Pour réussir la transition énergétique, l’importance de réduire les tensions dans le Golfe persique

Paru dans la revue Heliyon, l’article* « Climate change: A driver of future conflicts in the Persian Gulf Region? »  a été écrit par Abdolmajid Naderi Beni, Nick Marriner, Arash Sharifi, Jafar Azizpour, Keivan Kabiri, Morteza Djamali, Alan Kirman.

Les auteurs étudient les implications du changement climatique sur la région du Golfe Persique, aussi bien en termes d’impacts environnementaux que socio-économiques.

Les tensions importantes entre les pays de la région limitent les effets de leurs politiques d’adaptation, et elles ne seront qu’accentuées par les conséquences du changement climatique. 

L’accélération

La région du Golfe persique est d’ores et déjà fortement affectée par les effets du changement climatique. Un réchauffement à plus de 2°C aurait déjà été atteint dans certains endroits de la région.

La température moyenne de la mer a augmenté de 1°C depuis les années 1980, affectant les récifs coraliens. La quantité de pluie en Syrie et en Turquie devrait diminuer de plus de 25 % d’ici 2050.

Les conséquences sont importantes : augmentation du nombre d’incendies dans les raffineries, tempêtes de sable de plus en plus fréquentes entrainant notamment la fermeture de centrales électriques, menace liée à la hausse du niveau de la mer (2,85 mm par an en moyenne depuis 1993).

Les ressources en eau sont fortement en baisse et la tendance va sûrement se poursuivre : le Chatt-el-Arab, principale source dans la région, pourrait être complètement sec d’ici 2040 ; les réserves d’eau souterraine ont en Irak chuté de 27 % depuis 2007.

L’adaptation

L’adaptation au changement climatique va nécessiter une reconversion économique majeure, pour des économies fondées sur l’exploitation des ressources en hydrocarbures et dépendantes à 98 % du pétrole et du gaz.

La sécurité alimentaire de la région va être de plus en plus une priorité, le manque d’eau et la hausse des températures devant entraîner une baisse de 30 à 60 % de la productivité agricole.

Le tourisme, voie d’avenir pour le développement économique de cette région, est certes en augmentation (revenus multipliés par 30 entre 1995 et 2017) mais ne représente à l’heure actuelle que 5 % de son PIB.

Une autre perspective de développement est fournie par la Chine avec la nouvelle route de la soie et des investissements importants en infrastructures maritimes ont déjà été réalisés.

La coopération

Ces perspectives renforcent fortement la nécessité, face au changement climatique, d’une démarche coopérative.

La coopération pour la gestion de l’eau du Chatt-el-Arab est essentielle, son contrôle a souvent été source de conflit notamment entre l’Irak et l’Iran.

Actuellement, l’installation d’un barrage en Turquie et en Iran menace l’agriculture en Irak. Pour varier leurs sources d’énergie, les États ont besoin d’un transfert de technologie et de fonds étrangers, qui seront compromis en cas de conflit.

Il en va de même pour la venue de touristes ou la prospérité des nouvelles routes commerciales.

Selon Géraud Guibert, président de La Fabrique écologique, « pour réussir la sortie des énergies fossiles dans le monde, la reconversion des économies du Golfe Persique est cruciale. Elle exige des efforts majeurs de ces pays et de la communauté internationale pour régler les conflits et faire prédominer dans la région une démarche coopérative« .

* L’article est disponible ici.
commentaires

COMMENTAIRES

  • Je ne vois pas l’intérêt de cet article qui n’apporte strictement rien au débat sur le réchauffement climatique.
    Ces pays sont condamnés à voir fondre les ressources financières du pétrole et du gaz. Ils vont avoir d’énormes problèmes d’eau douce et seront amenés à faire du dessalement de l’eau de mer. Si l’on veut qu’ils ne fassent pas ce dessalement avec des combustibles fossiles, il faudra qu’ils aient de grande quantités d’électricité que seul le nucléaire peut fournir. D’où le choix intelligent de la centrale de Barakah.

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