Transition à l’allemande : et à la fin, c’est gaz à tous les étages, CH4, H2 et CO2 !

En Allemagne, alors que l’actualité du domaine énergétique fait une part léonine à l’hydrogène (H2), avec l’annonce de lourds investissements (9 Mds€) pour lancer la filière industrielle, c’est en réalité le gaz naturel (CH4) qui marque des points décisifs. A moyen terme, ayant éradiqué le charbon-lignite, il deviendra la source clé de la production électrique.

Mais le nécessaire accroissement des importations gazières du pays (entre autres via le nouveau gazoduc Nord Stream 2) s’est commué en joute politico-économique, avec les USA et provoque d’autres réactions hostiles, en Europe même, en Pologne en particulier.

A terme, la France suiviste, se retrouvera dans la même situation, le gaz naturel remplaçant progressivement le nucléaire, les deux pays produiront alors le même courant gris-vert, l’Allemagne venant du gris, mais la France venant du vert !

Un contexte mouvant

Le non-choix allemand de devoir s’adosser davantage au gaz naturel pour la production d’électricité, fait apparaître en creux l’échec de l’Energiewende, dans lequel les EnRi montrent leurs limites, même, quand on les multiplie démesurément.

Demain, comme aujourd’hui, même si la contribution en énergie de ces EnRi est devenue significative, mesurée sur l’année, ce sont bien les sources pilotables qui vont continuer à assurer l’essentiel de la production et réaliser, en temps réel, l’équilibre demande-fourniture : charbon-lignite-nucléaire-gaz actuellement, puis, à terme, uniquement le gaz, le nucléaire ayant été définitivement banni.

Sans surprise, on constate à nouveau que la politique énergétique allemande est « manœuvrante » et n’hésite pas à changer de cap, quand nécessité fait loi, et sait toujours trouver, pour l’opinion, l’argument qui justifie une inflexion, voire un reniement.

En matière de production d’électricité, mais dans d’autres domaines aussi (comme l’engouement pour l’hydrogène, voir infra), la France cherche à copier l’Allemagne, nonobstant, pour ce faire, le piétinement de ses propres schémas, même lorsque ceux-ci se montrent plus pertinents (défi climatique, indépendance énergétique).

De plus, ce suivisme a des œillères au point que, lorsque l’Allemagne change de paradigme, la France, emportée par son élan, ne prend pas le virage de son modèle, et continue droit sur sa lancée.

Ainsi, en Allemagne, s’appuyer davantage sur le gaz naturel pour la production électrique (seulement 10% actuellement), devient une option forte; à cet égard, le récent adoubement du gaz naturel par le Parlement Européen (certes conditionnel, mais l’Allemagne pourrait être éligible), ne doit rien au hasard. Il s’agit de pouvoir développer progressivement le parc de CCgaz (1) qui se substituera, en bon ordre germanique, aux centrales charbon-lignite.

Mais la France, qui veut réduire significativement la part du nucléaire et aurait donc besoin, elle-aussi, de centrales pilotables, bannit toujours la construction de CCgaz (2).

Gageons, malgré tout, que ce renoncement trouverait vite son épilogue, le surpuissant lobby gazier y veillerait (l’activisme dont il fait montre dans la révision 2020 de la norme RT ne laisse aucun doute sur son influence) et l’impact écologique supplémentaire serait vendu à l’opinion, en arguant de la réduction du risque nucléaire, n’en doutons pas un instant.

Un caillou, de taille, dans la chaussure

Mais cette politique allemande, suppose qu’on dispose effectivement du gaz naturel nécessaire, la consommation, non marginale, des CCgaz s’ajoutant à celles des autres usages déjà très développés Outre-Rhin (industries chimiques, chauffage des locaux collectifs ou individuels, cuisson, eau chaude sanitaire,…) (3).

Le gazoduc Nord Stream 2 (4) répondait à ce besoin supplémentaire et offrait, en sus, à l’Allemagne une situation privilégiée de dispatcheur du gaz russe en Europe.

À cet effet, le pays aurait déjà prévu d’importants stockages, à l’échelle de cet apport supplémentaire, le nouveau pipe étant capable, à lui seul, de couvrir 10% de la consommation européenne actuelle.

