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Le traitement des déchets nucléaires, une spécificité française ?

Outre la prolongation de la durée de vie des centrales en activité et la conception de réacteurs plus sûrs et plus performants, l’industrie nucléaire doit également s’adapter au vieillissement des centrales anciennes générations et organiser leur déconstruction progressive dans des conditions de sûreté optimales.

Ces chantiers devraient se multiplier dans les années à venir selon les chiffres de l’Agence internationale de l’Energie atomique, et nécessiteront logiquement la mise en place de capacités de traitement et de stockage suffisantes pour intégrer la hausse des déchets radioactifs qui en découlera.

Reconnus pour leur expertise en la matière, les grands groupes français du nucléaire misent depuis plusieurs années déjà sur ce marché prometteur et font progressivement de l’assainissement nucléaire, une véritable spécificité française.

Démantèlement et traitement des déchets, un marché prometteur 

Si de nombreux réacteurs nucléaires verront leur durée de fonctionnement prolongée après validation des autorités de sûreté compétentes, ces installations de production d’électricité n’en ont pas moins une durée de vie limitée et les réacteurs les plus anciens (généralement conçus dans les années 1960) arrivent aujourd’hui en fin de vie.

Or, qui dit fermeture de réacteurs, dit également démantèlement de centrales et réhabilitation des sites. Selon une étude récente de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA), un total de 164 réacteurs nucléaires ont déjà cessé leur activité à travers le monde, et sur les 448 réacteurs nucléaires encore en activité, plus de la moitié approchent de la fin de leur vie opérationnelle. Le nombre de chantiers de démantèlement devrait donc logiquement augmenter dans les prochaines décennies, faisant du traitement des déchets, un marché des plus prometteurs pour l’avenir.

Clairement identifiés sur ce domaine d’activité, les grands industriels français du nucléaire proposent déjà une chaîne complète d’expertises allant de l’accès sécurisé aux zones contaminées, à la stabilisation des déchets et comprenant la caractérisation, la mesure, le tri, la séparation, le transport, et la décontamination.

Ces solutions innovantes et efficaces permettent de lutter contre la pollution sous sa forme la plus complexe, tout en limitant les impacts sur la santé et l’environnement, et dénotent d’un véritable savoir-faire national.

En mission dans l’Hexagone du 15 au 24 janvier 2018, une délégation composée de 10 experts internationaux, a d’ailleurs récemment confirmé, sous l’égide de l’AIEA, le sérieux de l’organisation française en matière de gestion des déchets radioactifs, et la bonne réputation des opérateurs français en Europe et dans le monde.

Premier contrat pour EDF en Italie

En Italie par exemple, le chantier de démantèlement de la centrale nucléaire de Garigliano accumule les retards du fait d’un problème récurrent de gestion des déchets, pour lequel la société publique Sogin en charge du démantèlement, cherchait un partenaire européen depuis plusieurs mois.

A la suite d’un appel d’offres lancé au printemps 2017, son choix s’est finalement porté vers le groupe français EDF. Sa filiale Cyclife a en effet remporté mardi 6 février 2018, un premier contrat de 28 millions d’euros pour le traitement de 1 800 tonnes de déchets métalliques issus de trois centrales nucléaires en déconstruction en Italie (Trino, Garigliano et Latina), sur une période de cinq ans.

Selon Cyclife, la prestation débutera dès cette année par une phase d’études et de planification avant de se poursuivre en 2019 par la mise en œuvre des premiers travaux sur site et la délocalisation des déchets. Leur transport sera assuré par le groupe français vers son usine en Suède où les déchets seront traités par fusion.

Ce type de traitement permettra une réduction significative du volume des déchets qui se traduira, pour Sogin, par une diminution des coûts de stockage.

« Le marché du démantèlement nucléaire et du traitement des déchets radioactifs est amené à croître dans les années à venir. Grâce à sa filiale Cyclife, EDF ambitionne d’en devenir un acteur de référence, en proposant des services à forte valeur ajoutée, s’appuyant sur plus de 10 années d’expérience sur nos chantiers de déconstruction et sur une plate-forme de traitement des déchets avec des usines en France, au Royaume-Uni et en Suède », a déclaré Sylvain Granger, Directeur des Projets Déconstruction et Déchets d’EDF.

Des groupes français bien positionnés à l’international

Mais EDF n’est pas le seul acteur français positionné sur le marché. Le groupe Veolia par exemple, spécialiste mondial de la gestion de l’eau et des déchets, a créé en février 2017 la société Nuclear Solutions, avec pour objectif d’offrir aux industriels du secteur nucléaire une gamme complète de technologies, d’expertises et de services, pour l’assainissement et le démantèlement des installations, ainsi que pour le traitement des déchets faiblement et moyennement radioactifs.

Très bien perçu à l’international, Veolia a déjà remporté dans ce cadre deux contrats significatifs : un premier en mars 2017 avec l’exploitant de centrales nucléaires britannique Magnox Limited pour le déploiement de systèmes de traitement des eaux contaminées de quatre sites nucléaires, puis un second en juin 2017, auprès du groupe Canadian Nuclear Laboratories dans le but d’élaborer une solution robotique de traitement de déchets radioactifs au Canada.

De son côté, le groupe Areva, désormais baptisé Orano, a annoncé début janvier 2018 avoir signé un préambule d’accord commercial avec le groupe chinois China National Nuclear Corporation (CNNC), relatif à la construction d’une usine de traitement des combustibles nucléaires usagés.

L’industriel français, recentré sur la valorisation des matières nucléaires et la gestion des déchets depuis la cession de son activité réacteur à EDF, avait déjà remporté un contrat auprès du groupe Vattenfall en juin 2017 concernant le démantèlement interne du réacteur de la centrale nucléaire de Brunsbüttel, située au nord de l’Allemagne.

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