Plan climat : « la trajectoire est bonne, le plus dur reste à faire »

Bertrand Pancher, député de la Meuse et secrétaire de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, estime que les annonces de Nicolas Hulot sur le Plan climat vont, globalement, dans le bon sens. L’élu UDI émet toutefois quelques réserves sur la politique énergétique du ministre de la Transition écologique et solidaire.

Quel est votre sentiment général sur les annonces de Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire ?

La trajectoire est bonne, et les objectifs sont très clairs en matière de réduction de gaz à effet de serre, moins 82% en 2050 et moins 40% en 2030. Les moyens de cette trajectoire – la fiscalité carbone confirmée par Nicolas Hulot – sont sur de bons rails. Toutefois, si les déclarations d’intention sont bonnes, elles ne peuvent cependant suffire.

Que manque-t-il à ce Plan climat ?

J’attends de voir quels seront les moyens supplémentaires qui seront mis sur la table pour accompagner la transition énergétique. Nous serons rapidement mis au pied du mur. Nous verrons comment seront réinjectés cette nouvelle fiscalité carbone dans le logement, les transports et les énergies renouvelables. La ligne de ce Plan climat est bonne, le plus dur reste à faire. Ce n’est pas la « petite » loi symbolique sur les hydrocarbures qui va régler le problème. Nous attendons réellement des moyens financiers lourds. Je note également certaines incohérences voire des troubles sur l’histoire du permis d’explorer les hydrocarbures en Guyane qui fut l’une des premières décisions prises par le nouveau gouvernement, et sur le coup d’arrêt complet de la taxe sur les transactions financières qui étaient quand même le moyen de financer l’aide au développement et le fonds vert. Certaines organisations environnementales et les spécialistes du développement durable, comme moi, s’interrogent.

Et les annonces concernant la diminution de la part du nucléaire en France ?

Ces objectifs de diminution de part de nucléaire ne tiennent qu’à partir du moment où on a une très forte progression des énergies renouvelables d’une part et d’autre part d’une diminution de la consommation énergétique. Or, nous n’avons ni l’un ni l’autre. Sur les renouvelables, on est plutôt en dessous de la trajectoire dans le domaine de l’électricité renouvelable et rien ne se passe en matière de chaleur renouvelable. Je rappelle que, par exemple dans ma région, la Lorraine, nous avons 22 demandes déposées à l’Ademe par des agriculteurs de systèmes de méthanisation, et seules deux, pour l’heure, sont financées.

Partant de ce constat, par conséquent, on a besoin toujours autant du nucléaire. Le modèle sur le plan énergétique ne peut fonctionner qu’à partir du moment où on continue à produire une énergie décarbonée. Je ne pense pas que l’on puisse annoncer la fermeture de tant de réacteurs. Penser qu’on va les compenser d’ici 2025 avec les énergies renouvelables, c’est-à-dire les multiplier par trois, montre une fois encore un peu d’incohérence.

Et que pensez-vous de la fin de la vente en France de voitures à moteur thermique d’ici 2040 ?

Si c’est un danger pour la filière, il me semble que c’est inéluctable. Si nous voulons réussir ce défi de réduction de 80% nos émissions de gaz à effet de serre en 2050, il faut mener des révolutions dans les domaines du logement et du transport. C’est pourquoi nous avons raison d’annoncer ces objectifs forts notamment en matière de mobilité électrique. En revanche, je trouve que nous sommes assez muets sur les questions de logement, et notamment la rénovation thermique. Un vrai plan dans ce domaine est, à mes yeux, nécessaire. Je pense par ailleurs qu’il faut arrêter de changer sans cesse les règles des crédits d’impôts sur les questions de rénovation. Il faut de la constance et ne pas déboussoler la population.

Vous êtes député de la Meuse. Vous suivez donc de près Cigéo, le projet de stockage géologique des déchets nucléaires… Pensez-vous que le projet doit aller au bout ? A-t-on vraiment le choix ?

Je n’ai aucun doute sur la nécessité d’aller au bout. Nous avons mis un milliard d’euros dans la recherche scientifique et technique. Toute l’expertise nous démontre l’absence quelconque de risques dans un temps particulièrement long. Cela fait l’objet d’aucune controverse. Je note par ailleurs que les résultats des questionnaires extérieurs à l’Andra auxquels ont répondu la population locale montrent une acceptation du projet.

 

 

commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

on en parle !
Partenaires
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective
20 nov 2015
Les principales causes de mortalité dans le monde : mise en perspective