Londres veut mettre à contribution les particuliers pour financer le nucléaire

Le gouvernement britannique a annoncé mardi « un nouveau modèle de financement » de ses projets de centrales nucléaires, qui fera peser une partie du coût sur les factures énergétiques des particuliers mais qui devrait faire baisser le coût global de ces projets.

Le gouvernement espère ainsi réaliser « des économies de plus de 30 milliards de livres sur chaque nouveau projet de centrale nucléaire de grande échelle », notamment en faisant baisser les intérêts des emprunts des constructeurs, a annoncé le ministère des Entreprises et de l’Energie dans un communiqué.

« L’énergie nucléaire à grande échelle est la seule technologie disponible pour fournir de l’électricité en continu à faible émission carbone et a un rôle clé à jouer » dans la transition énergétique du Royaume-Uni », selon le ministère.

Ce nouveau mode de financement est aussi censé « réduire la dépendance du pays aux développeurs étrangers pour le financement de nouveaux projets nucléaires en augmentant de façon substantielle le vivier d’investisseurs privés pour inclure des fonds de pension britanniques, des assureurs et d’autres investisseurs institutionnels », selon le communiqué.

Le gouvernement n’a cependant pas tranché sur la question d’exclure ou non le chinois CGN du projet de centrale nucléaire Sizewell C, alors que l’influence de la Chine dans les actifs stratégiques britanniques est régulièrement dénoncée par des députés conservateurs, un an après la décision du gouvernement d’exclure l’équipementier Huawei du réseau 5G.

Le Financial Times avait affirmé fin septembre que Londres était proche d’un accord avec EDF, principal partenaire dans ce projet, pour vendre ou mettre en Bourse les 20% de CGN dans le projet de centrale situé dans le Suffolk, sur la côte-est du pays. Mais le gouvernement, qui doit encore annoncer sa décision finale d’investissement sur Sizewell C, n’a pas confirmé.

Un autre projet, Hinkley Point, porté par EDF et CGN, ne serait pas concerné, puisque le projet est déjà bien engagé. Il s’agit de la seule centrale nucléaire en cours de construction dans le pays et elle devrait être opérationnelle dans quelques années.

« Face à la hausse mondiale des prix du gaz, nous devons nous assurer que le réseau électrique futur en Grande-Bretagne est renforcé par une énergie nucléaire fiable et bon marché produite dans ce pays », a pour sa part commenté le ministre des Entreprises et de l’Energie Kwasi Kwarteng.

Mais selon l’ONG Greenpeace, « ce modèle a déjà été testé aux Etats-Unis, et s’est révélé désastreux. Il transfère un risque financier énorme des constructeurs vers les factures des clients ».

Le gouvernement « devrait se concentrer sur l’expansion des énergies renouvelables, plus vite et à plus grande échelle », a-t-il ajouté.
ode/ved/eb

commentaires

COMMENTAIRES

  • Bonjour,
    Quand je regarde ma facture d’électricité je suis sidéré…
    Je préférerais que tous les prélèvements aillent pour la construction de centrales pilotables nucléaires que partout ailleurs.
    L’éolien et le solaire sont des investissement en double car lorsqu’il n’y a pas de vent ou de soleil il faut avoir sous la main les productions pilotables. Nous sommes très loin du stockage d’énergie nécessaire qui correspond à l’enjeu.
    Bonne analyse

    Répondre
  • C’est ce qui a été fait aux USA pour deux réacteurs AP1000 à Summer.

    La construction a été abandonnée, car trop coûteuse et trop de retards.

    Mais les contributeurs forcés n’ont pas été remboursés sur leur facture.

    Quelle capacité de centrales ont été construites pour compenser les capacités éoliennes et solaires construites depuis dix ans ?? On peut attendre la réponse longtemps.

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    • Parler de « Capacité » ramène immanquablement à la puissance disponible pour alimenter le réseau en temps réel. En la matière, aussi considérable puisse être la puissance « installée » des ENRi, leur garantie de capacité est dérisoire………

      Quand vous parler de « capacité », vous voulez dire puissance ou agrégat énergétique annuel?

      Répondre
  • Environ 43% de l’électricité britannique provient d’énergies renouvelables. Ils disposent d’importants potentiels de stockage notamment en step et entre autres en Ecosse dans le Loch Ness mais pas seulement puisqu’ils développent du stockage en boucle fermée et à eau densifiée ce qui permet l’usage de bien plus de sites dans tous pays. La plupart des réacteurs vieillissants du parc nucléaire, qui fournissent 16 % de l’électricité, seront mis hors service cette décennie, le dernier devant fermer en 2035. La Grande-Bretagne vise à transférer la majorité sa production d’énergie vers des sources renouvelables d’ici le milieu de la prochaine décennie car il devient de plus en plus évident aux énergéticiens britanniques comme à beaucoup d’autres dans le monde que l’avenir de l’énergie est un réseau décentralisé et flexible.

