L’industrie nucléaire, source de dynamisme économique régional

En France, l’industrie nucléaire est réputée pour la transversalité de son champ d’intervention : elle trouve en effet ses applications dans de nombreux secteurs de notre économie (médecine, recherche et développement, militaire…). Elle est cependant principalement reconnue pour être un atout au service de notre mix électrique et de notre indépendance énergétique. Au fil des siècles et de son développement, l’énergie nucléaire est devenue une source importante de croissance économique et de rayonnement industriel : avec plus de 220.000 emplois directs et indirects, le nucléaire est la troisième filière industrielle de l’Hexagone, derrière l’aéronautique et l’automobile. La Société Française d’Énergie Nucléaire (SFEN) a récemment publié une étude qui se penche sur l’ancrage géographique de cette filière et son poids dans le dynamisme des territoires.

Une filière au service de la réussite des territoires

Mobilisant de nombreux secteurs de notre économie (construction, éducation, métallurgie, recherche…), la filière nucléaire contribue à structurer l’identité de la vie locale et participe au dynamisme des territoires français (notamment ruraux et touchés par la désindustrialisation). Cette tendance avérée ne devrait d’ailleurs pas diminuer au cours des prochaines années, en raison de la mutation que vient d’entamer le secteur nucléaire français (numérisation des outils d’exploitation, innovation dans la robotique…).

L’industrie nucléaire française a ainsi infusé sur l’ensemble du territoire français, dans de nombreux domaines d’activités : elle assure désormais un emploi rémunéré à plus de 220.000 personnes de 2.500 entreprises différentes. La SFEN estime que, d’ici 2020, la filière nucléaire aura nécessité la création annuelle de 8.000 postes.

« Deux fois plus qualifiés que la moyenne de l’industrie, les emplois de la filière sont durables, et en grande majorité non délocalisables. Par ailleurs, en maîtrisant l’ensemble de la chaîne de valeur de la production nucléaire, la filière française capte une plus grande proportion des emplois et n’est tributaire d’aucun savoir-faire technologique ni industriel étranger », explique la SFEN.

Le Grand Est, champion de France de production d’électricité nucléaire

Pour rappel, le parc nucléaire français est aujourd’hui composé de 58 réacteurs en activité : ces unités de production sont réparties dans 19 centrales construites dans 18 départements différents. Selon les chiffres avancés par la SFEN, plus de 75% de l’électricité nucléaire française est issue de 4 grandes régions : le Grand Est (qui compte 4 centrales et a produit 82,2 TWh en 2016), le Centre-Val de Loire (4 centrales, 75,7 TWh), l’Auvergne Rhône-Alpes (4 centrales, 75 TWh) et la Normandie (3 centrales, 57,3 TWh).

Première région en termes de production d’électricité d’origine nucléaire, le Grand Est compte sur son territoire la première centrale nucléaire française (Fessenheim, dans le Haut Rhin). La production régionale d’électricité est dominée par le nucléaire (qui représente une part de 79,3% du mix électrique) et l’hydraulique (7,5%). La filière nucléaire du Grand Est emploie près de 11.000 personnes et exporte 1,5 fois ce qu’elle consomme en électricité (elle permet de fournir de l’électricité bas carbone à l’Île-de-France et à la Bourgogne mais également à la Belgique, au Luxembourg et à l’Allemagne).

Le Centre-Val de Loire comporte 12 réacteurs nucléaires qui assurent la production de 96,4% de l’électricité de la région et emploient 16.000 personnes. Le parc nucléaire du Centre-Val de Loire est l’exemple de ce que la SFEN qualifie de « solidarité inter-régionale » : il permet en effet de fournir l’électricité à la Bretagne et l’Île-de-France, qui ne produisent respectivement que 15 et 5% de leur consommation électrique.

L’Auvergne-Rhône-Alpes est qualifiée de « poumon vert » de l’Europe en raison de ses 14 réacteurs nucléaires et ses installations hydrauliques : « la région fournit plus du quart des besoins en électricité de la France et alimente l’Italie et la Suisse ». L’Auvergne-Rhône-Alpes est également réputée pour la qualité de son ingénierie nucléaire. Plus de 470 entreprises y sont implantées. Certains sites de l’électricien EDF, la société Velan et le groupe REEL sont notamment basées à Lyon.

L’Île-de-France, ambassadrice de l’expertise nucléaire française

En plus de ses 3 centrales nucléaires, qui produisent 92,3% de l’électricité régionale, la Normandie présente la particularité d’être la terre d’accueil du réacteur nouvelle génération : l’EPR, qui fournira de l’électricité bas carbone pendant 60 ans à plus de 1,5 millions de Français. La SFEN estime à ce titre que la Normandie « est le témoin privilégié des innovations technologiques qui préfigurent le nucléaire de demain ».

« L’énergie nucléaire est aussi le socle d’un système électrique solidaire. Grâce à un réseau électrique et des centres de production répartis de manière cohérente à travers le territoire, le modèle français permet aux citoyens de payer le même tarif et de bénéficier de la même qualité de service partout, y compris dans les régions faiblement pourvues en ressources électriques comme la Bretagne ».

L’Île-de-France ne compte pas de réacteur nucléaire sur son territoire. Elle n’en reste pas moins la première région de France en matière d’emplois dédiés au nucléaire. Véritable ambassadrice de l’expertise française, la région parisienne compte le siège des nombreuses sociétés spécialisées dans le nucléaire et abrite les services centraux d’organisations telles que l’Autorité de Sûreté Nucléaire ou de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire.

De manière générale, les auteurs de ce dossier ont souhaité montrer que le nucléaire ne contribue pas uniquement à la décarbonation du secteur de la production d’électricité, mais qu’il était également synonyme de croissance économique et symbole de solidarité pour l’ensemble du territoire français.

Cliquez ci-dessous pour découvrir les cartes de chaque région française (cartes réalisées par la SFEN) : 

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