A la différence d’autres pays d’Europe ayant des façades maritimes, l’Allemagne ne s’était pas, jusque là (5) dotée de terminaux GNL (6), son approvisionnement se faisant en totalité par gazoducs (dont 40% en provenance de Russie).

Il semble bien qu’elle n’envisageait pas d’autre schéma que d’accroître encore cette proportion, alors que ses autres sources vont en diminuant : les champs gaziers de la mer du Nord ayant entamé leur décroissance (malgré de récentes découvertes) et le gisement de Groningue, aux Pays-Bas, qui achèvera sa longue et importante contribution européenne en 2023.

Mais c’était sans compter avec la vive réaction des USA qui, ayant bien perçu ces nouvelles opportunités de marchés en Europe, espéraient y vendre leur « shale gas » (7).

Or, le nouveau gazoduc Nord Stream 2 concurrencerait très efficacement, le gaz liquéfié livré par méthaniers, même si l’acheminement par pipe, moins cher que le GNL, tire efficacement les prix de celui-ci vers le bas.

Toutefois, outre la source russe, il est très probable que pour les pays d’Europe dotés de terminaux GNL (8), la compensation de la diminution de la production des champs européens et la satisfaction de besoins nouveaux, se fassent, pour partie, par cette voie, le gaz pouvant provenir d’Afrique, du Moyen Orient, et donc, des USA.

Ainsi, au motif de faire le bonheur énergétique de l’Europe, contre son gré, comprendre la protéger de la tentation de la facilité, payée d’une trop grande dépendance au gaz russe (9), les USA ont menacé de sanctions économiques et financières, les industriels participant à la construction de Nord Stream 2. Et cette menace a très rapidement porté, si bien que pour l’instant, Gazprom reste seul en lice pour tenter d’achever l’ouvrage.

Les compagnies associées à la réalisation et à l’exploitation du gazoduc (10) sont actuellement dans l’expectative, mais prennent très au sérieux les menaces de sanctions américaines.

Ça dépend…de plus en plus

Evidemment, tout n’est pas encore dit sur ce dossier, mais il est peu probable qu’un changement de tête à Washington modifie, le cas échéant, la position américaine.

C’est une approche purement économique, maquillée de géostratégie, même si, pour l’Europe, se mettre énergétiquement dans la main de Moscou, n’est évidemment pas une option pleinement rassurante, mais d’aucuns diront que Moscou a aussi besoin de vendre son gaz.

En Pologne, une action engagée en 2016 contre le projet Nord Stream 2 (par son office anti monopole) vient juste de déboucher sur une amende record (6,45 Mds€) infligée à Gazprom, et d’autres amendes visant les compagnies partenaires du projet, dont Engie, ont également été prononcées (pour 52 Ms€ au total).

Certains pays de l’UE, bannissent le nucléaire avec opiniâtreté, et même jusqu’à la caricature, l’Autriche ayant attaqué le Royaume Uni, devant la Cour de Justice Européenne, pour le soutien accordé à la construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point, (11), si bien que le continent a globalement accru sa dépendance en matière de production d’électricité.

La France, qui avait échappé à ce travers, copie bien inconsidérément, les errements allemands.

Un frémissement positif pourtant, les Pays Bas, qui ont déjà prolongé l’exploitation de la centrale de Borssele, envisageraient, aux côtés des incontournables EnRi, la construction de plusieurs centrales nucléaires, une singularité bienvenue, qui montre également un certain pragmatisme batave, dans ce pays de tradition gazière, méga gisement de Groningue oblige.

Comme dit supra, celui-ci, assurait toutes les consommations du pays (et contribuait pour 50% à sa production électrique) et comme son exploitation s’achève, il faudra bien trouver d’autres sources, si possible non carbonées, les Pays Bas ayant déjà un exécrable bilan GES par habitant.

Vint l’hydrogène

Dans ce contexte évolutif, que signifie, en Allemagne, l’irruption de l’hydrogène, présenté d’emblée comme un acteur majeur de la transition bas-carbone, en devenir, certes, mais les augures lui promettrait déjà le meilleur.

Dans le schéma « gas to power », via la pile à combustible, l’hydrogène représente, de facto, un moyen de stocker de l’électricité et dans la variante « power to gas » on synthétise un bio méthane, à partir du CO2.

