Le bois énergie reste un pilier de la chaleur renouvelable dans la PPE
Le Monde de l’Énergie ouvre ses colonnes à Florin Malafosse, responsable Forêt et filière Bois à Solagro, auteur du rapport Afterres2050 Forêt & Bois – un rôle déterminant dans la transition écologique, pour évoquer avec lui la place de la filière forêt-bois dans la stratégie climatique de la France.
Le Monde de l’Énergie —Vous avez récemment rédigé un rapport sur la place de la filière forêt-bois dans la transition énergétique, face aux évolutions récentes. Pour commencer, comment les forêts peuvent-elles soutenir la « sortie rapide des énergies fossiles » ?
Florin Malafosse —Les forêts constituent une ressource pour la production de chaleur depuis très longtemps, bien avant qu’on utilise les énergies fossiles. Bien que les statistiques manquent, l’utilisation du charbon au XIXe siècle, puis du pétrole et du gaz, n’a vraisemblablement pas remplacé le bois, qui est resté très utilisé par les ménages pour se chauffer. Le bois bûche est aujourd’hui encore la première source d’énergies renouvelables en France, mais cet usage baisse fortement, si bien que malgré l’essor des usages de plaquettes forestières dans des chaufferies ou de granulés, la contribution des forêts à la transition énergétique reste relativement stable. Et des marges importantes d’efficacité des appareils de chauffage au bois et d’isolation des bâtiments existent encore laissant la possibilité, à volume constant de continuer de chauffer de nouveaux bâtiments avec du bois issu de forêt directement mais également hors forêt (bois bocager par exemple) ou issus de la filière bois (connexes, bois déchet).
La question peut se poser pour de nouveaux usages énergétiques, qu’il convient d’arbitrer pour ne pas trop exploiter les forêts. Des centrales électriques biomasse ont ainsi été mise en place dans les années 2000-2010, mais la PPE exclue aujourd’hui ce type d’installation, le bilan carbone global de ces unités nécessitant des volumes très importants de bois étant très médiocre si la chaleur de ces unités n’est pas valorisée.
Les scénarios Afterres-négaWatt prévoient un autre usage énergétique à moyen terme, une fois la diminution des besoins en chaleur bois par des actions de sobriété et d’efficacité bien engagée. Il s’agit de la substitution du gaz fossile par du biogaz produit par pyrogézéification de bois, ce qui permet, grâce au vecteur gaz, des usages énergétiques très utiles à la société pour la mobilité ou encore l’équilibrage du réseau électrique.
Les forêts et plus largement toute la biomasse ligneuse vont donc encore pouvoir se substituer à des énergies fossiles, à condition de maîtriser nos consommations énergétiques et de bien arbitrer les usages.
Le Monde de l’Énergie —La France a récemment revu à la baisse les prélèvements de bois prévus pour 2050. Pour quelles raisons ? Cette réévaluation vous semble-t-elle crédible ?
Florin Malafosse —Le PRFB et la SNBC 2 prévoyaient effectivement une hausse très forte des prélèvements de bois (de 55 Mm3 aujourd’hui à 83 Mm3), et les discussions en cours sur la SNBC 3 semblent tendre vers une augmentation bien moins importante.
Outre la parution de travaux scientifique présentant les impacts potentiels sur le bilan carbone forestier de prélèvements trop importants, la succession d’années particulièrement chaudes et la prolifération de parasites comme le scolyte de l’épicéa ont fortement impacté l’accroissement naturel des forêts. Et pour que le bois reste une ressource renouvelable, il est impératif de prélever bien moins de bois que l’accroissement annuel.
Cette révision à la baisse est donc nécessaire, mais cela n’empêche pas de recourir à l’utilisation de bois pour l’énergie, en s’appuyant sur les ressources forestières lorsque ce bois participe à une sylviculture durable de bois d’œuvre ou à l’adaptation des forêts au changement climatique, mais aussi en s’appuyant sur les ressources hors forêt.
