Energies renouvelables : un trou noir pour l’économie (Tribune)

Tribune de Michel Gay.

Les énergies renouvelables constituent un trou noir pour les économies mondiales en absorbant des sommes colossales (plusieurs centaines de milliards d’euros) sans rien restituer en retour. 

Ce trou noir a même englouti l’esprit et le bon sens de nombreux responsables et élus qui voient dans les éoliennes et les panneaux solaires des outils électoraux à court terme… en perdant de vue l’intérêt général.

Les subventions abyssales destinées aux énergies renouvelables (la Cour des Comptes dénonce un coût de 7 à 8 milliards d’euros par an)  appauvrissent irrémédiablement les peuples à long terme en leur faisant miroiter des bénéfices immédiats.

5,9% d’augmentation en juin 2019

Le premier juin 2019, les tarifs réglementés d’EDF ont augmenté de 5,9%.Une augmentation de plus après celles de 2018, sur le gaz notamment.

Contrairement à ce que prétend le gouvernement, via son ministre de la Transition écologique, cette hausse ne provient pas de l’augmentation des coûts de production d’EDF dont le parc nucléaire assure une production stable à faible coût.

Près de la moitié de la hausse résulte de l’obligation faite à EDF par la Commission européenne de… ne pas être compétitif vis-à-vis de ses nouveaux concurrents au nom de la sacro-sainte idéologie libérale.

La Commission européenne impose aux états membres du marché unique européen d’appliquer partout une concurrence « libre, loyale et non faussée », notamment dans le domaine de l’électricité qui a des spécificités. En particulier cette « marchandise » ne se stocke pas, donc la production doit en permanence égaler la consommation. C’est, de plus, un service public vital qui nécessite une planification de long terme et de lourds investissements nationaux.

Les gouvernements français successifs, phagocytés par des idéologues antinucléaires au sein d’agences d’état comme l’ADEME, ont accepté ces directives européennes. Une concurrence artificielle a donc été organisée en France dans le marché de l’électricité.

Ainsi, des fournisseurs « alternatifs » d’électricité sont apparus comme Engie, Total Direct énergie,…

La loi NOME

En 2010, la loi NOME (Nouvelle organisation des marchés de l’électricité) a imposé à EDF de vendre à ses concurrents 25% de sa production d’énergie nucléaire, soit 100 térawattheures (TWh), à un prix « d’ami » de 42 euros par mégawattheure (MWh), appelé « accès régulé à l’énergie nucléaire historique » (ARENH).

L’entreprise EDF qui assume seule les investissements, la sureté et l’exploitation est donc contrainte par la loi de fournir à ses pseudo-concurrents de l’électricité à un prix faible lorsque les prix du marché européen sont supérieurs à 42 €/MWh.

Mais ces derniers peuvent se servir sur le marché de gros lorsque les prix sont inférieurs !

Ils profitent ainsi du beurre et de l’agent du beurre en bénéficiant de l’énergie nucléaire (ARENH) à bas tarif et des périodes de prix faibles sur les marchés européens pour pouvoir offrir en apparence des prix plus bas qu’EDF mais cette supercherie organisée appauvrit les Français par ailleurs !

Cependant, ces sociétés de distribution ayant épuisé leur quota de 100 TWh en 2018 (la soupe est bonne), elles ont demandé à pouvoir accéder à davantage d’électricité au tarif ARENH pour ne pas perdre d’argent. Le projet est de le porter à 150 TWh  en 2020 (soit presque 1/3  de la production d’EDF).

Elles espèrent ainsi pouvoir honorer les promesses faites à leurs clients d’une électricité moins chère que celle d’EDF…

Augmenter les prix pour favoriser la concurrence !

Le Conseil de régulation de l’énergie (CRE) a donc décidé de demander à EDF d’augmenter ses tarifs… pour qu’ils restent supérieurs à ceux de ses concurrents ! Etonnant, non ?

La concurrence ne se fait donc pas en introduisant des producteurs d’électricité moins chers qu’EDF, mais en imposant à EDF d’augmenter ses tarifs pour permettre à ses concurrents distributeurs de sa propre électricité d’être moins chers !

Merveilleuse logique qui a germé dans la tête des grands penseurs européens… et dont semble parfaitement s’accommoder EDF et ses concurrents sur le dos des Français.

Les concurrents d’EDF font donc monter les prix en clamant qu’ils les font baisser !

Et cette hausse injustifiée va coûter 600 millions d’euros chaque année aux consommateurs pour aller engraisser des parasites.

L’Autorité de la concurrence a critiqué cette hausse en rappelant que l’objectif des tarifs régulés d’EDF est de faire profiter les Français du bas prix de l’électricité nucléaire produite en France qui les protège des fluctuations des prix de l’énergie, notamment les énergies fossiles, sur les marchés internationaux.

Ces distributeurs (qui ne produisent rien) dépensent beaucoup d’argent en publicités séduisantes, voire racoleuses, pour détourner à leur profit des clients d’EDF. Leurs présentations parfois trompeuses bernent les Français les plus vulnérables.

Il est scandaleux qu’une partie des investissements des Français dans les moyens de productions d’électricité nucléaire et hydrauliques ne serve qu’à augmenter le profit de ces sociétés parasites au lieu de profiter directement aux Français et aux économies d’énergies.

Jusqu’à quand va durer ce gaspillage financier ?