Présenté ainsi à l’opinion, ce nouveau vecteur ne manque pas d’atouts ; de plus, l’argument avancé d’une synergie, voire d’un binôme avec les EnRi est séduisant, car il montrerait une cohérence globale du nouveau mix énergétique.

Comme l’hydrogène existe très peu sur terre sous une forme directement exploitable (i e la molécule H2), il faut le fabriquer en ayant recours à des sources, si possible, bas carbone, l’électrolyse de l’eau, avec un courant vert, étant la voie « naturelle », même si d’autres processus existent, moins faciles à mettre en œuvre.

À propos, pouvoir compter sur la valorisation des excès sporadiques de production des EnRi par rapport aux besoins, comme on l’a souvent présenté, n’a guère de réalité.

Les productions EnRi, prioritaires, étant déversées sur le réseau, indépendamment des besoins de celui-ci, et payées sans conditions, (l’impossibilité de déversement étant elle-même rémunérée), la notion de surplus EnRi n’existe donc pratiquement pas.

D’où l’idée de coupler des EnRi dédiés, directement avec des méga-électrolyseurs, mais les électrolyseurs goûtent peu les alternances radicales. Un couplage avec des champs « offshore » dont la production est en général plus régulière, résout une partie du problème (12), mais la compensation des variations viendrait très probablement du réseau, auquel on aura eu la sagesse de rester accrochés.

On peut aussi envisager des batteries de batteries en tampon…ce qui n’est pas très réaliste, mais s’expérimente déjà, en France, pour stocker localement des productions d’EnRi que le réseau ne peut physiquement écouler (13).

Mais alors, le réseau ne fournirait pas forcément le courant vert attendu (cas de l’Allemagne aujourd’hui et de la France demain) et donc l’hydrogène vert, serait gris-vert…Mais gris vert, c’est déjà mieux que gris, le même raisonnement faisant désormais classer le gaz naturel, comme outil de la transition en Europe.

Egarements

On présente l’hydrogène comme le moyen de pénétrer des usages qui étaient, jusque là, peu ou mal accessibles à la décarbonation, dans les process industriels (ciment, acier, engrais), mais surtout dans les mobilités, cibles emblématiques.

Dans le cas de l’Allemagne, malgré la profusion d’EnRi, l’éradication du charbon-lignite passe par le gaz, et l’électricité ne sera donc que partiellement verte et dans certaines conditions d’étiages pour les EnRi, pourraient bien ne pas l’être du tout.

Aussi l’atout d’un hydrogène, qui ne serait plus vraiment vert, devrait perdre beaucoup de sa charge écologique positive (celle du zéro rejets) et ne justifierait que difficilement « l’usine à gaz » nécessaire à sa fabrication.

On utilise de l’électricité, un produit à haute valeur ajoutée, compte tenu de la pluralité de ses usages, difficile à fabriquer sans émissions de CO2 (EnRi, hydraulique, nucléaire), pour produire de l’hydrogène, certes stockable et transportable, mais de manière non triviale et coûteuse, qu’on va retransformer en électricité via la pile à combustible, au bout d’une chaîne qui aura perdu les deux tiers de l’électricité initialement injectée.

Imaginer un schéma plus séduisant, en multipliant, par exemple, les usages directs de l’électricité, paraît pourtant de prime bon sens.

Quant à la fabrication de biométhane à partir de CO2 et d’hydrogène vert, un cycle théoriquement neutre en carbone, le schéma industriel est complexe et les rendements, sont faméliques. Là encore, ce qui est physiquement possible ne trouve pas forcément sa place dans une économie de l’énergie verte, rationnellement pensée.

Demi-tour

Dès lors, ce qui précède pouvant interroger fortement, pourquoi ne pas franchir le Rubicon, à l’envers, et utiliser directement le gaz naturel (14) à grande échelle, pour les mobilités et bien d’autres nouveaux usages, d’autant qu’on sait déjà le faire efficacement, dans bien des cas ?

En Allemagne, au regard des engagements climatiques, une partie du chapeau idéologique a déjà été mangé en public, pour reconnaitre le gaz comme indispensable dans un mix électrique qui exclut le nucléaire et le charbon-lignite.

