Climat: revers de la coalition de Scholz sur une loi clé

Le gouvernement d’Olaf Scholz a subi un nouveau contretemps embarrassant jeudi sur une loi controversée visant à diminuer le recours aux chauffages les plus polluants, qui ne sera finalement pas votée comme prévu vendredi au parlement.

La coalition rassemblant les sociaux-démocrates du chancelier, les Verts et les Libéraux a décidé de repousser le vote à septembre après que la Cour constitutionnelle, saisie par l’opposition conservatrice, a jugé trop court le temps réservé aux députés pour examiner la version finale du texte.

Cet ultime contretemps intervient alors que le gouvernement avait déjà eu toutes les peines du monde à trouver un compromis sur cette loi jugée cruciale pour que l’Allemagne réduise drastiquement les émissions de CO2 dans le secteur du bâtiment.

Pour le quotidien de gauche Süddeutsche Zeitung, il s’agit « d’une humiliation méritée de longue date » par le gouvernement, qui a selon lui plusieurs fois manqué de respect vis à vis du Bundestag par le passé.

Les juges de Karlsruhe n’ont émis aucun jugement contre le contenu de la loi et le gouvernement n’envisage a priori aucun changement de fond d’ici le vote.

L’exécutif se débat depuis des mois autour de ces mesures qui souhaitent progressivement diminuer l’installation de nouveaux chauffages au gaz et au fioul pour privilégier les sources d’énergie renouvelable.

Alors que l’Allemagne cherche à devenir neutre sur le plan climatique d’ici à 2045, la nouvelle loi veut favoriser l’usage des pompes à chaleur, installations hybrides incluant par exemple le solaire, chaudières capables de fonctionner à l’hydrogène, raccordement aux systèmes de chauffage urbain.

La proposition initiale d’imposer dès janvier prochain à toute nouvelle chaudière de fonctionner avec au moins 65% d’énergie renouvelable avait toutefois provoqué une grave crise gouvernementale entre le parti social-démocrate d’Olaf Scholz, celui des Verts, à l’origine de la mesure, et le parti libéral qui critiquait le calendrier et le financement.

Malgré l’engagement des pouvoirs publics à prendre en charge une part importante du coût des systèmes moins polluants, les plans du gouvernement ont suscité beaucoup d’inquiétudes dans la population, au regard des sommes élevées à engager.

Ces luttes ouvertes au sein de l’équipe au pouvoir ont contribué à la chute de popularité inédite du gouvernement d’Olaf Scholz depuis son entrée en fonction fin 2021.

Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui s’est emparé du combat contre les mesures de protection du climat, voit lui sa popularité grimper en flèche.

Les trois partis de la coalition s’étaient finalement mis d’accord à la mi-juin sur un texte édulcoré avec l’objectif de le présenter à la chambre basse du parlement avant la pause estivale comme le gouvernement s’y était engagé.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Vu les Prix de Marché, hors moment de grosses productions d’ENRi en Allemagne (et vu les prévisions de Taxes Carbone), et vu les Prix de Marché parfois très négatifs lors des épisodes de fortes productions des ENRi (qui sont alors à compenser pour les producteurs par les consommateurs in fine), le cout final pour le consommateur moyen va continuer d’augmenter… Et si on ajoute les besoins d’augmentation en Réseaux du fait des ENRi… « Bonjour » le prix du chauffage « électrique » sous peu en Allemagne, même avec une pompe à chaleur…

    Cela risque de remplir certains boulevards Allemands sous peu… (lors de manifestations, mais aussi comme en France avec des SDF ruinés…). La BOBOlogie, cela ne va pas être sans douleur pour les petites classes moyennes…

    Répondre
  • Ce n’est que reculer pour meiux sauter dans deux mois ! L’Alleamgne est engagée dans uen offenssive réfléchie vers le 100% renouvelable, et ne changera pas de cap quoi qu’en disent les nucléophiles depuis plus de 10 ans….qui annoncent chaque année le recul et l’abandon de l’énergiewende avec un retour au nucléaire en oubliant l’avoir déjà dit et l’annonçant à chaque fois comme la nouvelle de l’année au moindre incident de parcours. Contrairement à la France qui stagne dans ses émissions de CO2, l’Allemagne les diminue chaque année grace à sa politique des renouvelables.

    Répondre
  • Grand bien fasse aux Allemands de poursuivre dans une absurde auto flagellation.
    Je me régale à la lecture du petit livre de C. Gérondeau récemment paru : « le climat par les chiffres » sous titré « trente ans de mensonges » qui démontre l’absurdité, car d’efficacité nulle vu le pourcentage infime de la contribution de l’Europe aux émissions de gaz à effet de serre, de la politique prônée par l’UE. A fortiori pour ce qui nous concerne puisque notre désindustrialisation couplée au recours au nucléaire fait de la France un contributeur ridicule dans le ridicule européen. Quand donc un politique courageux se décidera-t-il à envoyer promener ces absurdités et à décider de consacrer nos ressources (déjà faibles vu nos 3000 milliards de dettes) à des dépenses intelligentes ? Inutile hélas de compter sur Macron, eurolâtre béat. Nous allons donc continuer pendant cinq ans à gaspiller nos maigres ressources en dépenses d’efficacité strictement nulle.

    Répondre
    • Je rappelle
      1) le comparatif Intensité carbone FR DE qui est sans appel (malgré les 135 GW de renouvelables installés en DE)
      2022 FR = 90g DE = 473g
      juin 2023 FR = 42 DE = 357g
      je note ds le texte :
      2) « les plans du gouvernement ont suscité beaucoup d’inquiétudes dans la population, au regard des sommes élevées à engager. »
      « Ces luttes ouvertes au sein de l’équipe au pouvoir ont contribué à la chute de popularité inédite du gouvernement d’Olaf Scholz depuis son entrée en fonction fin 2021 »
      Tout cela montre le fiasco des teutons qui commencent à se réveiller !

      Répondre
  • La droite nationale monte partout, notamment en Allemagne, où elle est pro-fossiles, pro-nucléaire, et anti-éolien terrestre.
    Cela dit, même si elle accède au pouvoir, elle ne pourra mettre en service de nouveaux réacteurs que 10 ans après la décision de construction.
    Le remplacement du charbon et du gaz fossile par de l’hydrogène de synthèse fabriqué à partir d’ENRv semble économiquement impossible. Le peuple allemand ou français, ou autre ne pourra probablement pas payer pour cela.
    Charbon et gaz fossile ont de belles vilaines années devant eux…

    Comme le dit APO, la biomasse d’algues semble avoir de l’avenir.
    Le nucléaire français continuera à approvisionner ses voisins, au printemps et en été, durant la nuit, lorsque l’éolien sera faible, quels que soient les discours politiciens.
    Il sert d’ailleurs à l’Allemagne à soigner ses statistiques, sans quoi elle devrait faire tourner davantage ses centrales à gaz et au charbon.

    Répondre
commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

on en parle !
Partenaires
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective