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L’éolien offshore, le grand perdant de la PPE ?

Les professionnels de l’éolien en mer font grise mine depuis l’annonce de la feuille de route de la PPE et demandent de réajuster la trajectoire. 

La PPE, une feuille de route pour mener à bien la transition énergétique

Pensée comme un véritable outil de pilotage de la transition énergétique française, et conçue en étroite cohérence avec la stratégie nationale bas carbone, la PPE fixe les grandes orientations de notre politique énergétique et définit les actions concrètes à mettre en place pour diversifier notre mix énergétique et tendre vers la décarbonation de notre économie.

Pour rappel, le principal objectif de notre transition énergétique est de réduire les émissions françaises de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030 (par rapport à 1990). Pour y parvenir, l’État compte notamment diminuer de 30% notre consommation d’énergie fossile et porter à 32% la part des énergies renouvelables dans notre consommation énergétique finale (et à 40% pour la production d’électricité).

Afin de tenir compte des évolutions technologiques et économiques qui affectent les acteurs du monde de l’énergie, la PPE porte sur deux périodes successives de 3 et 5 ans, entre lesquelles vient s’intercaler une phase de révision.

La nouvelle mouture de notre programmation pluriannuelle a été présentée fin novembre par Emmanuel Macron et le ministre de la Transition écologique François de Rugy.

Cette PPE révisée précise pour les dix prochaines années les objectifs prioritaires de notre transition énergétique et les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre.

Les professionnels des énergies marines renouvelables déçus

En matière de production d’électricité, le gouvernement confirme son désir de diversifier les ressources énergétiques françaises. La baisse des énergies fossiles est à ce titre actée. Tout comme le renforcement de nos capacités de production renouvelables : d’ici l’horizon 2028, l’État compte en effet doubler la puissance installée de son parc renouvelable (+50% d’ici 2023).

La nouvelle PPE confirme par exemple la volonté du gouvernement de multiplier par 5 la puissance du parc photovoltaïque français d’ici 2028 (passant de 7,7 GW à plus de 35,6 GW). Même tendance du côté de l’éolien terrestre.

Emmanuel Macron a indiqué vouloir tripler la puissance éolienne en portant au minimum sa puissance à 35,6 GW à l’horizon 2028 (contre 13,6 GW aujourd’hui).

Les professionnels de ces deux filières ont salué, via le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER), « une trajectoire claire » qui va favoriser une véritable montée en puissance des énergies renouvelables.

Les objectifs de certaines filières ont cependant été accueillis avec beaucoup de déception par d’autres secteurs. C’est notamment le cas des professionnels de la filière des énergies marines renouvelables.

L’éolien offshore « sabordé » par une PPE trop timide ?

« Le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie propose deux niveaux d’objectifs pour l’énergie éolienne. Si les objectifs pour l’éolien terrestre sont juste satisfaisants, les jalons posés pour l’éolien en mer ne permettront pas d’assurer une transition énergétique pérenne et de déployer cette filière industrielle et les emplois qui y sont attachés, ce malgré le fort investissement des régions littorales », déplore France Énergie Éolienne dans un communiqué de presse.

La PPE version 2019 prévoit de porter la puissance du parc éolien offshore français jusqu’à 4,7 GW d’ici l’horizon 2028, avec un objectif intermédiaire de 2,4 GW en 2023.

Des chiffres qui sont bien évidemment jugés insuffisants par les professionnels de la filière qui regrettent que leurs recommandations n’aient pas été entendues par le gouvernement au moment de la révision de la PPE.

Alors que les industriels français ont investi plus de 120 milliards d’euros dans cette filière, les professionnels de l’éolien en mer déplore un véritable manque d’ambition du gouvernement.

De plus, les quatre nouveaux appels d’offres promis par le gouvernement ne sont pas perçus comme un véritable témoignage de soutien envers la filière : le SER estime en effet que cela ne permettra pas à la France de se constituer une filière industrielle forte et qui rayonne à l’international.

Vers un rendez-vous manqué avec une filière fiable et compétitive ?

« Le gouvernement renonce au potentiel énergétique et industriel de cette énergie pourtant attendue par les Français (…). Les professionnels déplorent le manque de vision stratégique de ces objectifs alors que l’éolien en mer est, grâce sa compétitivité et à sa production massive d’électricité, un élément majeur de la diversification du mix énergétique français et de la sécurité d’approvisionnement », estime France Énergie Éolienne.

Forte du potentiel conséquent que lui accordent ses zones maritimes et du savoir-faire de ses industriels, la France semble avoir tous les atouts en main pour être un moteur européen de l’éolien en mer. C’est pour cela que France Énergie Éolienne appelle le gouvernement à réviser ses objectifs.

« Sans quoi la France ratera immanquablement l’opportunité que représente cette filière fiable et compétitive, facteur de sécurité d’approvisionnement, et créatrice d’emplois industriels, de dynamisme économique et de cohérence de la politique environnementale française ».

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COMMENTAIRES

  • Les plaintes de ce lobby de l’éolien sont proprement scandaleuses, dans le contexte actuel où nos Gilets Jaunes sont dans la rue pour protester contre la taxe carbone qui finance les énergies dites renouvelables. Car celles-ci, qui affirment qu’elles sont devenues « compétitives » (avec le nucléaire !) n’arrêtent pas de réclamer des subventions de plus en plus significatives. C’est le cas de l’éolien en mer, dont le MWh avait été contractualisé sous Hollande à 220 € (pour mémoire le nucléaire actuel produit un MWh à 32 € !). Le gouvernement Macron s’est fièrement targué d’avoir renégocié les contrats pour abaisser ce MWh à 150 € : mais il a oublié de dire à nos GJ qu’en contrepartie de cette baisse du MWh éolien offshore, il a consenti aux industriels la gratuité totale du raccordement des éoliennes au réseau, coût très élevé s’agissant de machines installées en mer. Concrètement, une autre taxe (le TURPE, qui concerne le transport de l’électricité) va augmenter pour financer cette gratuité de raccordement !
    Il faut arrêter d’abord de mentir au français, ensuite de subventionner la technologie éolienne offshore qui est très très coûteuse, pas fiable (bonjour la maintenance au large), intermittente et surtout totalement inutile quand la production de l’électricité de notre pays est déjà exempte de carbone grâce à l’hydraulique et au nucléaire d’EDF.

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