Pourquoi, dès lors ne pas aller au bout de cette rationalité, et sauter l’étape hydrogène, laquelle apparaît, en suivant ce raisonnement, de plus en plus, comme un artifice idéologique, et non comme une option industrielle viable, même si c’est techniquement possible.

Certes avec les importants efforts engagés (financement des organismes de recherches et des industriels) on saura adapter davantage d’usages à l’hydrogène, mais à supposer qu’on réduise suffisamment les risques pour lever les réticences des utilisateurs, restera le médiocre bilan énergétique, donc économique.

Mais, comme pour les EnRi, des soutiens généreux aideront certainement au maintien à flot du navire, et donc de l’illusion.

———————————

(1) : CCgaz : centrale produisant de l’électricité en brûlant du gaz et utilisant la technologie du cycle combiné.

 

(2) : dans sa propre PPE, au-delà de la centrale de Landivisiau, qui sera mise en service en 2023

 

(3) : une proportion plus élevée en Allemagne qu’en France, pays où le gaz est challengé par le chauffage électrique, le gaz restant pourtant largement dominant, dans le chauffage des maisons et bâtiments, contrairement aux idées reçues

 

(4) : un projet de près de 10 Mds€, aujourd’hui quasi achevé (95% des tubes ayant été posés). Il est relié au gigantesque gisement polaire de Bovanenkovo (4,9 trillons de m3) ; avec une capacité 55 Mds m3/an, il doublerait celle qu’offre déjà NS 1 mis en service en 2011 (NS 1 + NS 2 =20% des besoins européens).

 

(5) : Le shale gas (gaz de schistes) représente 2/3 de la production américaine, le pays est devenu exportateur depuis 2018.

 

(6) : l’Allemagne envisage la construction d’un terminal GNL à l’embouchure de l’Elbe (proche de Hambourg).

 

(7) : GNL : gaz naturel liquéfié (transporté à basse température dans des méthaniers).

 

(8) : actuellement les terminaux GNL européen ne sont utilisés qu’au 1/3 de leur capacité

 

(9) : actuellement, la Russie fournit 40% des besoins européens

 

 

(10) : partenaires européens de Gazprom dans NS 2 : Engie, Shell, OMV, Uniper et Wintershall.

 

(11) : plainte heureusement rejetée, chaque pays membre de l’UE, restant maître de sa politique énergétique…et dans l’intervalle, le RU a quitté l’EU.

 

(12) : EDF participe à un projet allemand de méga-électrolyseur relié à un champ offshore de la mer Baltique.

 

(13) : Dispositif RINGO expérimentée par RTE, mais le coût du kWh ainsi stocké est astronomique.

 

(14) : Le biogaz sera toujours dispendieux et demeurera marginal (à quelques niches près), mais c’est un jackpot extraordinaire pour ceux qui le produisent.

 

commentaires

COMMENTAIRES

    • Cher Serge Richain,
      Que peut-on comprendre dans votre phrase alambiquée (euphémisme) et qui renvoie à une analyse pertinente qui contredit aussi toutes vos lubies, d’où pour une fois votre bredouillage….
      Mais il en faudrait plus pour que vous entriez dans un débat constructif et respectueux.
      Cordialement pour cette fois.

      Répondre
  • Sacré Serge, toujours aussi négatif et désagréable avec ceux qui ont raison.
    Ne pourriez pas au minimum admettre qu’utiliser du GNV/GNC dans un moteur d’automobile est plus astucieux, plus simple, moins cher et moins polluant qu’utiliser ce gaz pour faire de l’électricité (dans une centrale à gaz), pour faire de l’hydrogène (dans un électrolyseur), pour faire de l’électricité (dans une pile à combustible, stationnaire ou embarquée), pour faire rouler une voiture électrique.
    et pour vous faire plaisir, remplacez GNV/GNC par « biométhane pour véhicule » ou « biométhane comprimé ».

