Train à hydrogène: Djebbari annonce un coup de pouce aux régions pilotes
Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a annoncé vendredi le déblocage de fonds supplémentaires aux régions qui vont tester le train à hydrogène, lors d’une visite à l’usine Alstom de Séméac, près de Tarbes.
Initialement prévus pour 2022, les premiers prototypes de trains à hydrogène ne devraient finalement pas voir le jour avant 2023, avec une production en série à l’horizon 2025.
« L’Etat va s’engager encore plus fort, notamment auprès des quatre régions partenaires en investissant quatre millions d’euros en plus par région de manière à accélérer et boucler ce premier tour d’expérimentation sur le train à hydrogène », a déclaré le ministre.
« On est actuellement dans une phase d’expérimentation, de prototypage. L’idée c’est d’avoir des processus industriels très solides. Nous avons l’ambition de développer cette filière », a-t-il précisé.
Début septembre, le gouvernement a annoncé un plan de sept milliards d’euros d’ici à 2030 pour développer le train, dont deux milliards entre 2020 et 2022.
Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie se sont déclarées prêtes à expérimenter le train à hydrogène et devraient commander 14 premiers rames pour leurs TER.
« On est en train d’essayer de finaliser ce dossier, notamment le financement qui est toujours la vraie problématique » a relevé Jean-Baptiste Eymeoud, président d’Alstom France.
« J’espère que tout cela pourra passer en commission dans les différentes régions d’ici la fin de l’année pour être enfin contractualisé et lancé ».
« On veut faire la démonstration qu’aujourd’hui les trains à hydrogène sont fonctionnels et que c’est la bonne solution pour le remplacement des rames Diesel », a-t-il plaidé.
Garantis « à zéro émission », les trains à hydrogène émettent uniquement de la vapeur d’eau et de l’eau condensée.
Alstom, qui fait déjà circuler des trains à hydrogène depuis deux ans en Allemagne, y a reçu des commandes fermes pour 41 trains régionaux, qui doivent entrer en service commercial à partir de 2022.
Après sa visite à Alstom, le ministre s’est rendu dans l’usine du constructeur ferroviaire espagnol CAF à Bagnères-de-Bigorre, près de Tarbes, qui doit fournir les prochains trains Intercités Paris-Toulouse et Paris-Clermont.
D’un coût estimé à environ 700 millions d’euros, ces rames électriques, qui peuvent atteindre les 200km/h, doivent entrer en service en 2023, pour remplacer progressivement les vieux trains Corail. L’entreprise rénove également une vingtaine de rames du RER A, la ligne ferroviaire la plus fréquentée d’Europe, qui entreront en service à partir de 2021.
COMMENTAIRES
Un train à hydrogène ne tient pas la route face à un train électrique !
Pour faire un train à hydrogène propre il faut d’abord avoir de l’électricité propre qui va devoir céder une bonne par de sa puissance pour être transformée en hydrogène qui fera avancer le train avec un rendement encore moindre que s’il était tracté par un moteur électrique….. c’est une aberration, mais quand on est habitué au consommations de carburant de l’aéronautique on ne peut pas être choqué par une telle débauche d’énergie pour ne faire avancer qu’un train.
L’argument avancé par M. R. est juste . cependant il est aussi vrai que l’électrification des petites ou moyennes lignes n’est guère économiquement possible .La mise en place est onéreuse et surtout leur trafic n’est pas garanti dans la durée .
Si l’on rechigne à électrifier la ligne il vaut alors mieux laisser le train à mazout qu’il y avait précédemment plutôt que de faire du greenwashing avec le reformage du mazout pour faire de l’hydrogène avec les pertes déjà évoquées à chaque niveau de transformation. En plus il n’y aura pas à payer les nouvelles locomotives à hydrogène.