cop28 je crains ait fosse entre discours realite brice lalonde - Le Monde de l'Energie

COP28 : « Je crains qu’il y ait un fossé entre les discours et la réalité » (Brice Lalonde)

Dans cet entretien au Monde de l’Énergie, Brice Lalonde, président d’Equilibre des énergies, ancien ministre de l’environnement et ancien ambassadeur des négociations internationales sur le climat, dresse le bilan de la COP28, qui s’est tenue aux Émirats arabes unis, du 30 novembre au 13 décembre 2023.

Le Monde de l’Énergie —La COP28 s’est achevé le 12 décembre 2023. Quel bilan général peut-on en tirer ?

Brice Lalonde —D’abord que c’était une COP des excès, avec 100 000 participants, j’allais dire visiteurs. On aurait dit l’exposition universelle avec une centaine de bâtiments, des attractions, beaucoup d’argent dépensé. Elle s’est achevée sur un accord. C’est déjà ça. Les participants ont applaudi pendant une longue minute le texte final, considérant que c’était une réussite. Il fait 23 pages dans lesquelles on annonce le triplement des renouvelables, le doublement de l’efficacité énergétique, le recours aux techniques bas-carbone, la réduction des émissions de méthane, j’en passe, le tout en rappelant que, pour rester en-deça d’une augmentation de température de 1,5°C, les émissions devaient être réduites de 43% en 2030 et 60% en 2035 par rapport à 2019 pour atteindre la neutralité carbone autour de 2050. L’accord admet que le gaz naturel peut constituer une solution provisoire et que les techniques de captation du carbone peuvent être utiles. Les débats ont inclus des journées sur l’agriculture, l’alimentation, la santé. En somme une COP des annonces, non seulement dans l’accord négocié, mais aussi dans la partie non officielle où des Etats, des entreprises, des associations ont multiplié les initiatives.

Le Monde de l’Énergie —La mention des énergies fossiles dans la déclaration finale vous semble-t-elle « historique », comme affirmé par certains (dont le gouvernement français), ou « insuffisante », comme défendu par d’autres ?

Brice Lalonde —C’est une première, la communauté internationale affirme qu’il faut engager une transition hors du pétrole. Ce qu’on savait déjà, mais que les conférences précédentes n’avaient jamais dit, se contentant de prôner la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En ce sens c’est historique, mais symbolique, car la seule contrainte de l’accord de Paris, c’est l’obligation faite aux Etats d’avoir un programme de lutte contre le changement climatique et de renforcer ce programme tous les 5 ans. Ce qu’ils doivent faire en 2025, à Belem pour la COP 30. Il faudra alors vérifier qu’ils auront mis en oeuvre cette transition dans leurs nouveaux programmes.

Le Monde de l’Énergie —La présidence émiraties a-t-elle justifié les craintes qu’elle avait fait naître ?

Brice Lalonde —Le président Al Jaber a fait un excellent travail de président, il a couru le monde, il a mis de l’argent sur la table le premier jour de la COP, il a bien mené les débats, il a fait accepter à son collègue saoudien le texte final. Et le lendemain de l’accord il a annoncé que son entreprise allait continuer à investir dans le pétrole.

Le Monde de l’Énergie —Quelles autres annonces saillantes peut-on retenir de cet événement ?

Brice Lalonde —Il y eut des avancées financières pour certains des fonds de la convention, dont celui qui avait été créé l’an dernier. Les négociateurs ont créé un cadre pour définir des objectifs d’adaptation car celle-ci devient une préoccupation majeure pour l’Afrique. Enfin, à côté des négociations, beaucoup d’annonces ont été faites : sur les véhicules à zéro émissions, sur l’industrie du froid, sur les matériaux de construction, sur l’hydrogène, sur la navigation, sur les batteries. Il faudra un récapitulatif des promesses et un tableau de bord pour les suivre. En revanche une question très importante n’a pu être réglée, celle des marchés carbone. Ceux-ci sont un élément indispensable de la coopération internationale, mais les adversaires des marchés se sont déguisés en puristes de l’environnement pour faire échouer les négociations. Il faudra les reprendre à Bakou.

Le Monde de l’Énergie —Plus globalement, estimez-vous que cette COP28 a répondu à l’urgence climatique actuelle, dont de plus en plus d’États et d’organisation semblent prendre conscience ? L’objectif des 1,5°C vous semble-t-il encore atteignable ?