    Répondre
    • Les analyses numériques de situations établies selon la méthode scientifique sont des éléments négatifs tandis que les opinions étalées sur plusieurs page d’un zozo qui qualifie d’hydrogène vert un hydrogène qui serait obtenu par de l’électricité d’origine nucléaire serait des éléments positifs ….????
      On croit rêver avec des dogmatiques qui n’ont pas encore compris la simple signification des mots les plus communs et que vert signifie renouvelable et non bas carbone

      Répondre
  • Intéressante synthèse de Gérard Petit ; elle ne me paraît pas particulièrement partisane.
    Cependant elle ne me semble pas tenir compte de l’élection de Joe Biden : il s’est montré réservé sur le fracking et donc le shale gas même s’il a corrigé les propos tenus lors de son débat 2ème TV avec D.Trump. A voir s’il maintiendra les sanctions Trump, mais j’en doute. En tous cas l’Allemagne soutient le projet, et je vois mal ce qui empêcherait Gazprom de le terminer.

    Et surtout, la stratégie Hydrogène allemande prévoit l’importation massive d’hydrogène de pays très dotés en énergies renouvelables (Chili, Maghreb, pays du Golfe, etc.). On peut être choqué par la renonciation à améliorer l’indépendance énergétique ; on peut exprimer des incertitudes sur les coûts, et particulièrement les coûts de transport. Mais il paraît difficile d’affirmer que ça ne marchera pas, le gaz russe ou américain restant effectivement un back up si l’importation d’hydrogène ne se développait pas assez vite.

    Répondre
    • A l’attention de Mr Vignon,
      Je vous remercie pour votre avis et pour les éléments que vous apportez.

      Les USA disposent déjà d’une logistique développée pour le transport des gaz de schistes depuis les grands bassins d’extraction vers des centres de consommation et pour l’exportation terrestre (vers le Mexique) et maritime (par méthaniers).
      Des unités de liquéfaction sont opérationnelles et les méthaniers, déjà en rotation (vers l’Extrême Orient, essentiellement). D’importantes extensions de ces moyens se construisent actuellement, ces équipements lourds matérialisant un schéma industriel, qu’on imagine durable (au sens de la pérennité).
      J.Biden peut-il inverser cette tendance (à supposer qu’il le souhaite vraiment, au-delà des arguments électoraux…. et que le Sénat suive) ?…l’image du super tanker inertiel, qu’on peine à ralentir et à faire bifurquer, me semble ici appropriée.

      Pour autant, je vous rejoins bien sur la volonté de l’Allemagne, de mener à terme le projet NS2, nécessaire (entre autres) à sa stratégie de décarbonation (certes relative..) de son mix électrique, sous la poussée des mouvements écolos. Une noria de méthaniers, pourrait difficilement assurer les flux gaziers à y consacrer (en sus de l’existant).. l’image du pont aérien ravitaillant Berlin-Ouest assiégé me vient…inopportunément !.
      Au final, ce pourrait bien être un schéma mixte, l’approvisionnement russe restant léonin.

      Par ailleurs, financer à grande échelle des unités de fabrication d’hydrogène dans des pays tiers où les conditions seraient favorables (abondance de la ressource EnR, dont l’hydraulique) fait, en effet, partie du pharaonique projet hydrogène allemand..en appui aux moyens, non moins conséquents, qui seraient développés dans le pays. Reste la question du transport, faisable certes (sans réhabiliter le Hindenburg.. !) mais qui renchérirait une chaîne déjà économiquement tangente..d’où mon incrédulité, peut-être mal fondée d’ailleurs.

      Répondre
      • @Gérard Petit.
        En fait le premier point n’est pas si important. Que le gaz naturel vienne de Russie ou des Etats-Unis, il terminera en CO2 (et énergie).
        Le vrai problème pour être Zéro Emissions Nettes (ZEN) n’est pas le stockage des excédents d’énergie renouvelable, qui ne sont pas si grands que ça ; c’est la production totale au long de l’année, même variable.
        Le potentiel éolien et terrestre européen (plus de l’hydro et de la biomasse) n’est pas suffisant pour sortir des énergies carbonées. Produire les chiffres dépasse l’espace ici alloué.
        Il faut donc nécessairement importer du « renouvelable stocké » (par exemple de l’hydrogène produit au Maroc ou au Chili) ; comme vous, je suis sceptique. Et je constate que les pétroliers ou gaziers les plus vertueux, qui déclarent vouloir devenir ZEN, (BP, Engie, etc.) n’investissent pas dans ces projets d’importation d’hydrogène.
        Comme vous, j’ai l’intuition que c’est unne impasse, mais il faut le prouver.

