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Efficacity : la recherche au service de la ville durable

Article publié par Construction21, site partenaire

L’institut pour la transition énergétique de la ville entame une nouvelle période triennale. Michel Salem-Sermanet, son Directeur général, revient sur les trois premières années d’exercice et esquisse les projets à venir.

Quelles sont les missions d’Efficacity ?

Michel Salem-Sermanet : Efficacity est né d’une initiative collective de l’Etat et de certains acteurs publics et privés rassemblés autour des sujets de la ville et de la transition énergétique.

De fait, notre organisme a une structure et un fonctionnement très originaux qu’one ne retrouve pas ou rarement ailleurs, en France comme à l’étranger.

Mais cette originalité nous permet de travailler différemment sur la transition énergétique de la ville, le défi que nous nous sommes fixé. Pour notre première période triennale, nous avions trois objectifs/challenges :

  • Trouver une activité et des objectifs de R&D partagés par la trentaine de partenaires qui forment Efficacity et ainsi construire une structure pérenne ensemble
  • Ancrer la recherche sur le terrain, car pour nous, la ville ne se trouve pas dans les laboratoires. Nous allons sur les territoires, nous intervenons sur des projets pertinents pour nos sujets et nous ouvrons un dialogue entre acteurs publics (les collectivités locales) et les acteurs privés qui d’ordinaire se parlent assez peu. Cela fait partie de notre marque de fabrique.
  • Développer la transition énergétique à l’échelle de la ville en abordant ces thématiques très complexes et en engageant des travaux de fond.

Trois ans plus tard, quel est le premier bilan que vous tirez ?

Michel Salem-Sermanet : Notre premier succès est collectif. Nous avons réussi à faire collaborer l’ensemble de nos partenaires.

Chacun a apporté ses experts : ingénieurs en efficacité énergétique, économistes, aménageurs, énergéticiens…

À travers cette variété d’expertise et au fil des travaux, nous avons pu développer une véritable culture de travail qui a fonctionné autour de 6 projets, du comité scientifique et du comité des partenaires.

À l’issue de ces trois premières années, nous avons atteint un véritable régime de croisière qui justifie la création de l’institut Efficacity.

Par ailleurs, notre lien avec les territoires est définitivement établi. Cela a pris du temps, mais tous nos projets sont solidement ancrés sur le terrain, avec des acteurs locaux.

C’est ainsi que nous avons travaillé sur l’efficacité énergétique dans les quartiers sur des territoires aussi variés que Versailles Grand Parc, Vélizy InnoVel Parc, La Défense ou Est Ensemble.

Cet ancrage sur le terrain s’est concrétisé également sur des projets de gares, un sujet d’actualité fort en France. Ce sont des objets urbains très intéressants, des mini-villes dont la consommation énergétique augmente (pour la RATP, par exemple, les gares représentent le tiers des consommations).

Nous pouvons optimiser leur fonctionnement énergétique et obtenir des gares à énergie positive. C’est un sujet sur lequel nous travaillons avec la RATP, le Grand Paris et la SNCF.

Notre méthode de recherche n’est pas la méthode classique et elle fonctionne : nous nous confrontons très tôt au concret, dans tous nos projets.

Et pour les travaux de fond ?

Michel Salem-Sermanet : En trois ans, nous n’avons pas fait de miracles, mais nous avons engagé plusieurs travaux. Le premier concerne les systèmes énergétiques à l’échelle du quartier.

Dans le cadre de l’aménagement d’une ZAC ou de la rénovation d’un quartier, les collectivités se posent de plus en plus la question du meilleur système énergétique à mettre en place.