Brice Lalonde —Je crains qu’il y ait un fossé entre les discours et la réalité. Nous sommes déjà à 1,5°C d’augmentation de la température dans certains endroits du monde. La croissance des émissions, notamment du méthane, et la durée de résidence du CO2 dans l’atmosphère m’inclinent à penser que nous dépasserons momentanément cette limite des 1,5°C. Il va falloir aller plus vite, sortir des guerres qui détournent l’attention et les financements, accélérer aussi les mesures d’adaptation.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Un « fossé » ou un « faux C » !? Ce fut par certains cotés un sacré Kop des fossiles… De toutes les façons, ceux-ci ne sont pas éternels et vont diminuer en valeur relative par habitant de cette planète… Les Renouvelables apparaissent comme une évidence sous bien des latitudes géographiques, mais un peu moins à d’autres… Les pays au Nord du 45ème parallèle et faiblement doté en Hydraulique classique et/ou en STEP auront bien du mal à tendre vers des Mix électriques 100% renouvelables, idem pour des zones géographiques avec de très grosses concentrations de population « industrialisée » où le déploiement des ENRi est « limité », dans ce cas le Nucléaire reste une des solutions de décarbonation pour assurer une base de production (dont le niveau est à définir…) de long terme.

    Il faut aussi rappeler que si les pays du Nord s’équipent de manière disproportionnée en ENRi (notamment le Solaire individuel, avec tous les équipements ad ‘hoc nécessaires – batteries, onduleurs individuels, etc… – et ce surtout au Nord du 45ème parallèle où les besoins énergétiques sont en hiver !), cela se fera de facto au détriment de pays/populations moins riches, vivant dans des pays chauds, qui eux continueront à produire avec ce qui restera disponible…

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    • Une des solutions pour plus d’ENRi (mais délocalisées) pour les pays du Nord du 45ème parallèle aurait été plus d’interconnexions Nord-Sud avec des phénomènes de foisonnement des consommations électriques à l’année (exemple de l’utilisation de la Clim en été autour de la méditerranée, mais peu de chauffage en hiver et pas en entre saisons de manière générale). Ce fut le concept de « Desertec » il y a plus de 15 ans… Concept tombé à l’eau notamment avec le printemps arabe et qui mériterait d’être relancé ardemment par les Européens avec le Maroc, l’Algérie, la Tunisie ET la Mauritanie (pays exemplaire dans sa gestion des problèmes terroriste sur les 15 dernières années et extrêmement « riche » en soleil et ce toute l’année…).
      L’EGOlité présente de partout en Europe devrait être « calmée » et on ferait bien de penser à nos « prochains » divers et variés… Cela ferait plus de sécurité en Europe à divers titres…

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  • Les investissements dans les pays du Nord seraient bien plus efficients en termes de réduction des émissions de G.E.S. (et plus écologique) s’ils étaient investis dans les pays du Sud (Chine, Inde, et nombreux pays d’Afrique) qui, eux, usent à profusion du charbon. Mais encore faut-il il le vouloir et ne pas penser qu’à l’échelle nationale.

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    • @Cochelin,

      L’EGOlité gangrène nos sociétés occidentales et nous a rendu (à l’échelle des nations occidentales) myope sur les solutions réellement efficaces…

      La chine se débrouille toute seule et n’a plus besoin de nous, mais plus proche de nous le Nord de l’Afrique (dans un 1er temps) est à aider et peut nous aider en retour…
      (Nota : on va lancer la « celtic’ interconnexion France-Irlande, vu la dimension on aurait mieux fait de financer des cables Italie-tunisie, Italie-Algérie, Espagne-Algérie et Espagne-Maroc, cela aurait eu plus d’effets en termes d’émissions… (avec même la possibilité de relier Espagne et Italie via l’Afrique du Nord au lieu de « par la France » où la place manque pour des THT à l’échelle de telle interconnexion – ce qui n’est pas le cas en Algérie…)

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    • M. Cochelin met l’accent sur une évidence que les politiques semblent ignorer / la Chine émet 30 % des GES tandis que la France en est à 0,8 . Même si on ajoute les émissions dues à l’exportation de certaines de nos industries nous devrions agir dans les pays concernés et ne pas croire que nous sauverons la planète avec des éoliennes .en Ardèche ou en Charente .

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      • @Sirius,

        Avec une population 20 fois plus importante que la notre, l’écart est in fine faible (et si on rajoute les émissions chinoises que nous importons, les petits Chinois sont quasi au même niveau que nous…).

