SFEN

« La France a un temps d’avance sur le nucléaire »

Quelle est la mission de la SFEN ?

La Société française d’énergie nucléaire (SFEN) est une société savante, à la fois association scientifique et think tank. Nous sommes le carrefour où se rencontrent les différents professionnels qui s’intéressent à l’énergie nucléaire. Née il y a plus de 40 ans, l’association réunit aujourd’hui plus de 4 000 membres : des professionnels du nucléaire, des chercheurs, des ingénieurs, des étudiants et des enseignants. La science et la technique sont les éléments centraux de nos prises de parole. Le cœur de notre mission est d’utiliser les éléments qui font l’objet d’un consensus dans la communauté scientifique et technique, aussi bien au niveau national qu’international. Nous publions ainsi la seule revue du secteur, « La revue générale nucléaire », et nous sommes le principal organisateur d’événements de la filière, qu’il s’agisse de colloques ou de conférences. Basés à Paris, nous avons plusieurs antennes dans toute la France.

Vous venez de publier sur votre site des fiches intitulées « Parler du nucléaire » ? L’idée est-elle de vulgariser la question du nucléaire pour le grand public ?

Ces fiches s’adressent en effet au plus grand nombre, à toutes et tous ceux qui s’intéressent à l’énergie nucléaire. Nous avons crée le programme « Parler du nucléaire » car c’est un sujet qui peut parfois être mal perçu, où les a priori sont nombreux. Notre idée est de dire qu’aucun sujet n’est tabou. C’est la raison pour laquelle nous avons balayé à la fois les sujets économiques, les sujets industriels, les sujets environnementaux et les sujets sociétaux. Nous avons travaillé avec une quarantaine d’experts pour élaborer ces fiches synthétiques sur les défis et les atouts de l’énergie nucléaire. J’ajoute que nous avons exclusivement utilisé des sources publiques, et que toutes les données proviennent de rapports parlementaires, de la Cour des comptes, d’institutions internationales comme l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’OCDE etc. Tous nos chiffres ne sortent pas du chapeau, ils sont crédibles et légitimes.

L’énergie nucléaire est-elle un choix d’avenir pour la France ?

Oui, clairement, et ce pour trois raisons. La première est que l’énergie est un atout économique pour le pays. Grâce au nucléaire, la France, qui dispose de l’électricité la moins chère d’Europe, peut se targuer d’être indépendante énergétiquement sur le plan électrique. Ensuite, il faut noter que notre savoir faire en termes d’énergie nucléaire en fait l’une des rares filières d’excellence exportable à l’international. Deuxièmement, à l’heure où l’on parle du réchauffement climatique et contrairement aux idées reçues, l’énergie nucléaire, très réglementée et contrôlée, n’émet pas de CO2 et de particules fines. Enfin, troisième point, c’est une filière qui innove. Aujourd’hui, dans la saine compétition internationale, la France, avec ses 22 000 professionnels qui travaillent dans le nucléaire, s’inscrit dans l’industrie du futur en créant, par exemple, de nouveaux concepts de réacteurs nucléaires. Sans oublier, qu’en terme d’emplois, c’est la 3e filière derrière l’aéronautique et l’automobile.

La France a-t-elle réellement le potentiel pour être un acteur majeur sur les nouveaux concepts de réacteurs ?

La France a une expertise historique sur des tas de domaines. Je pense au recyclage des combustibles, à la conception même des réacteurs EPR (NDLR : European Pressurised Reactor), considéré dans le monde comme le réacteur le plus performant. Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) est également moteur dans la création des nouveaux concepts de réacteurs. La recherche n’a jamais cessé. Les investissements sont importants et réalisés par l’ensemble des acteurs du nucléaire qui travaillent aussi énormément avec des partenaires internationaux, notamment japonais et britanniques.

Bref, la France est à la pointe dans la Recherche et développement (R&D). Sans oublier que sur le long terme, la France a un rôle moteur dans le projet de fusion nucléaire ITER, moteur dit de 4e génération qui est déjà très avancé. Notons enfin que de nombreux ingénieurs français sont réputés parmi les meilleurs du monde et que beaucoup d’étrangers viennent se former en France. Notre pays possède donc clairement un temps d’avance sur les nouveaux concepts et les nouvelles technologies nucléaires.

En quoi le nucléaire et les énergies renouvelables sont-elles complémentaires ?

Les énergies bas carbone (le nucléaire, l’hydraulique, l’éolien et le solaire) sont peu nombreuses d’un point de vue industriel face aux énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole). Je rappelle que 70% de l’électricité dans le monde provient de l’énergie fossile.

La particularité des énergies bas carbone est d’émettre très peu de CO2 comparativement au charbon, au gaz et au pétrole. Face au réchauffement climatique et donc à l’objectif de réduire les émissions de CO2, nous avons besoin des énergies bas carbone comme élément de substitution aux énergies fossiles dont nous sommes largement dépendants. Mais nous en avons également besoin parce que les énergies renouvelables que nous entendons développer sont intermittentes, ne produisent pas d’énergie constante et programmable. L’énergie nucléaire, fiable et disponible quasiment 24h/24 représente à ce titre un véritable complément. Grâce à la combinaison nucléaire et renouvelable, nous pouvons imaginer nous passer des énergies fossiles. Et nous pouvons aller encore plus loin en passant au 100% électrique dans d’autres secteurs, en ayant de plus en plus recours à l’électricité dans la voiture par exemple, dans les transports en général amis aussi dans l’habitat. Nous avons une belle marge de progression, en France la plupart des logements français sont encore chauffés au gaz…

@ Twitter : @boris_lengoc

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