La liaison Londres-Amsterdam d’EasyJet sera-t-elle 100% électrique d’ici 2030 ?

Le transport aérien est aujourd’hui responsable de 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Face à ce constat et à la croissance exponentielle du trafic, les professionnels du secteur ont pris conscience qu’ils avaient un rôle à jouer dans la réussite de la transition énergétique mondiale.

Ils sont à ce titre de plus en plus nombreux à s’engager dans la réduction de leur empreinte carbone. Certains misent sur l’utilisation des biocarburants, d’autres sur la mise au point de moteurs électriques.

Au service de l’électrification du transport aérien

Faire voler d’ici l’horizon 2030 un avion court-courrier sans brûler une goutte de carburant et sans émettre un seul gramme de gaz à effet de serre : c’est l’objectif que s’est fixé easyJet en octobre 2018. Soucieuse de manifester son engagement en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique auprès de ses clients, la compagnie low-cost annonçait fin 2018 son choix d’investir dans le projet d’avion électrique de la start-up américaine Wright Electric.

Cette dernière travaille depuis quelques années sur la conception d’un avion électrique pour le transport de personnes. Grâce à sa collaboration avec Axter Aerospace, Wright Electric dispose déjà d’une expérience solide en la matière : la start-up a en effet participé à la mise au point d’un appareil 100% électrique.

Fort de ce premier succès, Wright Electric a décidé de se lancer dans le développement d’un moteur électrique destiné à un appareil de neuf places. Le prototype du système de propulsion nécessaire à un avion de cette envergure devrait être quatre fois plus puissant que celui qui équipe le modèle biplace.

Des systèmes électriques de l’ordre du mégawatt

En parallèle à ce projet, les équipes de Wright Electric et d’easyJetse sont associées afin de développer un moteur électrique encore plus puissant, destiné aux appareils court-courriers de taille plus conséquente (entre 150 et 200 sièges). L’objectif des deux partenaires est de réduire, voire de supprimer totalement, les émissions polluantes des liaisons européennes les plus empruntées (comme par exemple le Londres-Amsterdam ou le Londres-Paris).

« La distance ciblée est d’environ 500 kilomètres. En se basant sur notre réseau actuel, la liaison Amsterdam-Londres pourrait devenir la première ligne entièrement électrique. Étant donné qu’il s’agit de la 2ème route aérienne la plus fréquentée en Europe, cela permettrait une réduction significative des émissions carbone et de la pollution sonore », a expliqué Johan Lundgren, directeur général d’easyJet lors de l’annonce de ce partenariat.

La start-up américaine a franchi en janvier une nouvelle étape dans son ambitieux projet. Elle a ainsi officiellement lancé son programme Wright 1 qui vise la mise au point des systèmes électriques nécessaires à la propulsion d’un avion de près de 190 places et à l’alimentation des équipements embarqués.

Les ingénieurs de Wright Electric travaillent ainsi sur la création de nouveaux systèmes électriques à l’échelle du mégawatt. Un moteur électrique de 1,5 MW ainsi qu’un onduleur de 3 kilovolts devraient être opérationnels dans les prochains mois. La start-up est également en discussion avec BAE Systems pour la mise au point des commandes de vol et des systèmes de gestion de l’énergie.

Des vols commerciaux 100% électriques d’ici 2030

« Le projet progresse à bon rythme, avec de nombreuses agences gouvernementales américaines[la Nasa et l’Air Force Research Laboratory par exemple, ndlr] qui financent désormais la recherche sur l’aviation électrique… Tous ces développements nous aident à voir plus clairement un avenir d’opérations plus durables », estime le dirigeant d’easyJet.

Wright Electric estime être en mesure d’effectuer les premiers tests de son moteur dès l’année prochaine. Il s’agira dans un premier temps de voir comment se comporte l’appareil lorsqu’il se déplace au sol grâce à son moteur électrique de 1,5 MW. En fonction des premiers résultats, des tests en vol pourraient être organisés dès 2023.

« Les avancées technologiques dans le domaine de l’aviation électrique, sont vraiment passionnantes et fulgurantes. Avec les avions biplaces déjà en vol et les neuf places qui voleront l’année prochaine, cela devient une réalité et nous pouvons maintenant envisager un avenir qui ne soit pas exclusivement dépendant du kérosène ».

EasyJet et Wright Electric ne manquent pas d’ambition et tablent sur une mise en service de leur avion révolutionnaire Wright 1 d’ici l’horizon 2030.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Bonjour
    Si on compare au B777, (capacité double en passagers = 400 ) et 17 000 km de rayon d’action
    C’est le roulage / décollage qui détermine la puissance autour de 200 MW
    En croisière c’est 52 MW nécessaire.

    Je veux bien comprendre que l’on puisse faire des miracles, que l’avion ne montera pas à 11000 m pour faire 500 km qu’il ne dépassera pas 500 km/h …mais quand même 1.5 MW il ne va pas aller très loin votre avion ? et ceci même en admettant qu’il ait 6 moteurs, soit 10 MW.
    Ce sera un peu juste pour décoller.
    Le plus important serait aussi de connaitre la capacité des batteries (pour 10 MWh les meilleures batterie LiPo peseraient 12 tonnes )

    Répondre
  • Non, cet avion ne sera pas très performant sans accumulateurs révolutionnaires.
    En admettant 50% du poids total consacré aux batteries, en leur donnant une capacité de 250 Wh/kg, en admettant que l’avion présente (comme en gros les appareils commerciaux existants) un rapport poids/traînée aérodynamique de 20, ainsi qu’un rendement général de 75% sur contenu des batteries (le rendement aérodynamique de l’hélice étant la première source de pertes) on arrive à une distance franchissable sans vent de face et sans réserves (arrivée « en panne sèche ») de 688 km (eh, pas si mal quand même)
    Mode de calcul : (capacité des batteries X 0,75) / (poids de l’avion / 20)
    Un militant convaincu ajouterait qu’avec des photopiles en plus sur les ailes on traverserait l’Atlantique.

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