Le Monde de l’Énergie —Quelle place a le bois énergie dans la stratégie énergétique française ?
Florin Malafosse —Le bois énergie reste un pilier de la chaleur renouvelable dans la PPE, pour les bâtiments mais également pour l’industrie, où il a un grand rôle à jouer pour se substituer aux énergies fossiles, associé à une maîtrise forte des besoins
Il est par contre exclu de la production électrique, sauf dans le cas d’unités de cogénération qui valorisent toute la chaleur du process pour conserver un rendement pertinent. Cette exclusion ne concerne pas les DROM qui continue à remplacer leurs centrales à charbon par des centrales à granulés intégralement importés pour produire leur électricité.
D’autres usages sont envisagés comme pour la production de biogaz par exemple, ou la contribution à la production de biocarburants pour l’aviation, qui devra également être décarbonée. Ces nouveaux usages doivent faire l’objet d’arbitrages et d’une planification précise pour s’inscrire dans une valorisation durable des ressources.
Le Monde de l’Énergie —En quoi les évolutions récentes, et notamment les effets du changement climatique, changent-elles la donne pour la filière ?
Florin Malafosse —Comme évoqué précédemment, la diminution de l‘accroissement naturel des forêts liés à la succession d’été chauds et secs que nous avons connus ces dernières années (et que nous connaîtrons de plus en plus à l’avenir) implique de revoir les objectifs de prélèvements qui avaient pu être formulés il y a quelques années.
En parallèle, l’augmentation forte de la mortalité en forêt (dépérissements liés aux sécheresses, attaques de scolytes, feux de forêt) nécessite la mise en place d’une gestion adaptative des espaces forestiers avec différentes mesures préventives ou curatives : obligations légales de débroussaillement, mise en place de dessertes de défense contre l’incendie (DFCI), coupes de bois dépérissant et adaptation des filières pour absorber des afflux importants de bois accidentel comme les volumes d’épicéa dans le Nord Est.
Les espaces forestiers vont être soumis à d’importantes perturbations pendant plusieurs dizaines d’année, le temps qu’ils s’adaptent à un nouveau climat qui évolue bien plus vite que la durée de vie d’un arbre. Les stratégies de prélèvements représentent un outil du sylviculteur pour accompagner ces mutations, elles doivent être pensées massif par massif pour répondre aux enjeux de préservation des espaces naturels tout en répondant à une demande sociale. Cette équation ne pourra être résolue sans d’importants moyens dans la recherche, la planification et la gouvernance des filières à l’échelle locale, ainsi que dans l’accompagnement des entreprises du bois pour que leurs activités contribuent à la transition écologique dans toutes ses composantes.
COMMENTAIRES
Dans le monde, le bois est depuis longtemps le premier renouvelable, loin devant l’hydraulique.
Dommage qu’il ne soit pas fait explicitement mention des arbres le long des parcelles agricoles (et présent très souvent dans les haies) qui ont des productions non négligeables avec des techniques de coupes propres à chaque région (trognage ou émondage suivant les lieux et d’autres « appelations » locales…), les volumes si on replantait quelques milliers de km de haies seraient relativement importants en 2050 (avec d’autres bénéfices agronomiques malgré quelques défauts dans certains cas).
Pour ajouter aux propos de l’auteur, il faut aussi rappeler que l’on se chauffa avec certains types d’algues issus du milieu marin (brunes notamment – laminaires entre autres, mais pas avec des algues vertes) dans certaines iles bretonnes (notamment à Molène où il y a très peu d’arbres) pendant des siècles et aussi en quelques places de la cote du fait du manque d’arbres dans les environs… Avec les éoliennes en mer installées, il est envisageable de faire de la culture d’algues à large échelle avec des vocations multiples pour la Biomasse récoltée… qu’une partie de celles-ci rentrent dans des process de cogénération pourrait avoir du sens notamment pour relancer l’industrie de l’iode en France ainsi que de quelques autres éléments chimiques ! (précédemment on brulait les algues en extérieur pour avoir des pains de soude en haut des plages bretonnes sans récupération de la chaleur… et l’industrie de l’iode fut supplantée par les mines chiliennes mais pourrait revenir avec de la co-génération qui pourrait « rentabiliser » l’ensemble (avec culture en mer d’Avril à Septembre-Octobre puis séchage puis combustion en fin d’automne et en hiver! Des villes comme Brest, Lorient, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire et d’autres – notamment en Normandie – seraient « propices » à de tels process via la génération de chauffage urbain issus de la Biomasse…).
