Vaccins et nucléaire : l’ingérence de l’Europe dans ces dossiers stratégiques est-elle justifiée ?  

Tribune d’Alain Desgranges, Ingénieur INSTN SACLAY en génie atomique et membre de l’association PNC-France

Une question que l’on est en droit de se poser en toute légitimité lorsque l’on mesure les conséquences délétères d’une stratégie de la Commission Européenne fondée sur des a priori et marquée par le dogmatisme.

La campagne de vaccination en France, la place du nucléaire dans le mix énergétique de notre pays et l’avenir d’EDF sont en effet marqués par la prise de pouvoir de cette Commission sur ces sujets éminemment stratégiques. Lesquels seraient pourtant fondés à relever du principe de subsidiarité.

En effet, il est acquis que la vaccination est l’arme fatale autorisant l’espoir de vaincre la pandémie de Covid 19, comme il est amplement démontré que le nucléaire est la seule énergie en capacité de réduire les émissions de gaz à effet de serre présentées comme cause du réchauffement climatique.

Pourtant, la gestion calamiteuse de l’approvisionnement des vaccins a pour conséquence une pénurie insupportable pour la population de notre pays, le dernier avatar de l’Astrazeneca constituant une complication supplémentaire.

En cause la stratégie de la Commission Européenne qui serait allé marchander ces produits de première nécessité auprès des fabricants alors que le “quoi qu’il en coûte” aurait été parfaitement justifié en pareille circonstance.

Quant au nucléaire, la Commission sous influence germanique reste résolument hostile à cette énergie pourtant déclarée indispensable à la lutte contre le dérèglement climatique comme le reconnaissent les experts du GIEC, de l’AIE et autres académies prestigieuses.

Ses motivations sont de plus en plus contestées. Marquée par l’esprit néo-libéralisme et le prétexte de profiter aux consommateurs, sa démarche s’oppose au principe du service public et d’une certaine solidarité entre nations, dont la mise en œuvre s’accommoderait de la diversité des moyens de production sur la plaque européenne et de la nécessaire complémentarité offerte par l’interconnexion des réseaux de transport de l’électricité.

Une démarche dont l’incohérence va jusqu’à préférer le gaz au nucléaire dans le cadre de la taxonomie, dispositif inventé pour permettre l’accès à des prêts indispensables aux investissements colossaux qu’imposera le développement de moyens de production non émetteurs de CO2.

Quant à l’avenir d’EDF, il s’agit bien d’un cumul de ces a prioris qui diminuera la capacité de cette entreprise à résister à ses concurrents mondiaux. Un comble pour une Europe qui devrait au contraire  lui apporter tout son soutien avec la suppression de l’ARENH et l’inscription du nucléaire dans la taxonomie verte.

Mais sur ces dossiers sensibles notre gouvernement n’est pas non plus exempt de tous reproches

Parce que la faillite de nos fabricants de vaccins, à commencer par SANOFI ou l’Institut Pasteur, l’exil de nos cerveaux et autres prix Nobel vers des lieux plus lucratifs offrant les moyens de mener à bien la recherche indispensable à la mise au point de nouveaux vaccins, ou enfin l’abandon à la Chine de pans entiers de la filière pharmaceutique à l’origine d’une pénurie de plus en plus préoccupante de médicaments indispensables à la survie de nombreux patients, sont révélateurs de compromissions coupables aux seuls bénéfices d’intérêts particuliers.

Il en va de même de la gestion de nos moyens de production de l’électricité où, de renoncements en renoncements, la filière nucléaire française est en grand péril de disparition laissant toute sa place aux réacteurs chinois, russes ou américains.

Un bras de fer à l’issue incertaine

La Commission Européenne, qui veut aussi réduire le nucléaire en Europe, n’hésite pas à poursuivre une démarche à courte vue en s’arrogeant in fine le droit de vie ou de mort sur EDF au prétexte de la position dominante qu’aurait cette entreprise dans un marché de l’électricité parfaitement inadapté. Car on ne vend pas de l’électricité comme l’on vend des petits pains !

Pourtant, EDF reste l’une de nos plus belles entreprises, garante de notre indépendance énergétique et capable de satisfaire à tout moment aux besoins du pays en électricité grâce à son parc de réacteurs nucléaires et de centrales hydrauliques. Mais aussi une entreprise fortement endettée et à la recherche de moyens financiers pour entretenir son parc nucléaire et investir dans un programme de renouvellement de son parc de réacteurs avec le « nouveau nucléaire ».

