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Les émissions mondiales de CO2 en hausse pour la seconde année consécutive

La communauté scientifique estime que la teneur en dioxyde de carbone de l’atmosphère terrestre a augmenté de 25% depuis que les activités humaines sont devenues dépendantes des ressources fossiles. C’est pour freiner cette hausse des températures terrestres, dont les conséquences pourraient être dramatiques pour l’homme, que la communauté internationale s’est engagée à réduire sa consommation de matières fossiles polluantes (charbon, gaz, pétrole…).

Après quelques années pendant lesquelles les émissions de gaz à effet de serre ont stagné, voire reculé dans certains pays, la tendance est désormais à la hausse.

Le Global Carbon Project vient en effet de publier son rapport annuel sur les émissions anthropiques de gaz à effet de serre et les résultats n’appellent pas à l’optimisme : les émissions mondiales de CO2 s’inscrivent, pour la seconde année consécutive, à la hausse. Explications.

37,1 milliards de tonnes de CO2 au niveau mondial

Alors que les discussions battent leur plein à Katowice, en Pologne, où se déroule la COP24, le Global Carbon Project a publié son bilan annuel consacré aux émissions de gaz à effet de serre d’origines humaines.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que les résultats prévisionnels n’appellent pas à l’optimisme. Selon les 76 chercheurs internationaux qui ont participé à l’élaboration de ce rapport, 2018 devrait être marqué par une seconde hausse consécutive des émissions mondiales de CO2.

Selon les données récoltées auprès des gouvernements du monde entier, les émissions de la communauté internationale devraient s’élever à quelques 37,1 milliards de tonnes pour l’année 2018. Soit une hausse de 2,7% par rapport aux émissions de 2017.

Il s’agit de la plus forte hausse qu’a connue notre planète depuis au moins 7 ans.

2017 avait déjà été une année noire pour l’environnement avec un volume d’émissions record estimé à plus de 36,2 milliards de tonnes de CO2. Le coup est d’autant plus dur que les chercheurs du Global Carbon Project estiment que le pic de ces émissions polluantes reste à venir.

La tentation du charbon

Cette hausse est bien évidemment à mettre sur le compte des activités humaines industrielles et notamment la consommation de matières fossiles polluantes.

À l’heure où la demande mondiale d’énergie est repartie à la hausse, le Global Carbon Project souligne en effet une forte hausse de la consommation de charbon, de gaz et de pétrole.

Le mauvais élève est sans conteste le continent asiatique. L’Inde devrait voir ses émissions de dioxyde de carbone augmenter de 6,3% (soit une hausse de 0,16 milliard de tonnes de CO2) par rapport à 2017.

Idem pour la Chine qui devrait connaitre une hausse de 4,7% de ses émissions de CO2 (+0,46 milliard de tonnes) par rapport à l’année précédente.

Malgré une politique volontaire en matière de développement des énergies renouvelables, notamment pour tenter de résoudre des problèmes persistants de pollution atmosphérique, ces deux puissances économiques ont dernièrement renforcé leur consommation de charbon pour répondre à des besoins économiques forts.

Les émissions de l’Europe en baisse

Le piètre bilan carbone de l’année 2018 est également à mettre sur le compte des États-Unis. Les chercheurs du Global Carbon Project tablent sur la hausse de 0,13 milliard de tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, soit une augmentation de 2,5% par rapport à 2017.

Un résultat d’autant plus regrettable que nos voisins d’Outre-Atlantique avaient réussi à diminuer leurs émissions de 0,5% l’an passé.

« Il est trop tôt pour y voir un effet de la politique de Donald Trump. Cette hausse est probablement liée à un hiver rigoureux – donc à plus de chauffage – et à un été très chaud – donc à plus de climatisation », précise cependant Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement.

De son côté, l’Europe fait figure de bon élève avec des émissions qui devraient s’inscrire à la baisse. Les chiffres sous-entendent une baisse de 0,7% des émissions de gaz à effet de serre en 2018. Un résultat qui ne compensera cependant pas les hausses constatées ailleurs dans le monde.

« Il faut décarboner nos économies »

À l’heure où nos économies devraient fortement se détacher des énergies fossiles polluantes, les résultats de ce rapport ont de quoi inquiéter. Pour contenir le réchauffement climatique sous la barre des 1,5 degré Celsius, comme la communauté internationale s’y est engagée au moment de la signature de l’Accord de Paris pour le Climat en 2015, il faudrait réduire de 45% nos émissions de CO2 d’ici l’horizon 2030.

« Quels que soient les scénarios retenus pour les prochaines décennies, une chose est sûre : il faut décarboner l’économie », martèle Philippe Ciais.

Alors que la hausse des émissions de dioxyde de carbone nous place sur une trajectoire de réchauffement bien supérieure à 1,5°C, les chercheurs du Global Carbon Project plaide donc pour le développement massif des sources d’énergie décarbonées (pas ou peu responsables d’émissions de CO2) et l’abandon rapide des énergies fossiles.

« Les émissions mondiales de CO2 doivent commencer à diminuer à partir de 2020 si nous voulons atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Mais c’est à notre portée. Nous avons déjà accompli des choses qui semblaient inimaginables il y a à peine dix ans », estiment les auteurs du rapport.

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