La biomasse des mers (les Algues) est une grande oubliée de nos politiques publiques actuelles. Cela pousse sans engrais, mais nécessite des supports de culture solides et cela améliore localement le pH de l’eau de mer (moins acide et plus basique). La Chine avec une population 20 fois supérieur à la notre et in fine un linéaire de cote / habitant bien moindre produit 10 millions de tonnes d’algues (par culture) la France 70.000 tonnes (par cueillette) !!! On pourrait faire 1 million de tonnes d’algues en France, reste à mettre en valeur les multiples vocations des algues (de l’amendement agricole à la consommation alimentaire et tant d’autres potentiels dont une utilisation comme Biomasse énergétique avec des cendres valorisables suivant les méthodes !).
Chacun aura remarqué la coquille : lire pyrogazéification (« a » et pas « é »).
L’auteur cite à raison : « … avec du bois issu de forêt directement mais également hors forêt (bois bocager par exemple) ou issus de la filière bois (connexes, bois déchet). »
« … mais aussi en s’appuyant sur les ressources hors forêt. »
Le bois bocager est présent sur de nombreuses exploitations agricoles : haies, bosquets, arbres isolés … Certaines chambres d’agriculture organisent des chantiers collectifs de coupe et broyage pour réduire les coûts, tout en assurant une gestion de cette ressource.
Bois présent aussi lors de la taille des vignes, des arbres fruitiers, de ceux des jardins et des villes.
Le problème de l’agriculture intensive et des monocultures (malgré les rotations) sur d’immenses étendues, c’est d’avoir détruit des milliers de kilomètres de haies.
Celles-ci avaient de nombreux avantages, en plus de maintenir une forte biodiversité (oiseaux, petits reptiles, insectes … ) : protection contre le ruissellement qui provoque l’érosion des terres et amplifie les inondations, protection contre l’érosion éolienne, apport de minéraux puisés très en profondeur par les racines … et bois de chauffe depuis des temps immémoriaux.
Je suis assez sidéré de la qualité des commentaires qui précèdent le mien, bravo, vous semblez avoir compris en particulier l’intérêt de la cogénération biomasse qui peut être parfaitement viable dés un puissance de 250 kWe, ce qui tombe bien car la biomasse est sous tension. Mais ceci pas par un procédé de combustion et détente de vapeur, lequel n’a pas de sens économique en dessous de 5 MWe, mais par le biais de la pyro-gazéïfication et d’un moteur à gaz à bas pouvoir calorifique. APO est remarquablement précis et pertinent dans son commentaire. mais mes amis, il y a juste 2 problèmes auxquels Edda-Energie, un des procédés les meilleurs du monde dans sa catégorie 700 kWh à 3000 kWh pci de syngas, est confronté.
– la cogénération ne bénéficie d’aucune aide en France, par contre la combustion simple est toujours soutenue un peu à contre courant dans la mesure où les besoins de chaleur vont baisser sensiblement dans les 15-20 ans qui viennent tandis que les besoins en électricité vont exploser, tous les ados de France le savent bien, mais pas nos hauts fonctionnaires apparemment.
