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Crise énergétique : le pire n’est pas derrière nous !

Une tribune signée Julien Tchernia – PDG et cofondateur d’ekWateur

Alors que l’hiver se termine, la France voit s’éloigner le risque de tensions sur son réseau électrique et les prix de l’énergie, tout en restant élevés, sont redescendus des sommets de cet automne. Une sortie de crise qui pourrait laisser penser que le pire est derrière nous. Pourtant, les marchés restent très fébriles, le yoyo des prix du début du mois de mars le montre. Les conditions sont réunies pour qu’une situation similaire voire plus grave encore que celle des derniers mois se présente dès la fin de l’année 2023. Parce que le bouclier tarifaire n’est pas une solution pérenne à la crise énergétique, il est temps d’augmenter les capacités de production hexagonales en libérant le potentiel de l’autoconsommation.

Aux origines de la crise énergétique française

Le 24 février, RTE abaissait de « moyen » à « faible » le risque de tensions sur le réseau électrique pour la fin de l’hiver. Pour beaucoup, l’annonce du gestionnaire du réseau de haute et très haute tension signait la fin de la crise énergétique. Un hiver très doux et des Français particulièrement économes auront permis d’éviter le pire. Mais les facteurs de cette sortie de crise ne sont que conjoncturels, le problème structurel reste là. Pour le comprendre, il est nécessaire de remonter aux origines de la crise. La hausse des prix de l’électricité a commencé avec la crise du gaz voulue par Poutine, et s’est amplifiée avec l’indisponibilité d’un nombre considérable de réacteurs nucléaires liée à des opérations de maintenance, à la pandémie de COVID-19 et à des déboires industriels comme ceux qu’a connus l’EPR de Flamanville. Les fortes sécheresses ont également constitué un facteur déterminant en affaiblissant considérablement la production d’électricité hydraulique ainsi que les capacités de refroidissement des centrales nucléaires. Une situation déjà critique que la guerre en Ukraine et la chute de l’approvisionnement en gaz ont contribué à mettre en lumière.

Les premiers mois de l’automne ont ainsi donné lieu à de vastes campagnes de communication visant à prévenir la pénurie en contenant la consommation électrique du pays. Un appel à la responsabilité des consommateurs appuyé par des spots publicitaires, slogans chocs et ministres en cols roulés qui a été dans une certaine mesure couronné de succès. Même en tenant compte des températures particulièrement clémentes, la consommation électrique hexagonale a été relativement faible. Difficile cependant de ne pas attribuer cette sobriété à la hausse prodigieuse des prix et à l’impact global de l’inflation sur le pouvoir d’achat des Français.

Une inflation contenue par le bouclier tarifaire, pour l’instant

Si aucune coupure intempestive n’a eu lieu, l’impact de la crise se mesure en effet au nombre de particuliers, de professionnels et d’établissements publics dans l’incapacité de payer leurs factures d’énergie. Une évaluation largement biaisée par la principale mesure de contention de l’inflation mise en place par le gouvernement : le bouclier tarifaire. Au 28 février, celui-ci a permis de maintenir la hausse des tarifs réglementés à 15% quand elle aurait pu atteindre 99,22% selon la Commission de Régulation de l’Energie (CRE). Mais à quel prix ! Ce ne sont pas moins de 24 milliards d’euros que l’Etat anticipe de verser à titre de compensation. Un coût que les finances publiques ne pourront supporter à l’échelle de plusieurs années. Pourtant, les factures 2024 pourraient rester très élevées par rapport aux prix prè-crise auxquels nous sommes habitués, du fait des tensions sur la production et de la volatilité des prix qu’elles impliquent. Rien ne dit que l’approvisionnement en gaz bon marché sera rétabli, rien ne dit que la ressource en eau sera abondante, rien ne dit que les centrales nucléaires retrouveront leurs disponibilités d’avant 2020, bref un hiver 2024 froid pourrait donner lieu à la même situation de pénurie !

La crise est devant nous

De nombreux facteurs montrent que le pire n’est pas passé et les mêmes causes produiront les mêmes conséquences. La situation du parc nucléaire français continue d’être préoccupante à la lumière des nouvelles fissures de fatigue thermique détectées à la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime) et celle de Cattenom (Moselle). Les épisodes de forte sécheresse quant à eux deviennent de plus en plus probable sous l’effet du réchauffement climatique, comme le montre le triste record battu le 21 février : pour la première fois depuis que des relevés existent la France a connu 32 jours d’affilée sans pluie significative. Autant de facteurs qui ont poussé EDF à revoir à la baisse ses anticipations de production pour 2023. La sècheresse touchant toute l’Europe, toutes les capacités de productions sont affectées : l’hydraulique, évidement, et aussi le thermique avec des difficultés à refroidir les centrales nucléaires et charbon, sans parler des difficultés d’approvisionnement du charbon via les fleuves, où le bas niveau de l’eau ne permet plus aux péniches de naviguer à plein charge. Difficile, dans ce contexte, de penser que les importations d’électricité pourront nous sauver.

Augmenter les capacités de production devient urgent

La seule solution permettant d’envisager une baisse durable des prix de l’électricité et ainsi une préservation des finances publiques et du pouvoir d’achat des ménages, réside dans une augmentation rapide des capacités de production électrique à bas coût. Bonne nouvelle, aujourd’hui, les énergies renouvelables répondent à ces deux contraintes : rapidité et faible coût de l’électricité produite. Le déploiement massif de moyens de production d’énergies renouvelables peut donc permettre de remplir cet objectif à court terme et ce, cerise sur le gâteau, sans augmenter le bilan carbone du mix énergétique.

