comment transformation digitale favorise course zero emission nette energie - Le Monde de l'Energie

Comment la transformation digitale favorise la course au « zéro émission nette » de l’énergie ?

Une tribune signée Henri De Piedoue et Amélie Piriou, consultants pour mc2i.

Confronté aux enjeux de la transition énergétique et de la révolution numérique, le secteur de l’énergie est en pleine mutation. Aujourd’hui, il génère à lui seul 47% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

En fixant l’objectif de « zéro émission nette » à horizon 2050 dans son projet de loi énergie climat, la France montre une ambition forte pour répondre au défi climatique. Cet objectif ambitieux nécessite une implication importante de tous les acteurs de l’écosystème. Les différentes technologies et outils digitaux implémentés dans leurs activités et processus permettent notamment une meilleure traçabilité de l’énergie, plus de transparence, un archivage des transactions d’énergie ainsi qu’une gestion beaucoup plus fine des dépenses d’énergie. Pour chacun d’entre eux, la réussite de leur transformation digitale est un facteur clé dans l’accélération de cette transition, et donc la réponse à cet enjeu. Que l’on parle big data, smart grids ou blockchain, les solutions se multiplient pour allier transformation digitale et transition énergétique.

Le développement et l’utilisation des objets connectés : font-ils partis des solutions pour répondre aux enjeux de la transition énergétique ?

Les “Smart Grids” ou “réseaux intelligents” jouent un rôle de premier plan dans la transformation numérique des différents acteurs de l’énergie. On définit “Smart Grid » comme un réseau électrique intégrant des technologies de l’information et qui participe à l’amélioration de l’activité d’exploitation et de maintenance.

Ainsi, en couplant des capteurs et la technologie des IOT (Internet Of Things), la collecte d’informations-clé concernant l’état du réseau est rendue possible et permet, sur la chaine de l’électricité par exemple, de maintenir l’équilibre entre la production d’électricité, sa distribution et sa consommation en bout de chaîne.

Pour les producteurs, l’utilisation des réseaux intelligents permet une optimisation de l’exploitation de leurs installations via la prévision du niveau de production ainsi que l’injection sur le réseau en énergie selon la demande.

Pour les fournisseurs, la mise en place de ces capteurs connectés permet également d’adapter l’offre en fonction de la demande sur le réseau et d’éviter ainsi tout risque de gaspillage.

Enfin, pour les consommateurs, l‘exemple le plus probant reste celui des compteurs intelligents Linky d’ENEDIS ou les compteurs Gazpar de GRDF, qui fournissent des données sur les pics de consommation ou le niveau de consommation par usager. Le consommateur a ainsi la possibilité de suivre de manière instantanée sa consommation et d’entreprendre les actions nécessaires pour réaliser des économies d’énergie.

Du fait de la multiplicité des acteurs intervenant tout au long de la chaîne de valeur de l’énergie (producteur, transports, distribution, fournisseur), les smarts grids favorisent également une interopérabilité entre chacun, en favorisant la circulation en temps réel des informations.

L’analyse de la performance grâce aux nouvelles technologies est une nécessité

Afin d’assurer un service de production et de distribution continue et garantir l’opérabilité du réseau, les acteurs de l’énergie ont recours à des solutions d’analyse de performance de leurs installations.

Ces solutions, appelées GMAO (Gestion de Maintenance assistée par Ordinateur) combinent les technologies du Big Data, de l’Intelligence Artificielle et de l’IOT, afin de détecter les anomalies susceptibles de conduire à une défaillance de l’installation. Une stratégie de maintenance prédictive peut ainsi être mise en œuvre afin de maintenir les équipements dans un meilleur état de fonctionnement, limitant ainsi leur consommation d’énergie.

Dans la course à l’efficacité énergétique, ces solutions GMAO représentent un levier de premier ordre. Elles sont de plus en plus répandues parmi les acteurs de l’énergie et d’autant plus dans le cas de la production d’énergies renouvelables. Étant parfois soumis à de fortes contraintes météorologiques et des objectifs de rentabilité importants, la performance de la maintenance de ces équipements constitue un enjeu critique.

Analyse prédictive pour l’intégration des énergies renouvelables

La transition énergétique passe également par une décarbonation de l’économie et par conséquent une utilisation accrue des énergies renouvelables en substitution des énergies fossiles.

La transition numérique ouvre un vaste champ de possibilités aux producteurs d’énergies renouvelables dans l’optimisation de leurs installations. La mise en place de solutions de prévision météorologique par exemple, permettra d’anticiper la production d’électricité en photovoltaïque ou en éolien.

Pour les gestionnaires de réseaux, les systèmes d’informations mis en place permettent de calculer quel volume d’énergie doit être injecté dans le réseau selon ce que la disponibilité des flux naturels a permis en termes de production d’énergie renouvelable.

Les acteurs de l’énergie expérimentent également sur l’implémentation de la blockchain dans leurs activités. Son potentiel dans l’accélération de la transition énergétique est non négligeable, étant donné qu’il peut être utilisé dans toute la chaîne de valeur énergétique.

