Feu vert du gouvernement à la reconversion de la centrale à charbon de Cordemais

Le projet de reconversion à la biomasse de la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) a été validé par le gouvernement, qui « souhaite augmenter massivement la production d’énergie décarbonée », a-t-on appris vendredi auprès du ministère de la Transition énergétique.

En partenariat avec le groupe Paprec (traitement et valorisation des déchets), EDF avait déposé au printemps dernier un dossier dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) en vue de la réalisation d’une usine de production de pellets de bois, sur le site de la centrale à charbon de Cordemais inaugurée en bord de Loire en 1970.

Les porteurs de projet baptisé Ecocombust « ont été notifiés »vendredi « de la sélection de leur projet comme lauréat de l’AMI », a indiqué à l’AFP le ministère.

« L’instruction du dossier va à présent être approfondie » par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et le gouvernement « en vue de déterminer le niveau et les modalités de l’accompagnement financier qui pourra être apporté », ajoute-t-on de même source.

Elus locaux et syndicats se battaient depuis des années pour ce projet de reconversion à la biomasse afin de sauver le site et ses emplois.

Mais à l’été 2021, la direction d’EDF avait douché les espoirs des salariés en annonçant l’abandon du projet, citant son coût prohibitif et le retrait de son partenaire Suez.

Entretemps, les prix de l’électricité ont flambé et le système électrique français s’est retrouvé sous forte tension en raison de nombreuses fermetures de réacteurs nucléaires et du contexte géopolitique.

Avec cette usine de pellets, il s’agit pour EDF de remplacer une partie du charbon par des granulés produits à partir des résidus de taille, d’élagage ou de bois d’ameublement.

Le gouvernement souhaite « accompagner le développement d’autres usines de granulés en favorisant dans le cas de matière vierge certains types de biomasse (feuillus, sous-produits agricoles, déchets verts, etc.) », précise le ministère.

Emmanuel Macron avait promis de fermer toutes les centrales à charbon, combustible extrêmement nocif pour le climat, d’ici la fin du quinquennat, un objectif confirmé dans la loi en 2019.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Avec Cordemais, c’est 1 Pas en avant, 3 Pas en arrière et on continue la musique depuis 10 ans !!!

    Une paire d’EPR2 en lieu et place de la centrale de Cordemais serait la solution à beaucoup de problèmes… Tout en augmentant significativement l’emploi local, la qualité de l’air local et les émissions locales…

    Nota : L’Histoire peu connue du Charbon Colombien (et de ses conséquences sur la Colombie pendant des décennies) brulé à Cordemais et dans d’autres centrales à charbon européenne devrait faire ouvrir les yeux à certaines personnes sur les impacts de certaines activités très « extractivistes » (En ACV complète et réelle, Les ENRi étant bien plus « extractiviste » que le Nucléaire au MW.h produit, moins au MW comme mentionné dans les Scénarios RTE 2050 histoire de maquiller la Mariée forcée par le temps…).

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    • @ »Père Vert » Serge,

      Cela fait 10-15 ans que ce genre d’annonces fleurissent pour Cordemais… Et Toujours rien… de fait !

      Pour la Biomasse, et suivant plusieurs études, il faudrait des volumes colossaux non atteignables par la France seule (Un peu comme une des centrales de Drax au Royaume-Uni) donc In Fine ce sera pour une bonne part de la Biomasse d’importation… Est-ce que ce sera de l’Eucalyptus Brésilien à très haute production de Biomasse !? (notamment dans des zones situées proche de la ceinture équatoriale et pour certaines bien entendu après décapage de la forêt amazonienne…) Ou est-ce que cela viendra de forêts africaines !? (bien entendu avec des certificats « 100% Verts » garantis du Pays d’Origine et des fonctionnaires du ministère ad ‘hoc…)

      Une bonne Paire d’EPR (voir une triplette) serait une bonne solution, sachant que la source froide est garantie 100% du temps à cet endroit et que l’accès par la mer pour des bateaux lourds est possible (avantage pour l’exploitation et la construction de la Centrale) et d’autre part que l’accès à l’eau douce de la Loire est aussi possible en gros volume pour faire plusieurs mois par an de l’hydrogène en continu (avec les installations de Gaz pour la regazéification de GNL pas trop loin donc de l’injection dans le réseau GrTGaz possible, mais aussi une utilisation comme à Dunkerque des eaux chauffées par le circuit secondaire pour aider à la regazéification…).