Concrètement, et à la différence du nucléaire, le photovoltaïque peut être installé à grande échelle et à faible coût sous un délai court, en particulier sur les structures existantes : toits, parking, etc…. Bien sûr le solaire ne marche que le jour mais faire baisser les prix la journée a déjà un gros impact sur la facture. Et cette production diurne permet de moins solliciter les autres moyens de production, et donc de préserver les ressources en eau des barrages et de pallier partiellement l’indisponibilité des centrales thermiques.

Si l’argent utilisé par l’Etat pour payer nos factures, et donc financer les grands producteurs internationaux, était utilisé plutôt pour cofinancer l’autoconsommation, ne trouverait-on pas là une solution pour faire baisser durablement les factures ? Le développement rapide du solaire individuel, via un dispositif d’incitation, pourrait donc soulager rapidement le réseau électrique et faire baisser les prix, avec un impact à long terme. Sur la seule année 2022, une mesure de ce type a permis à l’Espagne de passer de 1 151 MW à 2 649 MW de puissance photovoltaïque installée en autoconsommation. Plus de 240 000 nouvelles centrales ont ainsi été connectées au réseau, dont 90 % sont installées sur des logements.

Selon le CNRS, une heure de rayonnement solaire reçue par la terre pourrait suffire à alimenter la planète entière en électricité pendant une année. Laisser les prix s’envoler et le déficit public se creuser sans exploiter ce potentiel immense serait une erreur. Aujourd’hui plus que jamais, une solution réellement durable à la crise énergétique passe par l’autoconsommation solaire.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Ce n’est pas que l’hiver tres doux et l’utilisation parcimonieuse de l’énergie par les frnaçais qui ont permi d’éviter le pire, c’est aussi et surtout l’apport considérable d’énergie électrique fournie par nos voisins espagnol, et en particulier allemands qui ont fait la différence.
    C’était jusqu’à l’équivalent de la puissance d’une quinzaine de nos réacteurs et quelque fois plus, qu’il nous ont fourni durant tout l’hiver.

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    • @ »Père Vert » Serge,

      Vous avez raison, nos voisins Européens Allemands et Espagnols ont bien aidé en 2022, mais les Français ont payé le PRIX FORT le « Service » ne fut pas gratuit et même fort Cher !!! (et nous aidons beaucoup les Allemands depuis plus d’un mois à bien décarboner leur Mix en leur exportant beaucoup comme cela a été le cas pendant des décennies à cette époque de l’année!).

      Sur le niveau de 15 réacteurs, le « Père Vert » verse encore dans le délire sur des faits vérifiables (ce fut une 1/2 douzaine de réacteurs équivalents guère plus sur l’année – les Faits pour résumé 75 TW.h de déficit (après l’impact de la Sobriété voulue et subie ainsi que l’Hiver doux) sachant qu’on exportait 30 TW.h en moyenne donc le chiffre « réel » est de l’ordre de 45 TW.h qui ont réellement manqué !!! et vous pouvez ajouter les Suisses aussi qui nous ont sérieusement dépanné en Heures de Pointe, tout en en « absorbant » nos pointes d’ENRi grace à leur Hydraulique ainsi que les Anglais avec leur Gaz !!!)

      NOTA : Les Prix actuels sur le Marché de l’électricité aux Heures de PLEIN Soleil vont faire augmenter significativement les Charges de la CSPE !!! Le PV risque d’être fort limité sous peu ou de couter une fortune aux petits consommateurs moyens (mais de faire la fortune d’ENRistocrates bien avertis et sans scrupule !!!)

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    • @ Le Roc Haineux …
      Toujours aussi inculte en énergie et économie !
      Il ne connaît pas les relations Puissances installées en GW et productions annuelles correspondantes par mode d’énergie . Il devrait consulter les études du CPFP et de l’INSEE .
      Combien de TWh / an par GW installé pour chaque type d’énergie ?
      L’éolien terrestre, avec tous ses inconvénients écologistes est nul en efficacité .
      Notre dette publique voisine les 3000 Milliards d’euros et les teux d’intérêt s’accroisent .
      Alors Le père Vers à la solution : importons de l’énergie électrique / charbon de l’Allemagne au lieu d’en exporter grâce à notre énergie nucléaire.
      J’ai travaillé avec des autodidactes brillants, mais ce rochaineux qui se prétend intello ( quelle honte), devrait retourner à l’école , CM2 d’abord, une école d’ingénieur ? Mais pas de bon sens, pas de diplôme …
      J’attends toujours que le spécialiste en énergie Rochain, nous établisse une répartition par énergie en GW et TWh pour assurer la consommation annuelle française de 1600 TWh ?
      Il cause, il cause mais c’est de l’idéoligie à 4 sous, rien de chiffrer, rien de concret et se permet de m’insulter…

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  • Je ne verrai que des avantages à mettre des panneaux solaires sur mon toit, mais à mon âge, aucune aide n’est disponible et donc le coût d’installation est hors de proportion avec le bénéfice que je serais susceptible d’en tirer. Certes, mon, décès n’est plus très lointain, mais ma maison me survivra ! Pourquoi donc ne as proposer les aides sans considération d’âge ?

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    • Vous êtes reparti à enfoncer des portes ouvertes Cochelin. On sait tres bien qu’il n’y a pas de Soleil la nuit, et ce n’est pas un scoop non plus qu’il y a des nuages qui passent et qu’ils ont pour consequence une baisse de production mais tout cela n’invalide pas pour autant le principe car les prix des matériels nécessaire pour produire, surproduire et stocker sont en baisse constante et que cette baisse permet dans de plus en plus d’endroit d’avoir une production linéarisée, et même mieux, adpater à la variation du besoin, à un coût de plsu en plus bas. Et il sera, à terme, suffisament bas pour tous les cas de figures c’est à dire pour tout le monde.
      Il faut seulement ne pas se tromper de direction en choisissant des sollutions cul de sac pour lesquelles les inconvénients ont une part grandissante

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      • @ »Père Vert » Serge,

        Ce qui est en Baisse constante, c’est le Niveau d’argumentation des scénarios 100%ENRi en face de faits physiques avérés et de prix de Marché qui vont faire déchanter bien des « Si Galeux » promulgués pendant des décennies !!!

