géothermie

Géothermie de surface : l’énergie silencieuse qui attend son heure

Encore trop marginale en France malgré ses performances techniques et économiques, la géothermie de surface représente un levier sous-exploité de la transition énergétique. Captant la chaleur du sous-sol peu profond, elle offre pourtant des solutions durables pour chauffer — et même rafraîchir — les bâtiments, avec un faible impact environnemental.

La géothermie, une énergie discrète mais redoutablement efficace

Invisible à l’œil nu, absente des débats publics, la géothermie de surface poursuit pourtant une promesse forte : délivrer une énergie renouvelable stable, locale et propre, issue de la chaleur naturelle du sous-sol jusqu’à 200 mètres de profondeur. Elle alimente des pompes à chaleur géothermiques à haute performance, capables de chauffer ou refroidir des bâtiments résidentiels, tertiaires ou publics, avec une empreinte carbone minimale.

Trois principales technologies existent : les sondes verticales (profondes mais compactes), les capteurs horizontaux (peu profonds mais nécessitant de l’espace), et les systèmes sur nappe phréatique, très performants mais réglementés. Dans tous les cas, la constance thermique du sol permet des rendements élevés, sans dépendre du vent ou du soleil.

Des atouts économiques encore peu valorisés

Outre ses performances énergétiques, la géothermie de surface affiche des coûts d’exploitation très faibles et une durée de vie supérieure à 30 ans, bien au-delà des systèmes thermiques classiques. Elle est éligible à MaPrimeRénov’, au titre des aides pour la rénovation énergétique, et plusieurs régions (comme l’Île-de-France, le Grand Est ou Auvergne-Rhône-Alpes) proposent des subventions complémentaires.

Pourtant, sa part dans le mix énergétique reste anecdotique. En 2023, la géothermie de surface représentait à peine 1 % des systèmes de chauffage installés dans les bâtiments neufs ou rénovés. Un chiffre qui contraste avec ses avantages techniques et son rôle potentiel dans la décarbonation du bâti.

Un marché freiné par l’ignorance et la complexité de la géothermie

Alors, pourquoi une telle sous-utilisation ? Les freins sont connus : manque de notoriété, complexité administrative, et pénurie de professionnels qualifiés pour installer et entretenir ces systèmes. Pour beaucoup de particuliers ou de collectivités, la géothermie reste une technologie obscure, perçue comme coûteuse ou intrusive.

La réalité est souvent tout autre. Si l’investissement initial peut être plus élevé qu’une chaudière classique, il est rapidement amorti par les économies d’énergie. Mais il faut lever les obstacles réglementaires, fluidifier les démarches de déclaration ou d’autorisation, et surtout former une filière professionnelle robuste, capable de répondre à la demande croissante.

Une carte à jouer dans la rénovation énergétique reposant sur la géothermie

Dans un contexte où la rénovation énergétique devient une priorité nationale, avec des objectifs ambitieux pour sortir des passoires thermiques, la géothermie pourrait jouer un rôle-clé. Elle permet de remplacer des chaudières fossiles dans des zones non raccordées au gaz, de rendre autonomes des bâtiments publics, ou encore de rafraîchir naturellement des établissements scolaires ou des maisons de retraite, sans climatisation énergivore.

Des projets pilotes se multiplient dans certaines collectivités. Mais à l’échelle nationale, un plan de déploiement structuré fait encore défaut. Une généralisation de cette technologie suppose une volonté politique affirmée, un soutien renforcé à l’investissement initial, et une meilleure pédagogie auprès du grand public.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Depuis plus de 60 ans, les pouvoirs publics français n’ont aucune envie de faire de l’ombre au nucléaire, et ceci explique ce couvercle sur les possibilités de la géothermie.

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  • Une forme d’exploitation de la nature tout à fait séduisante . Elle n’ a contre elle de ne pas être portée par un lobby politico-financier comme le nucléaire ou l’éolien .

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  • Depuis plus de 60 ans, les pouvoirs publics successifs n’ont eu aucun désir de faire de l’ombre au nucléaire.

    Répondre
  • Il est écrit « Une généralisation de cette technologie suppose une volonté politique affirmée, un soutien renforcé à l’investissement initial ». Sans cela, effectivement, la rentabilité financière ne serait pas atteinte.
    Pour alimenter les pompes à chaleur, il faut aussi de l’électricité et un réseau fiable pour les alimenter.
    Cependant, concernant la géothermie profonde, quelques risques ne sont pas à exclure : https://www.ifsttar.fr/collections/ActesInteractifs/AII3/pdfs/169049.pdf

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