Dans le bras de fer qui oppose Paris à Bruxelles sur l’avenir d’EDF, la ligne rouge tracée par le gouvernement et ses ministres à la manœuvre, avec l’assentiment du PDG d’EDF, semble être (pour le moment) infranchissable. Au pire, émergerait l’éventualité d’un plan B improbable associant la réduction des ressources financières nécessaires au redressement d’une situation compliquée à la révision déchirante de son programme d’investissement.

Au pire du pire, et faute de résistance de notre gouvernement, l’arrêt prématuré de 12 réacteurs, s’ajoutant aux arrêts des deux de Fessenheim, nous contraindrait pour les remplacer à choisir entre la peste et le choléra, c’est à dire entre le charbon allemand et le gaz russe.

Pas bon pour le climat. Pas bon pour notre balance commerciale et notre indépendance énergétique. Encore moins pour la facture d’électricité !

Et de quoi faire douter en une Europe en passe de perdre tous ses repères.

 

commentaires

COMMENTAIRES

  • Je n’ai jaa4vu ces amples démonstrations que le nucleaire était le seul moyen de luter contre le réchauffement climatique. En revanche j’ai très souvent lu cette stupidité gogmatique sous la plume des nucleocrates qui passent leur temps à admirer cette gloire éphémère du passé de la France à la conquête de la bombe atomique.

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    • Merci Monsieur Rochain pour votre commentaire. Au moins, vous ne pourrez plus écrire que vous « n’avez jamais vu cette démonstration que le nucléaire est (effectivement) le seul moyen de lutter contre le réchauffement climatique »…
      Merci aussi pour la « stupidité dogmatique » que vous attribuez généreusement à ces « nucléocrates » qui pourtant sont fiers, ne vous en déplaise, de leur participation à cette épopée industrielle qui aura été reconnue dans le monde entier.
      Aujourd’hui, une majorité de français se déclare favorable au nucléaire. Sans doute la conséquence de plus de 40 années de fonctionnement sans incidents sérieux de nos réacteurs sous la surveillance de l’ASN réputée très exigeante par ailleurs. Mais aussi, la conscience que cette énergie est la seule en capacité de répondre aux besoins en électricité en constante augmentation en raison de l’accroissement démographique et de ses nouveaux usages comme les véhicules électriques, le numérique ou le chauffage des habitations.
      Reconnaissez enfin que ce nucléaire tant décrié sera bien utile à nos voisins allemands ou belges lorsque leurs réacteurs seront définitivement arrêtés.

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    • Cher Serge, pourriez vous nous donner des exemples de pays faisant mieux que la France en terme d’émissions de CO2 en oubliant ceux qui ont beaucoup de montagnes et peu d’habitants comme les norvégiens (un des plus gros producteur de gaz et de pétrole). Le nucléaire est le seul moyen de production de masse pilotable à faible émission de CO2 au delà de l’hydraulique(Norvège), du géothermique (Islande) qui sont par ailleurs statistiquement beaucoup plus dangereux que le nucléaire (l’hydraulique a tué entre 100 et 1000 fois plus de monde que le nucléaire).

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    • Peut-être en atteignant dans dix ans votre âge actuel deviendrai-je enfin moral, car bien loin du cliché du vieux qui devient réactionnaire, beaucoup au contraire progressent dans le bien. Ainsi ai-je un proche nonagénaire qui jadis de droite modérée devient à présent très tiersmondiste et écologiste. D’un croyant je dirais qu’il veut donner de gages au Ciel sans plus perdre de temps ; de lui je dirais plutôt qu’il veut se dire qu’il mourra « propre ». Puissé-je suivre sa trace moi aussi !

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    • Bonjour M. Rochain,

      Voici quelques sources pour justifier de la place du nucléaire dans un mix décarboné:
      https://www.ipcc.ch/sr15/
      https://energy.mit.edu/research/future-nuclear-energy-carbon-constrained-world/
      https://assets.rte-france.com/prod/public/2021-01/RTE-AIE_synthese%20ENR%20horizon%202050_FR.pdf (conditions du mix 100% renouvelable)

      En deux mots, l’énergie nucléaire n’est pas absolument indispensable pour tenir notre trajectoire de décarbonation, mais la rend atteingnable techniquement et financièrement avec les éléments dont nous disposons aujourd’hui (cf. rapport RTE sur la stabilité du réseau).
      Je comprends tout à fait la position anti-nucléaire, mais il faut prendre en compte l’impact de ce type de politique sur une catastrophe planétaire actuellement en cours. Actuellement c’est tout simplement la solution la plus rationnelle par rapport au défi qui nous attends et nous permettra de faire évoluer notre mix énergetique plus graduellement vers du 100% en maturant les technologies nécessaires.