        Du PV, Oui, mais au niveau des Prix de Marché sinon ce sera une hausse phénoménale de l’électricité !!!

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    • @Cochelin,

      Et vu les Prix de Marché aux Heures de Plein Soleil, cela risque de couter une fortune du fait des Prix d’achat garantis et d’alourdir la CSPE de manière importante !!!

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    • @Cochelin
      Cela fait plus de quinze ans que nous achetons du courant a l’Allemagne pour nous dépanner l’hiver, tout en critiquant sa politique énergétique.

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      • Effectivement. Nous achetons de l’électricité l’hiver à l’Allemagne (et un peu plus ce dernier hiver) mais l’Allemagne nous en achète le restant de l’année. Et si nous leur en achetons, c’est parce que ce pays a su conserver un énorme parc thermique à flamme que vous ne voulez pas voir, encore une fois !

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      • @Airsol
        Tout à fait vrai ! Et la baisse de nos capacités pilotables n’a fait qu’accélérer cette dépendance vis-à-vis de l’Allemagne. De plus, l’indexation du prix de l’électricité sur le gaz voulue par l’Allemagne dans le cadre du marché de l’électricité européen a été acceptée par la France.
        On a ce qu’on mérite…

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        • Accepté par la France car ces deux pays ont beoin régulièrement l’un de l’autre, selon leurs besoins, dans le cadre des échanges transfontaliers (import/exports) pour équilibrer leurs réseaux électriques.

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          • @Cochelin
            Initialement, les échanges grâce à l’interconnexion des réseaux avaient surtout pour objectif d’obtenir une réserve primaire de fréquence la plus importante possible. La solidité du réseau s’en trouvait renforcée avec une fréquence plus stable. En effet, plus il y a de groupes en production sur un même réseau, plus la réserve primaire est grande. De plus, les échanges permettaient aux opérateurs d’optimiser leur outil de production, c’est toujours vrai, mais le marché et les ENR ont en changé la nature. Aujourd’hui, nous sommes dans une autre logique…
            Sinon, l’Allemagne ayant conservé ses centrales thermiques à flamme, elle est structurellement en surcapacité, marge qu’elle conserve l’hiver. Nous, c’est l’inverse. Pour la France, nous nous sommes mis structurellement en sous capacité de production l’hiver. En conséquence, nous sommes dépendant une bonne partie de l’hiver des approvisionnements venant des autres pays européens par « choix » de politique industrielle. La France a installé 32GW de puissance d’éolien et PV pour 140 Md€ qui « devaient remplacer » son parc thermique à flamme. On connait la suite, vous l’expliquez très bien…

          • @Fr Libre,

            Vous parlez d’interconnexions qui sont essentielles quelques soient les Mix futurs, avec des avantages pour toutes les filières (Nucléaire comme ENRi) et pour les optimiser, sauf si un déséquilibre majeur de production intermittent est créé, ce qui pénalisera par intermittence certaines filières.

            De ce fait que pensez-vous de faire un « Viaduc » électrique France-Angleterre (de 2, 4 ou 6 GW !? de capacités d’échanges – Gravelines n’est pas loin de Calais et du point le plus court) pour permettre au continent et aux Iles Britanniques d’être à la même fréquence !? Cela permettrait au Royaume-Uni de faire de sacrés économies sur la stabilisation de son réseau ET au réseau Européen aussi dans une moindre mesure (mais ce serait loin d’être négligeable).
            Les Britanniques nous ont bien aidés à passer les pointes l’hiver dernier et ont la capacité de le faire (par le Gaz notamment) et de continuer de le faire, tout en ayant la volonté de consommer moins de Gaz annuellement…
            Vu le rythme d’installation des ENRi en Europe l’augmentation des interconnexions vont être plus que nécessaire…

            Personnellement, ayant une formation initiale en Génie Civil, je vois cela comme possible (cher certes !) et des copier/coller sont faisables en plusieurs lieux en Europe et ailleurs… (une première expérience d’ampleur est par la suite exportable…).

      • à airsol
        tjrs à chipoter et ds la mauvaise foi.
        si ns avons importé + cet hiver c’est pour des raisons de corrosion qui vont être réparé, je vs en fiche mon billet !
        Mais aussi parce que les renouvelables sur notre territoire en période hivernale ne donnent que 10 % en moyenne que ce pourrait donner leur puissance installée !
        et les Allemands qui ont gardé la pleine puissance de leurs fossiles polluants peuvent encore ns approvisionner malgré leur armada d’ENR intermittentes qui sont à la ramasse ds ces périodes anticycloniques hivernales (comme chez ns)
        Vous êtes réellement de mauvaise fois comme tous les écolos !

