Énergies « propres » mais aussi fossiles, le Royaume-Uni dévoile sa stratégie énergétique

Le Royaume-Uni mise sur le nucléaire, les énergies renouvelables, mais aussi sur les énergies fossiles en mer du Nord dans sa nouvelle stratégie énergétique dont la présentation est attendue jeudi, sur fond de guerre en Ukraine et de flambée de l’inflation.

Grâce à ces projets, le gouvernement estime que 95% de l’électricité britannique sera « bas carbone » d’ici à 2030, selon un communiqué diffusé mercredi soir.

« Nous établissons des projets audacieux pour augmenter et accélérer la production d’une énergie abordable, propre et sûre, fabriquée en Grande-Bretagne, pour la Grande-Bretagne – du nouveau nucléaire à l’éolien offshore – dans la décennie à venir », déclare dans ce communiqué le Premier ministre Boris Johnson.

Le Royaume-Uni entend ainsi réduire sa dépendance à des sources d’énergie « exposées à des prix internationaux volatils » pour « bénéficier d’une plus grande autosuffisance énergétique et de factures moins élevées » pour les consommateurs, souligne le dirigeant conservateur.

Le Royaume-Uni prévoit d’accélérer sa production d’électricité nucléaire, notamment grâce à de petits réacteurs modulaires qui doivent être construits par Rolls Royce.

Le pays a beaucoup de retard dans ce domaine comparé à la France par exemple, qui tire autour de 70% de son électricité de l’atome. Il espère produire 25% de ses besoins en électricité grâce au nucléaire d’ici à 2050, soit 24 gigawatts (GW).

Le projet gouvernemental ambitionne de produire jusqu’à 50 GW grâce à l’éolien d’ici à 2030 et prévoit de lancer cet automne de nouvelles licences pour des projets pétroliers et gaziers en mer du Nord.

Selon le ministre des Entreprises et de l’Énergie Kwasi Kwarteng, augmenter les énergies renouvelables et le nucléaire tout en « maximisant » la production d’énergie fossile en mer du Nord « est la meilleure et seule manière d’assurer (l’)indépendance énergétique » du pays « dans les années qui viennent ».

Selon le gouvernement, les nouvelles mesures présentées jeudi permettront de créer 40.000 emplois supplémentaires dans le secteur des énergies propres d’ici à la fin de la décennie, pour arriver à un total de 480.000 à cette échéance.
spe/er

commentaires

COMMENTAIRES

  • Des demi mesures dans des demis rêves d’indépendance énergétiques tout en ayant toujours recours à un demi pillage du capital de la Terre, tant qu’il y en a encore. Du conservatisme à demi réactionnaire…. Rien de nouveau dans cette monarchie à carrosse doré.

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  • « Le Royaume-Uni prévoit d’accélérer sa production d’électricité nucléaire, notamment grâce à de petits réacteurs modulaires qui doivent être construits par Rolls Royce »
    On a tellement pris de retard sur nos nouveaux réacteurs que les Britanniques relancent leurs propres réacteurs !!!

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  • « 25% de ses besoins en électricité grâce au nucléaire d’ici à 2050, soit 24 gigawatts (GW) »
    c’est-à-dire la mise en service de 1 GW par an
    Le RU semble augmenter son objectif pour le nucléaire de 20 à 25%, le reste serait donc essentiellement produit par l’éolien offshore.

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  • Des objectifs qui me font quand même penser à ceux de l’Allemagne qui vise le 100% ENR pour 2035…
    50 GW d’éolien offshore pour 2030 alors qu’ils en sont aujourd’hui à environ 12 GW , ça fait 5 GW /an, d’ici-là, soit un rythme annuel d’installations x5.
    Quant au nucléaire, le modèle de SMR pouvant être produit en série n’existe probablement pas encore, alors…

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    • Sacré challenge ! Impossible ? Non, mais il faudra mobiliser tous les moyens techniques et financiers, et l’union national ! C’est une mobilisation de guerre. L’indépendance est à ce prix.Ca aurait pu être plus doux, mieux étalé, mais il ne fallait pas réver et se bercer avec des idées de moyens inexistant qui allaient miraculeusement se concrétiser car pour le rêve il fallait qu’il se réalisent. Beaucoup en France pensent encore comme cela, on n’a pas mais pas de souci, cela existera car nous en avons besoin, comme le dit la priere du marins d’eau douce.qui croit savoir des choses sur tout y compris sur les énergies marines, comme les courants qu’il confond avec la marée, et j’en passe. Les défis, ça se relève, pas les miracles.