– la pyrogazéïfication n’est pas encouragée par l’ADEME qui ne la considère pas mûre. Il est vrai que la pyrogazéïfication depuis son renouveau disons 2010 n’a guère été brillante en France. Nous avons eu le tort de reprendre nos travaux en 2008, il nous a fallu une petite dizaine d’années pour modifier, améliorer, automatiser ce que nous avions fait de mieux au début des années 80 du siècle dernier et nous sommes donc arrivés sur le marché en 2017/2018 et avons eu la tres mauvaise idée d’installer notre première machine chez un serriste breton dont nous avons vite compris qu’il allait nous mener dans le mur car ayant investi dans cette machine pour d’autres raisons ( à chercher du côté des fameux CEE qui défraient la chronique médiatique, judiciaire et télévisuelle ) que de l’exploiter selon nos consignes. Donc c’est a poil que nous nous sommes présentés à l’ADEME à Angers pour rencontrer un « comptable » qui nous a dit tout le mal qu’il pensait de nos confrères défaillants sans nous laisser 5′ pour parler des différences colossales entre notre appareil et ceux de nos concurrents malheureux. D’ailleurs, les auraient -ils comprises, nous en doutons sérieusement.
« Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! » dit Charles de Gaulle le 25/08/1944. On peut aisément décrire ainsi le calvaire que nous avons subi pendant 5 longues années d’impuissance totale même à lever juste le petit doigt. Mais contrairement à Paris qui fut libéré, Edda-Energie a été dissous fin décembre 2023 par le Tribunal de Commerce (de Paris). Décision normale et juste même du TC de Paris, mais pas de décision du tout du côté des tribunaux de Grande Instance, puis de Justice de LORIENT.
Elle n’est pas belle la vie ? Non, sans une justice efficace, elle est affreuse ! Mais nous ne sommes pas morts car il nous reste une seule richesse : l’expérience de un demi-siècle des ses membres. La partie n’est donc pas terminée. Il ne nous reste plus qu’à miser sur l’intelligence des Hommes de ce pays….ou d’un autre.
La pyrogazéification a en effet un rôle important à jouer pour la production de gaz renouvelable injecté dans les réseaux, à côté de la purification du biogaz et de la gazéification hydrothermale.
A ce jour, la technologie de la pyrogazéification a dépassé le stade du laboratoire et différentes unités pré-industrielles sont déjà en activité dans quelque pays d’Europe (et sans doute ailleurs). De nombreux projets sont en développement en France.
La pyrogazéification permet aussi de valoriser des déchets carbonés autres que la biomasse : plastiques, vieux pneus … et autres déchets non recyclables : CSR (combustibles solides de récupération).
D’un côté, le biogaz « standard » produit à la fois de l’électricité en partie injectée dans le réseau électrique et de la chaleur utilisée localement (à la ferme ou dans un réseau de chaleur). Biogaz provenant aussi des industries agroalimentaires, des stations d’épurations et des décharges d’ordures.
D’un autre côté, la production de biométhane renouvelable, neutre en carbone, injecté dans les réseaux gaziers, encore modeste à ce jour, est en croissance continue et rapide.
Une façon de mieux valoriser le biogaz, lorsque la taille et la situation géographique le permet, est de coupler une unité de méthanisation (dont un déchet est le CO2) avec une unité d’électrolyse produisant de l’hydrogène pour injecter le biométhane obtenu (CO2 + 2H2 > CH4 + O2) dans le réseau gazier.
En 2050, le gaz naturel aura disparu du réseau gazier français, remplacé par du gaz renouvelable (GRTgaz et GRDF).
Ainsi, en association avec le stockage des STEP et celui des batteries, le gaz renouvelable contribuera à une production pilotable d’électricité en complément de l’hydraulique et de la cogénération biomasse pour suppléer aux moments de faiblesse de l’éolien et/ou du photovoltaïque.
Ce que fait le gaz naturel fossile, associé à l’hydraulique, pour suppléer à l’incapacité du nucléaire de répondre à la forte augmentation de la consommation aux heures matinales.