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      • @Airsol,

        Vous avez bien raison à certaines heures mais pas en continu ! Depuis 15 ans, seul durant les pics de conso par temps froid, nous sommes réellement importateurs… Et on aide souvent les Allemands à « consommer » leur électricité éolienne « débordante et fatale durant certains heures également…
        Il ne faut pas confondre « vitesse et précipitation » ni « largesse et Optimisation »…
        Cela a été de l’optimisation d’usages de parcs thermiques du fait de décallage significatif de certains usages. Beaucoup d’Allemands dinent vers 18h00 et en France c’est plus vers 20h00, les fours, plaques à induction et autres micro-ondes ne sont pas en « phase » mais décalés, autant démarré du thermique de pointe pour 4 heures (cela pollue moins en plus) que pour 2 heures…

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  • L’auteur de cet article vend sa soupe comme si tout le monde pouvait investir dans des panneaux solaires qui de toute façon de résoudront rien puisqu’il faut forcément acheter le complément d’électricité sur le marché lorsqu’il n’y a pas de soleil. Par ailleurs, il incrimine notamment l’EPR dans l’origine de la crise ce qui serait une très bonne nouvelle si c’était exact car cela voudrait dire que l’EPR produit. M. Tchernia s’est laissé entrainer par sa phobie du nucléaire et espère convaincre ainsi les français que la crise va durer éternellement contraignant ainsi les français à s’équiper en panneaux solaires. Dans l’immédiat, il passe surtout pour un camelot du panneau solaire en utilisant tous les arguments anti-nucléaire habituels éculés. S’il consulte le site de RTE Eco2mix, il pourra constater que les prix spot de l’électricité ont fortement baissé et que le nucléaire étant de nouveau disponible, la France exporte massivement chez ses voisins, faisant ainsi baisser les prix et arrêter le recours massif à l’importation et au gaz pour produire de l’électricité.

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  • Julien Tchernia ne manque pas d’air ! Je le cite:
     » dans une augmentation rapide des capacités de production électrique à bas coût. Bonne nouvelle, aujourd’hui, les énergies renouvelables répondent à ces deux contraintes : rapidité et faible coût de l’électricité produite. Le déploiement massif de moyens de production d’énergies renouvelables peut donc permettre de remplir cet objectif à court terme et ce, cerise sur le gâteau, sans augmenter le bilan carbone du mix énergétique ».
    Ces énergies ont besoin de nombreuses béquilles très chères et polluantes (énergies fossiles, pour cela voir l’intensité carbone des Allemands par rapport à nous). Celles ci sont nécessaires pour passer les pointes de conso hivernales par exemple (sans vent et soleil et cela peut durer plusieurs semaines), ce qui vient contrarier le « faible coût de l’électricité produite » du Sieur Tchernia
    Un entrefilet qui met à mal ce qu’il annonce :
    « quand le ministère fédéral de l’Économie et de l’action climatique se félicite :
    « La transition énergétique est notre voie vers un avenir sûr, respectueux de l’environnement et économiquement prospère. Nous sommes en train de réorganiser l’approvisionnement énergétique de l’Allemagne en abandonnant le nucléaire et les combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables et d’une meilleure efficacité énergétique ».
    Cela dit, l’Energiewende a connu quelques ralentissements en cours de route en raison de la nature imprévisible de l’énergie éolienne et solaire et des coûts élevés qui en résultent.
    Les rêves ne suffiront pas à maintenir la lumière allumée.
    En 2020, Vaclav Smil a écrit pour l’IEEE Spectrum de l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens)
    « Le nouveau système, qui utilise l’énergie intermittente du vent et du soleil, représentait 110 GW, soit près de 50 % de la capacité totale installée en 2019, mais fonctionnait avec un facteur de capacité de seulement 20 % ».
    Cela signifie que d’autres centrales électriques utilisant le nucléaire, le charbon et le gaz DOIVENT ETRE MAINTENNUES EN RESERVE.
    Sans compter ce qu’i faut mettre en place à cause des à-coups en dents de scie de la production d’élec dus aux intermittences des ENR, à savoir : les interconnexions, les systèmes de maintien de la tension et de la fréquence du réseau, ni la kyrielle de batteries « évanescentes » sans réelle efficacité ds la durée… Et bien sûr tout cela à un coût induit pour tenir à bout de bras ces danseuses d’idéologues verts que sont les renouvelables !
    Enfin sur la consommation d’eau des centrales nucléaires, je vs engage à rechercher l’article de M Gay du 10 avril 23 : Nucléaire et réchauffement climatique : des idées reçues à déconstruire.

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  • « Sur la seule année 2022, une mesure de ce type a permis à l’Espagne de passer de 1 151 MW à 2 649 MW de puissance photovoltaïque installée en autoconsommation. »
    Toujours les yeux fermés sur le caractère intermittent de l’éolien et du solaire.
    En particulier, cette affirmation concernant l’autoconsommation est une ânerie.
    Si vous installez des panneaux solaires par exemple, leur production est toujours soit trop forte, soit trop faible comparé à votre consommation.
    Ce qui fait que soit vous exportez sur le réseau, soit vous importer.
    Vous ne faites qu’une petite partie d’autoconsommation.
    Et comme vos voisins sont dans la même situation, le producteur d’électricité doit conserver une puissance pilotable importante pour les pointes sans renouvelable, sans pouvoir rentrer dans ses frais lorsque le soleil brille.
    Les renouvelables sont donc ruineuses, en système complet.

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  • HG: à l’échelle mondiale, le nucléaire n’a pas pu rivaliser avec les énergies fossiles, trop bon marché.
    L’humanité a préféré bousiller le climat plutôt que de passer des énergies fossiles au nucléaire 4G.

    La rhétorique qui consiste à dire que les ENRv remplacent les énergies fossiles n’est valable que jusqu’à un certain degré (plus élevé en Espagne qu’en Allemagne, et hors cas particulier de la France). Mais on est dans un système capitaliste de court terme, de profit immédiat.
    C’est tellement plus simple d’installer des PV et éoliennes en 2 ans que des réacteurs nucléaires en 10 ans, que l’on n’y résiste pas, et puis les lobbies des pétro-gaziers + ENRv sont très très puissants. Tant pis si quelques années plus tard, cela aboutit à une quasi-impasse.
    Le nucléaire avait la cote dans les années 70, avec les valeurs et le système économique des années 70. Dans le monde actuel, avec ses valeurs, se sont vers les ENRv + fossiles que vont la plupart des investissements, même si certains états visent une part importante de nucléaire.

