Nucléaire: l’AIEA augmente ses prévisions pour la 1e fois depuis Fukushima

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a relevé ses projections de production nucléaire pour la première fois depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, prévoyant désormais un doublement de la puissance installée d’ici à 2050 dans le scénario le plus favorable.

« Cette amélioration des perspectives ne marque pas encore une nouvelle tendance, mais elle survient alors que le monde veut s’éloigner des énergies fossiles pour lutter contre le changement climatique », écrit l’instance onusienne dans un communiqué.

Dans l’hypothèse haute, l’AIEA table sur une capacité de production de l’énergie nucléaire de 792 gigawatts en 2050, contre 393 GW l’an dernier. Elle misait auparavant sur 715 GW.

Toutefois, si « les technologies innovantes ne connaissent pas un coup d’accélérateur », il faut s’attendre à une stagnation.

Après une certaine course au gigantisme avec des réacteurs de plus en plus puissants, l’industrie nucléaire s’intéresse aujourd’hui beaucoup aux petits réacteurs modulaires ou SMR (« small modular reactors »).

Plusieurs pays travaillent par ailleurs à des réacteurs de quatrième génération, dont l’un des objectifs est notamment de minimiser les déchets.

Les conclusions de ce rapport témoignent « d’une sensibilisation croissante au fait que l’énergie nucléaire est absolument vitale dans nos efforts » pour combattre le réchauffement climatique, s’est félicité le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi.

Les partisans du nucléaire soulignent qu’il s’agit d’une source d’énergie très peu émettrice de CO2 et pilotable, c’est-à-dire qui peut être mobilisée en fonction des besoins -, à l’inverse du vent ou du soleil.

En 2020, l’énergie nucléaire a fourni environ 10% de l’électricité mondiale, contre 37% pour le charbon.

L’accident de la centrale de Fukushima au Japon, dévastée par le gigantesque tsunami du 11 mars 2011, avait porté un rude coup au secteur.

L’Allemagne s’est donné jusqu’à 2022 pour sortir du nucléaire. La Suisse en a décidé de même, tout en maintenant dans l’immédiat certains sites. La Belgique vise pour sa part une sortie à l’horizon 2025.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Les voitures électriques nécessitent beaucoup d’électricité supplémentaire. Et on le sait…pas de vent, pas de volant. L’éolien reste une posture bien inadéquate.

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  • L’agence du nucléaire ne fait que prendre en compte la prolongation de durée de vie des réacteurs existants. Au besoin en subventionnant les réacteurs nucléaires qui n’ont plus de viabilité économique et au bord de la faillite comme cela vient d’être le cas pour les réacteurs nucléaires de l’Illinois, après d’autres aux Etats-Unis.

    Ailleurs, on accorde des prêts d’Etat sans intérêt et on garanti un tarif d’achat bien supérieur à celui des énergies renouvelables pour pouvoir construire de nouveaux réacteurs.

    Et en fin de compte, selon cette agence, dans le pire des cas, le nucléaire ne fournirait que 12,3% de l’électricité mondiale (au lieu de 11,2%) en 2050 et seulement 6,3% autrement.

    De son côté, l’agence internationale de l’énergie estime que les renouvelables pourraient produire 88% de l’électricité mondiale en 2050, dont 68% pour l’éolien et le solaire, et le nucléaire seulement 8 à 9%.

    Enfin, contrairement à l’idée constamment colportée par des journalistes ignares, la sortie du nucléaire en Allemagne ne date pas de 2011 mais d’une loi de février 2002, élaborée depuis juin 2000 avec les fournisseurs d’électricité concernés, et venue après une loi d’avril 2000 sur les énergies renouvelables.

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    • C’est exacte, la décision était prise mais sans effets, concerts, et après avoir seulement décidé de ne pas aller jusqu’à l’amortissement complet des investissements et avancée la date d’arrêt des réacteurs, en 2010 pris d’un remord comptable ils ont décidé de prolonger leur durée de vie même au delà des 40 années initiales, avec prolongation jusqu’à 45 ans. Mais en 2011 quelque mois plus tard…. KATASTROFFFFF au Japon, ARRIERE toutes ! et on ferme la moitié des réacteurs que quelques mois. C’est FUKU qui leur a rappeler leur bonne décisions de 10 ans avant et c’est sans retour.