Rendez-vous en 2050 pour vérifier ces prédictions !
Mais vu les précédents en matière de prospective, nous pourrions avoir quelques surprises.
Messieurs-dames, bonsoir !
1) le bois n’est pas une ressource renouvelable comme l’indique cette industrie car étant donné l’assèchement des sols lié au réchauffement climatique, il ne repoussera probablement que la moitié de la biomasse qui est prélevée.
Les pins et les broussailles remplacent les chênes, châtaigniers, hêtres et autre frênes des forêts de feuillus que l’on trouvaient dans les climats tempérés.
Plus en altitude, les pins remplacent également les sapins.
Son impact carbone est donc particulièrement élevé, probablement du même ordre que celui du gaz, voire plus mauvais selon la distance parcourue lors du transport entre le lieux de prélèvement et de consommation.
Il est aberrant de brûler du bois lorsque le solaire thermique permettrait de se chauffer.
Par ailleurs, le stockage annuel du solaire thermique (véritable énergie renouvelable) n’est pas suffisamment développé.
2) Rien de nouveau sur le plan des STEP. Tout est bloqué depuis 15 ans par la Commission Européenne (à mon avis sous l’influence des pétro-gaziers qui voient d’un mauvais œil la concurrence de ce moyen de stockage par rapport aux batteries et à l’hydrogène sur lesquels ils ont des investissements). Pendant ce temps, la Chine investit largement dans ce moyen de stockage. La Suisse continue également son développement dans ce secteur.
3) La perte de souveraineté énergétique de la France s’illustre en ce moment alors que les moyens pilotables sont très proches de leur maximum. L’éolien est à 3 GW et devrait être à 2 GW demain.
C’est pas forcément dramatique, dans la mesure où les relations avec nos voisins ne devraient pas brutalement se détériorer dans les années à venir, mais ça interpelle quand même.
Le nucléaire retrouve un bon taux de disponibilité après tous les problèmes de ces dernières années, qui sont tombés par hasard au pire moment, lors d’une crise gazière.
Il évolue toujours en grande partie en suivi de charge par rapport à l’éolien malgré tous les inconvénients que présentent le suivi de charge, notamment la forte probabilité d’usure prématurée des réacteurs.
4) pas grand chose de nouveau au niveau des interconnexions dans un avenir à CT.
Le Viking Link entre le RU et le Danemark a été mis en service à la moitié de sa capacité à 0,8 GW, les 1,6 GW devant être atteints en 2025.
@Marc,
Quelques pondérations sur vos propos :
1) L’assèchement à l’année des sols n’est pas généralisé en France (Cf le Nord actuellement…), donc la Biomasse a de longues années devant elle, mais certes pas partout en France… (Dans les Pyrénées orientales cela risque d’être en effet compromis à large échelle…). Certes les difficultés qui s’annoncent et arrivent dans nombre de massifs forestiers sont colossales. Le Bois-buche vient aussi souvent du « bocage », de haies et de petites forêts privés (dans des zones où les sols sont pauvres et/ou faiblement valorisable en agriculture car trop humide…) donc le Bois énergie a de l’avenir et il doit en avoir un pour préserver ET rajouter des haies en France…
Les granulés-bois à base de résineux (Pins, sapins, …) ne sont pas irréprochables à bien des égards mais c’est devenu une sacrée source de chaleur « pilotable », « autonomne », pour le Bois-buche il faut des « bras » régulièrement dans la journée… Et c’est aussi vraiment « Local » ! (ce n’est pas du Gaz ou du pétrole importé)
Le Bois-énergie a bien des impacts bons ET moins bons en France. Il ne faut pas oublier les « Bons » impacts (énergie Local, emplois garantis dans les campagnes, Biodiversité dans les plantations, etc…)
C’est vrai que la densité de biomasse va considérablement diminuer dans le Sud alors qu’elle pourrait se maintenir ou moins diminuer dans le Nord de la France.
Les haies ont été détruites dans leur immense majorité.
