« L’enjeu du développement du stockage est majeur pour accroître la part des renouvelables dans le mix énergétique »

Rgreen invest, société de gestion dédiée aux investissements et financements de projets d’infrastructures d’électricité verte, et NW Joules, pionnier dans le développement de solution de stockage d’électricité, ont récemment annoncé la prise de participation du fonds INFRAGREEN IV au capital de NW Joules, à hauteur de 25% pour 34 millions d’euros.

Cette opération constitue une réponse à grande échelle au développement des énergies renouvelables dans le mix énergétique, jusqu’ici freiné par l’impossibilité de stocker puis restituer en fonction des besoins cette énergie produite de façon intermittente.

L’ambition : installer en France 250 JBox (soit environ 300 MW) d’ici fin 2022, tout en initiant un développement rapide du concept JBox multi-services en Europe. 

Interview de Nicolas Rochon, Président & Fondateur de Rgreen invest. 

Pouvez-vous présenter le système JBox ?

Le système JBox de NW Joules consiste en l’installation d’un poste préfabriqué, directement raccordé au réseau public de distribution d’électricité. C’est la première solution de stockage d’électricité certifiée par RTE.

Chaque JBox dispose d’un espace de batteries lithium-ion d’une puissance unitaire de 1 mégawatt, qui viennent, entre autres, secourir le réseau électrique en cas de grands pics de consommation énergétique. Dès son raccordement au réseau, l’unité fournit un service de régulation de fréquence au système électrique et participe ainsi, à son échelle, à sécuriser l’approvisionnement électrique.

L’objectif est de soutirer et de réinjecter de l’électricité au bon moment afin de préserver l’équilibre entre la consommation et la production du réseau. La récente prise de participation d’RGREEN INVEST au capital de NW Joules, via le fonds INFRAGREEN IV, est à hauteur de 25%, équivalent à 34 millions d’euros.

Il permettra d’installer en France 250 JBox (soit environ 300 MW) d’ici fin 2022, tout en initiant son rapide développement en Europe : la clé pour faire de la France le fer de lance du renouvelable sur tout le continent.

En quoi le système de stockage de NW Joules est innovant ?

C’est un système totalement innovant car il s’agit d’un ensemble compact « tout en un », simple à installer et à raccorder au réseau.

Le système est piloté et contrôlé en permanence, pour permettre de soutirer et d’injecter l’électricité au sein du réseau de manière intelligente et en fonction des besoins.

La JBox représente ainsi la première installation de stockage non expérimentale à être certifiée par RTE et reliée au réseau électrique.

Issue d’une expertise française pluridisciplinaire, elle est désormais reconnue par les acteurs de la filière comme un dispositif innovant dans le secteur stratégique du stockage énergétique. La montée au capital d’RGREEN INVEST, société de gestion dédiée aux infrastructures vertes, est la preuve de l’intérêt du secteur privé pour cette innovation majeure.

Les collectivités territoriales sont-elles la cible du marché visé ?

Absolument, elles sont la cible primordiale. La première installation de JBox, par exemple, à Jonzac, est née de la volonté du territoire de la Haute Saintonge d’accélérer la transition énergétique du territoire.

De plus, NW Joules porte un projet, nommé Energy Breizh Box organisé par la Région Bretagne qui consiste en l’implantation de 9 JBox sur l’ensemble du territoire breton.

L’intérêt de ce programme est de combiner, à un échelon régional, la capacité de stockage de 9 JBox tout en ayant la possibilité de rendre localement des services de flexibilité au réseau.

Le stockage d’électricité est-il la clé principale pour accélérer la transition écologique sur le territoire ?

L’enjeu du développement du stockage de l’électricité est majeur pour accroitre la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français et donc accélérer la transition écologique sur le territoire.

Le stockage permet notamment de sécuriser les réseaux confrontés, d’une part, à une augmentation de la consommation liée en particulier au fort développement des usages tels le stockage de données (data center), la climatisation ou encore la mobilité électrique et, d’autre part, à l’offre de production croissante des installations renouvelables, par définition intermittente sans l’aide du stockage.

