Energie en Corse: Philippe prudent sur la construction d’un gazoduc
Edouard Philippe estime mercredi que construire en Corse « sans coup férir et facilement » un gazoduc alimentant une nouvelle centrale électrique remplaçant une installation « vétuste » lui « semble audacieux », et ne ferme donc pas la porte à d’autres projets potentiels.
Cette nouvelle centrale d’EDF, dite du Ricanto, à cycle combiné gaz, est prévue pour remplacer la centrale thermique fonctionnant au fioul du Vazzio, dans la banlieue d’Ajaccio, à l’horizon 2023, et pourrait être alimentée par un gazoduc entre Lucciana (nord-est) et Ajaccio (ouest).
Il faut remplir « l’objectif de développement des énergies renouvelables en Corse, viser la neutralité carbone à l’horizon 2050 », et « faire en sorte que l’on puisse doter l’île d’une certaine forme d’autonomie énergétique », plaide le Premier ministre dans un entretien à Corse Matin, au premier jour d’une visite sur l’île.
« Cela passe par le remplacement de la centrale du Vazzio qui est vétuste, avec un consensus sur l’idée que dans une phase de transition, il faut une centrale fonctionnant au gaz », explique-t-il, en évoquant « la question du calibrage » de la nouvelle centrale: une puissance de 250 mégawatts (MW) comme imaginé à l’origine, ou une puissance moindre, de 150 MW, qui permettrait de ne pas « désinciter » le développement parallèle des énergies renouvelables, détaille-t-il.
« Beaucoup de personnes – et c’est ce qui ressort de l’enquête publique qui a été menée -considèrent que 250 MW c’est trop », remarque-t-il à cet égard.
Quant au projet de gazoduc qui acheminerait le gaz à la centrale, le Premier ministre se montre prudent et évoque la possibilité d’avoir recours à « d’autres techniques ».
« Ce n’est pas moi qui l’ai décidé, ce n’est pas à moi de dire si c’est un bon projet », dit-il. « Ce que je comprends, et je le dis avec beaucoup de prudence, c’est que compte tenu des difficultés, voire des incertitudes, qui règnent parfois sur les règles d’occupation du foncier ou sur la propriété des parcelles, songer que l’on peut, sans coup férir et facilement, construire un gazoduc qui traverse la Corse dans des délais réduits me semble audacieux ».
Evoquant la piste d' »un stockage sous-marin innovant », le Premier ministre dit être « d’avis de ne fermer aucune porte », « tout en rappelant la nécessité d’aller vite ».
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