Climat: Olaf Scholz souligne la responsabilité particulière de l’Allemagne

L’Allemagne a un devoir d’exemplarité dans la lutte contre le changement climatique et se doit, en tant que grand pays industriel, de « montrer la voie », a estimé samedi le futur chancelier Olaf Scholz.

« Nous, en Allemagne, avons une grande responsabilité pour que cela réussisse », a souligné, en évoquant la lutte contre le changement climatique, le responsable social-démocrate qui prendra la semaine prochaine les commandes du pays.

M. Scholz s’adressait à Berlin, lors d’un congrès extraordinaire, aux délégués de son parti SPD convoqués pour approuver le contrat de coalition conclu avec les verts et les libéraux (FDP) pour succéder au gouvernement d’Angela Merkel.

Comme attendu, les quelque 600 délégués ont plébiscité l’accord, à 98,8%, avec 7 voix contre et trois abstentions.

Si l’Allemagne, quatrième puissance économique mondiale, n’accélère pas sa transition énergétique, « si nous ne faisons pas cela, personne ne développera les technologies et personne ne montrera aux autres comment faire », a-t-il expliqué.

« Nous le faisons pour nous mais nous le faisons en même temps pour tous les autres, parce que nous sommes ceux qui montrent la voie (…), en tant que l’un des pays industriels les plus prospères du monde, avec les technologies les plus modernes et les meilleurs scientifiques », a ajouté M. Scholz.

L’accord de coalition entre les trois partis fait la part belle à la lutte contre le changement climatique et prévoit notamment de viser une sortie accélérée du charbon dès 2030 ainsi que d’atteindre 80% d’électricité provenant des énergies renouvelables à cet horizon.

Le co-dirigeant du parti des Verts Robert Habeck va être chargé d’un grand ministère du Climat et de l’Economie dans le nouvel exécutif, et aura la fonction de vice-chancelier.

Le nouveau gouvernement doit entrer en fonction mercredi, dans la foulée de l’élection d’Olaf Scholz au poste de chancelier par les députés du Bundestag.

Avant cela, les Verts et le FDP doivent eux aussi faire ratifier l’accord par leurs membres. Les libéraux se réunissent dimanche en congrès; le processus de ratification court jusqu’à lundi chez les écologistes.

Les sociaux-démocrates doivent faire connaître lundi le nom de leurs ministres tandis que leurs alliés ont déjà fait connaître leurs choix. Le nom du ministre de la Santé, en première ligne dans la lutte contre la pandémie de coronavirus, est particulièrement attendu.

Samedi, des défenseurs de l’environnement ont manifesté devant le siège du SPD où se tenait le congrès, partiellement en ligne, estimant que le programme de la future coalition ne faisait pas de propositions suffisantes en matière de transports et de réduction du trafic aérien.

Les organisations environnementales ont critiqué à plusieurs reprises le fait que le contenu de l’accord ne suffirait pas à mettre l’Allemagne sur la voie des 1,5°C inscrits dans l’accord de Paris sur la protection du climat.

commentaires

COMMENTAIRES

  • L’Allemagne pourrait constater l’échec de l’éolien et surtout arrêter de nous imposer ce qui ne fonctionne pas chez elle.

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  • schoz se dit vouloir sortir du charbon mais il le ne dit que c’est avec le gaz nat. Et son taux de CO² actuel sera au mieux divisé par 2. même avec 80 % de puissance installée en ENRi. Plus cela va plus ils s’enferrent ds leur folie.
    La taxonomie indique que leurs centrales gaz leur seront octroyées pour tourner 2000h afin d’éviter tout black out et compenser l’intermittence des ENR qui va parfois vers le zéro produit lors des patates anticycloniques qu’on connait de plus en plus sur toute l’Europe.
    Certains radoteux diront : « mais le biogaz prendra le relai ». Comme disait Jonco leur enfants et petits enfants ne verront jamais le passage de ce dernier devant le gaz nat.
    Bonsoir.

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  • Mr Scholtz, au travers de ce message assez ambigü et un tantinet « Deutschland über alles », ils sont incorrigibles, que de gauche ou de droite l’Allemagne est d’abord l’Allemagne et que la modestie n’est pas allemande. Le commentaire de Michel DUBUS est plus factuel et suffit parfaitement à démonter les trous qu’il y a dans la raquette d’outre-Rhin , donc rien de plus à dire si ce n’est que ce message est un hymne à la puissance industrielle allemande mais pas à celle de l’Europe. C’est à croire que les complotistes qui pensent que l’industrie au sein de l’Europe a été attribuée à l’Allemagne sont peut-être détenteurs d’un bout de vérité.