La production d’électricité devant s’adapter en permanence à la consommation, les outils de régulation et d’équilibre, comme la JBox, deviennent indispensables pour garantir un approvisionnement fluide et constant du réseau électrique.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Simple question : à quel coût au Mwh, car toute technologie de stockage n’ est crédible qu’ à un niveau de coût acceptable, sinon cela est un luxe non généralisable !

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  • Le KWh de Li-ion coute environ 100 € aujourd’hui :
    https://www.automobile-propre.com/batteries-pour-vehicules-electriques-essentiel-actu/

    Sachant qu’il peut resservir environ 4000 fois en stockage stationnaire cela nous fait un prix du stockage du KWh de 100/4000 = 0,025 € le KWh.

    Je sais que beaucoup, misant sur un coût de stockage à une hauteur rédhibitoire pour espérer pouvoir invalider le renouvelable et sa variabilité avec ce faux argument comme d’ailleurs tous les autres, nieront chacun de ces chiffres et même le raisonnement car la démonstration n’est pas favorable à leur dogme, alors je les laisse hurler dans le désert.

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    • Réf. Clio : batterie 50 kWh à 8000 €, soit 160 €/kWh
      Garantie 160 000 km , pour une autonomie de 400 km max soit 400 cycles de charge/décharge.
      Qui hurle ?

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      • Ce n’est pas le prix du stockage que vous avez dans une voiture c’est le prix de vente d’un produit qui intègre la marge d’un constructeur de voiture qui achète des batteries pour les intégrer dans un système de mobilité et qui inclus donc son ingénierie.
        Le prix de la batterie c’est celui du constructeur de batterie

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      • Votre calcul du nombre de cycle est folklorique, il ne dit rien du nombre de cycles de la batterie mais de la taille du parapluie que prend le constructeur pour vous la garantir. Pour ma part j’ai une PHEV Outlander depuis aout 2014 et j’ai dépassé les 2000 cycles de recharges et j’ai perdu entre 15 et 18% d’autonomie durant ces 6 ans.
        Sans préjuger de ce que sera la perte de charge dans 2000 cycle de plus, il est en revanche certain qu’elle ne sera pas de 100%. Renault a construit des systèmes de batteries stationnaires sur une ile de l’archipel de Madère avec les batteries louées récupérées sur les Zoés et considérées comme ne correspondant plus au cahier des charges de leur contrat de location en électromobilité.
        Oui oui…. vous hurlez, bien imprudemment.

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        • Objection votre honneur : une batterie, même géante (1 MWh !) ne peut délivrer d’un coup plus que sa capacité. Or, à supposer qu’on ne compte que sur les énergies intermittentes du soleil ou du vent dans notre pays, il faudrait pouvoir stocker l’équivalent de plusieurs jours de consommation en cas de météo défavorable. La consommation annuelle étant de l’ordre de 500 TWh (500 millions de MWh), une semaine d’hiver correspond à environ 15 TWh, ou si vous préférez 15 millions de « batteries géantes ».
          Outre le fait que cela monopoliserait les réserves mondiales de Lithium, le coût de ce dispositif serait prohibitif (c’est probablement pour éviter ce genre de calcul simple que l’auteur ne fournit aucune donnée économique). Et il faudrait l’ajouter au coût du MWh solaire ou éolien (subventions comprises évidemment) pour savoir à combien émargerait le coût complet du MWh électrique. Déjà qu’il est deux fois plus élevé en Allemagne (qui est loin d’avoir atteint le 100 % de renouvelables) qu’en France, je vous laisse hurler votre désespoir !

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          • En partant d’un principe faux :
             » il faudrait pouvoir stocker l’équivalent de plusieurs jours de consommation en cas de météo défavorable. »
            On ne peut aboutir qu’à des conclusion fausses.

