« La donnée, un accélérateur de la transition énergétique »
Les experts et grands acteurs institutionnels du secteur de numérique et du digital se retrouvent le 29 janvier à la Maison de la chimie lors de l’événement (dont Le Monde de l’énergie est partenaire) : « Internet de l’énergie : comment le bâtir ensemble ? ». Interview de Thierry Chambon, PDG d’Energisme.
Quel est l’objet de cette matinée d’échanges ?
Deux tables rondes vont rythmer cette matinée à la Maison de la chimie. Le premier grand thème est l’accès à la donnée : comment peut-elle se massifier, comment peut-on y avoir accès, et évidemment avec quelles règles de sécurité et de propriété ? La seconde thématique tourne autour de ce que nous pouvons en faire d’intelligent.
Qu’entendez-vous par « intelligent » ?
Quand vous avez de la donnée énergétique, vous pouvez l’utiliser pour comprendre votre consommation d’énergie. Si vous pouvez la comprendre, vous pouvez par conséquent la maîtriser et donc économiser. D’un point de vue macroéconomique, vous pouvez réaliser de réelles études sur les consommations d’énergie par typologie.
Plus nous avons de la donnée, plus nous pouvons expliquer des choses ne serait-ce qu’aux pouvoirs publics. Et troisième chose, une fois que nous avons de la donnée, nous allons vers l’internet de l’énergie, c’est à dire que nous pouvons l’échanger pour justement ajuster la production à la consommation, la distribution à la consommation, faire du prédictif ou de l’effacement. Pour faire tout cela, il faut de la donnée propre, retraitable et exposable.
Un exemple concret ?
Sur une collectivité territoriale, au niveau d’un très grand nombre de bâtiments, nous allons pouvoir réaliser des typologies de bâtiments et connaître la consommation globale et les sources de production. Il faut savoir que la plupart des collectivités utilisent aujourd’hui un tableur excel et rentrent les données à la main.
Avec notre système, les données sont enregistrées automatiquement sur une plateforme où les collectivités peuvent, si elles le veulent, les partager.
On le voit, en effet, les territoires sont de plus en plus actifs dans la gestion de l’énergie…
Oui, en effet. Notre objectif est de leur donner les moyens d’être actifs en leur donnant leurs données.
Et comment piloter les énergies renouvelables qui sont par définition intermittentes ?
L’internet de l’énergie permet d’éviter ce que j’appelle cette énergie fatale lorsqu’on produit quand on ne consomme pas. Car elle va vous dire où il faut l’envoyer pour qu’il y ait de la consommation. Mais en dehors de cela, les collectivités ont envie de reprendre la main sur leur territoire et savoir ce qui est produit.
Vous êtes donc au cœur des outils nécessaires à la transition énergétique ?
Notre objectif est de la rendre possible, nous sommes un facilitateur.
La France peut-elle tendre vers l’excellence dans ce domaine ?
Oui, car nous sommes en avance. Et les choses vont vite. Ce genre de tables rondes avec de tels partenaires n’aurait pas pu avoir lieu il y a quelques années.
Lors de cet événement du 29 janvier, vous annoncez le lancement d’un nouveau service… Pouvez-vous nous en dire plus ?
Ce service part d’un constat. On s’aperçoit que nos clients et partenaires, lorsqu’ils commencent à avoir des premiers éléments de consommation d’énergie, non seulement ils en veulent plus mais ils peuvent entreprendre réellement de véritables actions bien ciblées d’économies d’énergie. Pour franchir cette étape, nous allons rendre en libre accès ces données avec le service « N gage ». L’objectif est d’accélérer la transition énergétique. Il est grand temps.
