EnR : des signaux au vert (pâle)

EnR : des signaux au vert (pâle) en Europe

Alors que l’Ecosse a presque atteint 100% de sa consommation d’électricité grâce aux énergies vertes, les EnR peinent à s’imposer dans le reste de l’Europe. Même si elles entament la prédominance des énergies fossiles… 

Quand la grande majorité des pays de l’Union européenne s’échinent toujours à trouver une solution pour se désintoxiquer des énergies fossiles russes, il en est un – l’Ecosse – qui souffle un peu et se laisse porter par le vent. 

Petit flashback : en 2011, le pays se fixait l’objectif ambitieux d’assurer 100 % de sa consommation d’électricité par les énergies vertes d’ici 2020. Alors que les technologies vertes, éoliennes en tête, ne généraient que 37% des besoins en électricité. Défi relevé et même remporté ! A un chouïa près, puisque les renouvelables couvrent, en 2022, 97,4 % (32 TWh) de la demande nationale en électricité. A titre de comparaison dans l’Hexagone, l’électricité renouvelable représente 26,6 % de notre consommation électrique. L’exploit écossais mérite donc d’être souligné. 

La petite nation du Royaume-Uni, qui a accueilli la COP26 l’année dernière, a toujours affiché des objectifs plus ambitieux en matière de transition énergétique. Dans le même esprit, elle vise la neutralité carbone en 2045, soit cinq ans avant tout le monde. Et elle n’a pas attendu l’Accord de Paris pour se mettre au vert. La marche était haute, certes, mais les résultats en attestent : c’est possible. Et si l’Ecosse a réussi, pourquoi pas les autres ? 

Des signaux (un peu) encourageants

Justement, mercredi dernier, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié des prévisions plutôt encourageantes pour le développement des énergies renouvelables. En 2021, 295 gigawatts (GW) d’énergies renouvelables supplémentaires ont été raccordés à travers le monde. Et en 2022, ce nombre devrait atteindre 320 GW. Ce qui équivaut aux besoins électriques… de l’Allemagne. Un seul pays, cela paraît peu, mais sachons nous réjouir : le pays, très industrialisé, est un gros consommateur.

Pour la seule Union européenne, les énergies renouvelables ont enregistré un rebond de 30 % en 2021. Aussi encourageante soit-elle, cette croissance reste fragile et pour la porter et éviter son ralentissement, il n’y a pas trente-six solutions. Il faut, par exemple, accélérer la délivrance des permis et déployer plus d’incitations au déploiement des EnR. Conditions sine qua none pour espérer rivaliser avec nos amis écossais.  

Mais si ces derniers se débrouillent effectivement bien, ce n’est pas non plus la panacée. N’oublions pas que l’Ecosse exploite toujours une centrale au gaz à Peterhead, dans le nord, et que chauffage (51,5% des besoins d’énergie primaire du pays) et transport (24,5%) y sont encore largement dépendants des fossiles. En outre, la société pétrolière et de gaz naturel Siccar Point Energy, basée à Aberdeen, ambitionne toujours d’exploiter le champ pétrolier Cambo, au nord du pays. Un projet à 800 millions de barils assez controversé. Il est vrai qu’il fait tache dans ce contexte volontariste en matière de transition énergétique. Toujours ce « deux poids, deux mesures »… 

 

commentaires

COMMENTAIRES

  • Le mix électrique n’est pas pour autant 100 % renouvelables. Encore une centrale gaz et deux centrales nucléaires. https://www.revolution-energetique.com/lecosse-a-presque-atteint-son-objectif-de-100-delectricite-renouvelable/ Et un contenu carbone autour de 40 g éqCO2/kwh
    La production d’électricité en France a été assurée à plus de 92% par des sources n’émettant pas de gaz à effet de serre. L’intensité carbone du mix électrique français demeure donc l’une des plus faibles du monde (intensité carbone de 36 gCO2/kWh, soit 6 fois moins que la moyenne européenne). Source : RTE

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  • Il faut voir l’Ecosse comme étant la partie la plus ventée du RU, un peu comme l’Aude en France.
    Le RU peut se diriger vers un système de chauffage double: pompe à chaleur lorsqu’il y a du vent et chaudière à hydrogène le reste du temps. (Le solaire thermique avec stockage annuel reste possible pour des écoquartiers).

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    • @Marc,
      Est ce qu’un système de chauffage double ne sera pas hors de prix pour le consommateur moyen !? De plus l’hydrogène n’est pas encore une filière mure pour des déploiements chez des particuliers !!!

      Pour les pompes à chaleur, un fait pas toujours signalé est que l’augmentation de la capacité du stockage d’eau chaude, avec un 2ème ballon bien isolé et asservi par des électrovannes pourrait permettre de stocker de la chaleur donc de l’électricité, cela laisserait plus d’amplitude pour gérer des flux variables d’électricité mais prévisibles… Personnellement, je suis déçu de la capacité du ballon d’eau chaude de ma pompe à chaleur qui n’a pas une autonomie longue et donc tourne souvent quand il fait froid… Il ne reste que l’insert de la maison pour arrêter la pompe à chaleur une partie de la journée…
      De bons bricolos font des stockages d’eau chaude chez eux depuis des années avec diverses sources de chauffage de l’eau (incluant des poêles modifiés à biomasse…).
      Idem avec des ballons d’eau chaude bien isolés quand la place est disponible, ce qui n’est pas le cas chez une majorité d’urbains mais peut l’être dans beaucoup d’autres lieux… Avec les moyens numériques actuels, ce genre d’équipements asservis pourrait transféré des quantités non négligeables de consommation électrique vers des heures creuses et/ou de fortes productions d’ENR…

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      • il n’y a pas 50 solutions.
        D’abord, le niveau de vie va baisser et les pauvres auront froid. Le gouvernement britannique l’a d’ailleurs déjà annoncé.
        Bien sûr, l’isolation avant tout.
        Mais, je me suis trompé: un système simple de pompe à chaleur utilisant soit l’énergie éolienne soit une centrale à gaz de synthèse est plus rentable.
        Le rendement depuis l’éolienne serait en gros, pour un échangeur air-air: soit celui du radiateur électrique classique divisé par 3 lorsqu’il y a du vent, soit le même que le radiateur électrique lors qu’il n’y a pas de vent: divisé par 3 dans le stockage par hydrogène, puis multiplié par 3 par la pompe à chaleur. A cela s’ajoutent tous les coûts de structure pour l’électrolyse et la centrale à hydrogène.

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  • L’article est ambigu.
    Pour les éoliennes, s’agit-il de la puissance installée (doc des kW)?
    Ou de la puissance équivalente compte tenu de l’intermitence de la production. Qu’il faudrait alors comparer à la consomation électrique en kWxh

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