Quant à la ripisylve, l’impact est encore pire. C’est la destruction partout alors que celles-ci étaient jadis précieusement conservées pour éviter l’érosion des berges.
C’est aussi le signe d’une société consumériste, droguée de divertissement, de démagogie et de publicité, devenue inculte et indigne, qui ne connaît plus son patrimoine (naturel, historique etc).
Pour le propriétaire d’une ripisylve, les choses sont désormais simples. Il y a du bois facile à exploiter, je coupe et je me fiche éperdument des conséquences de cela sur l’érosion des berges et l’écosystème (les poissons trouvent refuge dans les souches). Les paysans conservent simplement un arbre tous les 10 ou 15 mètres qui serve de piquet pour la clôture électrique. Les politiques ne font rien.
Je maintiens que le bois ne devrait être utilisé qu’en dernier recours dans le chauffage par rapport au solaire thermique et aux pompes à chaleur (ces dernières étant particulièrement utiles pour consommer le surplus d’énergie éolienne à certaines périodes).
@Marc,
Des haies sont assez massivement replantées dans le Nord-Ouest de la France avec beaucoup de subventions données (Est ce que cela se maintiendra dans la durée et est-ce que ces haies iront à « maturité » !? à voir…).
Pour le Sud, du temps du Canal du Midi on a su « inverser » l’écoulement de certains cours d’eau !
Est-ce que le Canal du Midi est écologique !? Ou est-ce une catastrophe environnementale !? —> Avis Perso les 2 à la fois… Mais l’humanité n’est plus à un désastre écologique de petite envergure près…
En Bretagne on a le Canal de Nantes à Brest, creusé par des Bagnards principalement – surtout dans les zones « dures » – Doit-on du fait de l’historique le supprimer !? Avec toute la faune et la flore qui s’y est installée depuis des décennies bien des écologistes diraient Non !
Et que dire du Canal Rhone vers l’Hérault/Languedoc… – https://fr.wikipedia.org/wiki/Canal_du_Bas-Rh%C3%B4ne_Languedoc – Ce canal peut être augmenté en débit, des places ont été prévues dans la station de pompage à cet effet et en plus on a l’énergie « dispo » – les surplus éoliens en Hiver… Il faudra ou faudrait rajouter des « bassines » tampon et/ou de stockage… (Sans cela la région de Montpellier n’aurait pas – ou très difficilement – eu son développement…).
Il va falloir penser (en fait juste remettre au gout du jour) à basculer de l’eau de certains bassins versants vers d’autres, à certaines époques de l’année et suivant les pluviométries et leur cumul… Pour ce faire, on peut même imaginer des STEP pour faire des zones/bassins tampons et en même temps avoir de l’énergie de pointe (le Barrage qui alimente le canal du Midi date de plusieurs siècles… et fut d’une ingéniosité exceptionnelle – Paul Riquet fut « visionnaire » et Vauban rajouta un peu de hauteur au barrage pour « contrer » certains aléas…). La Loire ne manque pas d’eau en Hiver en règle générale (la Seine non plus…). De même la Garonne ou le Tarn peuvent avoir des excès d’eau à certaines périodes. Cela peut couter cher à faire mais amener beaucoup aux générations futures (Cf Canal du Midi qui doit bien servir à alimenter en eau certaines zones du Languedoc de nos jours…).