    Malgré les engagements pris par les gouvernements successifs pour construire une nouvelle génération de centrales nucléaires, la plupart des projets se sont effondrés car le secteur privé n’était pas disposé à les financer. EDF, soutenu par l’État français, construit avec retards Hinkley Point C dans le Somerset, la seule nouvelle centrale nucléaire du Royaume-Uni. D’autres projets, dont Wylfa au Pays de Galles et Moorside en Cumbria, ont été annulés ces dernières années.

    EDF pilote également le projet Sizewell C, qui serait construit sur la côte du Suffolk, à côté de la centrale nucléaire existante.

    Il est également présent dans l’éolien y compris en Ecosse aux côtés du suédois Wattenfall, du danoise Ørsted, du chinois Red Rock etc.

    Le financement de l’État représente une proportion substantielle du coût global de construction de centrale nucléaire estimé à 20 milliards de livres sterling et devrait conduire le gouvernement à prendre une participation dans le projet.

    Le passage aux nouvelles technologies de stockage et aux énergies renouvelables sera évidemment plus lent si le gouvernement soutient la plus coûteuse industrie nucléaire.

    Les contribuables britanniques devront faire face à une facture pouvant atteindre 1,7 milliard de livres sterling pour aider à faire du projet de centrale nucléaire de Sizewell C une décision d’investissement finale au cours des trois prochaines années.

    Le gouvernement espère que son implication financière dans Sizewell C aidera à encourager les investisseurs extérieurs à fournir des fonds supplémentaires alors qu’il cherche à évincer la société chinoise CGN du projet, dans le cadre d’une lutte plus large contre l’implication chinoise dans les principales infrastructures britanniques

    Les ministres espèrent attirer des investisseurs du Royaume-Uni, des États-Unis et d’ailleurs pour aider à financer la relance du nucléaire avant la retraite des réacteurs existants, mais les analystes se sont demandé dans quelle mesure les fonds de pension et d’autres seraient enclins à investir dans le nucléaire compte tenu de l’historique des dépassements de coûts dans ce secteur et de la longue durée des investissements avant rentabilité suffisante non assurée

    EDF est lui-même aux prises avec peu de projets en cours en dehors du Royaume-Uni

    Dans le cadre du nouveau modèle de financement, les ménages britanniques vont supporter le coût de tout dépassement via leurs factures d’énergie, y compris ceux qui ont opté pour le tout renouvelable.

    Pour une énergie nucléaire démarrée en 1954 avec le premier réacteur civil en Russie et comparé à des renouvelables plus largement développées en France plus de 30 ans après le ptogramme pourtant tout nucléaire des années 70, il est manifeste que les renouvelables font nettement plus baisser les prix si l’on extrapole en plus dans quelques 30 ans pour tenir compte de ce décalage et on constate de même une forte baisse des prix des stockages dont certains ont en plus les capacités de fixer durablement le carbone quand le bilan du nucléaire se dégrade selon les sites et avec l’exploitation accrue d’uranium (voir étude scientifique de 2014 parmi d’autres remise à jour en 2021)

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  • Quand on fait du copier coller, il est d’usage de le dire et de citer les sources………..ce que vous ne faites pas.
    A ce stade, ce n’est plus du commentaire!

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  • @ Yvan le Goff : Désolé si les faits rappelés vous dérangent et ne vont pas dans le sens de vos croyances mais si c’était du copié collé vous retrouveriez le texte. Il serait peut-être temps de vous intéresser sérieusement aux questions de gestion de l’intermittence car sinon dans 20 ans vous passerez encore du temps à sortir les mêmes âneries en boucle ce qui n’apporte rien ni à vous ni à personne puisque la plupart des pays font des renouvelables avec des parts croissantes dépassant désormais le nucléaire en production au plan mondial et ne sont pas bloqués comme vous sur ce sujet. Et l’EPR il entre en fonction quand ? à quel prix au MWh ? avec combien d’années de retard ? Et à Tchernobyl quand pourront revenir les populations ?