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  • On peut tout de même espérer la réutilisation des déchets verts résultant des tailles d’arbres, etc. que les particuliers n’ont plus le droit de brûler..Cela doit au bout du compte représenter un volume appréciable.

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    • @Brun,

      Sur le papier et à l’échelle nationale, Oui…

      Mais quand vient une collecte éparpillée, pas homogène qualitativement ni régulière (si des feuilles ou de l’herbe restent dans le bois et sous certaines conditions cela fermente vite..), avec le cout de la collecte, du tri, du stockage, du(/des) transport(s)… Cela revient à assez cher et ne garantissait pas les volumes (études précédentes) d’où des mentions (voir des plans) à de l’importation de Biomasse… (Cf Centrale DRAX à Biomasse au Royaume-Uni – https://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_%C3%A9lectrique_de_Drax –> et ses « 120% » de consommation « théorique » de Bois « britannique » et autre extrait : «  » La centrale de Drax consommait 82 % des bois importés des États-Unis par le Royaume-Uni en 2014, — soit 60 % de l’ensemble des granulés exportés des États-Unis —. Drax se fournissait en biomasse à 58 % aux États-Unis et à 22 % au Canada. Un port construit pour Drax a été achevé à Baton Rouge en Louisiane en avril 2015. Mi-2015, Drax engage Peel Ports pour construire les infrastructures d’importation de 3 millions de tonnes annuelles de biomasse au Port de Liverpool, pour un coût estimé à 100 millions de livres. Ce port est complété d’un chemin de fer «  »)

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  • Un point négatif sur l’avenir de la biomasse est la perte de rendement liée au réchauffement climatique.
    Toutefois, un peu de biomasse peut avoir du sens en suivi de charge par rapport à l’éolien, pas en production continue.

    Mais il est temps de remettre d’aplomb la filière du nucléaire.
    Il n’y a que 2 possibilités à long terme: les RNR et le stockage par hydrogène à 30% de rendement.
    D’après Y Bréchet et le patron actuel du CEA (François Jacq), le design du réacteur Astrid était prêt, mais celui de l’usine de retraitement et fabrication du combustible pour un parc de RNR ne l’était pas. Cela nécessiterait, selon F Jacq, des moyens plus lourds que ceux actuellement utilisés pour la fabrication du combustible des REP, notamment des « chaînes blindées » étant donné la radiotoxicité importante des déchets à retraiter.
    Le combustible de Phoenix et SP était fabriqué de manière « artisanale » (d’après Y Bréchet), non industrialisable.

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    • @Marc,

      Ce qui aurait du Sens, c’est un Plan « buches » national en parallèle d’un Plan « pompe à chaleur »… Par temps froid anticyclonique, des retraités pas trop agés peuvent se chauffer pour une bonne part au bois (insert, poeles, voir granulés) et par temps venteux humides (passage de dépression) laisser tourner une pompe à chaleur « à fond » avec une température de consigne à 20-21 degrés sans Bois en parallèle… (Ma vieille Maman faisait cela jusqu’à il y a peu… car elle fut, dès sa tendre enfance, témoin de l’intérêt de l’énergie dans l’activité économique d’une boite familiale et donc sur l’intérêt de la consommer au moment le plus opportun… Et elle fut mise au courant des problèmes climatiques il y a 30 ans).

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      • APO: oui, le bois devrait être utilisé en dernier recours, pas quand il y a beaucoup de vent et qu’on ne sait plus quoi faire de l’énergie éolienne à par passer des effacements ou réduire la puissance des réacteurs nucléaires.
        Il me semble que le Danemark commence à utiliser le chauffage électrique et les PAC lorsqu’il y a beaucoup de vent.

        Ce binôme pompe à chaleur à partir d’énergie éolienne + bois, pour les zones rurales, me paraît intéressant.
        Il faut aussi des tarifs de l’électricité adaptés qui incitent les consommateurs à cela. C’est déjà le cas avec le tarif « effacement jours de pointe ».

