L’Equateur suspend la distribution de près de 70% de sa production de brut (ministère)
L’Equateur a suspendu la distribution de près de 70% de sa production de brut en raison des troubles sociaux qui agitent le pays sud-américain à la suite d’une hausse massive du prix du carburant, a annoncé mercredi le ministère de l’Energie.
Le pays a suspendu le transport de pétrole sur son principal oléoduc et « étudie la possibilité de déclarer l’état de force majeure sur cette infrastructure », a indiqué ce ministère dans un communiqué. L’oléoduc concerné assure le transport de 68% des 531.000 barils par jour (b/j) produits par l’Equateur.
Le pays, dont le pétrole brut est le principal produit d’exportation, a suspendu les opérations du Trans-Equatorian Oil Pipeline System (SOTE) en raison d’un « faible stock » dans les gisements de la forêt amazonienne, où des manifestants « étrangers à la société » occupent des installations d’hydrocarbures qui ont nécessité la « fermeture » de plusieurs puits, selon le ministère.
Les opérations du SOTE ont été suspendues à la mi-journée « en raison de la faible livraison de pétrole brut après la suspension des activités des champs pétroliers » par l’entreprise publique Petroamazonas.
L’Equateur est en proie à des mouvements sociaux depuis près d’une semaine en raison d’une hausse de plus de 100% du prix du carburant, décidée à la suite de la suppression par le gouvernement de subventions dans le cadre d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).
Le pays dispose également d’un pipeline privé, d’une capacité d’environ 450.000 b/j, qu’il utilise pour acheminer une partie de sa production des gisements de l’Amazonie vers un port du Pacifique afin de compléter l’approvisionnement d’une raffinerie locale et assurer ses engagements d’exportation.
L’Equateur, qui s’est récemment retiré de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), exporte près de 72% de sa production. Entre janvier et juillet, ces exportations ont généré 4,6 milliards de dollars de revenus.
« A ce jour, les pertes sont estimées à environ 12,8 millions de dollars, du fait que 231.800 barils de pétrole brut ont cessé d’être produits », a précisé le ministère de l’Energie.
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