Nucléaire: Pannier-Runacher annonce une relocalisation en France

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé, vendredi, le relocalisation en France par Framatome d’une étape essentielle de la fabrication de cuves nucléaires, nouvelle marque de soutien à une filière que le président Emmanuel Macron veut relancer.

« Un nouvel atelier industriel de Framatome va être construit ici au Creusot » (Saône-et-Loire), sur le site de Framatome, et « permettra la relocalisation des pièces de haute précision auparavant fabriquées en Europe de l’Est », a déclaré la ministre en visant l’immense forge du leader du nucléaire, une des rares au monde capables de réaliser les pièces de grande taille indispensables aux centrales nucléaires.

Le nouvel atelier, qui nécessitera 100 millions d’euros d’investissements d’ici à 2026, sera installé dans le bâtiment historique du Creusot où avait été lancé le programme nucléaire français dans les années 1970, tout un symbole.

Dans ce « berceau de la métallurgie française » – Le Creusot a accueilli une des premières forges au monde, en 1782 -, l’atelier permettra de fabriquer les internes en inox qui permettent, à l’intérieur d’une cuve nucléaire, de guider les crayons de combustible.

« C’est un retour » en France, se félicite-t-on chez Framatome. « On ne peut pas dépendre d’autres pour faire une pièce aussi critique », fait valoir le ministère de la Transition énergétique, sans vouloir se prononcer sur le probable coût supplémentaire de fabrication de ces pièces en France par rapport à l’Europe de l’Est.

« C’est un enjeu de souveraineté nationale », a abondé Mme Pannier-Runacher, annonçant que cette relocalisation serait suivie d’autres.

« La France renoue avec son destin industriel nucléaire », a assuré la ministre après avoir assisté au forgeage, sur une gigantesque presse de 9.000 tonnes, d’une pièce incandescente chauffée à plus de 1.100 degrés.

Les internes fabriqués dans le nouvel atelier, créant une centaine d’emplois, seront destinées à la construction des futurs EPR2, « à un rythme de 1,5 par an ».

Les premières livraisons seront effectuées « mi-année 2026 », soit à temps pour la livraison des six prochains EPR2, dont les premières mises en services doivent avoir lieu d’ici à 2035.

Ce nouvel atelier est un « petit caillou » dans le vaste projet lancé par le président Emmanuel Macron face aux crises énergétique et climatique et qui doit permettre à la France d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Mme Pannier-Runacher a rejeté les critiques d’un passage en force de cette politique de relance alors que le projet de loi d’accélération du nucléaire n’est toujours pas approuvé par le Parlement. Il sera débattu à l’Assemblée nationale à partir du 13 mars, après avoir été facilement voté par le Sénat en janvier.

« Nous nous préparons », a simplement déclaré la ministre.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Comme quoi le Nucléaire, c’est aussi des Emplois industriels en France avec les investissements qui vont avec…

    Le PV et l’éolien, c’est beaucoup de « Valeurs ajoutées » qui partent sous d’autres cieux..

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  • Décidément, il faut en arriver à la situation actuelle pour que les responsables de la filière et les politiques réalisent qu’en matière d’énergie, la souveraineté est une nécessité. Qui avait pris la décision de faire fabriquer des composants de réacteurs nucléaires à l’étranger et par dessus le marché en Europe de l’Est ? Ahurissant.

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    • @Brun,

      Le « Prix » avait dû motiver les décideurs, comme pour tant d’autres choses (y compris les fruits et légumes courants…)…

      Le « Prix » est souverain de nos jours !!!

      Répondre
  • Excellente nouvelle, je me souviens d’une visite de la méga forge pour des viroles de cuve réacteur où le savoir -faire était remarquable et unique. J’espère que ces projets ne seront pas contrés par les nucléophobes de tout bord et que la France retrouvera une partie de sa souveraineté.
    J’incite vivement les lecteurs à visionner l’audition de cet expert qui a passé sa vie professionnelle au sein de la filière nucléaire et qui montre à quel point nous avons fait fausse route mais qu’il est tout à fait possible de relancer la filière industrielle du nucléaire :

    Répondre
  • Les mêmes qui ont fossoyé le nucléaire et son industrie sortent les clairons de la com à ce propos !
    Espérons que tout cela ne tombe pas à l’eau, un tête à queue de leur part est toujours possible.

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  • Je lui avais envoyé un courrier lui expliquant l’incontournable nucléaire .
    Elle m’a répondu et remercié . Je n’oserai penser l’avoir influencée … peu importe …
    Elle fait ce qu’il faut …

    Répondre
  • @ Coudre
    Pour « ellle fait ce qu’il faut », j’apporterai de la nuance à votre contentement !
    En effet, de par leur inculture scientifique et technique, Agnès Pannier-Runacher et Pierre Cazeneuve dans leur interventions du 7 décembre 2022 à l’assemblée nationale, ont été plus que lamentables techniquement pour justifier le besoin impératif et l’accélération vers les renouvelables !
    J’explique par ce que j’ai repris ds leurs interventions
    « Un moratoire « irait complètement contre la souveraineté énergétique de la France et la sécurisation des approvisionnements », a abondé le rapporteur macroniste Pierre Cazeneuve. « Les éoliennes, c’est 37 TWH l’année dernière, c’est par exemple ce qui nous manquerait aujourd’hui pour être certain de passer l’hiver sereinement ».
    Mon commentaire :
    P Cazeneuve ne sait pas que l’élec ne se stocke pas et ne se transfert pas de date à date? C’est lamentable !
    En cette période froide, je redits que pousser à mort (par des arguments fallacieux) «l’éolien+solaire » pour assurer les besoins en élec alors qu’ils produisent, lors des pics de conso en France et en Allemagne, moins de 5% de leur puissance installée, c’est de l’imbécilité à l’état pure
    D’autre part.
    En se tournant vers la droite de l’hémicycle, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a dit « partager la volonté de développer le nucléaire ». « Mais avant de sortir le premier EPR, il va falloir attendre quinze ans. Ce que j’entends de vous, c’est que deux-tiers de votre énergie sera importée depuis la Russie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Moyen-Orient, les Etats-Unis, et cela ne vous pose strictement aucun problème en terme d’indépendance énergétique », a-t-elle taclé ds l’hémicycle.
    Un commentaire que je fais miens
    : « ce ne sont que des bavardages d’idéologues paumé(e)s en service commandé (par E Borne) et qui sont dans la justification imbécile des EnR aléatoires » :
    Le « en même temps » peut vs montrer une belle face en vs remerciant mais attention un train peut en cacher un autre en sens inverse !

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