      Nicolas

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  • Une triste Ode au nucléaire!
    Quelle catastrophe cette obstination de croire, faire croire et rabâcher toujours les mêmes faux arguments qui sont censés mettre en avant cette filière moribonde autant que mortifère…elle même responsable du gouffre financier quand même reconnu dans l’article!
    Pire que les dégagement de CO², les centrales nucléaires (en fait toute la filière!) sont des producteurs permanents d’énergie thermique fatale qui réchauffent énormément et en permanence les fleuves, la mer, l’atmosphère!
    Avec une moyenne de 400TWh annuelle d’électricité nucléaire, pour estimer la chaleur fatale rejetée, il faut multiplier par au moins 3 (en tenant compte depuis le minerais… jusqu’aux stockages…) … soit au moins 1200TWh de chaleur qui participe directement, immédiatement et en permanence au réchauffement climatique global! Une folie rien que pour cet aspect!
    Avec une moyenne annuelle des besoins de chauffage des logements,de 200kWh/m², ce sont 1200TWh/200kWh= 6milliards de m² possibles à chauffer… avec une moyenne haute de 100m² par logement, ce seraient 60 millions de logements possible à chauffer! PERSONNE N’EVOQUE CE  »DETAIL » DU NUCLEAIRE!
    Nous aurons  »notre cata nucléaire », c’est incontournable…  »heureusement » les périmètres ont été élargis autour des centrales (la trouille augmente!), les pastilles d’iode sont distribuées plus largement (comme si elles étaient le remède absolu c’est ce qu’on fait croire aux riverains…!).
    Enfin, ce ne sont pas les réductions des ressources financières qu’il faut craindre pour continuer de  »perfuser » ce grand malade…CE SONT LES REDUCTIONS DES CONSOMMATIONS ET DONC LA MdE QU’IL FAUT PRIORISER!
    Redescendez sur Terre monsieur Alain Desgranges… enfin il est un peu tard!

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    • Cher Monsieur Favand,

      Les arguments excessifs sont naturellement pondérés par le lecteur qui perçoit bien la volonté d’outrer le trait, et on peut espérer que les mensonges les plus éhontés, surtout quand ils sont répétés à l’envi, éveillent les mêmes suspicions.

      Le nucléaire émetteur de CO2, le nucléaire réchauffeur de la planète, ces arguties montrent bien la faiblesse, voire l’inanité de vos arguments et encore avez-vous oublié les déchets !

      Pourtant, il serait trop facile de laisser dire, et le soi-disant lobby, pensant n’avoir pas de démonstration à produire pour montrer l’utilité de la filière, s’est constamment tu, face à de telles attaques, laissant ainsi une nucléophobie foncière s’installer ailleurs, puis ici.
      Malgré le battage inouï fait par des media pour promouvoir les EnRs intermittentes et dénigrer le nucléaire, les faits commencent à parler d’eux-mêmes et l’opinion évolue.

      Il vous faudrait donc redoubler d’efforts pour aider à contrer cette « dérive » mais je m’interroge sur les munitions qui vous restent en soute…ayant même déjà convoqué la bombe atomique !

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      • Monsieur Petit, les contenus de votre commentaire prouvent que vous commencez à comprendre la problématique énergétique de notre pays, de l’Europe…car vous réagissez avec véhémence lorsque je cite des faits avérés! Oui le nucléaire (et ses ingérables déchets toxiques qu’on laisse en héritage à nos descendants!) participe activement au réchauffement climatique local et global car au risque de me répéter ces centrales produisent avant tout énormément de chaleur fatale permanente!
        D’ailleurs comme le précise monsieur Dubus: – »Les lois de la physique sont supérieures à celles des idéologues ! » (idéologues du nucléaire j’imagine?). Comment prendre en compte le principe de Carnot dans un monde futur bien plus chaud ou il deviendra très délicat d’avoir une source froide pour ces chaudières nucléaires infernales?
        Le bilan des émissions de CO² du nucléaire est largement sous estimé car toutes les étapes si nombreuses de cette filière ne sont pas prises en compte (par exemple ne pas oublier les interventions de notre armée en Afrique pour essayer de défendre les sites d’extractions…).
        – »Les munitions qui me restent en soute… » (pour reprendre votre petite conclusion)… elles sont quasi infinies car  »le pouvoir c’est le savoir, pas l’argent » (petite affirmation que j’ai souvent répété à mes étudiants).
        Ma conclusion sera très simple, elle concerne également monsieur DESGRANGES, pourriez-vous me préciser de quelle puissance électrique vous disposez  »au compteur » chez vous (ainsi que vos consommations annuelles)? … sans tricher bien entendu!
        Suivant vos éventuelles réponsess, on pourra continuer d’échanger en approfondissant certains axes… sinon j’arrêterai de gaspiller mon temps si précieux actuellement dilapidé dans des échanges stériles!