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  • Vous avez raison pour l’Allemagne. L’installations d’éolienne plafonne, et surtout en offshore : « Sur la base du rythme de réalisation actuel et du nombre d´installations déjà adjudiquées mais pas encore réalisées, la légère reprise en 2021 ne cache pas le fait que l´ajout de capacité supplémentaire en 2022 ne devrait pas dépasser les 3 GW au mieux. Pour atteindre le nouvel objectif de 2030 d´au moins 110 GW il faudrait un ajout annuel moyen de 8 GW entre 2022 et 2030, soit plus d´un triplement de l´ajout annuel moyen réalisé entre 2010 et 2021. La capacité de l´éolien en mer s´élève à 7,8 GW fin 2021. Aucune nouvelle éolienne n´a été raccordée au réseau en 2021 (Allemagne-Energies 2022a). Un ajout annuel moyen d´environ 2,5 GW sera nécessaire entre 2022 et 2030 pour atteindre l´objectif de 30 GW, soit un quadruplement de l´ajout annuel moyen de 0,6 GW réalisé entre 2010 et 2021. » https://allemagne-energies.com/energies-renouvelables/

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    • Les allemands n’attendent pas après Cochelin ou qui que ce soit pour savoir s’ils « plafonnent » ou pas et ce qu’ils peuvent faire et doivent faire pour atteindre leurs objectifs qu’ils ont toujours tenus contrairement à la France. Vôtre vanité et votre prétention n’ont pas de limites.

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    • L’Allemagne a fait le choix démocratique d’aller vers le 100% ENR et de se passer du nucléaire.
      Pourquoi pas, si elle refuse de prendre le risque d’un accident nucléaire, même si l’exploitation des ENR est particulièrement difficile dans ce pays compte tenu de l’irrégularité des apports, a contrario de l’Espagne ou des EU par exemple.
      Mais ce qui est « effrayant intellectuellement », c’est que les politiques, et les instituts qui servent de caution à ces politiques, c’est que l’on nous montre des belles courbes de progression de mise en installation d’ENR etc sans jamais mentionner les moyens de stockage nécessaires.
      L’Allemagne peut atteindre environ 60% d’ENR sans stockage en diminuant simplement la consommation des back-up, et avec des effacements et de nombreuses interconnexions, mais la poursuite de l’augmentation du taux de pénétration des ENR ne peut pas se faire de la même manière linéaire.
      C’est un peu la même chose dans les scénarios RTE pour la partie ENR, indépendamment de la partie nucléaire.

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  • Au début du tournant énergétique allemand, les STEP étaient considérées comme des moyens de stockage journalier et les méthaniseurs, des moyens, à terme pilotables. Le développement de ces moyens a été arrêté à cause des oppositions locales.
    L’Allemagne a désormais en perspective les batteries comme outil de stockage journalier et l’hydrogène comme moyen de stockage à LT, mais encore faudrait-il chiffrer honnêtement les moyens nécessaires.

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    • @Cochelin
      Une bonne part de nos 9000 tonnes d’importation annuelles d’uranium vient aussi d’asie, notamment du Kazakhstan devenu notre premier fournisseur.

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    • Il y a eu une forme de spéculation à la baisse sur les coûts du secteur avec des appels d’offre remportés à 150 euros le MWh puis à 80 puis à 60, puis à 50, puis à 40 puis… à des prix qui sont devenus déconnectés de l’évolution du coût des installations dans un contexte géopolitique et économique devenu très instable.
      L’éolien offshore est sans doute une bonne source d’énergie, mais lorsque les prix descendent à des niveaux aussi bas, c’est qu’il y a probablement un artifice quelque part.

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