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  • @ Yves Le Goff

    Je n’ai en aucun cas fait un copié collé de votre article comme vous pouvez aisément le vérifier. J’ai rappelé la situation générale en GB, des solutions en cours etc qui ne sont pas dans votre article, les chiffres officiels et les réactions locales dont il faut tenir compte et que pour ces dernières vous retrouvez bien sûr ailleurs. C’est vous qui êtes militant qui plus est extrémiste et êtes incapable d’aborder l’énergie au plan « global » de manière approfondie et objective. Si c’est pour nous répéter à longueur de journée qu’il n’y a plus de soleil le soir, c’est super intéressant, comme si dans l’énergie on n’en n’avait jamais tenu compte. Si vous étiez honnête et objectif vous devriez noter que l’UK fait et fera très peu de nucléaire, tout comme la Chine, les Etats-Unis et le monde entier (6 à 12% au mieux du mix électrique mondial d’ici 2050 selon l’Agence internationale de l’énergie et la France aussi ne peut qu’en réduire la part selon RTE, la CRE, EDF dont la part de marché mondiale est très modeste et qui déclare ne pas pouvoir faire face à l’effet falaise français etc), donc vous perdez votre temps à une partie mineure des aspect énergétiques et vous ne comprenez même pas qu’une transition en amène d’autres et c’est ce qui est essentiel à comprendre et à anticiper si vous étiez intelligent, compétent et cultivé en énergie, et si on veut être efficace et en avance sur les autres et bénéficier de ces marchés. Donc au lieu de faire des interventions de demeuré et de vous comporter comme un abruti de forum, essayez d’être à la hauteur de ces sujets, çà vous fera évoluer et on perdra moins de temps à vous répondre. Sachez que l’intermittence est un aspect plus facile à résoudre et dont on ne voit pas de blocage insurmontable du tout, que de réduire les déchets nucléaire à très peu de risques ou très peu de temps de risques ou de défendre des réacteurs et centrales EPR ou RNR en cas de terrorisme aggravé ou de conflit, et dans ce cas vous avez autant d’équivalents de Tchernobyl potentiellement que de réacteurs, donc on peut faire l’autruche et dire qu’il n’y a plus de conflit mais quand çà arrive on est durablement très mal. De plus vous n’anticipez pas la décentralisation de l’énergie que les technologies et prix permettent et qui évolue rapidement dans le monde. Engie ou EDF comme tous les autres le savent parfaitement et tentent de s’y adapter depuis pas mal d’années déjà mais vous vous restez borné, donc faîtes l’effort de mieux vous informer et d’évoluer car franchement le niveau de vos interventions n’apporte rien, ressaisissez-vous, çà vous sera bénéfique comme à tout le monde

    Répondre
  • @ Yves Le Goff
    Contrairement à vous, Energies+ tourne « courageusement » avec un pseudo !
    C’est au mieux 1 personne ou au pire plusieurs personnes (pour la puissance de feu) !
    Quand le les lis, je ne peux m’empêcher de penser à 1984 où tout est inversé…
    En effet dans son livre 1984, George Orwell décrit le mouvement totalitaire «l’ Angsoc », qui était issu du mouvement socialiste primitif. Il avait aussi mis en place la « novlangue* » permettant par de nouveaux mots de condenser de nouvelles significations et d’orienter ainsi les esprits (une communication manipulatrice).
    Il y avait notamment « la double pensée » qui permettait :
    • De se référer au passé (ou aux chiffres) en le(s) modifiant par des éclairages sélectifs.
    • D’accepter 2 idées contradictoires afin de pouvoir jouer sur l’une ou l’autre selon les circonstances.
    Par ce biais le gouvernement de L’Angsoc avait mis en place différents ministères tels que :
    • De la paix qui s’occupe de la Guerre.
    • De la vérité qui s’occupe du Mensonge.
    • De l’amour qui s’occupe de la Torture.
    • De l’abondance qui s’occupe de la Famine.
    J’ai donc, dans ce même axe de pensée totalitaire, ajouté un ministère tant choyé actuellement tel que celui :
    • De la lutte contre le CO² qui s’occupe du Fossoyage du Nucléaire
    Pour ce faire toutes leurs « études » convergent aux décrets suivant :
    1) Le nucléaire est intermittent
    2) Le nucléaire a besoin du gaz
    3) Les énergies de l’éolien et du solaire (ENRi) sont variables.
    4) Les ENRi n’ont pas besoin du gaz car elles l’économisent.
    5) L’arrêt du nucléaire en Allemagne est un succès grâce aux ENRi (leur taux de CO² émis et leur coût du kWh le prouvant car il meilleur que ceux de la France).
    6) Le nucléaire est responsable de la forte hausse des prix du gaz.
    7) Le nucléaire est le responsable de cette situation et il doit être arrêté dans l’urgence, ceci à tout prix et quoi qu’il en coûte.
    * je l’ai traduit ici pour le ministère de la lutte contre le CO² ci-après par l’energie+novlangue.

    Répondre
    • Bonjour M. Dubus

      Dans cet esprit, un copier coller sauvage n’a jamais eu lieu et les ENRi ne poseront pas de problème capacitaire puisque, sortis de la quatrième dimension verte, surgiront de salvateurs « stockages en boucle fermée et à eau densifiée ».
      Bien entendu, si vous émettez le moindre doute sur ces « solutions » vous êtes comme il se doit « militant extrémiste et incapable d’aborder l’énergie au plan « global » »…………..

      Répondre
  • Côté émissions liées à la production d’électricité, la France affiche un score honorable après la Suède grâce en particulier à son parc nucléaire. https://bilan-electrique-2020.rte-france.com/production-emissions-de-co2/
    Il ne suffit pas d’afficher des données au niveau mondial comme le fait Energie+.. Chaque pays a son mix électrique en fonction de ses particularismes. La France, par son premier ministre Pierre Mesmer, a choisi le sien à la suite de la crise pétrolière de 1973 en accélérant la construction de son parc nucléaire afin de baisser sa facture énergétique. Cela lui a permi rapidement de baisser ainsi rapidement ses émissions de CO2 avant tous les autres pays.

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