            En cas de conditions météo défavorables;
            1 les renouvelables ne produisent pas zéro partout en même temps première grosse erreur
            2 Ce n’est pas d’un stock que l’on a besoin mais de productions de remplacement zero CO2, et cela existe en quantité suffisante pour assurer la totalité du besoin, hydraulique, bioénergie, ….
            Les stockages électrochimiques ne servent pas à ça mais à réguler en permanence les variables

  • D’abord on va commencer par préciser de quoi on parle dans cet article en modifiant légèrement son titre :
    “L’enjeu du développement du stockage d’électricité est majeur pour accroître la part des renouvelables intermittents et aléatoires dans le mix énergétique” car c’est bien ça la réalité, mais évidemment dit comme ça c’est moins vendeur..
    Ensuite je pose les mêmes questions que Michel Desplanches : combien ça coûte ? et qui paie ? Les territoires ? Donc de l’argent public ! J’espère qu’ils sont informés en amont de faire leur installation !
    Par ailleurs il convient aussi de connaitre l’empreinte carbone de l’installation des stockage car le jour où la taxe carbone s’appliquera (c’est une question de temps) , ça pèsera lourd sur les décisions d’ investissements de moyens de production d’électricité intermittents et aléatoires.

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  • Sachant que même sans chauffage électrique, la France a besoin de 40 GWh par heure, cela signifie que stocker seulement de l’électricité pour une seule nuit, ce serait un défi gigantesque.

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      • ??? je ne comprends pas votre phrase. On ne stocke pas une « consommation » mais une énergie (électrique en l’occurrence) pour pouvoir la consommer plus tard, quand la production sera insuffisante, c’est à dire quand le soleil ou le vent feront défaut ce qui est fréquent.
        Et comme dit Luc, la capacité en MWh des batteries est bien insuffisante pour espérer stocker les besoins d’un pays même pendant quelques heures. Faites le calcul des ressources en matières premières (Lithium..) et du foncier nécessaire à l’installation de ces batteries, vous verrez qu’on est très loin (plusieurs décades) de pouvoir utiliser cette technologie.
        Et comme il n’en existe pas qui réponde au problème…

        Répondre
        • Ce que je veux dire c’est que ce n’est pas parce que l’on consomme 13 KWh par jour qu’il me faut stocker 13 KWh.
          Je n’ai jamais vu une nuit de 24 heures sans le moindre souffle de vent avec un immobilisme Absolut des cours d’eau…..
          C’est pourtant le faux calcul fait systématiquement par ceux qui croient que le problème du stockage est un pari impossible, alors qu’indépendamment de cela il n’y a pas besoin de stocker puisqu’il existe des moyens de remplacer les défaillances du aux fantaisies climatiques qui sont zéro CO2 tout en étant renouvelable, comme hydraulique déjà cité plus haut mais aussi le biogaz par exemple, les marées, les courants marin,…. bref il faut cesser de faire une fixation sur le stockage d’une part en exagérant ce que serait le besoin si tant est qu’il soit un jour nécessaire et d’autre part sur son indispensabilité illusoire avec une production renouvelable variable

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  • Rien à dire sur la théorie… sauf qu’en pratique (industriellement) on est loin du compte, en raison des écarts abyssaux entre la théorie et sa mise en pratique.
    Limites techniques : la batterie Li-ion, dont la capacité se mesure en kWh voire MWh est juste bonne à alimenter votre smartphone, votre camping-car ou au mieux votre domicile pendant quelques heures. L’enjeu est d’un autre de grandeur : pratiquer du stockage saisonnier (entre été et hiver) pour disposer en hiver des TWh (soit des millions de MWh) lors des périodes de plusieurs jours (centaines d’heures !) où l’éolien et le solaire sont en berne ou insuffisants. En bref, la batterie améliore (un peu) l’équilibre instantané entre production et consommation, donc la qualité de la fréquence du réseau comme dit dans l’article. Elle ne peut aucunement servir à pallier l’intermittence rédhibitoire des énergies solaires et éoliennes.
    Limites économique : au prix complet de l’énergie solaire et éolienne (cout de production + subventions) il faut rajouter celui de la compensation de l’intermittence, donc des dispositifs de stockage… Celui présenté devrait être quantifié (au moins en ordre de grandeur) ; or il ne l’est pas et de toutes façons il ne répond pas à l’objectif de compensation de l’intermittence.
    Circulez, l’expérience est sympa mais elle ne prouve rien.

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