        On peut raisonner par pays OU par Habitant… Par Habitant de cette planète notre bilan « moyen » n’est guère reluisant…

        P.S. : Ne vous inquiétez pas pour les Chinois, ils seront moins « carbonés » que nombre d’Européens sous peu (et sans notre « Passif » Historique…) et c’est grace à eux (avec leurs panneaux PV et leurs batteries entre autres) que les émissions mondiales ne s’envolent pas plus vite … Bientôt ils nous feront sévèrement la Morale ne comptant par Habitant et aussi par la « Vertu » d’une partie de leurs industries… (en Europe on va se trainer le Passif des grosses « teutonmobiles » et autres avions pour longtemps…)

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          • @Sirius,

            Vous avez absolument raison. Il est donc important que tous les émetteurs réduisent leurs émissions…

            En Europe (de mémoire) le Luxembourg est l’état le moins vertueux et le plus émissif (par Habitant !)… Il faut donc urgemment les contraindre à moins émettre aussi, même si il ne représente que 0.0X% des émissions mondiales vu leur faible population…
            Avec un X qui ramené par Habitant est de plus de 50% supérieur au « Français Moyen »…
            Bien entendu la Chine doit continuer de faire des Méga efforts vu ses émissions totales… Mais que dire des USA qui émettent à peine moins avec 4 fois moins d’habitants… La Fabrication des « ennemis » et des « coupables », c’est une vieille « tradition humaine », notamment celle du « bouc émissaire », ne prenons pas les chinois pour des « chèvres émettrices » et faisons réellement notre part (ce qui est par ailleurs source d’opportunités économiques pour le Futur…).

  • Malgré les incantations de nos décideurs occidentaux, les énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) auront encore et pour longtemps (tant qu’il y aura des réserves, et il y en a) la part belle dans ces pays du Sud pour leurs besoins énergétiques sans cesse croissants, et nécessaires à leur développement économique.

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  • L’année 2023 a vu un nouveau record de consommation de charbon dans le monde et il est permis de douter des prévisions annonçant année après année le reflux de l’utilisation du combustible fossile qui émet le plus de gaz à effet de serre. Les promesses de renoncement au charbon, faites à la COP26 de Glasgow en 2021 et réitérées à la COP28 le mois dernier, n’ont pour le moment jamais été suivies d’effet. La succession d’études de l’Agence internationale de l’énergie annonçant une baisse de l’utilisation du charbon revient à prendre ses désirs pour la réalité.
    Comme le résument bien des experts des négociations climatiques, les COP sont désormais plus des « spectacles » qu’une véritable orchestration de bonnes résolutions. Comme le montre bien l’exemple des négociations bilatérales entre les États-Unis et la Chine, les grandes décisions se prennent de plus en plus en coulisses.

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  • Pour la France « Faire notre part » ça me fait rigoler ! Ce n’est pas les intermittents qui vont le faire avec des super béquilles (qui, pour tenter de limiter leurs méfaits sur la stabilité du réseau, marchent aussi avec du fossile ou autres) !
    Les grosses masses de Co² émises sont ailleurs et elles vont continuer pour plusieurs décennies…

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    • @Michel Dubus,

      Si vous considérez que le « Faire notre part » passe uniquement pas les intermittents de l’énergie alors là vous me faites franchement bien rigolé !!! Il y a tant à faire dans nos modes de vie, de consommation ET de production pour moins émettre des GES dont une part importante doit aussi venir de la « réindustrialisation française » et donc in fine de la baisse des émissions importées…
      La France a fait une partie de « sa part » avec le programme Nucléaire des années 70-80-« 90 », sur la partie production électrique… Mais elle a aussi fait sa part pour augmenter les GES avec une belle croissance de l’industrie gazière et de la consommation de Gaz dans les années 90 (fallait pas trop en laisser au Nucléaire…). Et que dire du retard pris dans les pompes à chaleur en France (malgré le Nucléaire…), mais il ne fallait pas tarir trop le flot de Fioul/gasoil des raffineries largement entamé par le Nucléaire l’aviation civile d’alors était assez faible et ne consommait pas trop de kerozène comparé à aujourd’hui…
      La France peut à de multiples niveaux, petits comme grands, lancer de nouveaux concepts et/ou en améliorer d’anciens qui bout à bout peuvent faire faire de belles économies de GES et par la suite en inciter d’autres à suivre cette voie et même plus en exportant ces futurs savoir-faire… La TVA de Giscard est devenue quasi « Universelle » et que dire des « conserves » de M. Appert (origine : «  »En 1810, le confiseur Nicolas Appert dévoile sa méthode de stérilisation et de conservation des aliments qui consiste à les placer dans des bocaux étanches chauffés à haute température. » » )…

      On ne conservera pas nos modes de vie actuels de toutes les façons, ils sont voués à évoluer (en bien et en mal…), autant choisir le moins mal possible et arrêter de se reposer à près de 75% de notre énergie sur des Fossiles… Les ENRi seront une nécessité (à bien doser, sans surdosage néfaste) du fait du retard pris sur le Nucléaire ET sur l’hydraulique en France…

