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« L’Afrique ne s’est pas encore adaptée aux énergies renouvelables »

La Banque européenne d’investissement (BEI) a approuvé un financement de 1 milliard d’euros dans le secteur des énergies renouvelables, lors de sa dernière assemblée générale.

Cette enveloppe financière ira au profit de plusieurs projets dont deux projets de centrales solaires de 500 MW au Maroc, une centrale hydroélectrique de 420 MW au Cameroun, un projet d’interconnexion électrique entre le Mali et la Guinée, entre autres.

On fait le point aujourd’hui sur le développement des énergies renouvelables en Afrique avec l’éclairage de Carole Arribes, associé au sein du département Corporate de DWF France.

Dans quels pays africains est-il facile voire opportun de développer des projets d’énergies renouvelables ?

Toute l’Afrique est une source d’énergie renouvelable, du solaire à l’éolien en passant par l’hydroélectricité. En Afrique subsaharienne, au Sénégal, au Burkina Faso, au Ghana ou en Côte d’Ivoire par exemple, face au manque d’accès d’énergie et de ressources électriques et face à la croissance démographique et économique annoncée, l’essor des renouvelables est un des facteurs essentiels au développement de l’électrification.

Les connexions aux réseaux électriques sont ainsi essentielles pour avoir des projets dits bancables.

En Afrique du Nord, je pense au Maroc, il y a une volonté très importante du Roi à assurer dans les années à venir l’indépendance énergétique du pays. A côté du solaire déjà bien implanté, des appels d’offre ont donc été lancés dans l’éolien.

Sans oublier que le Maroc peut se targuer aujourd’hui d’avoir quasiment 100% accès au réseau. En Tunisie, les appels d’offre ont été reportés.

Pour l’Algérie, c’est particulier à cause de la manne énorme du pétrole et du gaz, même si le pays a la volonté de développer les énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire photovoltaïque.

En Egypte, comme au Maroc, l’accès au réseau électrique est effectif et assure une bancabilité des projets à venir. 

Quels sont les défis rencontrés lors des différents stades du développement de projets dans le secteur des renouvelables en Afrique ?

S’il est vrai qu’il y existe beaucoup de projets possibles, les développeurs se heurtent à des problèmes de financement. Les bailleurs de fonds et les investisseurs disent de leur côté qu’ils ne trouvent pas de projets bancables.

A quoi se heurte-t-on ? Typiquement, dans les renouvelables, il y a trois étapes : le développement, la construction et enfin l’exploitation. Les défis se trouvent dans le développement et l’exploitation. D’abord, dans les premiers temps, il faut trouver un pays où il y a un cadre réglementaire déjà établi pour les projets.

Et ce n’est pas le cas partout. Un constat : les énergies renouvelables sont adaptées à l’Afrique. Mais l’Afrique ne n’est pas encore adaptée aux énergies renouvelables. L’autre défi : assurer un taux de desserte important à travers des infrastructures de réseau.

Comment rassurer les investisseurs pour assurer la protection de leurs investissements, la viabilité et la rentabilité de leurs projets ?

Il y a une grande disparité selon les pays dans la stabilisation juridique, réglementaire et fiscale. Sans parler de la stabilité institutionnelle et de bonne gouvernance. Les investisseurs ont naturellement besoin de garanties avant de mettre la main à la poche.

Comme les contrats sont sur le long terme, ils ont besoin d’une administration bien structurée, une approche pragmatique et des possibilités de concertation notamment avec la société nationale qui va acheter l’électricité. N’oublions pas que le tarif d’achat doit couvrir, au minimum, tous les coûts.

Tout cela est, in fine, propice au lancement d’un projet de financement.

Dans les zones isolées, le off grid est-il suffisant pour organiser le réseau de distribution ?

Non, cela ne peut suffire. Les Smart grids avec des centrales décentralisées avec des pôles régionaux sont à mes yeux primordiaux pour le développement et la stabilité du réseau électrique. Ils améliorent l’efficacité énergétique. L’objectif est de produire de l’énergie renouvelable mais surtout de la distribuer et de la consommer bien, intelligemment.

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