En 2023, hors aides, les prix de l’électricité vont jusqu’à doubler pour les professionnels
Les prix de vente de l’électricité aux clients professionnels devraient augmenter en moyenne de 84% en 2023, voire doubler pour les sites plus énergivores, hors prise en compte des aides gouvernementales, selon une enquête de l’Insee parue mercredi.
Ces tarifs aux professionnels ont augmenté en moyenne de 21% l’an dernier, rappelle l’Institut national de la statistique qui a relevé les prix à la production pour 2022 et questionné les fournisseurs d’électricité fin décembre 2022 sur leurs prévisions de prix pour l’année à venir.
L’Insee rappelle le contexte : la reprise économique de 2021 après la pandémie a fait monter les cours des matières premières et de l’énergie. Les marchés se sont ensuite emballés à l’été 2022 avec la guerre en Ukraine et les difficultés du parc nucléaire français.
« A la fin de l’été 2022, la moitié du parc nucléaire français était à l’arrêt et les prévisions de remise en service pour l’hiver 2022/23 étaient pessimistes, les livraisons de gaz russe s’amenuisaient et entraînaient des craintes sur l’approvisionnement pour la fin de l’année », résume l’Insee.
L’électricité vendue en gros sur le marché au comptant ou pour livraison instantanée, a alors atteint « un niveau inédit » (+563,9% en août 2022 en glissement annuel).
Pour les clients professionnels ne relevant pas du tarif réglementé, l’envolée s’est répercutée dès 2022 sur la facture ou le nouveau contrat si le précédent arrivait à échéance.
« En 2022, on n’a pas vu d’effondrement de l’activité industrielle qui pourrait être liée aux prix de l’énergie », précise cependant à l’AFP Sylvain Moreau, directeur des statistiques d’entreprises à l’Insee. Quant aux répercussions sur l’inflation en général, « c’est encore difficile à dire, une telle hausse est inédite », ajoute-t-il.
Par type d’activité, ce sont l’industrie et l’agriculture les plus touchées : dans ces secteurs, « en 2023, l’augmentation des prix de l’électricité atteindrait 92% hors mesures gouvernementales », selon l’Insee, après déjà +30% en 2022.
Les revalorisations tarifaires devraient être à peine moins fortes dans les secteurs marchands tertiaires (+77% après +11%) et dans le secteur non marchand (+66% après +26%).
Par intensité de consommation, les clients qui nécessitent plus de 250 kVA de puissance encaisseront le plus gros choc, avant prise en compte des aides publiques : très grands sites industriels, hôpitaux, hypermarchés, grands immeubles, etc., pour qui le prix de l’électricité va doubler (+101% sur le segment C1 et +105% sur les segments C2-C3).
La facture augmentera également de 80% pour les sites moyens non résidentiels, locaux d’entreprise ou boulangeries qui ont besoin d’une puissance de 36 à 250 kVA, et de 38% pour la dernière classe de consommation, des sites avec moins 36kVA au compteur.
COMMENTAIRES
cela n’augure rien de bon pour la France en 2023, voire 2024 si les hausses annoncées dans votre article intervienne en fin d’année. Certes l’Etat interviendra pour réduire l’effet de hausse, mais sa trésorerie risque de fondre encore de trop.
quoiqu’il en soit, nous allons vers une économie en berne et des conflits sociaux en cascades. Déjà la pauvreté gagne énormément de terrain. 300 000 sdf en France en 2022, ce chiffre va doubler. Des millions de personnes iront faire la queue dans les resto du cœur et épiceries sociales. L’immobilier va s’effondrer, les taux d’intérêts exploser et j’en passe.
Bref, nous allons vers une guerre économique sans précédent récent, mais également une guerre physique qui arrive à l’aube de l’éclatement.
Nous avons un gouvernement qui prend de mauvaises directives dans des tas de domaines économiques et réglementaires dont celui de l’écologie et des économies d’énergie. Nos politiciens sont décrochés du pays et marchent sur la tête.
La délinquance tous azimuts explose er les pouvoirs publics laissent les petites gens livrées à elles mêmes.
La police est dense certes mais pas là où elle devrait l’être.
Il faudrait à titre d’exemple un commando très important de policiers pour contrôler le port containers du Havre et nous n’avons en place que quelques douaniers.
La justice fait très mal son travail et donne des peines insignifiantes aux trafiquants alors qu’elle devrait ouvrir des camps de travaux forcés, quitte à ce que ces malfrats fassent des routes de montagne à la pioche, au piolet, au burin et à la brouette.
