Rosatom

Rosatom prend la tête de la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Le Kazakhstan franchit un cap majeur dans sa stratégie énergétique en confiant à Rosatom, le géant russe du nucléaire, la tête d’un consortium chargé de construire sa première centrale nucléaire. Un choix à la fois stratégique et politique, pour un pays riche en uranium mais en quête d’indépendance énergétique.

Une annonce symbolique pour la filière nucléaire kazakhe

Le Kazakhstan a officialisé une décision attendue depuis plusieurs mois : l’agence nationale pour l’énergie atomique a annoncé que la société russe Rosatom a été désignée comme chef de file du consortium international chargé de construire la première centrale nucléaire du pays. Ce projet marque une nouvelle étape pour un État qui, bien que premier producteur mondial d’uranium, ne possède toujours pas d’installation nucléaire civile pour sa propre consommation.

Ce chantier est d’autant plus significatif qu’il intervient dans un contexte de croissance démographique et industrielle rapide, provoquant une tension constante sur le réseau électrique national. De fréquentes coupures et une dépendance accrue aux importations d’électricité ont poussé les autorités kazakhes à envisager des solutions structurelles, dont le nucléaire civil constitue le pilier central.

Le partenariat de Rosatom assumé avec la Russie

Le choix de Rosatom n’est pas anodin. L’entreprise publique russe est déjà impliquée dans de nombreux projets nucléaires à travers le monde, et bénéficie d’une longue tradition de coopération avec les anciennes républiques soviétiques. Le Kazakhstan, allié historique de Moscou, renforce ainsi ses liens avec la Russie dans un domaine hautement stratégique.

Si plusieurs autres acteurs internationaux, notamment chinois, sud-coréens et français, avaient manifesté leur intérêt pour participer à ce projet, c’est finalement l’option russe qui a été retenue. Rosatom pilotera la conception, la construction et probablement l’exploitation de la centrale, même si les détails techniques et financiers n’ont pas encore été rendus publics.

Un paradoxe énergétique

L’un des éléments les plus frappants dans ce projet reste le paradoxe énergétique du Kazakhstan. Le pays détient près de 43 % des réserves mondiales d’uranium et en est le premier producteur. Il figure également parmi les trois principaux fournisseurs d’uranium naturel à l’Union européenne. Pourtant, malgré cette richesse, le Kazakhstan manque cruellement d’électricité pour satisfaire ses besoins internes.

Cette situation s’explique par un sous-investissement chronique dans les infrastructures énergétiques, combiné à une dépendance aux centrales thermiques vieillissantes, majoritairement alimentées par du charbon. Le recours à l’atome apparaît donc comme une solution de long terme pour répondre à la fois à la demande croissante et aux engagements environnementaux du pays.

Une ambition énergétique à l’échelle régionale

Au-delà de ses besoins nationaux, le Kazakhstan voit dans cette centrale une opportunité de renforcer son rôle de puissance énergétique en Asie centrale. Le nucléaire pourrait lui permettre d’exporter de l’électricité vers ses voisins tout en diversifiant ses sources de revenus. Ce projet s’inscrit dans un plan de modernisation plus vaste du secteur énergétique kazakh, visant à attirer les investissements étrangers et à sécuriser l’approvisionnement sur le long terme.

Le gouvernement a d’ores et déjà promis un encadrement rigoureux du chantier et une consultation de la population locale, alors que les souvenirs du passé nucléaire soviétique, notamment les essais menés au polygone de Semipalatinsk, suscitent encore des craintes dans l’opinion publique.

Les enjeux géopolitiques du choix de Rosatom

La désignation de Rosatom ne manquera pas de faire réagir sur la scène internationale, à l’heure où l’Occident cherche à limiter l’influence énergétique de Moscou. Pour le Kazakhstan, ce partenariat représente un équilibre délicat à maintenir entre son ancrage régional et ses relations avec les puissances occidentales, notamment dans le cadre de ses exportations d’uranium vers l’Europe.

L’Union européenne, en particulier, pourrait surveiller de près les implications de cette collaboration, elle qui cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement énergétique et à réduire sa dépendance aux technologies russes.

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