La centrale à charbon de Cordemais ne fermera pas totalement en 2022
La centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) continuera à fonctionner jusqu’en 2024 voire 2026, à un bas régime compatible avec la loi sur la fermeture des quatre centrales à charbon françaises en 2022, a annoncé lundi le gouvernement.
« On en a besoin à 10% de son fonctionnement actuel, entre 2022 et 2024 voire, potentiellement, jusqu’en 2026 maximum mais pas au-delà », a indiqué la secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire Emmanuelle Wargon, en déplacement au Havre pour signer un pacte pour la transition écologique et industrielle.
La centrale de Cordemais tournera ainsi entre 200 et 500 heures par an à partir de 2022 contre 4.500 heures aujourd’hui, a précisé Mme Wargon.
Son fonctionnement au-delà de 2024 « est conditionné à la sécurité d’approvisionnement, elle-même conditionnée à la mise en service de l’EPR et/ou au reste de la sécurité d’approvisionnement: la mise en service de la centrale (bretonne à gaz, ndlr) de Landivisiau notamment et le calendrier de révision des différents sites EDF », a expliqué la secrétaire d’Etat attendue vendredi à Cordemais.
En novembre, RTE avait prôné cette prolongation d’activité à Cordemais en soulignant que la loi qui inclut la fermeture des quatre centrales à charbon françaises en 2022 prévoit un plafond annuel d’émissions qui permet à une centrale de fonctionner quelques centaines d’heures par an.
Avec l’arrêt des centrales à charbon, la sécurité d’approvisionnement électrique de la France doit faire l’objet d’une « vigilance » en 2022-2023, avait justifié la filiale d’EDF qui gère le réseau haute tension.
A Cordemais, « on en train d’explorer un projet pour amorcer la création d’une filière de bois pellets, c’est-à-dire à haute valeur énergétique »; dans un premier temps, elle alimenterait la centrale et trouverait des débouchés ailleurs après sa fermeture. Ce projet pose toutefois des « questions de pollution de l’air » selon la ministre. C’est pourquoi il n’est envisagé qu’à Cordemais, qui est « obligée de continuer à tourner », et non au Havre où ne se posent pas les mêmes questions de sécurité d’approvisionnement, selon l’Etat.
« Quatre centrales à charbon c’est 4 millions de voitures par an. C’est très significatif en gaz à effet de serre », a souligné Mme Wargon.
Outre Le Havre et Cordemais, la France compte deux autres centrales à charbon, à Saint-Avold (Moselle), qui doit fermer « au deuxième trimestre 2022 », selon Mme Wargon qui doit s’y rendre jeudi, et à Gardanne (Bouches du Rhône), dont la date précise de fermeture en 2022 n’est « pas encore » fixée.
clc/hdu/ach
COMMENTAIRES
Cela aurait certainement été mieux d’investir dans une centrale à gaz et de quelques projets méthaniseurs pour l’alimenter.
Quand l’on souhaite produire de plus en plus d’électricité par des moyens renouvelables, c’est possible en moyenne sur l’année, mais ça ne permet pas de fermer les moyens pilotables car il faut qu’ils soient disponibles en cas de grand froid sans vent et sans soleil. faire de l’électricité avec du vent en lieu et place du charbon, c’est bien, mais quand il n’y a pas de vent, on fait quoi?
Cette question simple devrait être systématiquement posée aux décideurs.
Ce qu’il y a d’extraordinaire avec des gens comme vous, c’est que vous vous imaginez qu’ils ne se sont pas interrogé sur cette éventualité dans le contexte de la réalité.
La preuve que non c’est que la mauvaise décision avait été prise et qu’il a fallu revenir dessus.
Dans le contexte de réalité, en novembre 2019 le solaire a baissé et l’éolien n’a pas pu compenser réellement la baisse du nucléaire. Voir les aperçus mensuels de RTE.
Et c’est bien tout le thermique fossile qui a été mobilisé en France , mi-novembre, en plus des importations allemandes fortement carbonées. C’est bien la preuve que Dominique Guérin a raison !