      On a exporté de la technologie Nucléaire (et on le fait encore), mais on a aussi massivement exporté de l’hydraulique (ingénierie, construction, équipements, maintenance !)… En ce moment Alstom exporte beaucoup de solutions ferroviaires diverses… On a eu exporté de l’automobile, mais à trop suivre les « teutons » et vouloir faire pareil, on a fini par faire « pareil » en « moins bien »…

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    • @Cochelin,
      Moi je crois que la France va se réindustrialiser à moyen terme (je l’espère sinon nous irons dans une situation chaotique), mais certes à l’instant « t » actuel l’environnement économique compromet une réindustrialisation rapide… La Taxe Carbone aux frontières est une nécessité forte (Avis Perso !).
      Différents « évènements », notamment durant le COVID, doivent nous mettre la « puce » à l’oreille…
      Les industries de demain n’auront, pour beaucoup, rien à voir avec les industries d’hier… Et les populations de « demain » ne consommeront pas comme aujourd’hui ! @Cochelin, Quelle évolution de consommation du « Français Moyen » entre votre enfance et aujourd’hui ?

      Pour les pompes à chaleur qui ont leurs problèmes divers et variés du fait de multiples facteurs dont la non-anticipation d’un développement fort (notamment dans la formation réelle d’artisans/mainteneurs), ce ne sera pas la solution pour tous les logements Français loin de là… Mais là où il y a des chaudières fioul c’est normalement une évidence pour le remplacement (en règle générale, il y aura toujours des exceptions…). @Cochelin, Que préconisez-vous !? Continuation du Gaz et du fioul Fossile importé à grand frais !?

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  • « les ENRi seront une nécessité (à bien doser, sans surdosage néfaste) du fait du retard pris sur le Nucléaire ET sur l’hydraulique en France…  » Et bien pas du tout APO !
    Pas besoin de dépenser à fonds perdus dans des ENRi…
    Explications volontaristes en dehors de ce que trimbale la bien pensance avec ses idées reçues :
    Avec le prolongement de vie (+40 ans) de nos centrales historiques, avec l’arrivée (plus rapide) des EPR2 déjà ds le tuyau (car plus simples à construire) + ceux qui vont suivre inéluctablement et, avec un programme de 4 G qu’on redémarre tout de suite avec une volonté inflexible.. Pour la France, on assurera durablement la transition énergétique décarbonée en électricité dans les 50 ans à venir !
    Pour la réindustrialisation voir la réponse de Cochelin.

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    • @Dubus,

      Avec 20 à 25 ans de retard « imposé » la filière nucléaire mettra au moins 40 à 50 ans si ce n’est plus pour être à la hauteur… De plus le Nucléaire n’a jamais été capable de répondre au Mix tout seul !!! Cf programme de STEP fait en parallèle au début du programme Nucléaire Français mais arrêté pour laisser de la place au Gaz !

      Notre capacité hydraulique est loin d’être négligeable mais loin d’être suffisante… Le PV ET l’éolien, avec un certain dosage sont tout à fait complémentaire de nos capacités hydrauliques et si on fait en plus un peu de pilotage de consommation alors la place pour les ENRi peut être plus conséquente mais restera faible… Le 50% d’ENR est plus qu’ambitieux (Hydro + ENRi) donc avec l’électrification des usages il faudra(it) plus de Nucléaire MAIS ceci est compromis pour le moment car le Nucléaire va rester sur un plateau de production annuelle pour une décennie au moins si ce n’est 2 voir 3 !!! 25 ans de retard de la filière – RAPPEL ! – donc le restant est à trouver ailleurs !!! (Gaz Russe ou autre V/s ENRi !???).

      Le problème des ENRi est d’investir dans ce qui sera le plus rentable et le moins couteux à la communauté (rien à foutre de la « seule » rentabilité des investisseurs…). Le PV individuel au Nord du 45ème parallèle est une Lubie couteuse en règle générale et l’éolien là où les réseaux n’existent pas aussi (excepté en Mer où les co-activités sont potentiellement très nombreuses… et où le Fc est nettement plus grand…)

      Pour Rappel @Michel Dubus, jamais le Nucléaire ne pourra répondre TOUT SEUL face aux consommations non plates et linéaires du Mix électrique Français !!!

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    • @Cochelin,

      Les émissions nationales des Pays du Nord sont certes en baisse en règle générale, mais très loin des « objectifs » et cela reste faible… Comment demander des efforts aux autres quand on en fait que peu – voir très peu – soi-même ? (Cf le Dicton : « Faites ce que je dis pas ce que je fais ! »). Qui peut demander aux Indiens de ne pas se développer (donc de ne pas émettre plus) !?

