plus proches années (2017 à 2022) au cours desquelles la production fossile n’a augmenté que de 1.090 TWh contre 2.290 TWh pour les renouvelables.

    Un premier constat montre l’évolution de 2012 à 2022 (en 10 ans) des parts d’électricité produite dans le monde par le nucléaire (de 10,8% à 9,2%), les fossiles (de 67,9% à 60,6%) et les renouvelables à l’inverse (de 20,6% à 29,3%).

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  • Cet acharnement nucléophile au sujet du CO2 est d’autant plus suspect que l’électricité seule ne contribue que pour 20,4 % aux émissions globales de GES (découplée de la chaleur qui lui est associée dans certaines statistiques).

    Pour la biomasse, le biométhane renouvelable en particulier, le bilan sur le cycle de vie est nul puisque le CO2 émis lors de la combustion a été capté au préalable dans l’atmosphère.

    Le bilan est même celui d’un puits de carbone lorsque le CO2 contenu dans le biogaz (méthanisation) est associé à de l’hydrogène produit par électrolyse (électricité renouvelable) pour produire davantage de biométhane injecté dans les réseaux.

    Même sans cela, la production de biogaz et de biométhane contribue à réduire les émissions de GES, puisque le méthane naturellement émis par les fumiers et lisiers d’élevage, les déchets agricoles et ceux de l’industrie agro-alimentaire, les boues d’épuration, les sites d’enfouissement d’ordures ménagères … aurait un effet beaucoup plus important, s’il n’était pas capté dans les méthaniseurs et autres installations, que le CO2 émis lors de sa combustion.

    Pour la biomasse forestière, le bois énergie est constitué soit de déchets de la transformation des bois d’œuvre et bois d’industrie, soit de « petit bois » impropre à ces usages. Au total, selon différents parcours, de l’ordre de 38 Mm3 finissent en usage énergétique sur un total prélevé de 56 Mm3, pour une croissance biologique nette de l’ordre de 76 Mm3 (déduction faite de la mortalité naturelle).

    Pour 100 m3 de bois brûlés à court terme (1 à 2 ans) pour produire de l’énergie, 47 m3 finiront par être brûlés dans un délai de 3 à 50 ans ou plus, le tout pour une production biologique nette de 201 m3.

    Dit autrement, pour chaque tonne de carbone émise en brûlant du bois énergie, la forêt en a capté deux tonnes dans la partie aérienne des arbres, à laquelle s’ajoute la quantité séquestrée dans les 30 premiers centimètres du sol.

    Biomasse forestière à laquelle il faut ajouter un volume non négligeable provenant de la taille des arbres « hors forêt » et des haies.

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