    Cela dit, avec beaucoup de STEP, l’Espagne peut quand même aller loin en matière d’ENRv. Par contre, pour l’Allemagne, il faudrait un miracle !
    Concernant le PV en France, au niveau auquel il se situe, il a remplacé en grande partie le charbon, qui était utilisé pour couvrir le surplus de consommation journalier, donc, même s’il a coûté trop cher en installations individuelles, ça ne me semble pas une mauvaise chose, dans les proportions actuelles, et il y a même encore un peu de place, mais évidemment pas dans les 100 GW que vise Micron.

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  • Julien Tchernia oublie de dire que le solaire photovoltaïque produit peu l’hiver au moment de pics de consommation. Le facteur de production est très faible à ces moment-là. Et l’éolien est aussi assez peu productif lors d’anticyclones alors que la consommation augmente fortement. Sa tribune est très idéologique.

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  • Un grand communiquant pour développer son business en illusionnant le quidam qui n’a aucune compétence sur l’extrême complexité de gestion d’un réseau électrique national et européen et qui par conséquent est prêt à gober tout message qui flatte ses croyances.
    Et oui c’est ben vrai tout ça, du soleil et du vent y’en a tout le temps et c’est gratuit !
    La haut , les grands capitalistes, ils préfèrent ben sûr nous fourguer pétrole, gaz et même le nucléaire parce que ça leur rapporte ben plus, vous êtes ben d’accord avec moi !
    Ben oui vous avez bien raison, quelle époque !
    Ce monsieur a le mérite de réussir à développer son entreprise eKWateur( https://ekwateur.fr/offre-energie-verte/?&utm_source=google&utm_medium=cpc&campaignid=10462596147&adgroupid=103984174775&keyword=ekwateur&matchtype=e&gad=1&gclid=Cj0KCQjwpPKiBhDvARIsACn-gzBYIYXWZxPxWE7aaZpyYq2TsbbQL8fBLgscMl-oI3Yi2Q3wwXxZwhAaAtaAEALw_wcB&gclsrc=aw.ds) en s’insérant dans une niche largement subventionnée et je ne crois absolument pas que la multiplication de son modèle pourra réussir la transition écologique et particulièrement la part électrique .
    Joli plan de com qui séduit les médias! Jusqu’à quand ?

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  • Un grand communiquant pour développer son business en illusionnant le quidam qui n’a aucune compétence sur l’extrême complexité de gestion d’un réseau électrique national et européen et qui par conséquent est prêt à gober tout message qui flatte ses croyances.
    Et oui c’est ben vrai tout ça, du soleil et du vent y’en a tout le temps et c’est gratuit !
    La haut , les grands capitalistes, ils préfèrent ben sûr nous fourguer pétrole, gaz et même le nucléaire parce que ça leur rapporte ben plus, vous êtes ben d’accord avec moi !
    Ben oui vous avez bien raison, quelle époque !
    Ce monsieur a le mérite de réussir à développer son entreprise eKWateur en s’insérant dans une niche largement subventionnée et je ne crois absolument pas que la multiplication de son modèle pourra réussir la transition écologique et particulièrement la part électrique .
    Joli plan de com qui séduit les médias! Jusqu’à quand ?

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  • Cet article de Monsieur Julien Tchernia ressemble plus à un publireportage qu’à une analyse des causes profondes de la situation. Il défend logiquement sa boutique et évite soigneusement de poser le problème de l’intermittence du stockage, du coût de l’ensemble, des fermetures arbitraires de nos politiques de certains moyens de productions thermiques.
    L’autoconsommation peut être un moyen pour des personnes qui disposent de résidences le permettant. Cette possibilité pour être vraie, devrait se faire à la condition qu’elle se coupe totalement du réseau afin d’être totalement autarcique, donc qu’elle gère son stockage et cela toute l’année… Sinon, c’est la double peine voire triple peine : coût de raccordement au réseau qui en cas de besoin alimente cette installation, puis lorsqu’elle produit fait baisser le facteur de charge des unités pilotables qui assurent l’équilibre de ce même réseau. On accumule tous les couts fixes pour le même service.
    – Une remarque sur cette position de l’auteur : « la crise du gaz voulue par Poutine… ».
    La Russie n’a jamais voulu nous couper le gaz, bien au contraire… et elle a toujours honoré ses contrats de fourniture. C’est bien la politique des sanctions européennes qui ambitionne de ne plus utiliser le gaz russe. D’ailleurs, un pays comme la Turquie faisant partie de l’OTAN importe toujours massivement du gaz russe comme la Hongrie et elle est même en train actuellement de développer ses capacités d’importations.
    https://www.lesechos.fr/monde/europe/la-turquie-ambitionne-de-devenir-un-hub-gazier-aux-portes-de-leurope-1870710

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  • Aux périodes de pointes de consommation (en hiver), l’autoconsommation (solaire photovoltaïque) ne représente que presque rien, les productions à cette époque étant dérisoires.

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    • Si la production photo voltaique ne représente presque rien (que ce soit en été ou en hiver) ce n’est donc pas parce que c’est l’hiver mais surtout parce que l’investissement dans le photovoltaIque est très faible en France .
      En hiver le solaire fournit moins qu’en été mais c’est aussi une question de choix et pas seulement de temps et d’orientation d’expositipon. En plaçant les panneaux verticalement plutôt que sous un angle favorable quand le Soleil est haut on gomme presque la question de la différence du à l’orientation, il ne reste que la durée d’exposition qui fasse une grande différence.
      Et si on veut lisser la production été-hiver c’est bien verticalement qu’il faut disposer les PPV, ils produiront moins en été que ce qu’ils produisent tels que disposés aujourd’hui et plus en hiver. que le peu qu’ils produisent aujourd’hui. Les dispositions actuelles favorisent la période d’été et pénalisent la période d’hiver.