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  • Quelques eéflexiobs sur le nucléaire quand même pour les opposants irréductibles : « L’abandon du nucléaire, y compris progressif, n’est pas justifié par des arguments écologiques. La seule appréhension d’une catastrophe de l’ordre de celle de Tchernobyl ou de Fukushima ne mène à rien. C’est un réflexe d’enfants qui n’a pas lieu d’être dans un monde d’adultes où la peur, sentiment irrationnel par définition, doit être conjurée par le pragmatisme, et ce même si cela réclame plus d’efforts encore. Une société civilisée et ambitieuse ne répond pas au risque en l’interdisant, mais en le minimisant. C’est à l’intelligence qu’elle confie son avenir, pas à ses craintes : voilà peut-être la juste définition du progressisme » https://www.lepoint.fr/invites-du-point/chevallier-le-nucleaire-l-impense-des-ecologistes-07-09-2021-2442060_420.php?M_BT=3839670800965#xtor=EPR-6-%5Bnewsletter-lepoint-debats-opinions%5D-20210910

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  • Dans cet article, je suis d’accord avec ce qui suit :
    D’une part, « Après une certaine course au gigantisme avec des réacteurs de plus en plus puissants, l’industrie nucléaire s’intéresse aujourd’hui beaucoup aux petits réacteurs modulaires ou SMR (“small modular reactors”)3
    En effet les défauts de gainage des crayons (munis de pastilles d’Uranium) sont apparus avec la montée en puissance des réacteurs (P = ou > à 1300 MW). Plus la puissance monte plus les phénomènes d’usure par fretting sont rapides.
    En Chine Taishan 1 (1750 MW) qui a été mis en service en déc 2018 a été arrêté le 30 juillet 21 pour des crayons dégradés et mis en maintenance. Comprendre ces phénomènes devient crucial pour ces types de réacteurs
    D’autre part, « si “les technologies innovantes ne connaissent pas un coup d’accélérateur”, il faut s’attendre à une stagnation »
    Après l’arrêt des recherches sur le réacteurs de 4-ème génération et projet ASTRID, c’est ce qui arrive en France alors que les Chinois, les Américains et Russes accélèrent dans ce domaine très prometteur dans les 10 ans avenir (plus de PB de réserves d’énergie et de déchets avec ce type de réacteur).

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  • L’abandon du nucléaire en Allemagne résulte d’une décision très rationnelle et ne date pas de Fukushima. Un premier réacteur a été arrêté en 2003 et un second en 2005.

    Pour être précis, la loi de sortie du nucléaire de février 2002 en Allemagne prévoyait un arrêt des réacteurs à différentes dates en fonction de leur ancienneté et de leur vétusté, le dernier réacteur devant être arrêté en 2022.

    En septembre 2010, le gouvernement conservateur avait voulu repousser de douze ans la sortie du nucléaire.

    Fukushima a remis les pendules à l’heure, avec le pragmatismes que les allemands ont et que les français n’ont pas.

    Sur les huit réacteurs arrêtés en 2011, pour une capacité de 8.442 MW, deux étaient déjà en panne et arrêtés depuis plus de trois ans. Le facteur de charge des six autres n’était que de 65% pour les quatre années antérieures.

    Pour les centrales thermiques qui ont été mises en service après 2011, les décisions d’investissement dataient de 2005 à 2008. La dernière centrale mise en service en mai 2020, Dateln-4, décidée en juillet 2006, a mis quatorze ans pour être construite (moins que les EPR de Finlande et de Normandie).

    Centrale au rendement nettement supérieure et beaucoup moins polluante que les vieilles centrales qu’elle ne fait que remplacer.

    Et quelle indépendance énergétique du nucléaire en France alors que la dernière mine d’uranium, Jouac, a fermé en 2001 ? Tout l’uranium nécessaire aux réacteurs français est importé, comme le pétrole des véhicules thermiques. En réalité, l’indépendance énergétique de la France en énergie primaire n’est que de 10% environ et provient des énergies renouvelables.

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  • Entre 2010 et 2020 (fin d’année), la capacité en charbon + lignite en Allemagne est passée de 52,9 MW à 43,6 MW et celle de tous les fossiles de 82,4 MW à 78,5 MW.