La recherche du pseudo fournisseur « alternatif » paraissant le moins cher pour les particuliers est un leurre pour la collectivité, car tous paient ailleurs ces illusions de gains ponctuels par l’augmentation globale des tarifs d’électricité et des taxes sur les carburants et le gaz.

Incidemment, les énergies renouvelables dépendant du vent et du soleil n’étant pas fiables, un nouveau compteur « intelligent » (le terme « communiquant » serait plus exact) est en cours d’installation chez les Français. L’essentiel de l’intelligence de « Linky » est de pouvoir couper l’alimentation  de dizaines de milliers de consommateurs à  tour de rôle (délestages sélectifs), de façon dispersée sur le territoire, selon le numéro de leur point de livraison, au lieu de régions ou de quartiers entiers comme auparavant, ce qui était voyant et déclenchait des réclamations…

Dorénavant, des milliers de victimes éparses chercheront avec anxiété, et sans succès, d’où provient leur problème domestique alors que tout fonctionne chez les voisins.

A contre-courant des réalités physiques, la politique énergétique actuelle de la France est scandaleusement irresponsable.

La véritable transition énergétique réside dans une production d’électricité nucléaire nationale centralisée profitant d’effets d’échelle pour faire des économies afin d’obtenir une énergie bon marché pour passer le plus possible des énergies fossiles à l’électricité avec un tarif national unique en abandonnant toutes les énergies renouvelables (sauf hydraulique) qui constituent un trou noir pour l’économie nationale et mondiale.

 

commentaires

COMMENTAIRES

  • je ne comprends pas cette propagande mensongère pro nucleaire bourrée d’inepties … il faut surtout payer le deficit chronique d’EDf , les 2 X 14 milliards pour 2 EPR dont on ne sait même pas s’ils vont pouvoir produire un jour et maintenant les 24 milliards pour un EPR en Angleterre et la rallonge de 18 milliards pour le stockage des déchets .. etc etc donc oui ceux qui sont encore chez EDF et consort ont du souci à se faire sinon ce sera encore nos impôts qui payeront..

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  • Je suis d’accord à 95% avec cet article. Mais l’excès est contreproductif. En particulier la conclusion est un peu brutale, c’est le moins que l’on puisse dire. Seul l’hydraulique doit être préservé. encore heureux, Michel Gay, mais si l’on doit freiner (j’ai dit freiner et pas éradiquer) les renouvelables aléatoires, on doit au contraire encourager les Renouvelables pilotables, l’hydraulique bien sûr quand c’est possible, mais aussi la géothermie, mais aussi la biomasse (dont le cogénération devrait être rendue obligatoire avec une exigence de rendement global chaleur + elec minimum ce qui a un effet autorégulateur bénéfique sur la reduction de la taille des installations). Mais il est clair que ces énergies dites pilotables, vertueuses, doivent cohabiter le dans un système nationalisé et non fragmenté et dont la source principale d’energie ne peut aujourd’hui tout au moins pour les 50 année à venir qu’être basé sur le nucléaire malgré ses imperfections.
    Il est effectivement grand temps de lutter contre la doctrine libérale laquelle appliquée à l’energie électrique n’a aucun sens. J’ajouterais que de nombreux intérêts s’agitent en ce moment sur le « Power to gas », pour faire de l’électricité une énergie stockable comme une autre (donc compatible avec la spéculation). Le « Power to gas » me fait penser irrésistiblement à l’humoriste algérien Fellah qui dit: « Chez nous, quand on touche le fond, on creuse ! » . Mais même en creusant tres profondément, on est néanmoins tres loin du double impératif d’efficacité énergétique et d’efficacité économique. Le « Power to gas » a un seul mérite: il concilie les intérêts de la filière électrique, gazière et rebouvelables non pilotables. Chapeau l’artiste !

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  • Bonjour, Question de la pose de LINKY je pense que l’essentiel de ces compteurs communiquant c’est qu ‘ils permettent de relever à distance et très souvent le compteur afin d’obtenir un réglement immédiat de la consommation exacte du client et ainsi pouvoir réduire au minimum légal sa consommation si il ne paye pas; ce qui était beaucoup plus difficile avant et qui leur coûtait très cher en impayé et en déplacement de contrôleur ( l’aspect de délestage éparpillé des petits clients en cas de besoin , est tout à fait secondaire car ils peuvent couper les EJP en premier en cas de besoin car se sont de gros consommateur qui sont tenu de s’effacer du réseau dans les jours de pointe )

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  • La Cour des comptes avait déjà pointé les sommes colossales réservées aux nouvelles énergies renouvelables via la CSPE, pour une production insignifiante :
    Les subventions accordées au photovoltaïque en France représenteront « 2 Md€ (milliards d’euros) par an jusqu’en 2030 (soit 38,4 Md€ en cumulé) pour un volume de production équivalent à 0,7 % du mix électrique. » », et « la pleine réalisation des appels d’offres de 2011 et 2013 sur l’éolien offshore coûterait aux finances publiques 2 Md€ par an pendant 20 ans (soit 40,7 Md€ en cumulé) pour un volume équivalant à 2 % de la production électrique » 

    Le paradoxe du vrai prix des énergies renouvelables gratuites, mais ruineuses – http://ecologie-illusion.fr/paradoxe-energies-renouvelables-gratuites-ruineuses.htm

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