      De plus les émissions importées dans les Pays du Nord ont tendance à augmenter et parfois dans des secteurs peu connus…

      Exemple : Le BioGaz fait en France ne va pas faire diminuer les importations de Soja Sud-Américain, et même pourrait avoir l’effet inverse du fait de l’utilisation des sols à cet effet. Or la croissance de l’Agroalimentaire brésilien (ils n’exportent pas qu’en Europe et exportent du soja ou du maïs mais aussi du poulet industriel et d’autres types de viande dans bien des pays du monde !), fait que celui-ci va nécessiter plus de terres donc de facto plus de déforestation, in fine toute importation de Soja (ou autre produits agricoles brésiliens) ce sera en règle générale plus de déforestation au Brésil donc plus de GES anthropiques (mais avec peu d’hydrocarbures cette fois…).
      Avis perso, sans diminution drastique de la consommation de viande en France, il devrait y avoir des limites importantes au développement du BioGaz… Si la diminution de consommation de viande est conséquente ET régulière (mais non pas passagère) alors on pourra se permettre de faire du BioGAZ…

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  • @ APO
    Qui vs a parlé de tout seul !
    Rappel des puissances installées dans les différents types d’énergies en France
    en pilotable 106 GW
    Gaz : 13 GW
    Autres fossiles : 4,5 GW
    Hydraulique : 25.5 GW
    Nucléaire historique : 61 GW
    Bioénergie 2 GW
    Actuellement, les pics de conso en hiver peuvent atteindre de 80 à 100 GW
    Le 9 déc 2022 nous avons une patate anticyclonique sur l’UE (il fait -7°c ds le nord et
    c’est là que le pic maxi de conso sur l’hiver 22/23 a été atteint soit environ 75 GW
    Les renouvelables avaient royalement contribué à hauteur de 3.3 GW pour 33 GW installés !
    Concernant le pilotable
    Le nucléaire (en pleine corrosion sous contrainte) avait qd même fourni 39 GW
    L’hydraulique pas au meilleure de sa forme (niveau d’eau faible à ce moment) avait fourni 12 GW
    Les fossiles avaient fourni 10.6 GW
    L’importation ns avait fourni près de 9 GW.
    Au jour d’aujourd’hui une grande parties des réparations des conduites sous CSC ont été réalisées et on possède une une puissance de feu de 10 GW supplémentaires.
    Le niveau ds les barrages est meilleur et la puissance de feu pourrait atteindre 20 GW
    Donc en pilotable à faible émission de CO² (nucléaire + hyd) nous avons près de 70 GW dispo.
    Aujourd’hui ns exportons environ 16 GW
    Dans moins de 20 ans avec 10 EPR 2 dispo en conservant l’actuel bien en état (nucléaire et hyd) nous aurions plus de 90 GW dispo en pilotable sans mettre le gaz existant.

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    • @Michel Dubus,

      Revoyez votre copie sur les Renouvelables (SVP !) : (Source RTE Eco2Mix – donc 3 mois de retard sur le Niveau réel des installations connectées – voir plus – donc potentiellement 1 à 2 GW d’ENRi installé en plus)
      PV : 17 620 GW au 01/10/2023
      Eolien : 23 059 GW au 01/10/23
      Soit un Total d’ENRi de plus de 40.679 GW en puissance (soit plus des 2/3 du parc Nucléaire !!!) au 01/10/2023 ! On sera à plus de 42 GW à la prochaine mise à jour… Avec les Bioénergies et l’hydraulique cela fera 70GW d’ENR mais avec un facteur de charge global de 20-25% et juste de la pilotabilité pour une partie de l’hydraulique…

      Pour les 10 EPR2 dans moins de 20 ans, je ne partage pas votre optimisme… 6 ce serait très bien ! Et pas sur aussi que toutes les centrales actuelles soient au RDV dans 20 ans, on aura surement des bonnes ET des mauvaises surprises sur le parc Nucléaire historique (certaines iront à 80 ans voir plus mais d’autres s’arrêteront potentiellement à 60 ans… c’est comme pour les voitures, la garantie « constructeur » donne une idée de la durée garantie mais la durée totale, cela peut être bien plus et parfois juste un peu plus…)
      D’avoir dans le futur 30 à 40 GW d’éolien ne me choque pas, Ni 30 à 40 GW de PV (mais avec le minimum de PV individuel à prix garanti aberrant), c’est même une nécessité et une sécurité surtout avec les problèmes potentiels sur l’hydraulique…