    Pour ne pas se limiter à une comparaison simpliste, du fait de conditions très particulières, de la production d’électricité entre le début de 2021 et l’année 2020, exercice favori des cueilleurs de cerises, il convient de regarder l’évolution beaucoup plus significative entre 2010 et 2019.

    Entre 2010 et 2019, la production d’électricité nucléaire en Allemagne est passée de 140,6 TWh à 75,1 TWh – celle du charbon + lignite de 262,9 TWh à 171,5 TWh – celle du pétrole + gaz de 98,0 TWh à 94,8 TWh – celle des renouvelables de 105,2 TWh à 242,4 TWh.

    La production nucléaire a baissé de 65,5 TWh et celle des fossiles de 94,6 TWh, alors que celle des renouvelables a augmenté de 137,2 TWh. Période pendant laquelle la production a diminué de 23,7 TWh et la consommation de 41,5 TWh, le solde exportateur ayant augmenté en conséquence.

    A noter que depuis 2003, l’Allemagne a un solde positif (plus d’export que d’import) dans ses échanges d’électricité avec la France (échanges commerciaux réels).

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  • Je propose donc que la France imite sa voisine en produisant par an 171,5 TWh d’électricité au charbon et lignite, plus 94,8 TWh au pétrole et gaz.
    Ainsi la production nucléaire pourrait-elle baisser d’autant et tomber autour de 150 TWh au lieu de 400. Ce serait un succès magnifique ; voyez la quantité de déchets de fission en moins.
    Et le jour où il y aura suffisamment de renouvelables intermittents, on fermera toutes ces centrales à CO².
    Avec une larme quand même en fermant nos propres Dateln-4 qui ont un si bon rendement et produisent donc si peu de gaz carbonique.

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    • Excellente idée Sarcastelle, imitons les Allemands et produisons 132TWh d’éolien, 47 TWh de solaire, et 45 de bioénergie, ainsi il ne devrait plus y avoir que 176 TWh ne nucléaire producteur de déchets radioactifs millénaire. Succès grandiose garanti.

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    • C’est faux, renvoyez moi un message où je dis autre chose que « L’utilisation du charbon en Allemagne baisse d’années en années au fur et à mesure que les renouvelables gagnent du terrain » !

      Comme d’habitude vous mentez et déformez mes propos. En revanche vous avez soutenu et soutenez toujours que le gaz à remplacé le charbon et le nucléaire et ça c’est totalement faux comme en témoignent les statistiques officielles…. vous les voulez encore ? C’est ici :
      https://www.cleanenergywire.org/factsheets/germanys-energy-consumption-and-power-mix-charts

      Vous êtes bien à l’image de ce que vous défendez, le nucléaire qui se maintien et à prospéré en France sur le mensonge durant 60 ans.

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  • Je ne conteste pas que l’utilisation du charbon a baissé avec le développement (à grands frais) des ENR, mais la tendance concernant la gaz est à une augmentation significative (https://www.bdew.de/media/documents/20210322_D_Stromerzeugung1991-2020.pdf) et est appelée à progresser pour suppléer la réduction du parc charbon et nucléaire à venir. La liaison NORDSTREAM 2 n’a pas d’autres but. Pour l’instant, le charbon est encore largement utilisé, et repart grandement à la hausse cette année avec la hausse de la consommation et la faiblesse des productions ENRI depuis l’automne dernier. L’avenir nous dira qui a raison.

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    • Mais une courbe, ça peut quelquefois s’inverser, et ce qui semble se passer en Allemagne. La perte d’autonomie électrique s’annonce dans les années à venir. Les exportations faiblissent et les importations sont à hausse.

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      • Bien sur qu’une courbe peut s’inverser mais une courbe a plus souvent encore des aléas ponctuels qui ne se voient que dans le nuage de ponts qui fait son détail, et c’est avec ce nuage de points que l’on trace la droite de régression qui donne la pente de la courbe Cochelin.
        Vous avez quelques progrès à faire en analyse numérique Cochelin, les mathématiques n’ont pas été inventées pour vous donner raison dans ce qui n’est qu’un souhait à vous comme à moi, mais pour nous fournir des outils d’appréciation sur les réalités qui font notre environnement.
        Je me permet de vous suggérer la lecture de « une histoire des mathématiques » paru récemment chez ISTE Éditions.

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