        Répondre
  • Article tres intéressant et qui remet certaines pendules à la bonne heure. Tout les + et les – sont balayés tant au plan technique que géopolitique. Il est vraiment plus que temps que France et Allemagne discutent sérieusement. La solution proposée par Mr Gerard Petit est un renversement à examiner de près. Intuitivement, elle me plait. Reste à savoir ce que les industriels de l’automobile et du camion en pensent.

    Répondre
  • Prétendre qu’il n’y aura jamais d’exvedent de production ENRV et non pas ENRI, relève de la conviction Dogmatique. Après qoui, cette possibilité balayée d’un revers de main, toutes les ypotheses restantes paraissent les plus vraisemblables.

    Répondre
  • Cet article signe sans réserve l’allégeance de son auteur au nucléaire :
    l’Allemagne venant du gris, mais la France venant du vert !… M. Petit ne sait pas que le nucléaire n’est pas vert !
    « l’échec de l’Energiewende, » Vision dogmatique de M. Petit de ce qui est pourtant le chemin de la réussite
    « dans lequel les EnRi » M. Petit ne sait pas faire la différence entre intermittent, qui est propre au nucléaire car il fonctionne ou ne fonctionne pas, et variable que s’applique à certaines catégories de renouvelable comme l’éolien ou le solaire.
    « montrent leurs limites, même, quand on les multiplie démesurément ». Monsieur Petit croit sans doute qu’il est inutile de mettre plus d’une éolienne car la production sera selon sa vision toujours la même. Par ailleurs, Monsieur Petit ne sait pas ce qu’est le foisonnement.
    « EnRi est devenue significative, mesurée sur l’année, ce sont bien les sources pilotables qui vont continuer à assurer l’essentiel de la production » ici encore M. Petit qui décide pour un pays interdit aux renouvelables variable de dépasser la production que pourrait fournir une énergie pilotable, fut-elle renouvelable.
    « la France cherche à copier l’Allemagne, nonobstant, pour ce faire, le piétinement de ses propres schémas, même lorsque ceux-ci se montrent plus pertinents (défi climatique, indépendance énergétique).» M. Petit s’imagine sans doute que la France a assuré son indépendance énergétique avec le nucléaire dont le combustible est 100% importé. Il semble ignorer que pour tous les pays du monde, l’indépendance énergétique ne peut être garantie pour chacun qu’avec les renouvelables, chacun possédant son Soleil, son vent, ses rivières, sa géothermie, son agriculture, ….
    « ……serait vendu à l’opinion, en arguant de la réduction du risque nucléaire, n’en doutons pas un instant. » Il semble que cela gêne beaucoup M. Petit que pour une fois les pouvoirs publiques diraient la vérité.
    « La France, qui avait échappé à ce travers, copie bien inconsidérément, les errements allemands ». Bien sûr la France c’est bien puisque c’est nucléaire alors que l’Allemagne c’est mauvais puisque ça tourne le dos au nucléaire…. Pour M. Petit, bien sûr parce que lui, IL SAIT.
    « Un frémissement positif pourtant, les Pays Bas, qui ont déjà prolongé l’exploitation de la centrale de Borssele, envisageraient, aux côtés des incontournables EnRi, la construction de plusieurs centrales nucléaires, une singularité bienvenue, » au point ou il en est ce M. Petit, alors y franchement. Et quand je pense que j’ai lu de la part de certains participants au forum que l’article n’était pas partisan ?????

    J’arrête, là je crois que ça suffit. M. Petit comme tous les nucléocrates décide que seul le nucléaire est digne d’intérêt, par ailleurs il pense que ce soit pour le gaz ou l’uranium que continuer à piller la planète est une bonne chose car il ne s’est pas encore aperçu que ce qu’il y avait de nouveau et même la seule chose qui soit nouvelle, c’est que nous ne sommes plus obligés de piller la planète pour produire notre électricité et que le réservoir nouveau est infini.