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  • C’est pour le 9 déc 2022
    Les renouvelables avaient royalement contribué à hauteur de 3.3 GW pour 33 GW installés !
    Même s’il n’ y en avait plus d’installés les 3.3 GW fournis sont factuels ce qui n’est déjà pas terrible !
    Les facteur de charge des ENRi on ‘s’en fout. Quand il n’y a pas de vent et de soleil en périodes anticycloniques il faut se rabattre sur le pilotable fossile ou non.
    En grosses périodes anticycloniques sur l’UE (cela est arrivé et arrivera encore), quand les renouvelables en Allemagne sont proches de zéro en puissance fournie malgré leur 140 GW installés, les teutons font marcher leur fossile à base de charbon, lignite et gaz (qu’ils ont gardé par précaution pour éviter tout black-out).
    Nota)
    1. Leurs centrales gaz marchent tjrs afin de lisser la marche en dents de scie de leur pléthore d’intermittents !
    2. Zéro de puissance fournie avec un doublement des intermittents installés c’est ce que les teutons s’apprêtent à poursuivre par entêtement..
    Vos propos montrent que vous n’avez pas travaillé dans l’industrie (production et/ou ingénierie) Le pragmatisme vous fait défaut et vs vs perdez ds les détails. J’ai vécu des premiers de série très difficiles auxquels ont succédé des fabrications et montages beaucoup plus rapides que ce que prévoyait les plannings les plus optimistes.

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    • @Michel Dubus,

      Au 9 décembre 2022, la France avait déjà aux environs de 36GW d’ENRi (donc les ENRi étaient à <10% de Fc et elles peuvent descendre à moins de 5% en soirée en Hiver voir encore moins – c'est factuel… et une contrainte imposée au Mix Nationale colossale !!! Sur ce point on sera quasi d'accord !).
      Toutefois, la sécheresse de 2022 a diminué la quantité d'hydraulique disponible pour l'hiver (vous l'avez mentionné). Hydraulique dont la composante "Lac" est utilisée avec parcimonie pour les pointes SAUF quand l'éolien produit, là le "stock" d'eau peut être préservé pour plus tard… Ce qui est tout sauf négligeable quand on va vers des périodes "incertaines" sur les Flux d'eau annuels… Je le redis et je l'affirme, Hydraulique ET éolien sont potentiellement complémentaire dans une certaine mesure (et un certain dosage !). Par ailleurs, nos interconnexions avec la Suisse (et leur gros potentiel Hydro) ainsi qu'avec l'Italie (au potentiel hydro pas ridicule non plus !) nous permettent de leur exporter bcp d'énergie (avec notamment de grosses parts d'éolien) donc in fine de leur faire faire des économies sur l'hydro pour une utilisation massive lors des "Vraies" pointes (Suisse comme Italie nous aident lors des pointes et hyper-pointes électriques hivernales, c'est assez factuel…) par contre nous leur exportons largement avec un solde très positif en notre faveur sur la période hivernale globale…
      En période hivernale très froide, le recours au Fossile est certes nécessaire aujourd'hui, MAIS le recours à notre Hydraulique (et à celui de nos voisins également) est aussi nécessaire (avec les importations des voisins dont les Suisses ET les Italiens !).

      Pour moi, le modèle Allemand est un bien mauvais exemple, et surtout à ne pas suivre bêtement…

      Je n'ai pas travaillé directement dans l'industrie, mais par contre j'ai travaillé sur des chantiers avec des industriels (notamment Alstom !) du ferroviaire pour la mise en place d'un système de Transport (comprenant du Génie Civil ET des "produits industriels"). Les délais de construction peuvent certes se réduire mais les durées d'Essais et de Validation rarement… Pour info, malgré des dizaines de chantier de Tram en France, certains projets dérapent toujours de nos jours, d'autres non… Et le problème vient le plus souvent de l'encadrement, du manque de main d'oeuvre compétente, de la préparation "amont" spécifique au chantier et de la coordination des Travaux sur le Chantier (avec des personnes qui connaissent les sujets) ! A t'on assez de cadres et d'ouvriers compétents et volontaires (travail en grand déplacement) pour mener rapidement plusieurs paires d'EPR en parallèle (y compris dans la partie "système") !? (Perso, je n'en suis pas sur du tout… – Hélas !)
      Et j'ai aussi un camarade de promo qui a bossé à Olkiluoto ET à Flamanville, chez le contracteur de Génie Civil (Bouygues), et le REX fut assez calamiteux entre les 2 chantiers surtout sur la partie "système"… malgré des mises en garde des "Génies civilistes/constructeurs"… Les 6 EPR2 pour 2050, c'est faisable, 10 EPR2 pour 2044, c'est très très très optimiste…

