Electricité en 2050: combien de solaire et d’éolien? Six scénarios pour la transition en France

RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension français, publie mardi six scénarios pour l’avenir du système électrique national à l’horizon 2050, qui impliquent tous une forte hausse des énergies renouvelables, à commencer par le solaire.

RTE s’est lancé en 2019 dans cette vaste étude avec pour horizon 2050, date à laquelle la France vise la neutralité carbone.

Après avoir reçu de nombreuses contributions (d’entreprises, ONG, syndicats, etc.) dans le cadre d’une consultation publique, la société a dévoilé mardi le « cadrage » retenu.

Il en ressort six scénarios pour le mix de production, qui doivent maintenant faire l’objet d’évaluations avant publication des principaux résultats de l’étude à l’automne.

Un premier scénario (M0) prévoit un système s’appuyant à 100% sur les renouvelables en 2050, avec une sortie complète du nucléaire d’ici là. Cela suppose un rythme d’installation des énergies renouvelables poussé à son maximum, notamment pour le solaire.

La faisabilité technique de ce scénario avait déjà fait l’objet d’un rapport conjoint avec l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié fin janvier.

Les deux entités concluaient à sa faisabilité, à condition de remplir une série de conditions techniques strictes et cumulatives.

A l’autre bout du spectre, un autre scénario (N03) retenu par RTE imagine que le nucléaire représentera encore 50% du système électrique en 2050, à parité avec les renouvelables.

Il s’appuie sur ce que la filière, à commencer par EDF, s’estime capable de faire: la construction d’environ 14 réacteurs EPR ainsi que quelques petits réacteurs modulaires (SMR). Il suppose aussi de prolonger une partie du parc nucléaire actuel.

Mais même ce scénario suppose un développement très volontariste du solaire et de l’éolien.

« Tous les scénarios supposent un effort substantiel du pays sur toutes les technologies d’ENR (énergies renouvelables, NDLR), sans exception », souligne-t-on chez RTE.

Entre ces deux scénarios, quatre autres scénarios intermédiaires panachent plus ou moins nucléaire et renouvelables.

Tous feront l’objet, d’ici à l’automne, d’évaluations sur trois autres critères: économique, environnemental et sociétal.

Côté consommation, RTE a retenu environ 645 térawattheures par an, en nette hausse par rapport à aujourd’hui (460 TWh en 2020).

L’avenir suppose en effet un recours plus important à l’électricité au détriment des énergies fossiles, par exemple pour la mobilité, ainsi que pour la production d’hydrogène.

RTE a cependant retenu plusieurs variantes (sobriété, réindustrialisation forte, plus d’hydrogène…) en fonction desquelles la consommation pourrait aller de 550 à 770 TWh.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Tous ces scenarios ne sont qu’intermediaires jusqu’au 100 % renouvelable qui, d’ici là aura triplé sa production pour absorber la totalité des transports et de l’industrie.

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    • Votre TGV entre en gare, éloignez vous de la bordure du quai. Si le vent se lève, le train repartira.
      Merci l’intermittence.

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      • Vous ecrivez « Votre TGV entre en gare, éloignez vous de la bordure du quai. Si le vent se lève, le train repartira.
        Merci l’intermittence. ».
        Monsieur a de l’humour ! Dites moi ? Si le TGV comptait en 2012 sur l’EPR de Flamanville pour redémarrer (Date initialement prévue de sa mise en service )? IL faudrait certainement élaguer les arbres au bord de la voie avant que celui ne commence à avancer en 2022, heu… 2023 heu… Sans compter l’état des passagers !!
        Merci le « pilotable » !!

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  • S’il faut des énergies intermittentes, la solution du solaire est la moins mauvaise. Cest toujours moins de nuisances que l’éolien.

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    • Les nuisances de l’éolien ?? Précisez, SVP.
      Si vous faites référence aux élucubrations du Troubadour, c’est un peu juste. Si Bern est incollable sur la monarchie, je doute qu’il soit très compétent sur la technologie et les énergies. Un type qui s’offusque d’un mât dans la campagne alors qu’il tombe en pamoison devant un gugusse qui tient un sceptre dans la main, ça ne fait pas très sérieux.

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  • Je note que RTE envisage pour les décennies qui viennent une sobriété de consommation… négative. Quel dédain pour notre volonté de sauver la planète et notre aspiration à souffrir pour y arriver !