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  • Vu les Prix Actuels du Photovoltaique sur les Marchés Européens, l’autoconsommation de PV est à Développer SANS AUCUNE SUBVENTION PUBLIQUE et les tarifs de rachat doivent être calqué sur ceux du Marché en vigueur !!! Sinon ce sera un nouvel Hold-up d’une part importante de la population !!!

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    • @APO
      Pour répondre à votre question de ce matin 26/05 à 07h42.
      L’interconnexion avec l’Angleterre existe déjà depuis plus de 30 ans. Cette station est IFA2000 d’une capacité de 2GW pour une tension de 270 kV, elle se situe à côté de la centrale de Gravelines. RTE a le projet d’augmenter la capacité des échanges avec ce pays avec le projet IFA2.
      https://www.rte-france.com/projets/nos-projets/ifa-2-la-nouvelle-interconnexion-france-angleterre
      Le transport en courant continu à très tension permet justement ces très hautes tensions, plus de 1 million de Volt sur de très longues distances tout en limitant les pertes en ligne (2 à 3% seulement). Aujourd’hui, les Chinois ont un projet de 1100 kV pour 12GW de capacité sur des milliers de kilomètres. Vous pouvez aller sur le site en tapant dans votre moteur de recherche « ABB CCHT », je suis sûr que ça va vous intéresser.
      Il y a pas mal de projets dans les cartons comme relier des champs de PV saharien pour alimenter l’Europe par exemple, mais sans un stockage massif de plusieurs TWh, un backup est toujours nécessaire. De plus, ça pose des problèmes de souveraineté…

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      • @Fr libre,

        Merci pour votre retour.
        Je crois que j’ai mal posé ma question. Celle-ci était sur l’opportunité d’une réalisation d’une interconnexion additionnelle mais en courant Alternatif (THT) pour augmenter la « réserve de fréquence » Européenne et aussi celle du Royaume-Uni.
        Une mutualisation additionnelle des différentes réserves, sachant que la réserve primaire coute très cher au Royaume-Uni… (nettement moins en Europe de par les interconnexions multiples, mais cela peut encore s’optimiser surtout avec les variations de production des ENRi qui vont s’amplifier sur les réseaux avec leur montée en puissance).

        Je sais que la France est interconnecté depuis relativement longtemps avec le Royaume-Uni en courant continu, une des dernières interconnexions étant celle par le Tunnel sous la Manche (Getlink – toujours en courant continu à Très Haute Tension) et une autre interconnexion vers l’Italie par un tunnel routier sur quasi le même modèle technique vient d’être faite.

        Je sais qu’il y a (eu) pas mal de projets vers l’Afrique et Desertec il y a près de 15 ans avait du sens (Avis Perso), mais aussi des défauts du fait de l’échelle envisagée. Personnellement je crois et je pense nécessaire des interconnexions vers l’Afrique du Nord (il en existe 1 seule pour le moment Espagne-Maroc) en commençant petit (0.5 GW à 1 GW) puis en augmentant, comme cela a été le cas en Europe depuis 40 à 50 ans… Nos consommations électriques (Sud de la Méditerranée et Europe du Nord) sont relativement décalées dans l’année (Clim l’été au Sud et chauffage massif l’hiver en Europe…) et nos excès Européens de production d’ENRi (qui ne vont faire que s’amplifier par temps d’intermittence) peuvent trouver preneur dans des pays avec des capacités thermiques relativement importantes… Et à l’inverse pour mieux passer nos pointes, cela peut être utile d’importer de chez eux lorsque leurs centrales tournent peu… (Pourquoi liquéfier du Gaz algérien pour le bruler dans des centrales électriques Européennes alors que leurs centrales à Gaz sont à l’arrêt !? La plus-value serait alors chez eux mais en retour, on peut leur fournir des excès éoliens et PV dont on va subir les « affres » du fait du « Marché ». Les « élites » algériennes savent que le gaz est limité dans le temps et beaucoup sont au courant qu’ils ont passé leur pic pétrolier… Le problème est la façon dont nous communiquerons et échangerons avec eux, enfin ceux qui les gouvernent… A noter que sans les importations de nourriture européennes les Algériens seraient face à de sévères famines… La dépendance est déjà là sur des sujets essentiels !).
        Je suis d’accord avec vous sur les problèmes de stockage (je ne crois pas au stockage saisonnier à large échelle) et des échanges à très large échelle ne verront pas le jour de si tôt, par contre 2 GW d’interconnexion Italie-Maghreb et 2GW Espagne-Algérie, cela peut amener bien des échanges judicieux (en journalier, en hebdomadaire et en saisonnier) et des réserves de Gaz additionnelles pour l’Europe pour les années à venir (les « imbrulés » en Afrique du Nord seraient alors disponibles…).

        Répondre
        • @Fr libre,

          J’aurais du rajouter aux interconnexions à accélérer en courant Alternatif (en plus de celle vers le Royaume-Uni) pour une augmentation des réserves mutuelles ou communes (suivant ce que chacun veut y voir…), une interconnexion (ou plutôt des interconnexions) Danemark-Suède (et même Danoises Ouest et Est, non interconnecté en Alternatif donc en fréquence il me semble entre l’ile principale et le continent). La grande péninsule scandinave pourrait sacrément augmenter les « réserves » européennes (et on aurait bien besoin par moment, surtout encore une fois du fait des ENRi…).

