L’alliance des pays européens pro-nucléaire plaide pour « une feuille de route » à Paris

La ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a appelé une quinzaine de représentants de pays européens pro-nucléaires, réunis mardi à Paris, à écrire « une feuille de route » pour développer cette énergie.

Il s’agit de déterminer de quelle manière « le nucléaire va contribuer à atteindre nos objectifs de neutralité carbone dans les 30 ans qui viennent », a-t-elle déclaré devant la presse alors que, parallèlement, l’Assemblée nationale devait voter définitivement mardi le projet de loi de relance du nucléaire.

Quinze pays étaient convié au ministère de la Transition énergétique : Belgique, Bulgarie, Croatie, République tchèque, Estonie, Finlande, Hongrie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Slovénie, Suède, Slovaquie, ainsi qu’Italie (pays observateur) et Royaume-Uni, comme « invité spécial », pour partager son retour d’expérience.

« Notre but est de discuter de comment on finance à l’avenir un développement encore plus rapide des technologies nucléaires modernes comme source d’énergie décarbonée », a abondé devant la presse Jozef Sikela, ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, avant cette réunion.

La commissaire européenne à l’Energie Kadri Simson a indiqué être venue avant tout pour « écouter » les interrogations des uns et des autres concernant notamment leur sécurité d’approvisionnement énergétique et leur développement industriel.

Il s’agit de la troisième réunion de cette alliance constituée pour défendre le nucléaire dans la décarbonation de l’économie face à des pays qui ont choisi de s’en passer comme l’Allemagne. Pour la première fois cependant, elle ne se réunit pas en marge d’un conseil européen de l’énergie mais indépendamment.

Au menu de cette réunion : « la construction d’une chaîne de valeur européenne résiliente et indépendante » de l’industrie nucléaire avec le soutien de l’UE.

Mais aussi les moyens d’aider les pays européens « encore dépendants de la Russie » à « réduire cette dépendance en s’appuyant sur l’ensemble des briques technologiques que nous avons déjà en Europe », a précisé Mme Pannier-Runacher.

« Compte tenu des contraintes industrielles, ce n’est pas quelque chose qui peut se faire du jour au lendemain », reconnaît-on au ministère, puisque certains pays ont des centrales russes sur leur territoire, ce qui renforce leur dépendance au combustible russe.

Au-delà, alors que les négociations sont encore en cours sur la place du nucléaire accordée par Bruxelles dans le « Net Zero Industry Act » (règlement pour une industrie décarbonée, ndlr), Mme Pannier-Runacher a exprimé le voeu que ces échanges « permettent d’aider à construire un consensus au sein du conseil européen de l’énergie pour intégrer pleinement le nucléaire dans la stratégie énergétique de l’Union ».

Le Royaume-Uni doit également présenter les enseignements de son immense chantier d’Hinkley Point, où EDF construit actuellement deux puissants réacteurs nucléaires.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Concernant le nucléaire, comme disait (LLFP) Loïk Le Floch Prigent, il faut commencer par nommer en France une personne ayant du charisme et des compétences techniques pour mener à bien son développement en France et ceci dans la durée. Les annonces de macron n’ont rien donné dans les faits de ce côté là, comme le soulignait LLFP.. Il a peur aussi que cela ne reste en l’état alors qu’il y a urgence pour notre avenir !
    Alors faire venir au ministère de la transition énergétique les pays intéressés par le développement nucléaire cela part d’un bon sentiment mais démontre plus que jamais notre faiblesse à prendre les décisions (et les jalonner) qui s’imposent à notre pays en matière de nucléaire La France se doit de montrer l’exemple pour que les autre suivent !

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  • Annexer la Belgique dans le prays pronucléaire alors qu’il ne s’agit que de prolonger du bout des lèvres un vieux nucléaire déjà mal en point me parrait embellir la mariée. Pour les Pays bas ce n’est pas aussi évident non plus, car en matiere de nucléaire ils n’ont toujours qu’un réacteur de faible puissance appartenent la la fonderie d’aluminium de Pechiney. Et pour les Italiens qui ont votés contre le nucléaire depuis longtemps c’est même une provocation de les considérer comme pro-nucléaire.
    Quand on en est à considérer ses adversaires comme des alliés, cela commence à sentir le roussi.