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    • N’ayez crainte Monsieur Favand. J’ai bien les pieds sur terre !… Je m’inquiète seulement de l’absence de plan B dans l’obstination de la Commission Européenne à réduire le nucléaire alors que l’Allemagne, avec le doublement de son parc d’éoliennes par des centrales charbon, fait la preuve de l’impasse de sa politiqué énergétique dans laquelle elle s’est fourvoyée.
      Et ce ne sont pas les réductions de consommation d’une énergie par ailleurs décarbonée qui règleront cette question …

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      • Monsieur Desgranges, le plan B est si simple à comprendre, c’est une politique généralisée autant qu’incitative de Maîtrise de l’Energie accompagnée de la maîtrise de demande d’énergie (là, ça concerne la puissance souscrite au compteur… personnellement vous avez au disjoncteur 45 ou 60A ou plus encore?).La deuxième partie du plan B consisterait à faire payer l’énergie électrique des 140 000 employés des  »IEG » … un scandale qui n’est pas unique si on rajoute les budgets des CE…
        Enfin une nouvelle fois, nous avons devons changer de paradigme!
        Bien entendu il est impossible dans ces échanges de développer en détail toutes sortes d’actions  »salutaires »… je vous en relate quand même une à propos de MdE très efficace:
        J’ai conçu et réalisé une piscine de 85m3 dont le système de filtration n’utilise qu’une pompe de 100W, dans le commerce pour un tel volume il faudrait au moins une pompe de 1,2kW! Bilan non pas 10% d’économies, mais 12 fois moins de puissance appelée et moins d’un kWh d’énergie consommée par jour (pas la nuit puisque je suis solarisé!).
        CQFD

        Répondre
    • Ah, monsieur Favand, comme je vous rejoins !
      La France produit 1200 TWh annuels thermiques nucléaires. Si le monde entier qui est 120 fois plus peuplé en faisait autant, c’est 144 000 TWh qui porteraient la planète au rouge. En effet sur ses 500 millions de km² cela ferait au rayonnement solaire un supplément inquiétant de 0,033 W/m².
      Toutefois il ne faut pas oublier d’en déduire l’éclairage public qui émet directement une fraction de cette énergie dans l’espace. Si vous jugez l’argument dérisoire, je répondrai qu’il l’est, mais que si j’étais écologiste et qu’un argument de ce calibre m’arrangeait, je l’emploierais.
      Vous pouvez chauffer mon logement avec l’eau du circuit tertiaire d’un réacteur nucléaire. Cela ne me dérangera pas et améliorera le rendement de la fission, votre dada.

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  • Il semblerait que Rochain et Favant ont une préférence pour le charbon et le gaz tant ces moyens sont appelés en force (ici comme ailleurs) dès qu’une période de froid survient et que, concomitamment, l’éolien et le solaire sont à la peine. Le nucléaire, tant décrié par ceux-ci, a su se montrer à la hauteur (même en Allemagne où, dans le même temps, on le fustige et on l’apprécie, et promettent de le saborder) et nous a évité (avec une hydroélectricité robuste) des black-out catastrophiques.

    Répondre
  • On voit bien les conséquences délétères de la stratégie de la Commission Européenne marquée par un dogmatisme antinucléaire, ceci avec le double jeu du PDG d’EDF, des ministres de la transition énergétique et de Macron qui, suite à l’arrêt de Fessenheim, ne pensent qu’à se faire bien voir des verts pour la prochaine élection présidentielle.
    On sacrifie notre mix énergétique sur l’autel des dieux de la politique politicienne, j’espère que ceux qui ont voté macron (cet ado immature) s’en souviendront.
    Pour en revenir à la technique, par rapport à la planète, la France a son taux d’émission de CO² égal à 0.9% (celui de Merkel est à plus de 7%, malgré ses 32000 éoliennes et une puissance installée des ENR intermittentes de plus 50% de son parc).
    En période froide et anticyclonique hivernale, les éoliennes et le solaire en France et en Allemagne fournissent royalement 2 à 3 % de la consommation (importante) d’électricité et c’est les back-up (fossile : charbon, lignite & gaz) pour l’Allemagne et nucléaire pour la France) qui fournissent le gros du peloton.
    Les lois de la physique sont supérieures à celles des idéologues !

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