          Pour une ou plutôt des interconnexions avec l’Afrique du Nord en courant continu, si cela est de l’ordre de 4 GW, ce serait peu pour l’Europe en terme de risques, mais pas négligeable non plus. (les dizaines de GW du scénario Desertec étaient très utopiques et nécessitaient une refont des réseaux Sud-Européens). Et vu l’interconnexion IFA2, on pourrait en envisager une un jour en passant par la Corse, la Sardaigne (très émettrice de CO2) puis l’Algérie…
          Personnellement, je crois beaucoup plus à des interconnexions variées et multiples dans le futur que des ENRi locales comme aiment à la dire certains « zécolos », qui ne pourront jamais produire pour l’ensemble des besoins d’une société complexe, « développée » et industrialisée…

          Répondre
          • @APO
            La plus-value de l’interconnexion du réseau est d’avoir une grande réserve primaire (k.delta.F) à condition que les lignes qui composent cette interconnexion ne soient pas trop chargées. A partir du moment où la ligne est proche de 100% de sa capacité, sa participation au k.delta.F est quasiment nul au moins dans un sens… D’un point de vue sûreté réseau, une bonne interconnexion, les transferts d’énergie doivent être proches de zéro pour qu’en cas de défaillance d’unités de production, les pays voisins puissent pallier au déficit de production. Cet hiver, quand nous importions 12GW puissance proche des 100% des capacités d’import à partir de tous les pays en frontières avec la France, une défaillance d’un seul réacteur aurait entrainé un effacement de consommateurs. Je rappelle que les EnRi ne participent à rien, seul le pilotable participe aux différentes réserves.
            Selon moi, pour transporter de l’électricité dans des câbles enterrés ou sous-marins sur des distances supérieures à 80 km, la seule possibilité technologique est le CCHT. En effet, les lignes souterraines sont limitées par leur capacité thermique (chaleur à dissiper) ce qui impose une faible puissance transférable. En courant continu, aucune puissance réactive n’est générée dans le câble (absence d’effet capacitif), les limites de tension sont beaucoup plus élevées abaissant de facto l’effet joule. Pour relier la France à l’Angleterre, il faudrait mettre en place des lignes aériennes au-dessus de la Manche, je ne vous fais pas de dessin… Le transport d’électricité a toujours un coût et un impact sur l’environnement, le limiter serait selon moi une bonne chose de ce point de vue, mais également pour des questions de souveraineté. Le renforcement des moyens ne répondent plus aux échanges mais répondent plus à des logiques de marché et d’idéologies européennes (concurrence libre et non faussée par exemple). Là également, l’augmentation des besoins de transferts d’énergie est poussée par la montée des EnRi comme elles imposent de facto les moyens de stockage. On en revient toujours à l’article du pourquoi les EnRI vont faire exploser la facture du MWh…
            Pour la Sardaigne : une ligne relie déjà la corse à la Sardaigne, il est prévu d’augmenter sa puissance, bien sûr en CCHT.

          • @Fr libre,

            Merci pour votre retour.

            Pour une interconnexion THT avec ajustement de fréquence entre France-Belgique/Europe et le Royaume-Uni, un ELECTRODUC serait envisageable techniquement (cela pourrait être un ouvrage sans tablier, un Viaduc fait passer une « via », une voie circulable et un Aqueduc de l’eau dans un « canal » suspendu/supporté).
            Macron et Boris Johnson avaient évoqué le sujet d’un Viaduc France-Angleterre (trop couteux et difficile à exploiter à mon avis, le Pont de Cheviré à Nantes pose des problèmes lors des grands vents et en milieu de Manche cela souffle fort lors des tempêtes, un accident sévère avec suraccident sur la voie à contre-sens – ce qui est fréquent – peut devenir plus que problématique et compliqué à gérer surtout avec des dizaines de km de tablier de ponts…).
            En lisant vos éléments techniques factuels, cela voudrait dire qu’il faudrait plusieurs lignes « indépendantes » si un jour un électroduc était créé, certaines dédiées au transport, d’autres à la fréquence. Si un électroduc était créé, ne faire qu’une ligne serait absurde (surtout pour les périodes d’entretien importantes). 4 lignes pourraient donc être une solution avec des circulations et des puissances injectées variées… (La Belgique n’étant pas loin de Dunkerque, une ligne dédiée (ou plusieurs) vers les Belges est envisageable !)
            Pour le « dessin » de l’ouvrage, ce qui est étonnant, c’est que les très « Grands ouvrages » fascinent en règle générale (Cf Viaduc de Millau, Viaduc de Normandie, Golden Gate à San Francisco, …), par contre les petits ouvrages récurrents et simples sont souvent vus comme inesthétiques (petits ponts routiers franchissant les autoroutes par exemple…). Un électroduc avec des piles au design et aux alignements « travaillés », cela peut avoir un certain esthétisme (Avis Perso). Pourquoi pas quelques piles en forme de « croix de Lorraine » coté Français !? Un départ de Dunkerque pour relier l’Angleterre (qui a de sérieux problèmes énergétiques) pourrait avoir une symbolique forte coté britannique… (certaines des piles pourraient par ailleurs être visitables jusqu’au sommet, cela « créerait » un point de vue tout en hauteur dans les plaines « plates » du Nord » !?), sans parler d’usages « régaliens » potentiels…
            De Grands haubans avec des suspentes au design varié pour supporter les THT en contrebas, cela peut avoir un certain esthétisme… Le Nord a eu de sacrées industries textiles avec des mailles qui firent la renommée de certains places/villes, une « reproduction »/exposition via des suspentes, cela peut être « amusant » et « éclairant »…