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  • Bonjour,
    Les Allemands et leurs alliés finiront par comprendre leur erreur (comme certains viennent de le faire).
    Quel gâchis cette perte de temps.
    Ceux qui polluent le plus ne devraient pas avoir le droit d’imposer leur point de vue. Ils devraient commencer par décarboner chez eux d’abord.
    En ce moment, pour la production électrique, le 17 05 23 à 9h15
    l’éolien allemand produit 4,73 GW sur un potentiel installé de 66,4 GW ,
    et le solaire qui commence à produire à 9h15 4,24 GW sur 69,1 GW installés.
    Autant en conclure que les 600 milliards d’€ investis l’ont été pour pas beaucoup de résultats !
    Le charbon et le gaz produisent, comme le plus souvent, l’essentiel des besoins allemands.
    Quand on investit en double il ne faut pas s’étonner de payer le double ?
    Autre conséquence : toute voiture électrique allemande fonctionne à l’électricité produite par du charbon. C’est une question de consommation marginale … pour qui veut bien comprendre ?

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    • Stoclin: « Autre conséquence : toute voiture électrique allemande fonctionne à l’électricité produite par du charbon. C’est une question de consommation marginale … pour qui veut bien comprendre ? »
      Non, hormis durant les périodes hivernales anticyloniques, en proposant des prix variables aux particuliers en fonction des ENRv disponibles, les VE allemandes peuvent être largement rechargées avec de l’électricité à base d’ENRv.
      Les ENRv peuvent apporter certaines choses. Ca dépend du contexte.

      Cela dit, oui, l’endormissement de la filière nucléaire européenne durant ces 20 dernières années est un énorme gâchis, notamment en Allemagne où les ENRv sont très irrégulières et donc laissent une large part au back-up thermique.

      Les ENRv ne sont pas tirées d’affaire sur le long terme, à cause de leur intensité de consommation de métaux lors de la construction. Ensuite, elles pourront être partiellement recyclées.
      L’AIE nous annonce un pic d’extraction de cuivre pour 2025…

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  • Je ne crois pas que ce soit avec des lavettes que la France va porter avec force cette industrie au niveau européen.
    A l’évidence, Y Bréchet aurait toutes les compétences et le charisme pour cela, mais les lavettes n’en voudront pas.

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  • Oui Yves Bréchet serait à sa place pour ça
    Il y a trop de « responsables » qui ne savent pas de quoi ils parlent.
    Il suffit d’écouter les auditions de la commission de l’Assemblée Nationale concernant la perte d’indépendance de la France concernant l’énergie…
    L’audition de M Borne est consternante. Je relève en plus qu’elle a dit et redit que, concernant l’énergie, la France devait marcher sur deux jambes : le renouvelable et le pilotable. À chaque fois que je regarde la production d’électricité (sur RTE.france.com…) je vois la jambe du renouvelable très atrophiée… Je voudrais trouver un humoriste qui me fasse un dessin avec une personne qui marche à cloche pied…
    Ne pas manquer d’écouter les auditions d’Yves Bréchet, Henri Proglio, Éric Besson (auditions plus longues bien documentées)
    Les auditions consternantes : Mme. M. Borne, Vals, Hollande, Royale (auditions plus courtes par manque d’argument…)
    Enfin Sarkosy pour passer un meilleur moment !

    Répondre
  • Euratom, qui gère le combustible nucléaire, voit surtout un déclin du nucléaire en Europe.

    Pour preuve, alors que la consommation d’uranium a beaucoup baissé depuis le début des années 2000, les besoins en uranium vont baisser de 12.300 tonnes en 2022 à 9.500 tonnes en 2030 et 6.700 tonnes en 2040.

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  • @ conado
    Vous devriez regarder et écouter l’audition d’Yves Bréchet notamment, pour comprendre qu’avec des Réacteurs à neutrons rapides (4G) comme super phénix les déchets nucléaires seraient traités et permettraient d’avoir une autonomie en énergie nucléaire pour des siècles. Les réacteurs pilotables de la 3G anciens et nouveaux de type EPR2 auraient ainsi du combustible par cher. Ils produiraient ainsi une énergies très peu carbonée ce qui n’est pas du tout le cas pour les renouvelables quand on inclut toutes les béquilles nécessaires pour tenir à bout de bras leur intermittence via des centrales gaz et ou charbon notamment. Pour s’en rendre compte il suffit de regarder ce qui se passe chez les teutons, malgré les 500 milliards voire 600 milliards d’€ dépensés pour ce que j’appelle leurs danseuses à savoir les intermittents renouvelables pour le résultat que l’on connait (voir le post de stoclin ci dessus) ..!
    Enfin il faut savoir que la gauche et les verts ont mis (via leur idéologie mortifère) à l’arrêt des réacteurs régénérateurs ou surgénérateurs Super Phénix en 1997, Phénix en 2009, puis (via l’illogisme de macron et de sa clique) mis à l’arrêt du projet Astrid en 2019. Toutes ces colossales erreurs ont mis à mal les compétences sur les réacteurs de quatrième génération alors que la France était pionnière avec 20 ans d’avance dans les années… 1990.
    Vos tonnages invoqués et auxquels vous faites référence comme étant « la » pierre philosophale pour le troupeau, me paraissent dérisoires !
    Allez bonsoir

    .

