Électricité : une consommation stable et plus verte au premier semestre 2025
Selon le bilan publié par RTE le 22 juillet, la consommation d’ électricité en France est restée stable sur les six premiers mois de l’année 2025. Un niveau toujours nettement inférieur à celui observé entre 2014 et 2019. En parallèle, la production d’électricité décarbonée s’affiche en nette hausse, contribuant à un recul historique du recours aux centrales thermiques.
Une consommation d’ électricité toujours en retrait
Le constat dressé par RTE dans son bilan semestriel est sans ambiguïté : la demande d’électricité en France ne retrouve pas ses niveaux d’avant-crise. Durant le premier semestre 2025, la consommation nationale est restée stable, mais demeure inférieure de 6 à 7 % par rapport à la moyenne enregistrée entre 2014 et 2019. Ce maintien à un niveau bas s’inscrit dans la continuité de la tendance enclenchée depuis la crise énergétique de 2022, et accentuée par les efforts de sobriété énergétique déployés ces dernières années.
Plusieurs facteurs expliquent cette stabilité contenue. D’une part, les entreprises industrielles, grandes consommatrices d’électricité, ont revu leurs usages à la baisse ou optimisé leurs procédés. D’autre part, les ménages, sensibilisés aux enjeux climatiques et soumis à des prix toujours relativement élevés, ont conservé une certaine discipline énergétique. Enfin, les effets d’un hiver plus doux que la normale ont aussi contribué à limiter la demande en chauffage électrique.
Une production décarbonée à des niveaux historiques
L’autre enseignement majeur de ce bilan concerne la production. RTE souligne une progression remarquable des sources décarbonées, à commencer par l’énergie hydraulique, favorisée par des conditions hydrologiques très favorables. L’énergie solaire continue de croître, avec une production en hausse de 18 % sur un an, portée par les nouvelles installations en toiture comme au sol. Quant à l’éolien, il maintient une contribution stable, bien qu’en légère baisse sur certains mois du semestre, en raison d’un vent moins favorable.
Mais c’est surtout du côté du nucléaire que la reprise est significative. Après des années marquées par des indisponibilités prolongées liées à la maintenance et à des défauts sur les circuits de sécurité, le parc français a retrouvé une production plus régulière. Résultat : la France a produit une large majorité de son électricité sans émettre de CO₂ au cours de ce premier semestre.
Cette abondance de production bas-carbone a mécaniquement entraîné un recul du recours aux centrales thermiques, déjà au plus bas en 2024. Sur les six premiers mois de 2025, leur production a encore diminué de 7,8 %, atteignant ainsi un plus bas historique depuis… 1950. Une évolution qui confirme le décrochage des énergies fossiles dans le mix électrique français.
Une dynamique favorable à la transition énergétique via l’ électricité
Cette tendance conforte les ambitions de la France en matière de neutralité carbone. Le pays, qui s’est engagé à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, dispose avec ce mix électrique décarboné d’un levier essentiel. D’autant que cette dynamique intervient dans un contexte de préparation à l’électrification massive des usages : transports, chauffage, industrie.
RTE, tout en se félicitant de la situation actuelle, rappelle toutefois que cette abondance ne saurait masquer les défis à venir. Le gestionnaire de réseau insiste notamment sur la nécessité d’investir massivement dans les infrastructures de transport d’électricité, afin de répondre aux futurs pics de consommation attendus dans la décennie. Il souligne également les enjeux liés à la flexibilité du système électrique, dans un paysage où les énergies renouvelables — par nature intermittentes — prennent une place croissante.
Des signaux positifs mais à surveiller
Si le bilan de ce premier semestre est encourageant, il ne doit pas masquer les incertitudes qui pèsent sur la suite. Une hausse de la consommation est attendue à moyen terme, notamment avec la généralisation des voitures électriques, la montée en puissance de l’hydrogène vert et la numérisation croissante des usages. La stabilité actuelle pourrait donc n’être que temporaire.
Par ailleurs, RTE alerte sur l’impact du changement climatique, qui pourrait affecter durablement la production hydraulique ou réduire les performances de certaines installations en cas de canicule prolongée. Le maintien d’un haut niveau de production nucléaire dépendra aussi de la capacité d’EDF à tenir ses plannings de maintenance, un défi récurrent ces dernières années.
Une transition bien engagée, mais fragile
Avec une consommation maîtrisée et une production de plus en plus décarbonée, la France poursuit, lentement mais sûrement, sa transition énergétique. Le recul des énergies fossiles dans le mix électrique est un signal fort, appuyé par des conditions favorables et une prise de conscience généralisée. Mais cette dynamique reste fragile, dépendante d’investissements continus, d’un pilotage stratégique et de la résilience du système face aux aléas climatiques. Pour que les bons résultats de ce semestre ne soient pas une exception, mais bien la norme de demain.
COMMENTAIRES
L’autoconsommation solaire, qui a explosé a cause de sa rentabilité est elle prise en compte ?
Méfaits des ENR intermittents attention danger pour le nucléaire
Hormis ce qu’engendre comme instabilités funestes (fréquence et tension) sur le réseau les intermittents renouvelables quand ils y sont prioritaires sans contrôle (le blackout ibérique en est un exemple flagrant).
Ces intermittences imposent par leurs à-coups au nucléaire notamment au niveau des auxiliaires de leur circuit primaire, de rapides montées et descentes sous l’effet des variations de charge. Ces « douches écossaises » imposées à la centrale créent des stress thermiques à répétition, facteur clé de fragilisation des alliages, que les experts désignent entre eux sous le joli nom de « faïençage ».
La preuve , ce 10 juin 2025, deux signaux de corrosion sous contrainte ont été détectés sur des tronçons de tuyauterie du réacteur 2 de Civaux. Ces sections avaient pourtant été remplacées en 2023, à la suite des alertes nationales survenues sur le réacteur 1 entre 2021 et 2022. La corrosion sous contrainte correspond à de minuscules fissures se formant sur des métaux soumis à la fois à des tensions mécaniques (pression, température) et à un environnement chimique agressif (eau chaude, impuretés).
On comprend mieux la perversité de ces intermittences répétées sur le stress que cela engendre au niveau du nucléaire si on s’engage sur cette fuite en avant que les verts veulent imposer
Je suis toujours surpris par ceux qui vantent une énergie pilotable, qu’il ne faut pas trop piloter.
Mais effectivement, ça fait perdre des sous à EDF
Le nucléiare n’est pas conçu pour suivre les à-coups en dents de scie des intermittents prioritaires sur le réseau.
Avec le nucléaire, le renouvelable hydraulique est complémentaire et ce mix a répondu à 95 % du temps aux consommations d’électricité sans le besoin d’énergies fossiles pendant des années avant l’arrivée des intermittents !
Une programmation adaptée aux saisons d’un « talon » nucléaire complété par l’hydraulique pour répondre à la demande en élec a montré et montre encore toute son efficacité et ceci sans détérioration des matériels en présence !
On ne peut pas compter sur les intermittents en terme d’efficacité sans centrales thermiques type CC gaz et leurs rotors stabilisateurs en nombre suffisants pour réguler et stabiliser la fréquence et la tension du réseau, sinon gare aux blackouts en été et en hiver !.