    Répondre
    • Vous avez raison de vous arrêter là, en concluant par cette phrase:
      « ce qu’il y avait de nouveau et même la seule chose qui soit nouvelle, c’est que nous ne sommes plus obligés de piller la planète pour produire notre électricité et que le réservoir nouveau est infini »
      vous nous laissez rêveur, l’électricité gratis !!!!!!!!!!!!!!!!!!

      Répondre
    • Vert suggère ce qui est bon pour la planète. En particulier ce qui ne dérègle pas son climat en émettant du CO2, et qui consomme peu ses ressources naturelles. Comparons :
      EnRi (ou variables si vous voulez, mais les variations aléatoires les rendent difficilement aptes à la consommation) :
      OK, solaire et éolien émettent peu de CO2 DIRECTEMENT. Mais leur caractère variable décorrélé des besoins impose le recours à des « backups » pilotables. Si c’est de l’hydraulique, tout va bien (cas de la Norvège). Si c’est du nucléaire, c’est aussi OK (cas de la France). Si c’est du charbon ou du gaz, on ne peut plus parler de Vert (cas de l’Allemagne). En revanche, les matériaux de base qui composent les éoliennes et le PV sont consommés en grandes quantités vu le nombre de machines (2000 éoliennes produisent moins qu’un seul réacteur), et pour les mêmes raisons ils laissent en fin de vie beaucoup de déchets non recyclables, à commencer par les gigantesques fondations en béton armé.
      Nucléaire : pas de CO2. Certes, il consomme de l’Uranium et même mal dans les REP actuels. En passant dans quelques décennies à des RNR (surgénérateurs) les réserves dépasseront le millénaire, ce qui est largement suffisant pour mettre au point la fusion qui ne consommera que de l’H2. Certes il y des déchets, mais en quantité infiniment moindre que les EnRi, avec un processus de recyclage et de gestion parfaitement définis.
      Conclusion de l’intercomparaison : le nucléaire est plus Vert que les EnRi.
      Doit-on les opposer ? Sortons du dogme comme vous le proposez M. Rochain, et restons dans une démarche cartésienne : certains pays, généralement peu développés, ne peuvent (encore) accéder au nucléaire. Il est pertinent pour eux de s’équiper en EnRi pour s’électrifier et éviter le recours polluant au fossile, souvent des diesels. De rares pays comme la Norvège ou la Suisse, ont de l’hydraulique à profusion, et c’est le Nirvana…. mais c’est l’exception.
      Pour les autres, comme la France, le nucléaire s’impose pour éradiquer l’énergie fossile. Y rajouter un soupçon d’EnRi n’est pas exclu, sachant que comme on ne sait pas stocker l’électricité massivement, il est dangereux de dépasser 30 % de ces EnRi dans le mix, avec des inconvénients : machines importées, subventions nécessaires …
      L’Allemagne a fait le choix du charbon, et se tourne vers le gaz qui n’est qu’un pis-aller.
      Les chiffres d’émissions de CO2 par kWh du secteur électrique que donne le site « electricitymap » à cet instant sont sans appel :
      Allemagne = 504 g juste derrière la Pologne (714 g)
      France (championne de l’UE ! ) = 66 g !
      Qui est le plus Vert et grâce à quoi ??? Soyons honnêtes …

      Répondre
      • Vert n’est pas une suggestion mais désigne le renouvelable.
        Par ailleurs le pillage des ressources de la planète n’est PAS BON pour elle.

        Répondre
    • Vert n’est pas synonyme de « renouvelable », et aucune technologie ne l’est à 100 % comme le dit fort bien Cochelin. Et s’il n’est pas bon de consommer les ressources de la planète, alors solaire et éolien sont pires que le nucléaire.
      Si ce dernier consomme en effet les réserves d’uranium (qui ne servent d’ailleurs pas à grand chose d’autre qu’à la production d’énergie !), la surgénération réduira considérablement cette consommation. Il est par ailleurs possible d’utiliser d’autres corps fissiles comme le Thorium, mais il est plus probable qu’on passera à la fusion nucléaire avant que ce ne soit nécessaire.
      Car la densité énergétique du nucléaire, jointe à son caractère bas carbone, sont des avantages déterminants.
      Solaire et éolien sont à réserver à des cas marginaux (territoires isolés comme les îles ou la haute montagne), encore que les SMR vont encore réduire ces exceptions.

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