Climat: « il n’y aura pas de grand soir » énergétique, insiste le PDG de Total

Le PDG de Total Patrick Pouyanné estime que la transition énergétique prendra du temps et qu’il « n’y aura pas de grand soir » face à l’urgence climatique, dans un entretien au Monde publié jeudi.

L’accord de Paris sur le climat constitue « une référence » mais « le vrai débat, c’est le timing: il n’y aura pas de grand soir », estime le patron du géant pétrolier et gazier.

« Les écologistes pensent qu’on aura tout changé en 2025 ou en 2030. Mais il est impossible de bouger la demande en énergie, qui est aujourd’hui à 80% fossile, aussi rapidement », selon lui.

« Le GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] évoque une division par deux des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 si l’on veut maintenir le réchauffement à 1,5°C, mais cela n’arrivera pas si vite. La planète n’est pas capable de changer du jour au lendemain », ajoute Patrick Pouyanné.

Il reprend ainsi des arguments qu’il a souvent évoqués, alors que son entreprise – comme certains concurrents – est sous une pression croissante de la société civile mais aussi d’investisseurs pour faire davantage contre le réchauffement climatique.

Lors de l’assemblée générale de Total fin mai, une résolution portée par onze investisseurs pour contraindre le groupe à des objectifs climatiques plus ambitieux a été rejetée, mais a reçu le soutien de près de 17% des actionnaires.

Total estime que la demande pétrolière « atteindra un plateau vers 2030, notamment parce que l’Europe et la Chine auront basculé vers le véhicule électrique », indique Patrick Pouyanné.

« Dans un monde à 2°C, on produira encore 50 millions de barils par jour à horizon 2040-2050 [contre 100 millions avant la pandémie] . Le monde a donc besoin de pétrole », juge-t-il, même si « on finira par sortir du pétrole ».

Dans son scénario compatible avec l’Accord climat de Paris, qui vise à maintenir le réchauffement bien en dessous de 2°C voire 1,5°, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime pour sa part que la demande pétrolière doit commencer à baisser dès ces prochaines années, vers 2022.
jmi/cho/soe/mc

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