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  • Avant d’être un exemple il faudrait d’abord qu’ils ne soient plus les plus gros pollueur d’Europe et ça va prendre du temps. Discours politique très « Deutschland über alles » effectivement. Pour le reste je suis d’accord avec Michel Dubus. Quant au biogaz il faudrait réaliser les ordres de grandeur! Avec plein d’élevages industriels et de la méthanisation essentiellement agricole l’Allemagne a déjà une puissance de production électrique de 5000 MW a partir du biogaz et a produit ainsi environ 30 TWh (4.5% de sa conso). Un grand coup de frein a été donné et il ne s’installe pratiquement plus de méthanisation chez eux car les cultures dédiées étaient trop importantes au niveau de l’occupation du sol. En France la priorité est à l’utilisation du biogaz à la place du gaz naturel et non à la production d’électricité, mais les souhaits de l’ADEME paraissent ici aussi démesurés par rapport aux surfaces nécessaires pour les CIVE. Par ailleurs le souhait écolo tout à fait justifié d’aller vers la disparition de l’élevage industriel supprime la première source de méthanisation.

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  • C’est vrai que le biogaz est une solution limitée.
    Autant, je pense que l’Espagne pourra se passer du nucléaire par son gisement solaire (PV et thermodynamique), éolien, ses STEP et interconnexions + un peu de biomasse et stockage par hydrogène, autant, je pense aussi que l’Allemagne est en fait le pays qui en aurait le plus besoin car elle aura du mal à compenser les variations de l’éolien en automne-hiver.
    La sortie du nucléaire en Allemagne a permis de prolonger au maximum l’industrie du lignite et les écolos ont été de bons idiots utiles pour cela.
    Cependant, un fort taux d’ENR entraîne des épisodes de prix négatifs suivi de prix très élevés qui sont favorables au développement du stockage de l’énergie, y compris sous forme d’hydrogène, ce qui pouvait paraître hors de prix.
    Mais avec des prix négatifs fréquents de « moins 30 euros » le MWh et des prix hauts fréquents de 300 euros le MWh, même le stockage par hydrogène peut éventuellement devenir rentable. Un système vicieux diront les partisans du nucléaire, mais qui est comme ça.

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    • De mémoire, les Espagnols, en réalité, ont développé des centrales à gaz de puissance nominale presque équivalente, en parallèle à leurs éoliennes.
      Et c’est toujours comme ça.
      Aujourd’hui, et tant qu’on ne saura pas stocker de l’électricité à bas coût et dans la quantité énorme nécessaire (et ce n’est pas demain la veille), nous pouvons classer les énergies pilotables en deux groupes :
      1) pilotables par nature, centrales à gaz ou à charbon, nucléaire, un peu de bio, hydraulique, …
      2) Pilotables par mariage, éoliennes lorsque le vent souffle mariées à des centrales à gaz en cas de pétrole, idem pour le solaire, et ce mariage est indissociable, pas d’éolienne ou de solaire sans CO2.

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      • @ Hervé Guéret
        Oui, les Espagnols ont un parc fossile de back-up équivalent en puissance au parc éolien (et même davantage).
        Mais ils l’utilisent de moins en moins souvent.
        Ils développement également les STEP, tout comme le Portugal, et bientôt le stockage par hydrogène.
        Le solaire thermodynamique, pouvant libérer l’énergie collectée en journée durant la nuit est également un moyen de stockage journalier, tout comme les batteries.
        Leur gisement en matière d’ENR n’a rien à voir avec celui de l’Allemagne.
        Les prix du solaire et de l’éolien y sont tellement bas que les solutions de stockage sont envisageables.
        Enfin, le CO2 n’est pas le seul critère de nuisance environnementale, même si c’est le plus important.

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    • Je doute qu’un procédé aussi intermittent que la production d’hydrogène lors d’épisode de prix négatifs soit très rentable en Allemagne comme en France.