    Répondre
  • Qui peut le plus peut le moins, alors réjouissons nous de cette alliance pour faire avancer le schmilblick. Il y a bien longtemps qu’un ministre français agisse avec autant de détermination sur le nucléaire civil, il me paraît donc plus urgent de soutenir cette ministre, plutôt compétente dans le domaine scientifique, que de tergiverser sur les erreurs du passé et faire confiance à l’avenir si tant est que l’on considère comme moi l’énergie nucléaire comme un vecteur énergétique essentiel pour la France.
    Vous trouverez toujours des opposants farouches et déterminés pour faire échec à cette ambition. Regrouper toutes les forces favorables en Europe pour relancer le nucléaire et recréer un nouvel EURATOM est la meilleure nouvelle sur le nucléaire civil des dernières décennies.

    Répondre
  • L’avenir c’est le nucléaire et cela pour moi ne fait aucun doute !
    Mais
    J’espère que ce RdV ne sera pas que de la com et de la gesticulation ! « Wait and see » de ce que cela accouchera !

    Répondre
  • Si Euratom dit que la consommation d’uranium va baisser en Europe dans les 20 prochaines années, ce n’est pas à cause de supposés réacteurs Gen IV mais à cause de la baisse du nombre de réacteurs en activité.

    On n’est pas près de voir des dizaines de réacteurs Gen IV et même d’en voir un seul en Europe.
    Ceux-ci ne traitent pas les déchets nucléaires. Tout au plus peuvent-ils transmuer certains actinides mineurs pour donner des produits de période plus courte, dizaines d’années donc siècles et millénaires pour que leur radioactivité diminue d’un facteur cent.

    En contrepartie, cela augmente les produits de fissions et, si c’est un surgénérateur, augmente la quantité de plutonium, surtout les isotopes non utilisables, poisons en réacteur.

    De toute façon, plus cher qu’un réacteur classique, besoin de multiplier les usines « La Hague » pour un retraitement de déchets plus radioactifs, plus dangereux, avec un cycle de retraitement plus long et sous manipulation assistée et protégée.

    Les connaissances de base en la matière manquent sérieusement aux propagandistes du nucléaire.

    Répondre
    • Canado:
      Par rapport à 2022, oui, ça pourrait baisser, étant donnée la sortie du nucléaire en Allemagne, la sortie prévue de la Belgique et de l’Espagne. Mais il suffit d’un changement politique pour que ces sorties soient du moins différées.
      On peut espérer que le parc français tienne bon, si le suivi de charge ne l’esquinte pas trop…
      La 4G, plus chère, oui, sans doute, les systèmes complets à base d’ENRv vont être chers aussi, avec une grande inconnue sur la disponibilité des matériaux comme le cuivre dès les années à venir.
      En fait, on n’est pas prêts, non plus, de voir des systèmes complets à base d’ENRv avec tous les moyens de stockage nécessaires. Ce sera du ENRv + fossile, bien meilleur marché, pendant longtemps.

      Répondre
    • vous avez encore craché votre valda antinucléaire !
      Je vs cite
      « Les connaissances de base en la matière manquent sérieusement aux propagandistes du nucléaire. »
      Donc si je vs suis bien Y Bréchet n’y connait rien alors que vs n’avez même pas regardé ni écouté son audition de déc 22 !
      cette audition a eu lieu ds le cadre de la commission d’enquête organisée à l’Assemblée nationale par la Conférence des présidents, visant « à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France !
      Regardez les protagonistes de ces auditions et vs serez édifié par le piètres prestations des socialos verts qui sont à votre image et que vs défendez !
      En tout cas la messe n’est pas dite surtout si on prend le soin de boucler le cycle du nucléaire comme le préconise Y Bréchet
      Et les chiffres « boule de cristal » d’Euratom ne sont pas évangile et la tendance s’inversera ne vs déplaise !

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