L'audacieux plan Obama sur le climat

Le président américain Barack Obama a présenté ce lundi la version finale de son plan de lutte contre le réchauffement climatique. Fixant la barre des objectifs très haute pour un pays à la réputation de grand pollueur, ce plan n’a pas manqué de se heurter à l’opposition politique et aux lobbying des entreprises du secteur du charbon, selon lesquelles l’application du texte aurait un effet catastrophique sur le coût de la vie et l’emploi dans le pays.

Déjà annoncé le mois dernier, le plan national de lutte contre le réchauffement climatique, en Anglais le Clean Power Plan a désormais atteint sa forme finale : les objectifs ont été revus à la hausse par rapport aux annonces précédentes puisque la baisse d’émission de CO2 vise 32% de son niveau de 2005 d’ici à 2030, soit 9% de plus que ce qui était préalablement prévu. Dans le viseur du président Obama, les centrales fonctionnant au charbon, qui représentent 39% de l’électricité nord-américaine et emploient quelques 170 000 personnes mais qui sont également un désastre environnemental. Actuellement, le mix électrique américain se décompose approximativement de la sorte : 39% de l’électricité vient du charbon, 30% du gaz naturel, 19% du nucléaire, 7% du secteur hydroélectrique et les 5% restants proviennent des énergies renouvelables comme l’éolien ou le solaire. D’ici à 2030, le texte prévoit d’augmenter la proportion des énergies renouvelables à 28% de l’énergie totale.

Ce plan doit représenter un signal fort. Obama, dans son discours de lundi dernier fait à la Maison Blanche, résumait la situation de cette façon : « Nous sommes la première génération touchée par le réchauffement climatique et la dernière à pouvoir encore agir sur le sujet ». La loi, si elle est adoptée, prévoit de donner des objectifs aux différents Etats, qui devront ensuite mettre au point un plan d’action pour y répondre et le présenter à l’EPA (Environmental Protection Agency) pour validation. Afin d’atteindre leurs objectifs respectifs, les 51 Etats pourront utiliser les énergies renouvelables bien entendu, les mesures d’efficacité énergétique, mais aussi le nucléaire (non émetteur de CO2 et dont le développement sera financièrement soutenu dans le cadre du plan Obama) et le gaz naturel (dont le sous-sol américain est riche et qui est deux fois moins polluant que le charbon).  Des programmes d’aides financières devront également être mis dans ce cadre pour encourager les Etats à amorcer leur transition énergétique.

L’annonce de ce plan par le président a immédiatement suscité de vives réactions de la part de l’opposition politique et des industries. Selon eux, le plan défendu par le gouvernement fédéral va détruire de nombreux emplois et augmenter fortement la facture énergétique des ménages. Certains Etats miniers, en particulier, craignent fortement pour leur activité. Dans un Etat comme la Virginie Occidentale, en effet, 95% de l’électricité provient de l’industrie charbonnière qui représente également un employeur important. Le Parti Républicain a déjà fortement communiqué sur son opposition à ce projet.

En réponse à cette levée de bouclier qu’a provoqué l’annonce de son nouveau plan, l’EPA et la Maison Blanche ont réagi en expliquant que les investissements produits dans les énergies renouvelables créeraient en contrepartie de nombreux emplois et seraient très vite plus que rentabilisées. Selon Gina McCarthy, l’administratrice de l’EPA, le coût du plan s’éleverait à 8,4 milliard de dollars mais produirait des bénéfices compris entre 34 et 54 milliards de dollars à terme.

Barack Obama, de son côté, a également en tête le COP21 approchant; un tel plan permettrait aux Etats-Unis de devenir un leader dans les négociations à venir. Le Président a également plus de liberté étant donné qu’il a déjà effectué ses deux mandats et qu’aucune échéance électorale ne le concerne plus dorénavant directement. Les successeurs à la candidature présidentielle du Parti Démocrate se sont toutefois également montrés favorables à ce plan, en particulier Hillary Clinton qui promet, si elle est élue, de veiller à la bonne mise en place du projet.

Crédits photo : The White House

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