gaz schiste

Le gaz de schiste prépare son retour aux États-Unis

Le nouveau locataire de la Maison Blanche n’aura pas attendu bien longtemps pour se mettre au travail. Quelques heures à peine après son investiture, Donald Trump a en effet annoncé les mesures phares sur lesquelles il consacrerait ses efforts de début de mandat. Parmi ses premières résolutions, le Président Trump souhaite « éliminer les politiques non nécessaires et nuisibles tel que le plan d’action pour le climat et les eaux » tout en favorisant la reprise des forages d’hydrocarbures non conventionnels.

Trump va relancer l’exploitation des hydrocarbures de schiste

Adopté lors du second mandat du Barack Obama, le « Climate Action Plan » consiste en une série de mesure visant à répondre aux nouveaux enjeux environnementaux induits par le réchauffement climatique. Annoncé en juin 2013, il définit les nouveaux standards fédéraux de réduction du recours aux ressources énergétiques polluantes (comme les plus vieilles centrales thermiques américaines), d’amélioration de l’efficacité énergétique et de modernisation de la production électrique (en encourageant notamment les efforts en matière d’énergies renouvelables).

« Lever toutes ces restrictions va aider énormément les travailleurs américain, augmenter les salaires de plus de 30 milliards de dollars sur les sept prochaines années », pouvait-on lire dans un texte posté sur le site Internet de la Maison Blanche sitôt le nouveau Président investi. Poursuivant cet objectif de relance économique et de recherche du plein emploi, l’administration Trump a également annoncé la reprise prochaine des forages de pétrole et de gaz de schiste.

Les scientifiques estiment que les sous-sols américains contiennent plus de 50.000 milliards de dollars de gaz et de pétrole de schiste. Des revenus potentiels que le Président Trump souhaite utiliser pour financer la rénovation des équipements publics comme les routes et les écoles dont l’état général n’a cessé de se dégrader au cours des dernières décennies.

Vers une interdiction ferme et définitive en France ?

En France l’exploitation des gaz et huiles de schiste a été rendue impossible par la loi du 13 juillet 2011. Cette dernière empêche en effet l’exploitation commerciale des hydrocarbures non conventionnels contenus dans le sous-sol hexagonal de manière indirecte, c’est-à-dire en interdisant l’utilisation de la fracturation hydraulique (seule technique d’extraction actuellement viable). Toutefois, l’apparition de nouvelles techniques de forage permettrait aux groupes pétroliers de contourner cette interdiction.

Les réserves françaises d’hydrocarbures non conventionnels sont estimées à près de 3.800 milliards de mètres cubes de gaz et 4,7 milliards de barils de pétrole « techniquement récupérables », selon les dernières estimations de l’Agence américaine d’information sur l’énergie. Des volumes hypothétiques mais suffisamment importants pour que les groupes pétroliers veillent à l’évolution de la politique énergétique tricolore.

C’est la raison pour laquelle les associations environnementales réclament depuis de nombreuses années une loi interdisant clairement l’exploitation et l’exploration des gaz et huiles de schiste sur le territoire français. Une revendication qui a finalement été entendue, le 17 janvier dernier lors de l’examen de la réforme du code minier.

Le socialiste Jean-Paul Chanteguet, président de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire à l’Assemblée nationale a en effet porté devant le Parlement un amendement visant à interdire sur le territoire national l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. « Il s’agit de définir précisément et sans ambiguïté ce qui est autorisé et ce qui est interdit en France. En interdisant l’exploration et l’exploitation de certaines substances, cet amendement vient compléter le dispositif mis en place par la loi du 13 juillet 2011 qui s’était limitée à interdire une technique[la fracturation hydraulique, ndlr]  », explique M. Chanteguet.

Il est cependant utile de préciser que cet amendement ne remet pas en cause l’exploitation des hydrocarbures conventionnels. « Je préfère qu’on exploite un peu de pétrole en Île-de-France ou dans le Sud-Ouest avec des techniques respectueuses de l’environnement, plutôt que d’importer du gaz du Qatar ou du gaz de schiste des États-Unis », estime le député socialiste.

L’examen de la réforme du code minier dans l’hémicycle devrait avoir lieu le 24 janvier prochain. Le texte effectuera ensuite un aller-retour au Sénat. L’avenir du texte est cependant tributaire d’un calendrier parlementaire serré, la fin des reformes de l’Assemblée étant fixée en février 2017.

La fracturation hydraulique, une technique controversée

Le gaz de schiste est un gaz naturel contenu dans des roches-mères marneuses ou argileuses qui reposent en moyenne à 2.000 mètres de profondeur. Si la composition de cette ressource énergétique est similaire à celles des gaz dits « conventionnels », composés essentiellement de méthane, la technique utilisée pour les extraire n’est pas la même : le gaz de schiste est extrait des roches poreuses et perméables dans lesquelles il est enfermé grâce à la technique de la fracturation hydraulique.

La fracturation hydraulique, également appelée « fracking » en anglais, a été créée en Amérique du Nord à la fin des années 40, pour exploiter les gisements d’hydrocarbures conventionnels. Le gaz naturel pouvant toutefois être expulsé à la surface grâce à un simple forage, cette technique n’a que peu été utilisée. Elle a cependant été remise au goût du jour pour l’exploitation des gisements d’hydrocarbures non conventionnels.

Concrètement, il s’agit d’une méthode de forage qui consiste à injecter à haute pression un fluide dans le sous-sol terrestre. Le « stress mécanique » ainsi créé permet d’augmenter la macro porosité de la roche, pour finalement déclencher sa fissuration. Les hydrocarbures qu’elle contient sont ainsi libérés.

Malgré son efficacité, la fracturation hydraulique est une technique qui n’a pas bonne presse. Elle présente en effet une limite majeure : elle est accusée de polluer les nappes phréatiques environnantes. Le fluide projeté dans le sous-sol étant en effet composé d’eau, de sable et de produits chimiques dont la propagation contaminerait les réserves d’eau potable.

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