Le fournisseur de données satellitaires CLS se renforce dans l’éolien terrestre
Le français CLS, fournisseur de données spatiales dédiées à l’observation et à la surveillance de la Terre, a annoncé mercredi l’acquisition de Meteodyn, spécialisé dans la mesure des vents nécessaire à l’implantation des champs éoliens terrestres.
Grâce aux données fournies par les satellites d’imagerie radar, CLS, une coentreprise entre le Cnes (34%) et la holding de la famille belge Frère (66%), est capable d’estimer la force des vents et le meilleur endroit pour installer des champs éoliens en mer.
En acquérant pour un montant non dévoilé Méteodyn, société française de 55 salariés, elle disposera d’un « très bon complément », a expliqué à l’AFP le président de CLS Christophe Vassal.
Cette société d’ingénierie est spécialisée dans l’analyse des vents en terrain complexe permettant de « connaître la force et la direction des vents avec une précision extrême afin d’implanter les éoliennes au bon endroit et de prévoir la rentabilité du champ éolien terrestre ».
CLS a par ailleurs annoncé la reconduction d’un contrat de quatre ans pour 30 millions d’euros avec l’Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM) afin de mettre à la disposition de cette dernière des drones de surveillance maritime équipés de radeaux de sauvetage largables.
Avec un chiffre d’affaires de 138,4 millions d’euros en 2020, CLS réalise 18% de son activité dans ce secteur de l’énergie et des mines, fournissant notamment des donnés sur la déformation des sols.
Elle est également présente dans la surveillance environnementale (32% de son activité, suivi des animaux par les balises satellitaires Argos par exemple), la gestion durable des pêches (20%, contrôle satellitaire des zones de pêche), la sécurité maritime (10%, détection des pollutions par exemple) et la gestion de flottes (20%). Cette dernière vise notamment à améliorer les circuits de ramassage des ordures en fonction des déplacements de populations.
Et elle s’apprête, via sa filiale Kineis, à lancer sa propre constellation de 25 nanosatellites en 2023.
« La donnée satellitaire est énorme aujourd’hui, entre les constellations gratuites européennes (type Corpernicus), les constellations privées, celles du New Space qui commencent à arriver, il y a un nombre très important de satellites qui observent la Terre en permanence », détaille le patron de CLS.
La question pour un utilisateur est quelle donnée choisir et comment la rendre intelligible et utile. La Marine française a ainsi récemment conclu un contrat avec CLS pour surveiller son espace maritime. Pour cela, l’entreprise traite des données provenant de 260 satellites et les restitue sur une plateforme digitale.
COMMENTAIRES
Information en apparence anodine, mais en réalité significative des enjeux du déploiement de l’éolien et de son impact sur le réseau électrique.
A ce jour, les modèles comme celui du CIRED qui promeuvent un mix élec 100% renouvelable utilisent des données de télémesures satellitaires valides sur des mailles d’espace et de temps adaptées aux estimations annuelles de production d’énergie, mais totalement disqualifiées pour une approche « temps réel » de la dynamique du réseau électrique, et donc de la stabilité de ce réseau.