Cette question est devenue de plus en plus complexe, car le champ des possibles s’est extrêmement élargi et le nombre de fournisseurs de solutions a considérablement augmenté. Toutefois deux grands freins demeurent

  • D’une part le manque de fiabilité des outils de simulation pour les systèmes énergétiques à l’échelle de la ville, la simulation énergétique dynamique (SED) existe pour le bâtiment pas encore pour les quartiers. Nous avons donc investi énormément sur ce sujet et nous avons développé un outil nommé PowerDis. Il est destiné à devenir la référence en France et nous l’espérons, bientôt en Europe. PowerDis est le résultat de la mise en commun des actifs et des savoir-faire des partenaires Efficacity : le CSTB, EdF, Engie, Efficacity
  • Au-delà de cette SED du quartier, il existe un second frein : le manque de connaissances sur certaines briques technologiques de la ville. Je citerai l’exemple de la récupération des énergies fatales. C’est un gisement d’énergie bien identifié, mais extrêmement complexe, diffus pas toujours rentable. Nous développons à l’heure actuelle une cartographie de ces gisements et une méthode pour évaluer la faisabilité de tels systèmes.
  • La micro-cogénération est un autre type de système mal connu et très peu développé en France. Nous avons mis au point un démonstrateur en 2017 pour mieux en connaître les performances et leur intérêt. En s’appuyant sur la synergie de vecteurs énergétiques, comme l’électricité et la chaleur, la micro-cogénération préfigure les systèmes multi-énergétiques de demain.

Quelle est la « juridiction » d’Efficacity ?

Michel Salem-Sermanet : Nous avons vocation à travailler partout en France. Nous sommes un Institut de la transition Energétique (ITE), celui consacré aux villes.

Notre champ d’action est donc bien évidemment national. Par facilité, nous avons travaillé en premier lieu avec les acteurs Franciliens, de par notre localisation géographique à Champs-sur-Marne, sur la Cité Descartes.

Mais nous avons commencé à signer des partenariats avec d’autres collectivités comme la Ville de Toulouse pour le projet de quartier de gare autour de Toulouse-Matabiau ou encore un projet de smart grid dans le Cher.

Quels sont les prochaines échéances d’Efficacity à court terme ?

Michel Salem-Sermanet : Ce sont d’abord l’aboutissement des travaux entamés lors de la précédente période triennale :

  • La sortie de PowerDis
  • Urban Print, notre outil d’évaluation environnementale des projets urbains. Nous l’avons développé pour quantifier les impacts environnementaux durant tout le cycle de vie d’un projet d’aménagement. La difficulté réside dans la comptabilisation et la quantification de tous les « contributeurs ».
  • Un travail de recherche sur la phase de conception des îlots immobiliers. Cette phase a un impact très important sur la sobriété énergétique du projet immobilier, notamment par une répartition réfléchie des bâtiments et des fonctions. L’objectif de ces recherches consiste à aider les Maîtres d’ouvrage à créer des fiches de lots avec des prescriptions réalistes et ainsi mettre plus d’intelligence dans les phases amont d’un projet.

Et sur le long terme ?

Michel Salem-Sermanet : Nous allons mettre en place de nouveaux programmes de R&D.

Le premier portera sur le pilotage des territoires par leur instrumentation. Nous voulons collecter des données fines en temps réel. La baisse des coûts des capteurs et leur fiabilité croissante rend cela possible aujourd’hui.

C’est par ce biais que nous parviendrons à construire la smart city de demain, mais aussi les smart networks (électricité, chaleur, eau…).

Ces capteurs aideront également à résoudre les problèmes d’îlots de chaleur et les pollutions.

En travaillant sur ce sujet, nous mettons la transition numérique au service de la transition énergétique et environnementale des villes.

Nous allons lancer également un autre programme de R&D avec la Caisse des Dépôts et Consignations sur l’innovation urbaine. Il existe beaucoup d’acteurs qui développent des projets innovants à l’échelle des quartiers et de la ville.

Mais au-delà des effets de communications, il faut mesurer l’impact et le succès de ces programmes, comme les 500 projets Ecocités financés par l’Etat et la CDC.

Notre but est de mettre au point une méthode d’évaluation a posteriori pour tous ces projets innovants, en estimer les bénéfices, la réplicabilité et les facteurs de réussite.

 

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Un article de notre partenaire

 

 

 

 

 

 

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