La blockchain est surtout connue pour la sécurisation des données et la transmission d’informations transparente, sécurisée et sans tiers de confiance. Dans le domaine de l’autoconsommation collective, l’usage de la blockchain permet aux producteurs et consommateurs d’énergie de gérer localement et de façon indépendante leur propre réseau électrique, sans passer par l’intermédiaire d’un fournisseur. La blockchain peut également apporter davantage de transparence sur l’origine des énergies afin de faciliter l’accès aux énergies renouvelables et vertes, en inscrivant dans la chaîne d’information toutes les caractéristiques propres à une quantité d’énergie produite. Elle serait donc une évolution possible aux processus de délivrance des garanties d’origines, en permettant de certifier la provenance et la nature d’une énergie de façon plus dynamique et avec différents degrés de « vert ».

Les différentes technologies et outils utilisés par les acteurs de l’énergie dans le cadre de leur transformation digitale contribuent à l’accélération des progrès du secteur dans la course au “zéro émission nette”. À mesure que ces technologies continuent d’évoluer et de s’améliorer, elles sont susceptibles de jouer un rôle de plus en plus important dans l’effort mondial de lutte contre le changement climatique.

commentaires

COMMENTAIRES

  • C’est amusant car le début de l’informatique faisait planer plein de suppression d’emplois (ce fut le cas dans certains secteurs et beaucoup moins dans d’autres – Effet Rebond !).

    Oui, la digitalisation va favoriser moins d’émissions dans certains secteurs et optimiser bien des productions, mais elle va aussi favoriser bien des consommations additionnelles et nouvelles émettrices à divers degrés et désoptimiser d’autres productions parfois par négligence (laisser une lumière allumée c’est si courant, à d’autres époques les bougies étaient « optimisées »…).

    Le digital mis en avant sur tant de choses n’est pas forcément le « game changer » pour la course au « zéro émission nette ». Pour rappel le réseau électrique en courant alternatif était et est encore « smart » par « design » (sans IT, ni automate), les machines tournantes assurant bien des services instantanés de réglage de fréquence et d’équilibrage et la conduite de production faisant appel à des paramètres saisonniers de prévision de consommation évoluant d’heure en heure… (c’est surement plus facile sur certains aspects avec du digital aujourd’hui, mais cela s’est fait sans aussi…).

    Pour faire dans le cynisme, Quels impacts auront les gadgets digitaux sur la consommation de Cuivre et d’autres métaux !? Car in fine, en cas de flux de ressources tendus cela peut « empêcher » des développements de PV ou d’éolien et/ou de tout autre système nécessaire dans certains pays qui en auraient besoin faute de matières premières abordables ! (Effet Cobra !)

    Répondre
  • 1°) Attention !!! il ne faut pas toujours croire ce que les systèmes digitaux affichent…
    J’ai eu un compteur Linki qui inventait une consommation qu’il avait imaginée (2300 VA avec un disjoncteur coupé…)

    2°) L’immense majorité des consommateurs étant sensibles « au portefeuilles », une tarification de l’électricité en fonction des émissions CO2 temps réel serait redoutablement efficace car « comme par hasard », chacun trouverait le meilleur moyen de faire baisser sa facture et donc les émissions…

    Répondre
  • 3°) Pour la production d’électricité, il faudrait en finir avec les injections prioritaires à prix garanti qui saturent le réseau avec de l’électricité parfois inutile et souvent « nuisible » car obligeant à baisser la production des moyens pilotables faisant mécaniquement augmenter leurs coûts.
    Le prix du marché pour tous inciterait les « producteurs aléatoires » à faire du stockage, ce qui nous manque cruellement.

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  • La course au « zéro émission nette » dans le secteur de l’énergie bénéficie grandement de la transformation digitale. L’adoption de technologies intelligentes et durables contribue à la transition vers des sources d’énergie renouvelables et à la réduction des émissions de carbone. Les systèmes de gestion de l’énergie, les capteurs intelligents et l’analyse de données facilitent la création d’infrastructures énergétiques plus efficaces et respectueuses de l’environnement. Parallèlement, la digitalisation des entreprises trouve également sa place dans cette évolution. Les outils digitaux tels que la téléphonie voip univirtual, le cloud et les serveur virtuel univirtual jouent un rôle crucial dans la modernisation des opérations. La téléphonie voip univirtual, en facilitant les communications virtuelles, réduit les déplacements professionnels, contribuant ainsi à une empreinte carbone réduite. Le cloud computing univirtual et les serveurs virtuels permettent une gestion plus efficiente des données, offrant aux entreprises la flexibilité nécessaire pour s’adapter aux normes environnementales en constante évolution. La synergie entre la transformation digitale univirtual et la course au « zéro émission nette » souligne l’importance de l’innovation technologique pour relever les défis environnementaux. En intégrant ces outils digitaux dans leurs pratiques, les entreprises peuvent non seulement améliorer leur efficacité opérationnelle, mais également contribuer activement à la durabilité environnementale, participant ainsi à une transition vers un avenir énergétique plus vert.

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