La Californie n’existe dans sa « forme » actuelle (Agriculture + Importante population) que grace à de très gros et très longs canaux… Sans eau pas de vie…
P.S.: « Arroser » un massif forestier, c’est stocker de l’eau et parfois la garantie de recharger des nappes phréatiques locales grace à la « pénétration » meilleure de l’eau en sol forestier en règle générale et cela garantit des zones plus fraiches en été… On devrait aussi y penser… et on a l’énergie pour le faire à certaines périodes… tout en « pérennisant » ces massifs dans la durée… De toutes les façons, ce sera soit des canaux additionnels soit des usines de désalinisation dans le Sud de la France…
(Pour info la STEP d’El Hiero, vantée par certains politiques et médias comme étant « énergétique », est en fait aussi un gros stockage d’eau douce dans une ile qui en manque… L’eau du Bassin bas (le plus petit) est pompée pour laisser tourner l’usine de dessalement plus longtemps… Quand l’eau est turbinée le bassin bas en redistribue aussi sur le réseau d’eau de l’ile… Cela permet de « piloter » doublement la production des ENRi : dessalement + Pompage ou Turbinage + distribution sans dessalement…).
Dans le temps les Canaries étaient couvertes de forêts et nombre de rivières y coulaient, la déforestation a asséché ces iles… La forêt et le cycle de l’eau, c’est intimement liée et aujourd’hui on peut « refaire » des forêts en les irriguant fortement en automne, en hiver et au printemps (et très peu en été… si les nappes de dessous ont pu se recharger…).
@Marc,
Sur votre propos : « » Par ailleurs, le stockage annuel du solaire thermique (véritable énergie renouvelable) n’est pas suffisamment développé. » » —> Quel est le cout pour du tel stockage !? Certes on peut chauffer de l’eau en été et l’enfouir en profondeur pour « aller » la chercher en Hiver avec pas trop de pertes. Mais aura t’on assez d’eau en été !? Quels volumes cela suppose t’il !? Malheureusement cette voie risque de rester faiblarde et/ou serait à développer avec certaines centrales nucléaires (ce qui soi dit en passant impacterait moins les cours d’eau si une bonne part de la chaleur résiduelle est transférée vers des « zones de stockage » – divers projets de cogénération nucléaire ont été pensé mais jamais développé en France, il serait temps de le faire… avec en plus un flux annuel garanti depuis certaines centrales : Hiver comme été donc mise en température en été et maintient en hiver de Flux de chaleur…).
Le stockage hebdomadaire est largement faisable, potentiellement assez « bon marché » et serait à développer de toute urgence avec beaucoup d’options individuelles ET collectives (cela est fait par l’université de Brest pour une part non nulle de ses besoins de chaleur). Quasi Chaque WE en automne et et en hiver on réduit la production des centrales Nucléaires… Ce qui est aberrant parfois, vu le Gaz qui est consommé en pointe…
Et ceux qui parient sur le foisonnement éolien en Europe, c’est raté car la situation anticyclonique touche tous les pays maintenant. https://app.electricitymaps.com/map
Anticyclone n’est pas synonyme d’absence de vent, mais c’est globalement faible.
Il y a du vent au RU, en Norvège, en Suède et en offshore en France, Belgique, Pays Bas.
Mais pour le reste, c’est globalement faible.
https://www.windy.com/fr/-Rafales-gust?gust,55.304,4.395,4
@Cochelin,
Et il y a aussi du vent dans certaines zones de la Méditerranée (en Grèce notamment) et en Mer Noire…
Il y a toujours du vent en Europe mais assez souvent pas suffisamment… De plus la concentration extrême d’éoliennes dans le Nord de l’Allemagne créée de multiples soucis et la quasi absence d’éoliennes dans le Sud de l’Europe (cotes méditerranéennes notamment) et dans le Sud-Est de l’Europe (Bulgarie et Roumanie notamment) avec les réseaux ad ‘hoc n’arrangera pas le Foisonnement global en Europe… L’égoisme Allemand va leur jouer des tours et si ils avaient plus investi dans l’éolien assez loin de chez eux ils auraient de meilleurs combinaisons de Facteur de Charge…
Les ENRi, c’est tout sauf du Local pour des sociétés complexes, c’est au contraire des échanges… (sans compter les chaines logistique et autres supply chain pour faire des parcs d’ENRi conséquents !)
Heureusement que tous ces pays, sauf la Norvège et la Suède, ont conservé un gros parc thermique au gaz comme backup !