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        • @Marc,

          Même en périurbain le Bois énergie bien conditionné a du sens si on l’utilise à des moments ou dans le temps c’était les Centrales à Fioul qui démarrait…

          Pour ce qui est de retenir de diverses auditions, plus me concernant d’avis de personnes qualifiés du Nucléaire et que j’ai côtoyé, c’est que nous n’aurions jamais du arrêter de construire des Centrales Nucléaires pour laisser plus de place au Gaz… On aurait du tartiner jusqu’à 80 GW, et maintenant on pourrait viser les 100 GW avec une consommation de Gaz à divisée par 2 aisément voir plus…
          Là, où on en est aujourd’hui, c’est qu’on va continuer à consommer plus de Gaz Fossile que de Nucléaire pour encore bien longtemps (Le Gaz et les Pétroliers ont gagné et Vive les GES !!!) et même si 100 TW.h changeront quelquechose sur le papier à la consommation de Gaz dans les Faits, cela la maintient (même avec du Biométhane qui risque d’être bientôt une Bien « Belle » mauvaise idée par endroit… et en d’autres lieux – famine et manque chronique de nourriture…)

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          • Addemdum : et même si 100 TW.h d’ENRi changeront quelquechose sur le papier… En fait cela maintient très haut la quantité de Gaz consommé car par temps froid anticycloniques les ENRi ne pourront chauffer les Batiments… Et ce sera des Pics de Gaz qui sont invisibles pour le commun des mortels mais tout aussi marqué d’ailleurs que les pics électriques et à la thermo-sensibilité due au chauffage (qu’il soit électrique, au fioul, au Gaz ou au Bois…), mais cela quasi personne n’en parle…

          • APO, vous avez raison concernant l’importance du chauffage dans le mix énergétique, alors qu’on ne parle bien souvent que du mix électrique actuel, qui n’est qu’une part minoritaire du mix énergétique complet.

            Le nucléaire français a été mis à mal par l’Europe et par l’état français pour partie, et pour autre partie par lui-même à travers cet EPR trop compliqué, dont la filière, complètement hors sol, avait annoncé qu’il serait construit en 5 ans.
            Maintenant, je pense qu’il faut viser la 4G pour ne pas avoir de très mauvaises pseudo surprises dans quelques décennies concernant l’accès à l’U235 et son prix.
            Je dirais que ce n’est pas la peine de se battre pour savoir quel mix électrique est le mieux d’un pays à l’autre car aucune voie actuelle n’est viable à long terme: le nucléaire à l’U235 et le système à base d’ENRv nécessitant un back-up fossile.
            Rappel des réserves en U235: 10% de la consommation électrique actuelle mondiale pour une siècle, soit 3% dans le cadre d’un passage au « tout électrique ». C’est pas beaucoup !

          • @Marc,

            Encore une fois, nous sommes en France à cheval sur le 45ème parallèle… Sans capacité hydraulique phénoménale, mais pas ridicule non plus…

            Une énorme part de la population mondiale vis entre le 30ème Sud et le 30ème Nord où le solaire a un énorme avenir et même l’hydrogène (là où il y a de l’eau en relative abondance…) car un Mix des 2 peut s’autoréguler sans besoin de transfert en intersaisonalité de volumes massifs d’énergie… Suivant les pays, l’éolien peut être utile par endroit suivant les régimes de vent et à quoi il est associé…
            Entre le 30ème et le 45ème (Bordeaux en France), le solaire a du sens pour une part de l’énergie et le vent aussi pour une part aussi mais surtout là où les régimes de vent sont favorables…
            Au Nord du 45ème, le solaire c’est assez illusoire du fait de la saisonnalité même si non négligeable, et l’éolien en régime de vent majoritairement dépendant du passage de dépression, il faut beaucoup d’hydraulique si on veut faire du décarboner sinon ce sera du Gaz et/ou charbon… Au passage, vous remarquerez que beaucoup de Centrales Nucléaires sont au Nord du 45ème parallèle dans le monde…

            A part pour quelques grandes agglomérations industrielles de la zone entre le 30ème Nord-30ème Sud, le Nucléaire n’y sera pas forcément utile… surtout avec la concurrence du PV qui peut se boucler plus facilement en système complet… sans stockage longue durée… mais du Jour-Nuit avec un peu de marges…
            Entre le 30ème et le 45ème, oui il y aura une grosse concurrence Nucléaire v/s ENRi (les Emirats Arabes Unis ont arbitré en s’équipant des 2…)… Au Nord du 45ème, un peu d’éolien Oui mais stockable voir « pilotable » et/ou transférable par des interconnexions… Sinon faute d’hydraulique, ce sera des Hydrocarbures ou du Nucléaire (ou les 2 comme en France au Global…) dans de larges proportions…

          • APO: « beaucoup de Centrales Nucléaires sont au Nord du 45ème parallèle dans le monde… »
            C’est uniquement parce que les pays riches, à l’époque de la construction de ces centrales, se situaient dans cette zone.

