Décret du 5 juin : gros changements pour les ENR
Dans un souci d’harmonisation avec le droit européen et pour contenir les effets des prix négatifs sur le marché de l’électricité, le gouvernement a modifié, par décret, les seuils d’éligibilité à l’obligation d’achat pour les producteurs d’énergies renouvelables. Le texte introduit également un élargissement du dispositif aux énergies marines.
Un cadre revu par décret pour s’aligner sur les exigences européennes
Le décret du 5 juin, désormais en vigueur, vient ajuster les règles encadrant l’accès à l’obligation d’achat pour les producteurs d’énergies renouvelables. Ce dispositif, qui permet à certains producteurs de vendre leur électricité à un tarif réglementé et garanti, est un levier essentiel pour soutenir le développement de la production verte en France.
Mais ce mécanisme se doit de respecter les normes du marché intérieur de l’électricité défini par l’Union européenne. L’objectif affiché par le gouvernement à travers ce texte est double : mettre les pratiques françaises en conformité avec le droit communautaire, et limiter les déséquilibres engendrés par l’apparition de prix négatifs sur les marchés de gros.
Baisse du seuil d’éligibilité : de 500 à 400 kW
La principale mesure introduite par le décret concerne la baisse du seuil de puissance maximale pour bénéficier de l’obligation d’achat. Jusqu’ici fixé à 500 kilowatts, ce plafond est désormais abaissé à 400 kW. Cette décision vise à recentrer le soutien public sur les plus petites installations, considérées comme les plus vulnérables économiquement.
Ce changement pourrait affecter certaines installations photovoltaïques ou hydroélectriques de taille moyenne, qui devront désormais s’orienter vers des dispositifs de soutien différents, comme les appels d’offres, plus contraignants en termes de procédure.
Le décret envoie un signal clair au marché
En abaissant ce seuil, le gouvernement entend également adresser un signal aux acteurs du marché de l’électricité. Les périodes de prix négatifs — où le prix de gros de l’électricité devient inférieur à zéro — se sont multipliées, notamment en raison de la surproduction à certains moments de la journée. Ces situations fragilisent le modèle économique des gestionnaires de réseau et perturbent les signaux d’investissement.
Limiter l’accès automatique à un tarif garanti à des installations de petite taille est donc une façon de responsabiliser les producteurs et d’encourager une meilleure adéquation entre production et consommation. C’est aussi une étape vers un modèle plus concurrentiel et intégré au marché.
Ouverture aux énergies marines renouvelables
Autre nouveauté notable du décret : l’extension du périmètre d’éligibilité aux énergies marines. Jusqu’à présent exclues du champ de l’obligation d’achat, ces technologies — comme l’hydrolien ou l’éolien flottant — pourront désormais bénéficier du dispositif, à condition de respecter les nouveaux critères fixés.
Cette mesure vise à encourager le développement de ces filières encore émergentes mais porteuses de potentiel, notamment dans les territoires littoraux et ultramarins. Elle s’inscrit dans une logique de diversification du mix énergétique et de soutien à l’innovation.
COMMENTAIRES
Des pansements sur une jambe de bois !
La formule de calcul du prix est faite pour une situation de pénurie alors que nous sommes en période d’abondance et cela va s’aggraver avec la surabondance qui se profile. Il est temps de prendre des mesures adaptées à l’abondance des renouvelables qui, intégrant les investissements, ne saurait les oublier dans le prix de l’électricité produite qui ne pourrait pas devenir négatives, ne serait-ce qu’en raison de ce poste de charge.
Il est un fait que presque tous les pays connaissent des surproductions en milieu de journée, liées essentiellement au productions solaire PPV excédentaire par rapport à la demande et au stockage de masse. S’ensuivent des épisodes de prix négatifs presque tous les jours et de plus en plus tôt dans la saison : https://www.rte-france.com/eco2mix/les-donnees-de-marche
L’Allemagne n’arrivant pas à réduire suffisamment sa production se débarrasse à prix négatif de plus de 12GW à ses voisins autour de 15h : https://www.energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=DE&legendItems=0111111111111111111111111111111110000000&source=tcs_saldo&stacking=stacked_absolute
« La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a présenté, ce 6 février 2025, une réforme intégrant un changement majeur relatif au dispositif d’heures pleines et heures creuses. Les heures creuses vont être déplacées à partir du 1er novembre 2025, pour tenir compte des évolutions de distribution et de consommation en France »
c’est vrai que ca doit être très compliqué techniquement, pour devoir attendre le mois de novembre
Et ce ne cera pas valable pour tous les contrats (TEMPO chez EDF par exemple).