            Admettons qu’un tel ouvrage soit réalisé un jour (avec de multiples lignes à divers usages supportés, celles de transport et celles de réglage/ »réserve » de fréquence), le volume du réseau britannique serait une aide supplémentaire non nulle pour le réseau Européen et la réciproque serait encore plus prononcé, avec le fait que les interdépendances sont parfois bien utiles pour maintenir de la souveraineté avec ses voisins…
            Certes il faut mieux être capable de produire soi-même, mais il faut aussi faire face à la situation actuelle qui n’offre pas pléthores de choix, sans maillage européen il nous faudra encore plus d’ENRi sur notre sol vu le retard pris sur la filière Nucléaire – à minima 25 ans, ce qui est difficilement rattrapable en moins de 25 ans – on mettra probablement à minima 40 ans pour avoir une filière à nouveau dans un « état » cohérent avec des réacteurs d’age échelonnés et toutes les filières amont-aval bien dimensionnées ! Par ailleurs, l’enfermement et le repli sur soi a conduit des pays souverains à la faillite (Cf Chine du XIXème siècle bien aidée en cela par des Européens hyper expansifs et agressifs…) mais certes trop d’ouverture peu être destructeur de souveraineté… A t’on intérêt de voir le Royaume-Uni partir en faillite !? (Avis perso, je ne serais pas étonné qu’une recomposition Européenne arrive un jour (probablement pas de mon vivant, encore que !?) et qu’un Axe Péninsule Ibérique, France, Italie, Royaume-Uni voit le jour, à coté d’une entité Germanique et du centre de l’Europe…
            Vu les « diktats » Allemands et leur enfermement idéologique sur certains sujets, se garder une porte de sortie avec l’Angleterre est à mon avis à garder dans un coin de la tête (et cela peut aussi calmer les Allemands…).

  • Les interconnexions avec l’Afrique ne seraient-elles pas plus utiles aux pays d’Afrique (pour réduire leurs importantes émissions) qu’aux pays européens qui, eux, devraient plutôt rechercher des solutions européennes ?

    Répondre
    • @Cochelin,

      Vous avez tort et raison à la fois.
      Je corrige le terme « Pays d’Afrique » par pays du Maghreb ou du pourtout méditerranéen (y ayant vécu et ayant aussi vécu en Afrique subsaharienne, l’Afrique est effectivement une zone géographique mais elle est complètement inhomogène et prise trop souvent avec trop de restrictions générales…). Il y a moins de différence architecturale (hors Casbah qui ne représente qu’une petite partie d’Alger comme l’ile de la Cité à Paris…) entre Alger et Marseille qu’entre Marseille et Londres ou Berlin…

      Bien entendu que les européens ont des intérêts à fournir de l’électricité à certaines heures (notamment celles des excès d’ENRi vers le Maghreb et en plus cela tombe bien avec le PV l’été, il y a d’énormes besoins en climatisation au Sud de la méditerranée…). Mais les Maghrébins (Algériens comme Tunisiens, je ne connais pas trop le Maroc) ont des capacités humaines (ingénieurs et techniciens) tout à fait capables de développer des réseaux électriques plus complexes qu’actuellement et donc d’insérer aussi de grosses quantités d’ENRi aussi qu’ils pourront consommer à certaines époques mais aussi exporter (le PV a réellement du sens en Algérie et aussi en Tunisie…).

      @Cochelin,
      Re-développer le Nucléaire en Europe prendrait au moins 25 ans (en étant optimiste) plutôt 40 ans pour toute l’Europe de l’Ouest, durant la période que fait-on !? (on va garder le charbon et le Gaz… c’est sur)
      D’autre part, les ENRi en cours de développement vont (et nous amènent déjà vers des situations ubuesques – Cf Eco2Mix et les prix négatifs pour hier et aujourd’hui avec des records à -400 Euros/MW.h) créer des Excès phénoménaux que le Marché « Libre et Faussé » va « doucher et rincer » … Personne ne sait réellement gérer (l’hydrogène fera peut-être une petite part dans quelques années, le pilotage des consommations aussi, les STEP aussi mais ce sera marginal comparativement aux capacités globales en cours d’installation en Europe !) et cela va couter très cher ! La dépendance au Gaz (très présent en Algérie) n’est pas près de s’arrêter rapidement (voir sera accentué avec le Back-Up des ENRi – Hélas !). Mon Avis perso, pour que les Européens s’assurent d’un minimum d’approvisionnement en Gaz dans le Futur, des échanges bien pensés d’énergie avec l’Algérie sont nécessaires (la France ne pourra pas être Leader du Sujet pour diverses raisons, surtout avec Macron, l’Espagne non plus, mais l’Italie et l’Allemagne pourraient l’être, nota : Merkel fut très bien vue en Algérie, pourquoi pas la remettre en selle dans de telles négociations !? Elle sait persuader des personnes de faire des choses contre nature – Cf résultat sur le Nucléaire Français et Allemand… et en plus cela aiderait réellement Algériens ET Européens … La paix sociale en Algérie et sa prospérité est source de paix sociale en Europe, l’inverse aussi). A noter que 2 interconnexions européennes en Algérie par l’Espagne et l’Italie permettrait aussi (un peu) aux Espagnols et Italiens d’échanger indirectement de l’électricité sans passer par la France… La Sardaigne est plus proche de l’ « Afrique » que du continent européen et a un des pires bilans d’émissions de CO2 en Europe !

      La logique « Desertec » de mutualiser les productions avait du sens, sa réalisation à grande échelle était utopique. Le conflit lybien a tué le projet et le conflit en Ukraine va enterré le sujet pour un réel déploiement à très large échelle, mais pas le principe à une échelle intermédiaire (Avis Perso)…

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