            Le centre de gravité de l’Europe se situe vers 50°N.
            C’est vrai que le solaire a un avenir certain à des latitudes plus faibles.
            Toutefois, concernant l’Asie, les densités de population sont telles que je me demande si les ENRv pourront répondre à la totalité des besoins, sauf à réussir à créer des liaisons énormes entre les zones désertiques et les zones à forte densité.
            La Chine vise 20 ou 25% de nucléaire: c’est beaucoup en valeur absolue !

            Concernant le solaire, les pays situés à une latitude faible auront quand même besoin de… beaucoup de STEP pour les pointes du matin et du soir pendant lesquelles le solaire sera à 0 la plupart du temps.
            Il suffit de regarder la production solaire du mois de septembre en France pour en avoir un aperçu.
            à 8h, la production est de quasiment 0 et à 20h idem…

  • Ce que j’ai retenu de ces auditions:
    Y Bréchet a fortement soutenu Astrid
    F Jacq a été la caution technique de l’abandon du projet par Macron.
    Y Bréchet: il n’y a aucune raison d’arrêter la filière des RNR. Les réserves limitées en U235 et la nécessité de limiter le volume des déchets nécessite dès aujourd’hui d’avancer dans les RNR.
    F Jacq: il y a suffisamment d’uranium pour ne pas se lancer tout de suite dans les RNR.
    Le retraitement et fabrication du combustible des RNR n’est pas au point, du moins de manière industrialisable. C’est une question difficile et il vaut mieux passer par l’étape intermédiaire du multi-recyclage du MOX, plutôt que d’y aller directement.

    Mon point de vue: d’un point de vue économique, et dans un vision à LT, la limitation des ressources en U235 implique la relance, dès aujourd’hui de la filière des RNR.
    J’ai trouvé ce F Jacq d’ailleurs assez mielleux envers la commission et fait davantage confiance à Y Bréchet, qui dit lui-même que tout n’est pas au point en ce qui concerne le cycle du combustible des RNR.

    Répondre
  • La présidente de la région Pays de Loire, Christèle Morancais, souhaite l’implantation d’un SMR à Cordemais. Belle ininiative !

    Répondre
    • @Cochelin,

      Une paire d’EPR2 ferait plus « sens » pour un Mix électrique décarboné sur la région Ouest de la France (notamment la Bretagne)…
      Mais bon, si il faut commencer « à taton » pour voir les réactions… Et de toutes les façons, ce ne serait pas 1 SMR qu’il faudrait mais une bonne triplette minimum…

      A noter que vers Brest et même Lorient, l’état a de grosses réserves foncières historiques et relativement bien gardées donc cela pourrait aussi servir à y implanter des SMR aisément et sans trop de ZAD tout en sécurisant l’approvisionnement électrique local et en « recyclant » des anciens militaires dans des jobs d’avenir et longues durées (avec pour certains des compétences et du savoir-faire déjà acquis)…
      En Baie de Saint-Brieuc, il y a des carrières en exploitation en bord de Mer sur la partie Est, idem un jour…

      Pour Rappel, La Bretagne c’est 2 à 3 GW « d’importation » d’électricité quasi toute l’année… (faute de Nucléaire… et l’erreur de casting du site de Plogoff… mais Brennilis marchait encore à l’époque…) et Cordemais fut longtemps maintenu dans le But d’alimenter la Bretagne…

      Répondre
    • La Raison scientifique dirait une Paire d’EPR2 en parallèle d’une partie de la centrale à flamme actuelle (qui resterait pour avoir de la capacité thermique à flamme encore un peu…).

      La raison politique fera peut-être une paire de SMR…

      La « raison » scientécologique de l’ENRisme voudra imposer du vide… Et cela finira en Centrale à Gaz de marque Siemens (!?) (le terminal de regazéification de GNL n’est pas loin) à la Grande Joie de Totalénergies et ENGIE et aussi probablement de Siemens… (pas besoin de faire trop de Lobbying les ENRistes et anti-tout feront le Job à leur place !!! il suffira aux Gaziers de sortir les patates chaudes du feu… )

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