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  • Encore un qui n’a pas compris que la consommation d’électricité augmente car la consommation d’énergie fossile diminue trois fois plus dans les transports.

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  • Comment RTE est devenu le meilleur ennemi du nucléaire d’EDF.
    Une histoire politique… Tout commence le 14 mai 2011, où Strauss-Kahn ne se contrôle pas au Sofitel de New-York et compromet définitivement sa candidature à la présidentielle de 2012.
    Hollande qui s’ennuie rue Solferino, saute sur l’occasion en se disant pourquoi pas moi président ! Le 8 juin 2011, il indique dans son programme qu’il faut s’émanciper du nucléaire et qu’il s’engage de le réduire à 50%…
    En 2012, durant sa campagne présidentielle, il s’entoure d’un conseiller « énergie » François Brottes qui est à l’origine journaliste animateur à Radio France et FR3 en 1978 et qui a été élu député lors des élections législatives de 1997.
    Pendant le quinquennat d’Hollande, en février 2015, le Premier ministre de l’époque lui confie une mission temporaire sur la « sécurité de l’approvisionnement électrique dans un cadre national et européen », ceci auprès de la ministre de l’écologie (Ségolène Royal), du développement durable et de l’énergie et du ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique.
    On commence à percevoir comment la machine infernale se met en place.
    Juste avant le vote de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, Brottes réussi à obtenir de la ministre la promesse qui lui assure la succession de D Maillard à la présidence de RTE.
    Malgré que RTE ait toujours été dirigé par un ingénieur de Mines, l’affaire se fait quand même sous la pression de S Royal et de Hollande qui est le roi du pantouflage.
    Le 1er septembre 2015, Brottes prend ses fonctions et, le 1er octobre RTE il annonce le renouvellement complet de son directoire afin, ‘une part, d’y instaurer la parité et d’autre part d’y placer X. Piechaczyk. Ce dernier a été aussi conseiller énergie/environnement » en 2012 puis en 2014 respectivement auprès du 1er ministre et de Hollande. Il a contribué à cette époque à la rédaction de la loi tarification progressive de l’énergie que Brottes a porté à l’Assemblée nationale avant sa nomination à RTE.
    X. Pietcheczyk est ingénieur, il est diplômé de l’école nationale des travaux publics de l’état et il est, entre autre, docteur en sciences politiques ce qui n’est pas pour déplaire à la gauche. Son entrée à la gouvernance a permis de parfaire l’infiltration au sein de cette entité avec un pantouflage de première classe cher à Hollande.
    Le 1er septembre 2020, X. Pietcheczyk directeur adjoint de RTE succède à François Brottes à la tête du gestionnaire de réseau de transport d’électricité à haute tension.
    De plus, pour parfaire le casting, Pauline Le Bertre, Déléguée générale de France Energie Eolienne devient Directrice de cabinet adjointe de RTE.
    Malgré notre faible contribution aux GES de la planète (moins de 0.9% de CO2 pour la France grâce au nucléaire), il ne faut pas s’étonner qu’avec cette nouvelle gouvernance « mouillée jusqu’à la liquette » à la gauche, à l’industrie de l’éolien et aux associations de l’environnement, les scénarios concoctés imposeront au final, comme indiqué : « un effort substantiel sur les ENRi » «avec un développement volontariste».au détriment du nucléaire « dont il faut bien s’émanciper » comme le formulait si bien Hollande.
    La réalité à terme, en supprimant le nucléaire et avec l’intermittence des ENR en pléthore, il sera nécessaire d’adjoindre un back-up gaz (comme vont le faire les Allemands) pour garantir la stabilité du réseau.
    Ce qui aura pour conséquence une élévation de notre contribution aux GES et ce qui sera contraire à l’objectif d’origine affiché c’est à dire une « diminution vitale » du CO² selon les termes de B. Pompili !.
    Moralité.
    De par cette histoire politique relatée ici, on comprend mieux pourquoi avoir voté Hollande à la présidentielle ait eu des conséquences non négligeables sur l’avenir des énergies de la France et ce n’est pas le président du « en même temps », plus intéressé par la communication que par le bien de nation (mot tabou !) qui fera quelque chose de sérieux de ce côté là.

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