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      • @Michel Dubus,

        Un chantier de construction, ce n’est pas un site industriel ! Un site industriel évolue, certes, mais a des composantes stables qui permettent de l’optimisation réelle (notamment les postes de travail relativement fixes et une logistique simple et récurrente en règle générale).
        Un chantier de construction peut s’optimiser mais quand il y a une énorme co-activité avec de multiples intervenants d’horizons différents, cela peut vite dégénérer surtout dans un environnement qui évolue en permanence (accès notamment). Les « chemins-critiques » y sont nombreux mais aussi et surtout évolutifs notamment en cas de retard d’un acteur sur une tache parfois simple pour divers motifs (manque d’équipements et/ou de matériel, manque de mobilisation de ressources humaines à certains moments, mauvaise appréhension des travaux – y compris de la logistique de ceux-ci dans un espace restreint avec des accès limités ce qui est souvent un phénomène aggravant sur les délais pour la construction où le temps de travail réel diminue sous le poids des contraintes de temps de logistiques diverses qui s’allongent pour les ouvriers…).
        Pour rappel, de la main d’œuvre étrangère dont polonaise fut mobilisée sur Flamanville (1 seul réacteur pourtant et pas d’autres en parallèle !)…
        La montée en puissance de la construction des EPR2 prendra un peu de temps (une dizaine d’année) mais le REX de Hinkley Point sera fort intéressant pour la prochaine paire d’EPR2. Pour 2060, viser 14 EPR2 achevés et opérationnels est tout à fait réaliste et si on n’a pas arrêté la dynamique, alors il sera possible de viser près de 30 EPR2 livrés pour 2070. Le délai de 10-12 ans (Essais inclus) par paire d’EPR2 est réaliste et difficilement compressible.
        A voir ce qu’il en sera de la filière RNR à ce moment-là…
        On a pris 20 à 25 ans de retard dans la filière Nucléaire, malgré des incantations ce retard pris est incompressible dorénavant (Hélas !)… Va falloir trouver des palliatifs temporaires de manière « pragmatique » !

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  • @Michel Dubus,

    Sur votre propos : «  » « les ENRi seront une nécessité (à bien doser, sans surdosage néfaste) du fait du retard pris sur le Nucléaire ET sur l’hydraulique en France… » Et bien pas du tout APO ! «  »
    Reprenons pragmatiquement les Ordres de Grandeur actuels ET les diverses contraintes à venir (Pic pétrolier, Contraintes géopolitiques, émissions de GES, Solvabilité « comparée » de la France sur l’échiquier mondial, …).
    Nous consommons environ 1600 TW.h d’énergie « finale » dont en résumant grossièrement :
    1 – 1/3 de pétrole – 500 TW.h environ – Usage principal en mobilité, mais aussi en chimie
    2 – 1/3 d’électricité – 500 TW.h environ – Usage divers : industrie, tertiaire et particulier
    3 – 1/4 de Gaz – 400 TW.h (en nette diminution depuis 2022 ! mais on sait pourquoi : Prix notamment) – Usage : Chauffage et cuisson, industrie et un peu en chimie.
    4 – Restant : Charbon (pour la métallurgie qu’ils nous restent) et Biomasse (1ère ENR de France depuis la nuit des temps humains… et toujours en tête)