C’est une folie où ce monde est complétement débousolé et a perdu les valeurs les plus élémentaires. le coût de production n’a pas augmenté en 2 ans, il est toujours le même au niveau mondial. Les producteur font soit des bénéfices monstrueux si dans le reste de l’Europe c’est comme en France, soit ils sont brusquement en faillite sans que l’on sache pourquoi……sauf pour la France qui a du mettre des dizaines de milliards dans le nucléaire nouveau qui ne sort toujours pas de son berceau après 20 ans d’attente mais qu’il faut tout de même déjà payer.
La nationalisation d’EDF n’est qu’une tentative de sauvetage pour essayer de récuperer les erreurs monumentales des choix faits par EDF et les pouvoirs publics.
@ »Père Vert » Serge,
a – Sur la Production : Vu la Nature du « Marché de l’électricité » et de sa dépendance extrême au Prix du Gaz pour le marché « SPOT » entre autres, les augmentations actuelles sont « logiques » (Le Prix du Gaz peut remonter très vite et les couvertures financières – Assurances de Prix fixes – doivent couter une Fortune en ce moment !) – Pour une Leçon de « Logique » mathématique des Marchés : https://www.youtube.com/watch?v=Ep3biZAtitE – (Sinon arrêtez de siroter du jaune au coin de la Table…)
b – Sur la Distribution : L’augmentation des ENRi amènent des augmentations de cout de réseaux donc cela progresse comme depuis 15 ans plus haut que l’inflation en valeur « consommateur » … (Cf Prix Allemand pour savoir à quoi s’attendre…). RTE a maintenant des chantiers titanesques à faire pour assurer les « progrès » des ENRi…
c – Les Taxes ne diminuant pas ou peu pour certaines : L’effet de Levier sur une augmentation de la distribution et de la Production est là..
a + b + c = Environ +100% (Grand Hélas !!! mais bêtement Logique…, juste des maths appliqués aux règles du « Marché » actuel et à l’impact des ENRi sur le réseau…)
Nota :
1 – Certains opérateurs ont beaucoup gagné en 2022 d’autres beaucoup perdu… Donc la Logique veut que l’on regarde pourquoi on a gagné et si c’est encore « rejouable » ou pas !? Et si l’on a perdu – Pourquoi !? et en tirer les conséquences…
2 – En regardant chez les Voisins, riches en ENRi, et qui ont tous un cout « client » de l’électricité très élevé, il ne faut pas s’attendre à avoir un résultat différent en faisant les mêmes politiques énergétiques !!! (sauf à avoir manqué d’iode dans la nourriture de sa jeunesse ou être autiste !)
Au lieu de mettre des rustines, c’est quand qu’on va traiter le PB à la racine le prix de l’élec au niveau européen et de notre soumission à l’Allemagne qui ns envoie ds le mur ?
Voici ce que j’écrivais ce matin à ce sujet sur un thème similaire :
Je cite ds le texte
« Si la Cour recommande à la Commission européenne de « rationaliser le cadre réglementaire », elle NE SE PRONONCE PAS formellement sur la réforme préparée par l’exécutif européen pour mars, et réclamée par les Vingt-Sept POUR METTRE FIN à l’indexation de facto des prix de gros de l’électricité SUR LES COURS DU GAZ ».
Encore une fois ce sont les teutons qui sont à la manœuvre car ils sont tributaires du gaz (backup CCgaz impérativement nécessaire à leurs chers intermittents pléthoriques). Ils font payer à toute l’UE les conséquences de leur incurie et idéologie avec la bénédiction de cette cour des comptes européenne à leur botte !
@Michel Dubus,
Pour mettre réellement fin au « marché de l’électricité », il faudrait revenir à un producteur « unique »… Et donc nationaliser toutes les boites et structures de production mises en route depuis 25 ans… Pas sur que cela se fasse !!! (tant que ces producteurs ont de l’argent à se faire…).
Par contre sur l’encadrement du Marché, il y a des choses à faire, comme cela a été fait en Espagne/Portugal…
Le démantèlement d’EDF-GDF (EDF, RTE, ENEDIS, CNR, GDF devenu ENGIE) a vraiment été une connerie ! Quelle Belle exception Française ce fut pendant des années !!! Maintenant on ne sait pas vers quoi on va aller …
Nota : Le REX de ce qu’il se passa en Californie durant la « libéralisation » à outrance du secteur électrique était connu pourtant Conclusion : Plus Cher et Moins Bien !!! (On y court !!!)