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      • @Cochelin
        Regardons un peu en-dehors de la France et de l’Allemagne, et sortons des positions « tout ENR » ou « tout nucléaire »…
        Comprenons la politique énergétique du RU, de la Suède, de la Chine, de l’Espagne en fonction de leurs gisements solaires et éoliens respectifs et de leurs besoins.
        Concernant l’Europe Centrale, l’énergie nucléaire semble la plus appropriée étant donnée la très forte irrégularité de production des ENR.
        Concernant l’hydrogène, c’est voie principale pour compenser les fluctuations de l’éolien, et oui, elle sera chère ! Mais les énergies fossiles seront chères aussi, et le nucléaire… encore faut-il qu’il fonctionne.
        Je crois que l’Espagne a raison de sortir du nucléaire (sans se presser), et que l’Allemagne a tort.

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  • La foi qui renverse les montagnes ???
    Si je comprends bien, les Allemands ne visent qu’à développer des énergies renouvelables non pilotables, pour l’essentiel éolien et solaire, et des centrales à gaz pour parvenir à rendre l’ensemble pilotable. Pour la fin du charbon, c’est bien.
    Si c’est ça qu’ils appellent renouvelable, …
    De plus ils veulent sortir totalement du nucléaire, seule source d’énergie avec l’hydraulique à être décarbonée et pilotable par elle-même, et le stockage de l’électricité de façon écologique et dans des quantités gigantesques qui sont nécessaires n’est pas imaginable à moyen terme.
    Si quelqu’un peut m’expliquer ?

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  • L’Allemagne prévoit d’installer des quantités énormes de PV pour atteindre les 200 GW en 2030.
    Mais comment va t-elle pouvoir intégrer cela, d’autant plus avec un écart de production de 1 à 12 entre l’hiver et l’été, à part faire marcher des électrolyseurs avec un fc très faible ?
    Le RU mise au contraire presque tout sur l’éolien offshore, le solaire étant limité à un rôle secondaire d’équilibre saisonnier.

    Répondre
    • @Cochelin
      Une autre différence de l’Espagne par rapport à l’Allemagne
      Regardez en ce moment:
      https://demanda.ree.es/visiona/peninsula/demanda/acumulada/2021-12-08
      La production éolienne + solaire est largement excédentaire, ce qui permet à l’Espagne d’écraser complètement la production de ses centrales thermiques (sauf cogénération), d’exporter vers la France qui manque d’électricité, et de stocker de l’énergie dans ses STEP et celles du Portugal, sans baisser la part de nucléaire.
      En Allemagne, lorsque l’éolien est excédentaire, c’est le nucléaire qui est réduit, et les centrales thermiques au lignite qui conservent une certaine production.

      Répondre
  • Oui, elle est sortie du nucléaire pour pouvoir prolonger le plus longtemps possible le lignite, parce qu’elle avait tout simplement davantage d’intérêt dans le lignite (extraction + production d’électricité) que dans le nucléaire.
    Le RU et l’Espagne ont été beaucoup plus vertueux au niveau écologique, en supprimant presque tout le charbon.

    Répondre
  • En 2020, un kWh fourni par EDF émet cinq fois moins de CO2 que la moyenne européenne et huit fois moins que la moyenne mondiale. Entre 1990 et 2016, EDF a divisé par trois ses émissions de CO2 dans l’Hexagone du fait de la fermeture de dix tranches à charbon. L’entreprise est également le premier producteur européen d’électricité par les énergies renouvelables – principalement hydraulique, éolienne et solaire –, constituants indispensables d’un mix décarboné. https://www.pwc.fr/fr/assets/files/pdf/2021/03/fr-france-pwc-etude-facteur-carbone-2020.pdf

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    • L’Espagne progresse assez bien dans sa transition énergétique, du fait des prix très bas des ENR.
      Oui, le nucléaire est décarboné. Une chance pour la France parce que c’est pas du tout pour cela que le parc a été construit ! Par contre, il est vrai que cela a été une formidable réussite industrielle.
      Mais, a t-elle eu raison d’employer des moyens pour faire de la recherche sur la fusion plutôt que sur la voie du thorium par exemple, qui semblait quand même plus atteignable ?
      Superphoenix n’était-il pas « trop gros » avec ses 5 tonnes de plutonium dans la cuve, et ses 5 000 tonnes de sodium, qui pouvaient quand même faire un peu peur ?
      N’y a t-il pas eu des erreurs de choix de filière et de design de réacteur dans la recherche ?

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