    1 – Si on prend en compte (sans se soucier des GES) les très probables contraintes du pic pétrolier « tout liquide » à venir et l’augmentation de la classe moyenne mondiale ayant accès à des véhicules (donc des concurrents d’accès à la ressource !), la part de pétrole consommé par les Français va diminuer et risque même de drastiquement diminué (sans que cela soit souhaité…). Il faut rappeler que le Pic du pétrole conventionnel est maintenant « acté » par l’AIE à l’année 2008 et est suivi par un « plateau » oscillant pour cette partie du pétrole. 2 composantes majeures ont permis la croissance de consommation/production de pétrole « tout liquide » : le pétrole de « schiste » US et les « sables bitumineux » canadiens auxquels on oublie d’ajouter les Agrocarburants divers et variés (combien d’Agrocarburant en France il y a 20 ans !? quasi 0 mais aujourd’hui c’est environ 5 à 7% des produits pétroliers « routiers ») ainsi que les liquides de Gaz (comme l’extraction mondiale de Gaz a fortement augmenté depuis 20 ans ceux-ci aussi…). —> Donc pragmatiquement et très probablement dans 20 ans, la France n’aura plus 500TW.h de pétrole « liquide » à disposition !!! Combien ??? Si on remplace 250 à 300TW.h de pétrole « liquide » par du transport « électrique » alors il faudra 100 TW.h environ d’Elec en plus et on consommera 50% de pétrole en moins … A noter que dans les transports électriques, il y a les voitures évidemment, mais aussi les Trams (avec 1 gros développement depuis 20 ans en France avec plusieurs milliers de Tramways livrés sur diverses lignes dans de nombreuses villes – 1 tram au démarrage d’une station peut appeler jusqu’à 2 MW de puissance…), les métros (en gros développement aussi en ce moment à Paris), les RER, les trains divers et les TGV ! —> D’où viendront les environ 100 TW.h d’énergie électrique pour cette substitution !??? (Le Nucléaire risque de faire un plateau autour des 400 TW.h jusqu’en 2050 !)
    2 – Les usages actuels de l’électricité vont se maintenir et malgré de l’efficacité (1% par an !? comme dirait Jancovici) et de la sobriété il risque d’y avoir des effets rebond, notamment la clim et la ventilation en été et surtout dans le numérique qui finit par consommer bcp d’énergie ! Donc 500 TW.h avec des moins et des plus, mais la même assiette…
    3 – Les Usages du Gaz ! Dans certains cas l’électricité est plus « efficace » que le Gaz mais ce n’est pas toujours le cas, notamment dans l’industrie… Donc si on substitue 200TW.h de Gaz par 100TW.h d’Elec ce sera très bien… (Le Pic Gazier est annoncé par certains pour 2030, et vu les pertes russes en Ukraine avec des armes occidentales, le risque de ne plus jamais avoir de gros débits de Gaz Russe « Bon Marché » pour l’europe de l’Ouest est très fort – On va le payer quelquepart…)
    4 – Pour la Biomasse on risque d’augmenter son utilisation par endroit, et pour le charbon si on le remplace par de l’hydrogène cela fera 1 ou 2 gros réacteur dédié…

    La substitution sur les Hydrocarbures n’est pas qu’une question de GES mais aussi une Grosse Question d’accès à ces ressources (Sera t’on d’ailleurs encore suffisamment solvable si la concurrence mondiale est forte !?)…

    Bilan : Dans 20 ans il faudrait « grossièrement » 200 TW.h d’Elec en plus si on veut être sur de ne pas manquer d’énergie ! Avec un Nucléaire qui sera quasi « stable » et/ou au maximum autour de 500TW.h avec 700TW.h de consommation totale, sans compter les Exports si on veut avoir des Imports de pointe avec certains ! !!! Donc il faut tabler sur 750TW.h de production nationale (valeur approximative se rapprochant de nombre de scénarii) ET avec juste 50% des fossiles actuels donc encore plus si on consomme moins de Fossiles (ce que je pense difficile, entre bcp de chauffage au Gaz difficilement remplaçable et la non-garantie des mat. 1ères et des capacités industrielles pour les VE – Hélas !).

    (Les économies d’énergie notamment par l’isolation progressent lentement et bien en deçà des projections faites il y a 15 ans – Hélas – et ne vont pas s’accélérer, c’est plus le RC qui fait diminuer la consommation d’énergie sur la période hivernale… et les générations actuelles veulent plus de confort thermique et moins de pull donc il y aura pléthores d’effets rebonds divers, moins d’un coté ET plus de l’autre… sauf crises majeures)…

    Donc en revenant à des chiffres concrets :
    – 40GW d’éolien (à Terre et en mer) produiront environ 100 TW.h soit + 63 TW.h par rapport au 37 TW.h de 2022… (Il en faudra probablement plus)
    – 40GW de Solaire produiront à peine 50TW.h soit + 33 TW.h par rapport au 17 TW.h de 2022 (Il en faudra probablement plus également)
    – Un peu de BioGaz bien pensé maintiendront le Niveau de Gaz dans le Mix voir permettront d’en consommer un peu plus
    – Il manque près de 100 TW.h !!! soit près de 15GW de Nucléaire à remobiliser avec des Fc plus élevés !!! —> Donc soit le Nucléaire offre plus de garanties de Fc soit il faut plus d’ENRi AVEC leurs solutions de stockage et/ou du pilotage des consommations. En fait il faudra les 2… (sans dépenser du pognon, des Ressources Humaines et des matériaux de manière débile dans du PV individuel à 130 Euros/MW lorsque cela est réinjecté dans le réseau… à des heures où l’électricité est très souvent bradée…)

    On est dans une « sacrée » merde pour un bon moment (au moins 1 génération si ce n’est pas plus) et les ENRi (faute de parc nucléaire suffisant) vont « devoir » « boucher » les Trous et surtout il va falloir s’adapter à leurs trous de production mais effectivement mettre les bouchés double sur le Nucléaire (avec nos pauvres petites et limitées ressources humaines compétentes actuelles pour de tels chantiers…) et sur toutes les manières de stocker de l’énergie efficacement…

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