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L’essor du solaire et de l’éolien remet en cause l’hégémonie du charbon

Relativement bon marché, facilement stockables et disponibles en grande quantité aux quatre coins du monde, les énergies fossiles ont été au cœur de la révolution industrielle qui a drastiquement changé le mode de vie de l’Homme à partir du XIXème siècle. La consommation massive de charbon et de pétrole a cependant eu une conséquence désastreuse pour l’environnement : la combustion des ressources fossiles libère d’importantes quantités de dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre aujourd’hui responsable du réchauffement climatique. C’est pour enrayer ce phénomène que les États du monde entier se sont engagés à réduire leur consommation d’énergies fossiles au profit d’énergies moins polluantes. Selon le dernier rapport du groupe Bloomberg New Energy Finance (BNEF), le développement des énergies solaires et éoliennes va s’accélérer jusqu’en 2040. La diminution des coûts de ces technologies va notamment permettre aux énergies renouvelables de faire reculer la part du charbon dans le mix énergétique mondial.

Vers une hausse exponentielle de la demande mondiale en électricité

L’augmentation de la population mondiale tire sans cesse la production d’électricité vers le haut. Entre 2006 et 2016, la production électrique mondiale a en effet augmenté de près de 30% en s’établissant à 24.816 TWh en décembre dernier. Cette tendance devrait continuer de s’accélérer dans les années à venir : d’ici 2040, la demande électrique mondiale pourrait croître de 58% (soit 2% par an en moyenne).

Pour accompagner la croissance de la demande mondiale en électricité, les auteurs du rapport New Energy Outlook 2017 de la BNEF estiment qu’il faudra investir plus de 10,2 billions d’euros dans le développement de nouveaux moyens de production d’ici 2040. En raison de la forte croissance démographique qui caractérise leur économie, la Chine et l’Inde apporteront respectivement 28% et 11% de ce montant. Une tendance qui s’est déjà amorcée au cours des 10 dernières années (la Chine et l’Inde ont vu leur production d’électricité augmenter respectivement de 114% et 88% depuis le milieu des années 2000).

Selon l’étude prospective de la BNEF,  les énergies renouvelables intermittentes pourraient voir leur part augmenter drastiquement dans le mix électrique mondial : elles pourraient ainsi accaparer près de 72% des investissements dans les nouveaux modes de production d’électricité (dont 27,5% pour l’énergie solaire et 32,4% pour l’énergie éolienne). Conséquence : en 2040, l’éolien pourrait représenter 48% de la puissance électrique mondiale (contre 12% actuellement) et le solaire 34% (contre 5%).

Les énergies renouvelables aussi compétitives que le charbon

Selon les données prospectives du BNEF, le coût de l’énergie solaire pourrait baisser de plus de 66% d’ici l’horizon 2040. Même tendance du côté de l’énergie éolienne : les turbines terrestres produiront une électricité 47% moins chère qu’aujourd’hui, alors que leurs cousines en mer verront le coût de leur production baisser de 71%. En 2040, le taux de pénétration des énergies renouvelables sera particulièrement fort en Allemagne (74%), en Chine (55%) et en Inde (49%).

« Le solaire est déjà aussi peu cher que le charbon en Allemagne, en Australie, aux États-Unis, en Espagne et en Italie. D’ici 2021, il sera aussi moins cher que le charbon en Chine, en Inde, au Mexique, au Royaume-Uni et au Brésil », estime la BNEF. La transition énergétique mondiale est « inarrêtable, grâce à la baisse rapide des coûts de l’énergie solaire et éolienne, et un rôle croissant pour les batteries, y compris celles des véhicules électriques, pour équilibrer l’offre et la demande ».

Plus compétitives et plus respectueuses de l’environnement, les énergies renouvelables verront donc leur part augmenter dans le mix mondial aux dépens de celle du charbon, énergie fossile la plus polluante. Malgré la volonté du nouveau Président américain, la production électrique à base de charbon va baisser de 45% aux États-Unis d’ici 2040. Même son de cloche sur le Vieux Continent, où les volumes d’électricité issus du charbon vont s’effondrer de 87%.

Gaz et batteries pour réduire l’inconvénient de l’intermittence

Si le charbon devrait voir son développement continuer jusqu’en 2026 du côté de la Chine, il va de manière générale perdre sa place de leader incontesté du mix électrique mondial : d’ici 2040, la demande en charbon devrait connaître une baisse globale de 15% au niveau mondial. De plus, toujours selon les estimations des auteurs du New Energy Outlook 2017, la nouvelle donne énergétique devrait entraîner l’annulation de nombreux projets de centrales thermiques : ce ne sont pas moins 369 GW de puissance aujourd’hui planifiées qui pourraient être annulées.

Les énergies renouvelables présentent l’inconvénient d’être intermittentes : tributaires des conditions météorologiques, leur production est irrégulière et difficilement prévisible. Pour répondre à cette problématique, la communauté internationale favorisera le développement de solutions de stockage de l’électricité et d’outil de flexibilité.

À ce titre, le gaz connaîtra un regain d’intérêt auprès des énergéticiens : ressource énergétique flexible, il va en effet devenir, au fil des années, un véritable outil au service de l’équilibre réseau. Grâce à plus de 804 milliards de dollars d’investissement, la puissance installée des centrales à gaz mondiales aura augmenté de plus de 16% d’ici l’horizon 2030.

La BNEF estime également que l’usage des batteries lithium-ion va fortement se développer. En plus de favoriser la démocratisation de l’électromobilité, elles accompagneront le développement du marché photovoltaïque sur toiture. « Les batteries de petite échelle installées par les ménages et les entreprises aux côtés des systèmes photovoltaïques représenteront 57% du stockage dans le monde d’ici 2040 ». À cette date, le marché du stockage de l’énergie aura atteint une valeur de 239 milliards de dollars.

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COMMENTAIRES

  • J’admire les termes pudiques utilisés :
    – « Les énergies renouvelables aussi compétitives que le charbon »
    Bien sûr, lorsqu’elles produisent, et c’est loin d’être la majorité du temps.
    – « Gaz et batteries pour réduire l’inconvénient de l’intermittence »
    Il cause bien !!!
    Mais, compte tenu des quantités gigantesques d’électricité en jeu (au moins une semaine de consommation sur le réseau), nous n’avons pas encore la moindre idée de comment faire.
    Et souvenons-nous que, si nous voulons alimenter un réseau électrique de façon fiable, il convient d’avoir en parallèle des énergies intermittentes, éolien et solaire, des sources pilotables de la même puissance.
    Et que, effectivement, le gaz est le « moins pire ».
    Enfin, les taux de charge de 40% maxi de l’éolien en mer, et de 15% du solaire, signifient que, sur l’année, les centrales à gaz produiraient 60% de l’énergie pour l’éolien, et 85% pour le solaire.
    Pas glorieux pour l’éolien, désastreux pour le solaire.
    Tant qu’on ne saura pas stocker de façon écologique et économique l’électricité, le solaire est une pure aberration.

    Répondre
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